2. Les résultats de l'orientation
a) Les poursuites d'études à l'issue des classes de 3ème générale
A la
rentrée 1997, 424.500 élèves venant des classes de
3
ème
générale entraient en classe de seconde
générale et technologique. Leur proportion a
régulièrement augmenté entre 1980 et 1991 ; les taux de
passage ont alors progressé de 61 % à 71 %. Ces
dernières années, un changement de tendance s'est fait jour et le
taux s'est abaissé à 60 % en 1997 ; cette inflexion
résulte d'une augmentation des entrées en apprentissage et des
passages vers des enseignements relevant d'autres ministères
(agriculture, santé notamment) menant les élèves à
des sorties au niveau V de formation (CAP-BEP).
Le taux de passage de 3
ème
générale en
2
nde
professionnelle ou en 1
ère
année
de CAP en deux ans s'était stabilisé lors des deux
précédentes rentrées au niveau de 21,6 % après
un faible mouvement de baisse en 1995. A la rentrée 1997, ce taux
atteint à nouveau 22 %.
Le rapprochement de l'évolution des choix d'orientation en fin de
3
ème
générale vers une 2
nde
générale ou technologique d'une part, et vers le second cycle
professionnel, d'autre part, permet de noter un moindre passage vers les
formations générales ou technologiques ; ce moindre passage ne
s'effectue pas au profit des formations dispensées dans les
lycées professionnels, mais au profit de l'apprentissage et des
formations relevant en particulier du ministère de l'agriculture. Il
s'accompagne également de sorties un peu plus nombreuses du
système éducatif.
b) Les poursuites d'études à l'issue des classes de BEP et CAP en 2 ans
Les
poursuites d'études en classe de 1
ère
professionnelle
concernent, en 1997-1998, un peu moins de 80.600 jeunes des classes
terminales de BEP et de 2
ème
année de CAP en 2 ans (en
très légère progression).
Les taux de passage vers la 1
ère
professionnelle ont
progressé régulièrement de 22,6 % en 1990 à
33,1 % en 1997. On prévoit la poursuite de cette hausse sur le
même rythme que ces deux dernières années.
On a constaté en contrepartie une régression depuis 1990 des taux
de passage vers la 1
ère
d'adaptation. De 19,5 % en 1990, ce
taux passe à 15,3 % en 1997. En 1997-98, près de
37.100 jeunes étaient scolarisés dans ces classes.
Globalement, un peu moins de 50 % des élèves quittant la
classe préparatoire à un BEP ou à un CAP en 2 ans
poursuivent leurs études en préparant un baccalauréat
professionnel ou technologique. Ces poursuites d'études devraient
devenir majoritaires dans les 5 ans à venir.
c) Montée en régime du baccalauréat professionnel
Depuis
le milieu des années 1980, l'accès des jeunes
générations au niveau du baccalauréat a fortement
augmenté, notamment du fait de l'accroissement des poursuites
d'études de la part des élèves suivant un enseignement
professionnel court.
Depuis la première session en 1987, le nombre de candidats reçus
au baccalauréat professionnel a connu un développement
régulier et soutenu. On comptait près de
34.400 lauréats à la session 1991, ils sont
73.500 à la session 1998 (résultats provisoires). Ce
chiffre devrait continuer à croître lors des prochaines
années avec, en particulier, l'apport de candidats issus de
l'apprentissage.
d) Sorties sans formation ou sans diplôme
Depuis
le début des années 1990, le nombre de sortants de formation
initiale augmente d'année en année, bien que l'effectif des
générations en âge de quitter le système
éducatif (extrapolation des âges des sortants une année
donnée à l'ensemble des populations des mêmes âges)
soit, pour des raisons démographiques, de plus en plus restreint
(870.000 en 1990, 800.000 en 1996).
Cependant, les sortants sans diplôme ne représentent que 13 %
des sortants en 1996 (contre 28 % en 1977). Leur effectif a donc diminué
de plus de moitié depuis la fin des années 1970.
Quatre sortants sur dix sont titulaires d'un diplôme d'enseignement
supérieur (niveaux I, II et III). En terme de "niveaux de formation",
c'est au niveau du baccalauréat (niveau IV) que les jeunes terminent,
actuellement, leur formation initiale en plus grand nombre - 213.000 - (cf. les
tableaux ci-après). Le niveau du CAP (V), prépondérant
durant les années 90, totalise 166.000 sortants en 1996. Les non
qualifiés sont 58.000, un peu plus nombreux qu'en 1995.
e) Les sorties de formation et la situation vis-à-vis de l'emploi et du chômage
Depuis
plus de vingt ans, en France, chômage, instabilité et
précarité affectent fortement les jeunes durant les
premières années qui suivent leur sortie du système
éducatif. De très fortes proportions de jeunes sont au
chômage immédiatement après la fin de leur formation
initiale, notamment durant les phases de tension économique.
Plus le diplôme est élevé, plus l'insertion est rapide. En
mars 1997, cinq ans environ après la fin de leurs études
initiales, 85 % des diplômés du supérieur ont un
emploi, 8 % sont chômeurs, et 7 % n'exercent pas
d'activité d'ordre professionnel. A cette même étape, 73 %
des jeunes détenant un diplôme terminal de l'enseignement
secondaire (CAP, BEP et baccalauréat) ont un emploi, 16 % sont au
chômage et 11 % n'ont pas d'activité professionnelle. Par contre,
parmi les jeunes faiblement diplômés (possédant au mieux un
brevet) 1 sur 2 occupe alors un emploi, 3 sur 10 sont chômeurs, et 2 sur
10 se sont écartés du monde du travail ou font leur service
national.
La nature de la profession exercée dépend, plus fortement encore,
du niveau du diplôme. Les professions supérieures (cadres,
enseignants, chefs d'entreprise) sont surtout accessibles aux
diplômés des formations les plus longues (53 % des
diplômés des cycles supérieurs longs), les professions
dites intermédiaires (responsables, techniciens, infirmières...)
aux diplômés des cycles courts du supérieur (1 sur 2), et
plus rarement aux bacheliers. Sans changement perceptible entre mars 1997 et
mars 1996, deux tiers des titulaires des CAP et BEP sont ouvriers et
employés, une faible fraction d'entre eux exerçant, alors, une
profession intermédiaire ou indépendante.
A ce stade de leur vie professionnelle, les diplômés du
supérieur occupent, en moyenne, cinq fois plus souvent un emploi de
cadre, technicien ou un emploi indépendant que les diplômés
du second degré. Sont alors cadres ou techniciens près de neuf
dixièmes des diplômés des grandes écoles, du
troisième cycle universitaire et des formations paramédicales et
sociales, et sept dixièmes environ des diplômés des
licences ou maîtrises. Les titulaires de BTS et DUT sont issus en
majorité de spécialités tertiaires qui conduisent
actuellement, en forte proportion, à des postes d'employés.
Les bacheliers technologiques sont un peu moins souvent cadres ou techniciens
que les bacheliers généraux. Les bacheliers professionnels
connaissent moins souvent le chômage, mais sont aussi davantage ouvriers
et employés que les autres bacheliers.
Plus d'un tiers des jeunes qui ne possèdent aucun diplôme est au
chômage cinq ans environ après la fin de sa formation initiale
ainsi que près d'un tiers des jeunes possédant le brevet pour
tout diplôme.