b) Les régimes de sécurité sociale
La
contribution prévue
dans les comptes tendanciels du régime
général
n'ayant plus lieu d'être, le Gouvernement
affecterait une fraction des " droits 403 " (droits de consommation
sur les alcools) au " fonds de financement de la réforme des
cotisations patronales ".
Cette fraction correspond à 46-47 % des " droits 403 ",
répartis depuis la loi n° 99-641 du 27 juillet 1999 portant
création de la couverture maladie universelle entre le Fonds de
solidarité vieillesse (FSV) (55 %), la CNAMTS (5 %) et les
régimes d'assurance maladie (40 %).
Le solde comptable 2000 du FSV devrait atteindre 8,5 milliards de francs.
Il était prévu d'affecter une partie de ces excédents au
fonds de réserve pour les retraites. L'excédent sera
désormais de moins 3 milliards de francs.
En privilégiant le financement des allégements des charges et
la réduction du temps de travail au financement futur des retraites, le
Gouvernement contredit lui-même sa
priorité
de
" sauvegarder les régimes de retraite par
répartition "
par l'intermédiaire du fonds de
réserve.
Que reste-t-il du financement des 35 heures ?
Mme Martine Aubry assure que le financement 2000 est
" bouclé ", par l'affectation de la taxe sur les heures
supplémentaires. On observera le curieux effet de ciseaux de cette
taxe : plus les entreprises passent rapidement aux 35 heures, plus le
financement sera coûteux et plus le rendement de cette taxe sera faible.
Telle était la raison probablement qui avait conduit le Gouvernement
à prévoir l'affectation de cette taxe à la réserve
de trésorerie du fonds. Quelle est alors la signification de
l'affectation comptable de cette taxe ?
Nouveau plan de financement du fonds de financement
de la
réforme des cotisations patronales en 2000
(au 26 octobre 1999)
Recettes |
Montant |
Dépenses |
Montant |
FISCALITE AFFECTEE |
|
BAISSE CHARGES SOCIALES |
|
Droits sur les tabacs |
39.500 |
Ristourne Juppé actuelle |
39.500 |
Taxe générale sur les activités polluantes |
3.250 |
Extension de la ristourne Juppé |
7.500 |
Contribution sociale sur les bénéfices des sociétés |
4.250 |
|
|
Droits sur les alcools |
5.600 |
|
|
I- Total fiscalité affectée |
52.600 |
I- Total baisse charges sociales |
47.000 |
CONCOURS DES FINANCES PUBLIQUES |
|
FINANCEMENT DIRECT DES 35 HEURES |
|
Etat |
4.300 |
Aides 35 heures loi 13 juin 1998 (incitatives) |
11.500 |
|
|
Aides 35 heures 2ème loi RTT (aide structurelle) |
6.000 |
II- Total concours finances publiques |
4.300 |
II- Total financement direct des 35 heures |
17.500 |
TOTAL RECETTES I+II |
56.900 |
TOTAL DEPENSES I+II |
64.500 |
Taxe heures supplémentaires (recette en trésorerie) |
6.000/9.000 |
|
|
Sources : PLF 2000, rapport économique, social et financier du PLF 2000, PLFSS 2000 - dépêche de AFP du 25 octobre 1999.
A terme, le FSV perdrait la totalité des " droits 403 ", ce qui représenterait une perte de 12 milliards de francs.
Le nouveau plan de financement " à terme "
(au 26 octobre 1999)
Recettes |
Montant |
Dépenses |
Montant |
FISCALITE AFFECTEE |
|
BAISSE CHARGES SOCIALES |
|
Droits sur les tabacs |
40.000 |
Ristourne Juppé actuelle |
40.000 |
Taxe générale sur les activités polluantes |
12.500 |
Extension de la ristourne Juppé |
25.000 |
Contribution sociale sur les bénéfices des sociétés |
12.500 |
|
|
Droit sur les alcools |
12.500 |
|
|
Total fiscalité affectée (I) |
77.500 |
Total baisse charges sociales (I) |
65.000 |
CONCOURS DES FINANCES PUBLIQUES |
|
FINANCEMENT DIRECT DES 35 HEURES |
|
Etat |
7.200 |
Aides 35 heures |
40.000 |
Total concours finances publiques (II) |
7.200 |
Total financement direct des 35 heures (II) |
40.000 |
TOTAL RECETTES (I+II) |
84.700 |
TOTAL DEPENSES (I+II) |
105.000 |
Taxe heures supplémentaires (recette en trésorerie) |
? |
|
|
Source : déclarations de Mme Martine Aubry
à
l'Assemblée nationale + Livre blanc TGAP - dépêche de AFP
du 25 octobre 1999
Pour 2000, le financement des 35 heures n'est pas assuré à
hauteur de 8 milliards de francs. A terme, le plan de financement montre
un " trou " d'une vingtaine de milliard de francs.
Le projet de loi relatif à la réduction négociée
du temps de travail n'est pas financé.