Projet de loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe) ; DELONG (Jacques-Richard)
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 15 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE DEUX
L'ÉGALITÉ DES CHANCES À L'ÉCOLE- I. LA PRISE EN CONSIDÉRATION DE ZONES DÉFAVORISÉES
- II. AMÉLIORER L'ENVIRONNEMENT DES ÉLÈVES
- III. LES AIDES AUX ÉLÈVES ET À LEURS FAMILLES
-
CHAPITRE TROIS
L'EFFICACITÉ DU SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS- I. AMÉLIORER LE SERVICE PUBLIC DE L'ÉDUCATION
- II. LA RÉNOVATION PÉDAGOGIQUE
-
III. LES RÉSULTATS DU SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS
-
A. L'ORIENTATION ET L'INSERTION DES ÉLÈVES
- 1. L'éducation à l'orientation
-
2. Les résultats de l'orientation
- a) Les poursuites d'études à l'issue des classes de 3ème générale
- b) Les poursuites d'études à l'issue des classes de BEP et CAP en 2 ans
- c) Montée en régime du baccalauréat professionnel
- d) Sorties sans formation ou sans diplôme
- e) Les sorties de formation et la situation vis-à-vis de l'emploi et du chômage
- B. L'OUVERTURE DU SYSTÈME ÉDUCATIF : UNE CONDITION INDISPENSABLE À SA RÉUSSITE
-
A. L'ORIENTATION ET L'INSERTION DES ÉLÈVES
-
CHAPITRE QUATRE
UN BUDGET QUI PREND INSUFFISAMMENT EN
CONSIDÉRATION LES SOURCES POTENTIELLES
D'ÉCONOMIES- I. UNE MESURE POSITIVE : LA MODIFICATION DU MODE DE CALCUL DE LA RÉMUNERATION DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES
- II. DE LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DES EFFECTIFS...
- III. ...AUCUNE CONCLUSION BUDGÉTAIRE N'EST TIRÉE
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
- ANNEXE
-
RÉPONSES DU MINISTÈRE AU QUESTIONNAIRE DE LA COMMISSION PORTANT SUR LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES RELATIF À L'EXÉCUTION DE LA LOI DE FINANCES POUR 1997
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 15
ÉDUCATION NATIONALE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE :
I
.
- ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
Rapporteur spécial
: M. Jacques-Richard DELONG
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre
rapporteur spécial souhaite formuler
six observations
sur le
budget de l'enseignement scolaire pour 1999.
Votre rapporteur spécial estime que
le budget de l'enseignement
scolaire ne peut échapper
, au même titre que les autres
budgets,
à un effort de
maîtrise des dépenses
publiques.
Or, le projet de budget pour 1999 conforte l'argument -
contestable - selon lequel la priorité accordée à
l'éducation nationale doit nécessairement se traduire par une
augmentation des crédits. En outre, comme il a été
rappelé précédemment, l'essentiel des dotations
budgétaires est consacré aux dépenses de personnel.
Or, le projet de budget prévoit de nouvelles créations
d'emplois, alors que la décroissance des effectifs
d'élèves, par son ampleur et son inscription dans la
durée, revêt un caractère structurel.
L'amélioration des conditions d'études est indispensable
comme l'ont montré les difficultés de certains
départements, telle la Seine-Saint-Denis, ou les récentes
manifestations de lycéens. Il est cependant impossible d'affirmer que
l'effort consenti en faveur de l'éducation nationale depuis plusieurs
années n'a été que relatif, aucun autre département
ministériel n'ayant connu une évolution aussi favorable
(augmentation des crédits en francs courants de plus de 55 % depuis
1989). Il semble dès lors
qu'une gestion des moyens
inadéquate, plus qu'une pénurie d'emplois, explique les
dysfonctionnements
constatés.
D'autant plus que les
études comparatives internationales indiquent que les pays les mieux
classés pour les performances scolaires de leurs élèves ne
sont pas ceux qui dépensent le plus.
La création annoncée de
20.000 postes
d'aides-éducateurs
supplémentaires
, qui viendront
s'ajouter aux 40.000 déjà existants dans l'éducation
nationale, risque de contribuer à accroître la rigidité du
budget et à engager les finances de l'Etat sur une période
beaucoup plus longue que prévue, étant donné les
incertitudes qui pèsent sur l'avenir des jeunes ainsi recrutés
à l'issue de leur contrat de cinq ans.
Les pressions exercées en faveur de leur titularisation dans les
différents corps de fonctionnaires de l'éducation nationale
seront probablement fortes.
Il faut noter que le coût des 60.000 aides-éducateurs,
pour le seul
budget de l'enseignement scolaire
,
s'élève en 1999 à
1 milliard de francs,
inscrits pour la première fois en mesures nouvelles, leur financement
ayant été assuré, en 1998, par des crédits de
répartition en provenance du budget du ministère de l'emploi et
de la solidarité.
Votre rapporteur spécial juge
inquiétantes
pour leur
impact sur les finances publiques
deux mesures prises en 1998.
La première concerne l'accélération de
l'intégration des
instituteurs dans le corps des professeurs des
écoles.
Depuis quatre ans, le rythme annuel des intégrations
était de 14.850. Il avait été fixé initialement, en
1989, à 11.900 instituteurs par an, l'achèvement du processus
étant prévu pour 2015. En 1994, le rythme est passé
à 14.850 puis, depuis cette année, à 20.735 instituteurs
par an : l'intégration devrait alors être terminée en
2007. En outre, à partir de 1998, aucun instituteur ayant un minimum de
37,5 années d'ancienneté ne partira à la retraite sans
être intégré, et il sera procédé à
l'assimilation des retraités actuels quand l'intégration sera
terminée. 170,8 millions de francs sont inscrits dans le projet de
loi de finances pour 1999 au titre de la poursuite du plan d'intégration
des instituteurs dans le corps des professeurs des écoles. Mais
l'accélération du plan d'intégration décidée
en 1998 conduit à inscrire
67 millions de francs
supplémentaires.
D'autre part, et malgré les déclarations du ministre sur la
réduction du nombre des maîtres - auxiliaires, l'année
scolaire 1997-98 a été
marquée par un accroissement
de leur nombre
, passé de 25.970 à 27.856 soit une progression
de 7,26 % en un an, cette hausse résultant de leur réemploi. Ce
phénomène vient interrompre une tendance très claire
à la diminution du nombre des maîtres - auxiliaires au sein de
l'éducation nationale : ils étaient en effet 35.898 pour
l'année scolaire 1994-95 mais 25.970 deux ans plus tard, soit une baisse
de leurs effectifs de 27,66 %. Des efforts avaient été entrepris
afin de résorber l'emploi précaire. Ainsi, entre 1988 et 1996,
4.900 suppléants du premier degré ont été
titularisés dans le corps des instituteurs ou des professeurs des
écoles, et 33.300 maîtres auxiliaires du second degré ont
été titularisés dans les différents corps du second
degré. L'emploi précaire dans l'éducation nationale
révèle les insuffisances de la gestion des ressources humaines au
sein de ce département ministériel.
Ces deux mesures ne paraissent pas illégitimes au regard de
l'équité mais risquent de grever davantage les finances
publiques.
Votre rapporteur spécial approuve certaines
mesures visant
à rationaliser la gestion des moyens et des personnels.
Ainsi,
la déconcentration des affectations de personnels
devrait
introduire davantage de souplesse dans le système de mutation des
enseignants, le mouvement national s'étant traduit par une
inadéquation entre les souhaits émis par les enseignants et les
besoins exprimés par les établissements.
Votre rapporteur spécial restera attentif à l'évolution de
ce dossier, le ministre ayant expliqué, lors de son audition devant
notre commission, que la déconcentration n'en était qu'à
ses débuts.
Votre rapporteur spécial souligne avec intérêt
l'orientation prise par le ministère s'agissant des
heures
supplémentaires.
Il est certes indispensables de conserver un volant suffisant d'heures
supplémentaires dans la mesure où elles constituent un
élément de souplesse nécessaire à l'organisation
pédagogique des établissements. Néanmoins, la
décroissance des effectifs scolaires incite à la rigueur,
d'autant plus que le contingent d'un certain nombre d'heures
supplémentaires pouvait sembler supérieur aux besoins.
La dotation initiale du chapitre 31-95 Heures supplémentaires
d'enseignement s'élevait à 6.273,3 millions de francs en 1997
mais les dépenses ont représenté 5.823,8 millions de
francs, compte tenu du gel, à la rentrée 1997, de 90.000 heures
supplémentaires année (HSA) destiné à
dégager des supports d'affectation dans les établissements
scolaires, en faveur du réemploi des maîtres-auxiliaires
notamment. En 1998, la dotation a été ramenée à
5.665,3 millions de francs. Dans le projet de loi de finances pour 1999, elle
s'établit à 5.149,7 millions de francs : cette baisse est
liée à une réduction des moyens (- 24.100 heures) et,
surtout, à la
révision du mode de calcul des heures
supplémentaires.
Un
décret du 30 juillet 1998
modifie en effet le mode de calcul
de la rémunération des personnels enseignants du second
degré sous forme d'heures supplémentaires. Ce décret, qui
prend effet à compter du 1
er
septembre 1998, tend à
privilégier les heures effectivement réalisées. Ainsi, la
rémunération des HSA est calculée sur la base de la
durée de l'année scolaire, soit 36 semaines au lieu de 40
semaines, alors que la rémunération des heures
supplémentaires effectives (HSE) est majorée de 6 %.
Cette décision prouve qu'il existe des gisements d'économies
dans le budget de l'enseignement scolaire
, ces révisions du mode de
calcul se traduisant par une
économie de 621 millions de
francs.
Votre rapporteur spécial rappelle l'importance de
l'équipement informatique et des infrastructures de communication des
établissements, qui s'inscrivent dans le cadre d'un plan triennal de
développement de l'information et de la communication dans
l'enseignement. Des progrès ont déjà été
réalisés, 80 % des établissements scolaires disposant
d'une connexion à Internet.
Il convient cependant de mener une
évaluation précise des
besoins
et d'
établir clairement les objectifs
pédagogiques à atteindre
, l'échec du plan
" Informatique pour tous " devant inciter à la vigilance.
En outre,
les modalités de financement mériteraient
d'être
clarifiées.
En effet, le financement de l'achat
du matériel, du raccordement des écoles à Internet et,
surtout, du budget de fonctionnement est évalué à
15 milliards de francs. Le fonds de soutien aux collectivités
territoriales mobilisé par le Gouvernement n'étant doté
que de 500 millions de francs, la participation financière des
collectivités sera considérable. Elles devront donc engager des
négociations avec leurs partenaires financiers habituels, mais
également avec des banques et des constructeurs. En effet, il semble
préférable de louer des ordinateurs plutôt que de les
acheter, en raison de l'obsolescence rapide du matériel et de la baisse
régulière de son coût.
Votre rapporteur spécial suivra avec attention la mise en place du plan
destiné aux lycées, et décidé suite aux
manifestations de lycéens du mois d'octobre.
Il regrette cependant que la seule réponse donnée à un
problème de
mal-administration ait été d'ordre
quantitatif.
Il est en effet singulier d'observer des classes de 35
élèves, alors que les créations d'emplois sont
concomitantes à la décroissance des effectifs et que le taux
d'encadrement des élèves du second cycle est, d'après les
chiffres fournis par le ministère lui-même, inférieur
à 14 élèves pour un professeur. Dès lors, il
convient de s'interroger sur la légitimité de recourir à
14.000 personnes supplémentaires dans les lycées, même si
les mesures annoncées devraient être financées,
essentiellement, par redéploiement de crédits.
Il semble nécessaire de clarifier la situation et les
modalités de la gestion des personnels de l'éducation nationale.
Tel est l'objectif que s'est assignée la commission d'enquête
récemment créée par la Haute Assemblée.
INTRODUCTION
Le
projet de budget
de l'enseignement scolaire pour 1999 poursuit
la
croissance des crédits
constatée l'année
dernière (+ 3,15 %).
Ainsi, les moyens inscrits au projet de budget de l'enseignement scolaire pour
1999 sont en hausse de
4,13 %
pour atteindre
297,74
milliards
de francs
(contre
285,93 milliards de francs en 1998).
Or, les prévisions relatives aux effectifs d'enfants scolarisés
dans l'enseignement primaire et dans l'enseignement secondaire dans les
années à venir n'ont pas varié : après avoir
décru de 60.700 élèves à la rentrée 1998,
les effectifs scolarisés devraient de nouveau se contracter de 67.900
élèves à la rentrée 1999. On escompte par ailleurs,
dans les dix prochaines années, une diminution des effectifs de 220.000
élèves dans les écoles et de près de 400.000
élèves dans le second degré.
Dans ce contexte, il convient de s'interroger sur les 11,8 milliards de
francs de plus qu'en 1998, consacrés à l'éducation
nationale.
Le maintien des crédits au niveau de l'année
dernière aurait pu suffire à améliorer les conditions de
l'enseignement puisque un même montant de crédits aurait
été consacré à un nombre plus restreint
d'élèves.
Cette réflexion est d'autant plus urgente à mener qu'avec
82 % de crédits affectés aux dépenses de personnel,
le budget de l'enseignement scolaire est un des budgets les plus rigides de
l'Etat. Seule une action de long terme permettra donc de contenir la
progression de ses crédits dans une proportion raisonnable au regard,
certes, de nos engagements européens, mais surtout de la
compétitivité de la France, sans affecter bien entendu la
qualité de l'enseignement dispensé.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
I. L'EFFORT EN FAVEUR DE L'ÉDUCATION NATIONALE
A. LA DÉPENSE D'ÉDUCATION
La
dépense intérieure d'éducation (DIE) a atteint en 1997
591,9 milliards de francs, ce qui correspond à 7,3 % du
produit intérieur brut (PIB). L'effort financier de la
collectivité nationale représente 10.100 francs par habitant
ou 35.700 francs par élève ou étudiant.
Depuis 1975, on assiste à une progression significative de la
dépense intérieure d'éducation (+ 2,8 % par an),
légèrement supérieure à celle de la richesse
nationale (+ 2,1 % par an).
On peut distinguer trois périodes dans cette évolution :
- de 1975 à 1985, la part de la DIE
1(
*
)
dans le PIB croît et passe de 6,5 % en 1975
à 6,8 % en 1982, niveau auquel elle se maintient jusqu'en
1985 ;
- de 1986 à 1989, l'on assiste au retournement de cette tendance.
La politique générale de maîtrise des finances publiques et
particulièrement la politique de rigueur salariale ont pour
conséquence une augmentation de la dépense d'éducation
inférieure à celle du PIB. Ce n'est qu'en 1989 que la
dépense d'éducation, retrouve son niveau de 1979 dans la richesse
nationale ;
- depuis 1989, sous l'effet conjugué d'une politique volontariste
et de la décélération de la croissance du PIB, la part de
la dépense d'éducation s'élève jusqu'à
7,3 % en 1994, et garde ce niveau jusqu'en 1997.
Cette
croissance s'explique moins par l'accroissement du nombre
d'élèves que par celui du coût de chaque
élève. La dépense annuelle moyenne par élève
ou étudiant augmente sur la période 1975-1997 de 2,4 % par
an en francs constants, par suite du poids croissant des enseignements du
second degré et du supérieur et l'amélioration de
l'encadrement dans le premier degré et le premier cycle du second
degré.
Par niveau d'enseignement, entre 1975 et 1997, en prix constants,
l'accroissement des dépenses moyennes par élève est de
70 % pour le premier degré, de 60 % pour le second
degré, de 18 % pour le supérieur. Dans le supérieur,
la dépense d'éducation qui a plus que doublé depuis 1975 a
été largement absorbée par l'augmentation des effectifs
d'étudiants (+ 94 %).
B. LES ÉLÉMENTS DE COMPARAISON INTERNATIONALE
La
source utilisée ici est l'indicateur de l'OCDE "dépense de
l'éducation en pourcentage du PIB". Il s'agit des statistiques les plus
récentes actuellement disponibles qui portent sur l'année 1994.
En tenant compte des sources de financement publiques et privées, les
pays de l'OCDE consacrent en moyenne 5,9 % de leur PIB aux
établissements d'enseignement, tous niveaux confondus. Ce pourcentage
varie de 4,7 % (Italie) à 7,2 % (Canada). Il est
élevé au Danemark (7,0 %) et en Suède (6,7 %). La
France se situe dans la moyenne (6,2 %) précédent
l'Allemagne (5,8 %), l'Espagne (5,6 %) et le Japon (4,9 %).
Les dépenses en faveur des établissements primaires et
secondaires (y compris les dépenses privées et les subventions
publiques en faveur des établissements d'enseignement du secteur
privé) s'élèvent à 3,7 % du PIB pour
l'ensemble des pays de l'OCDE, avec une variation de 2,1 % à
4,5 % entre les pays. La France (4,3 %) vient après la
Suède (4,5 %), le Canada, le Danemark et la Finlande
(4,4 %) ; elle devance notamment les Etats-Unis (3,9 %),
l'Allemagne (3,8 %), l'Italie (3,4 %) et le Japon (3,1 %).
Les dépenses publiques d'éducation (y compris les crédits
au secteur privé) en pourcentage du PIB ont varié, en 1994, entre
la Grèce (2,4 %) et le Danemark (8,0 %). La Suède
(7,7 %), le Canada (6,7 %) précèdent la France
(5,9 %), le Royaume-Uni (5,2 %), l'Italie (4,8 %) et le Japon
(3,8 %).
C. LA PARTICIPATION DES DIFFÉRENTS FINANCEURS
En 1997,
la collectivité nationale française (Etat, collectivités
territoriales, entreprises, ménages) a dépensé
592 milliards de francs pour les activités d'éducation en
métropole, soit 7,3 % du PIB et 10.100 francs par habitant.
Le tableau suivant indique la répartition de la charge financière
selon les agents économiques qui la supportent.
La dépense d'éducation comprend :
•
les activités d'éducation de type scolaire
de tous niveaux (préélémentaire,
élémentaire, second degré, supérieur, enseignement
artistique, enseignement spécial) effectuées dans les
établissements publics ou privés ;
•
les dépenses pour les formations de type
extra-scolaire (enseignement à distance, formation professionnelle y
compris la formation interne aux entreprises et aux administrations, cours du
soir,...) ;
•
les dépenses pour les activités visant
à organiser le système d'enseignement (administration
générale, orientation, recherche sur l'éducation,
documentation pédagogique et rémunérations des personnels
d'éducation en formation) ;
•
les dépenses pour les activités visant
à favoriser ou accompagner la fréquentation scolaire (cantines et
internats, médecine scolaire et transports scolaires) ;
•
les dépenses liées à la
fréquentation des établissements scolaires (achats de livres et
de fournitures scolaires, d'habillement demandées par les institutions).
Les dépenses de l'Etat comprennent la totalité des charges
sociales employeur, y compris celles intégrées au budget des
charges communes.
La dépense d'éducation, au sens du compte de l'éducation,
ne comprend pas la rémunération des élèves ou des
stagiaires de la formation continue, sauf pour le personnel d'éducation
en formation.
L'Etat a en outre dépensé 21,2 milliards de francs pour des activités d'éducation dans les départements et territoires d'Outremer et 5,5 milliards de francs pour des activités d'éducation dans des pays étrangers.
D. L'ÉVOLUTION DES PRINCIPAUX AGRÉGATS
Le tableau ci-après présente l'évolution en francs courants depuis 1996 des budgets de l'Etat, de la défense, de l'éducation nationale, du PIB et du produit de l'impôt sur le revenu (IRPP).
Les
crédits consacrés à l'éducation (enseignements
scolaire et supérieur) progressent de 9,8 % entre 1996 et 1999,
progression supérieure à celle du budget de l'Etat (4,4 %).
En 1998, l'Etat consacre 21 % de ses moyens à l'éducation et
la part que celle-ci représente dans le PIB s'élève
à 3,9 %.
Sur l'ensemble de la période, les budgets des enseignements scolaire et
supérieur progressent respectivement de + 9 % et
+ 14,6 %.
Leur part dans le budget de l'Etat s'établit pour 1999 à
18,4 % pour la partie scolaire, 3,2 % pour la partie
supérieur, et, vis-à-vis du PIB, à 3,4 % pour la
partie scolaire, 0,6 % pour la partie supérieur.
II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS 1997 ET 1998
A. LE BILAN DE LA GESTION 1997
1. Les dépenses ordinaires
La situation des chapitres de rémunération avant les mouvements de fin de gestion s'établissait de la manière suivante :
Le
déficit constaté en 1997 sur les chapitres 31-92, 31-93 et 31-94
s'explique par l'augmentation de la valeur du point au cours de l'année
1997, non prise en compte lors de l'élaboration du budget. Le
surcoût supporté à ce titre précis s'élevait
à 278 millions de francs sur le chapitre 31-94.
En outre, sur ce dernier chapitre, l'annulation de 280 millions de francs
intervenue en cours d'année pour gager le décret d'avance
destiné au financement du réemploi des maîtres auxiliaires
avait été légèrement surcalibrée.
Le déficit du chapitre 31-96 est par ailleurs consécutif au
coût des allocations pour perte d'emploi versées aux personnels
assurant des suppléances.
A l'exception des dépenses de rémunérations et des
chapitres évaluatifs, l'ensemble des
chapitres de fonctionnement et
d'intervention
a connu un taux de consommation moyen de 98,84 %,
très légèrement supérieur à celui de 1996
(97,5%).
Tout d'abord, les crédits obtenus par fonds de concours et par report
représentent 650 millions de francs. Leurs volumes respectifs sont
en augmentation par rapport à ceux de 1996.
S'agissant des fonds de concours, le gonflement s'explique par un versement
provenant du Fonds Social Européen (FSE), de sommes restant dues pour
1996, et de celles normalement prévues pour 1997. En effet, le FSE, dont
l'objectif est de financer l'insertion professionnelle des jeunes, a
apporté près de 63 millions de francs de crédits,
soit près du tiers de l'ensemble des fonds de concours destinés
au ministère de l'éducation nationale (187,66 millions de
francs).
Quant aux reports, demandés à hauteur de 582 millions de
francs, ils ont été obtenus dans leur quasi-totalité
(462 millions de francs) compte tenu de la durée très courte
de la période complémentaire et de l'existence de reports de
charge.
De plus, le solde des répartitions s'élève à
974 millions de francs. Il résulte d'apports reconduits chaque
année par les départements ministériels participant
conjointement aux actions du ministère de l'éducation nationale,
de la recherche et de la technologie (MNERT). Ces actions recouvrent la lutte
contre la toxicomanie, la modernisation du service public, l'emploi des
objecteurs de conscience, et
cette année, l'ouverture exceptionnelle
de 600 millions de francs pour la rémunération des
emplois-jeunes recrutés à compter de la rentrée 1997, et
de 370,8 millions de francs en provenance du budget des charges communes
pour compenser l'augmentation de la valeur du point de 0,5 % en mars 1997
et 0,5 % en octobre 97, laquelle n'était pas inscrite en loi de
finances initiale et ne pouvait être prise sur les disponibilités
des chapitres de rémunérations.
Ensuite, hormis 175 millions de francs annulés au budget des
charges communes et venant compenser partiellement l'augmentation de la valeur
du point pour les enseignants des établissements privés,
tous
les autres besoins de financement ont été satisfaits par
redéploiement (annulations sur les sections "scolaire" et
"supérieur" du budget de l'éducation nationale pour financer les
décrets d'avance, décrets de virement et loi de finances
rectificative) :
- réemploi, à compter de la rentrée 1997, des
maîtres auxiliaires ayant exercé au cours des années
scolaires 1995 et 1996 (800 millions de francs gagés au chapitre
31-97 (heures supplémentaires) par décret d'avance),
- prise en charge à compter du 1
er
janvier 1997, de
5% de la rémunération des nouveaux contrats
emploi-solidarité employés dans les établissements
d'enseignement (38,5 millions de francs au chapitre 43-80 pour versement
au Centre National d'Aménagement des Structures des Exploitations
Agricoles (CNASEA),
- prise en charge du déficit constaté fin 1997 sur la
rémunération des instituteurs de la collectivité
territoriale de Mayotte (17,5 millions de francs par loi de finances
rectificative-LFR),
- instauration à compter de la rentrée 1997, d'un fonds
social pour les cantines sur le chapitre 43-71, destiné à aider
les familles les plus démunies, doté de 290 millions de
francs, et financé en partie par décret d'avance à hauteur
de 145 millions de francs,
- relèvement, au titre de l'année 1996-1997, du montant du
forfait d'externat versé aux établissements d'enseignement
privés sous contrat d'association (122 millions de francs au
chapitre 43-02 par LFR),
- paiement de la sixième et dernière tranche d'apurement du
contentieux relatif au forfait d'externat tel qu'il a été
prévu par le protocole Lang-Cloupet du 13 juin 1992
(300 millions de francs au chapitre 43-02 par décret de virement),
- ajustement des crédits relatifs aux frais de justice
(50 millions de francs au chapitre 37-91 par LFR).
2. Les dépenses en capital
Les
annulations sont d'un montant inférieur à celles
pratiquées en 1996, soit 68,43 millions de francs au lieu de
102,15 millions de francs, pour les crédits de paiement (CP), en
raison de l'exonération des crédits destinés aux contrats
de plan Etat-régions. Elles ont essentiellement concouru au financement
des actions évoquées ci-dessus en dépenses ordinaires.
Les faits marquants de la gestion 1997 ont été les suivants :
- le redéploiement de 10 millions de francs en autorisations
de programme (AP) et CP pour le financement du programme exceptionnel de
constructions du 1
er
degré en Guyane (chapitre 66-33),
- le redéploiement de 25 millions de francs (chapitre 56-37)
pour le financement d'installation de casiers destinés aux
élèves des collèges,
- l'annulation d'AP dormantes au niveau déconcentré pour un
montant de 33 millions de francs. Ces AP sont le produit d'une campagne de
clôture automatique des opérations menée par la
Comptabilité publique.
Votre rapporteur a adressé au ministre de l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie un questionnaire établi
à partir des observations que la Cour des comptes avait faites, dans son
rapport relatif à l'exécution de la loi de finances pour 1997,
sur la gestion des crédits de l'enseignement scolaire. Les
réponses du ministre sont annexées au présent
rapport.
B. LE BILAN PROVISOIRE DE LA GESTION 1998
1. Les dépenses ordinaires
Les éléments disponibles à ce jour laissent prévoir une fin de gestion globalement déficitaire pour les chapitres de rémunération, compte tenu du coût de l'accord salarial conclu en 1998 mais non prévu en loi de finances.
Le
tableau ci-dessus amène plusieurs commentaires :
Les chapitres
31-92, 31-93
et
36-60
devraient présenter un
déficit en fin d'exercice lié essentiellement au coût de
l'accord sur les salaires de la fonction publique conclu cette année,
accord non financé en loi de finances 1998. Cependant, il est à
noter que les déficits prévus restent inférieurs au
coût de ces mesures salariales.
Les chapitres indemnitaires
31-91
et
31-94
devraient être
excédentaires en fin de gestion 1998, du fait du ralentissement des
dépenses au titre de la cessation progressive d'activité.
Le chapitre
31-96
affiche un déficit estimé à
21 millions de francs consécutif au coût de l'accord salarial
conclu par la fonction publique (augmentation de la valeur du point de
rémunération et revalorisation des bas indices) et à la
revalorisation du taux de vacations des médecins de santé
scolaire non prévue en loi de finances 1998. A noter que par
décret de virement du 15 juillet 1998, ce chapitre a d'ores et
déjà été abondé à hauteur de
17,65 millions de francs.
Le déficit du chapitre
31-97
annoncé à
- 328 millions de francs est essentiellement lié à la
sous évaluation de la mesure de transfert entre le chapitre 31-93 et le
chapitre 31-97 qui supporte actuellement la totalité des
rémunérations des maîtres auxiliaires. Par ailleurs, le
coût de l'accord salarial 1998 n'est pas budgété et
représente environ 29,5 millions de francs.
Les dépenses relatives à l'indemnité de sujétions
spéciales en faveur des personnels enseignants, des personnels de
direction d'établissements et des personnels d'éducation (ZEP)
devraient excéder la dotation en 1998 de près de 24 millions
de francs si le rythme des consommations enregistrées fin mai 1998 se
poursuit. Ce dépassement est lié à l'augmentation des
personnels affectés dans ces établissements notamment dans le
cadre des plans de lutte contre la violence.
S'agissant des
dépenses de fonctionnement et d'intervention
, des
crédits ont été mis en réserve, fin juillet, afin
de préserver des marges suffisantes permettant d'assurer notamment le
financement de la part des rémunérations des emplois-jeunes
restant à la charge du ministère de l'éducation nationale.
La parution intégrale de l'ensemble des textes (décret de
virement, décret d'avance, arrêté d'annulation et
arrêté de répartition en provenance des charges communes)
doit régulariser ce gel et assurera le redéploiement des
crédits destinés à couvrir :
- le financement de la part des rémunérations des
emplois-jeunes restant à la charge du ministère de
l'éducation nationale en 1998, soit 406 millions de francs compte
tenu des crédits disponibles restés inscrits dans les budgets des
EPLE,
- le financement de l'accord salarial intervenu dans la fonction publique
soit 517,5 millions de francs,
- la mise en oeuvre des contrats de services signés avec les
académies de Reims et Strasbourg et divers mouvements d'ajustements en
gestion.
Mais d'autres mouvements en gestion sont déjà intervenus :
- un transfert de crédits de 600 millions de francs à
partir du budget des charges communes au profit du budget du MENRT permet
d'assurer le rétablissement des bourses des collèges dès
la rentrée 1998,
- le transfert des crédits nécessaires au paiement des
cotisations sociales pour les personnels titulaires du budget des charges
communes vers le chapitre 33-90 a été reconduit en 1998 (11,28
milliards de francs),
- un virement de 17,65 millions de francs sur le chapitre 31-96 par
prélèvement de 17 millions de francs sur le chapitre 37-84
et de 0,65 million de francs sur le chapitre 31-90 vise à prendre
en compte d'une part l'augmentation des taux de vacation attribués aux
médecins de santé scolaire exerçant à
l'éducation nationale et d'autre part le financement des collaborateurs
extérieurs du ministère (mise en oeuvre du décret
n° 98-83 du 16 février 1998 qui étend à la
partie scolaire les dispositions du décret n° 92-1128 du 2
octobre 1992 spécifique à la recherche),
- les crédits obtenus par fonds de concours s'élèvent
à 78,35 millions de francs. Ils concernent principalement les
crédits relatifs à l'insertion professionnelle des jeunes
provenant de la participation du FSE, à l'équipement en
matériels technologiques des établissements du second
degré par le Fonds Européen de Développement
Régional (FEDER), ainsi qu'aux charges de personnels remboursés
par la ville de Paris,
- les reports de crédits de l'exercice 1997 sur 1998 ont
été obtenus presque totalement (558, 39 millions de francs
ont été demandés, 504,66 millions de francs ont
été obtenus),
- les répartitions de crédits d'un montant total de
près de 3 milliards de francs ont surtout financé les
emplois-jeunes (2,99 milliards de francs en provenance du ministère de
l'emploi et de la solidarité), le reste concernant la prise en charge
des objecteurs de conscience, l'action sociale interministérielle ainsi
que l'action interministérielle de lutte contre la toxicomanie,
- des annulations de crédits sont d'abord intervenues en
début d'année dans le cadre du financement de l'action sociale en
faveur des chômeurs. Elles ont touché uniquement les
dépenses d'intervention sur les chapitres 41-02, 43-02 et 43-80 et
s'élevaient à 32,8 millions de francs.. Puis une seconde
annulation est venue gager partiellement des dépenses liées au
dispositif "emplois-jeunes" et celles relatives aux rémunérations
dans l'enseignement privé. L'annulation d'un montant de
245,31 millions de francs sur les crédits de l'enseignement
scolaire, s'applique aux chapitres 31-95, 34-96, 36-80, 37-84, 43-60 et 43-71.
Cette régulation permet ainsi l'ouverture d'un décret d'avance
qui contribue à la fois au financement des emplois-jeunes pour
283,58 millions de francs et à la prise en charge du déficit
lié à l'application de l'accord salarial dans l'enseignement
privé pour 59 millions de francs.
2. Les dépenses en capital
Les
données actuellement disponibles concernant l'exécution du budget
de 1998 ne fournissent évidemment qu'une vision partielle de
l'utilisation des crédits de dépenses en capital.
Les chapitres de dépenses en capital ont déjà fait l'objet
d'une annulation de 21,88 millions de francs en autorisations de programme et
15,39 millions de francs en crédits de paiement, dans le cadre du
financement de l'action sociale en faveur des chômeurs.
III. LE PROJET DE BUDGET POUR 1999
Avec
297,74 milliards de francs de crédits, le budget de l'enseignement
scolaire concentre, à lui seul, plus d'un cinquième du total des
crédits civils de l'Etat. Seul le budget des charges communes le
devance. Avec 243,5 milliards de francs, le budget de la défense
vient en 3
ème
position.
Par ailleurs, comme l'indique le tableau ci-après, la part du budget de
l'enseignement scolaire dans le budget total de l'Etat (charges civiles et
militaires) s'accroît de 0,4 point, après une augmentation de
0,3 point l'année dernière. Alors qu'elle avait
été stabilisée autour de 17,6 % de 1995 à 1997,
elle atteindra 18,4 % en 1999.
Le tableau ci-dessus montre également que le budget de l'enseignement
scolaire a augmenté de 113 milliards de francs, en francs courants,
depuis 1989.
Le tableau ci-après retrace les crédits du budget de
l'enseignement scolaire.
A. ANALYSE DES CRÉDITS PAR NATURE
1. Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires s'élèvent à
296,99
milliards
, en hausse de 4,13 % par rapport
à 1998 : elles avaient alors cru de 3,16 %.
Plus de 82 % des dépenses ordinaires sont consacrées aux
traitements des personnels en activité, aux pensions des
retraités et aux charges sociales, soit une somme totale de
244,10 milliards de francs, en progression de 8,46 milliards de
francs.
Cette augmentation résulte :
- de l'application mécanique des différents protocoles de
revalorisation de la situation des personnels ;
- de la non-réduction d'emplois d'enseignants ;
- de la
création de 3.916 emplois
:
3.300 emplois de personnels enseignants du second degré, 216
emplois de personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service (ATOS)
et 400 emplois de personnels sociaux et de santé.
- et de la
création de 20.000 nouveaux emplois-jeunes
:
il convient de noter que le financement des 60.000 aides-éducateurs
ainsi recrutés figure pour la première fois, à hauteur de
près de
1 milliard de francs
, en mesures nouvelles ; en
1998, ils avaient en effet été financés par
redéploiement de crédits.
Enfin, si l'on inclut les dépenses de personnel des
établissements d'enseignement privé du titre IV
(33 milliards), ce sont 93,3 % des crédits du budget de
l'enseignement scolaire qui sont destinés aux personnels.
a) Les moyens des services (titre III)
Les
moyens des services
représentent 85,20 % des dépenses
ordinaires. Ils s'établissent à
253 milliards de
francs
, en augmentation de 3,97 %.
Ces moyens recouvrent essentiellement les dépenses de personnel en
activité (176,7 milliards de francs) et les dépenses de personnel
à la retraite (58,2 milliards de francs).
b) Les crédits d'intervention publique (titre IV)
Avec
43,97 milliards de francs
dans le projet de budget pour 1999,
les
crédits d'intervention publique représentent
14,77 %
du budget du ministère, soit un potentiel d'intervention en
croissance de 5,03 %
par rapport à l'an dernier (+2,63 %)
Plus de 87 % des crédits de ce titre sont consacrés à
l'enseignement privé
, qui, avec 38,3 milliards de francs, voit
ses dotations progresser de 3,51 % (3,06 % en 1998). Il s'agit pour
l'essentiel de crédits destinés à rémunérer
les enseignants sous contrat.
Les crédits consacrés aux
bourses et secours
d'études
progressent de 29,10 % (6 % en 1998) pour
atteindre 4,17 milliards de francs. Ils représentent 9,48 %
des crédits du titre IV ; ils en représentaient 7,7 %
en 1998.
La contribution de l'Etat aux
transports scolaires
s'accroît de
4,65 % pour atteindre 623,85 millions de francs.
2. Les dépenses en capital
Les
dépenses en capital ne représentent qu'une
infime fraction
(0,25 %) du budget de l'enseignement scolaire
avec
754,2
millions de francs
de crédits de paiement demandés pour 1999,
soit une
progression de
6,06 %
par rapport à 1998
(- 0,2 %). Cette croissance vient rompre une tendance à la baisse
des dépenses en capital observée depuis 1996.
Les autorisations de programme diminuent de
0,42 %.
Elles
s'établissent à
708 millions de francs
. Ce sont
celles du titre VI qui baissent de 6,41 %, celles du titre V (88 % des AP)
progressant de 0,45 %.
B. ANALYSE DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
Le
budget de l'enseignement scolaire se compose de quatre agrégats :
01- Administration et interventions ;
02- Enseignement primaire ;
03- Enseignement secondaire ;
04- Etablissements publics.
1. Administration et interventions
Cet agrégat regroupe, d'une part, l'ensemble des moyens de fonctionnement et d'investissement au titre de l'administration centrale et des services académiques (rectorats et inspections académiques) et, d'autre part, les dépenses mises, de par la loi, à la charge de l'Etat au titre des établissements privés sous contrat.
Les
crédits alloués à cet agrégat, qui
représentent près de 41 % de l'ensemble du budget de
l'enseignement scolaire, s'élèvent à
122,02
milliards
de francs
en 1999, soit une
progression de 5,21 %
par rapport à 1998.
Il convient de noter que, suite à un transfert de crédits du
budget de la recherche et technologie, ces dotations couvrent désormais
les moyens consacrés à l'administration de la
recherche.
2. Enseignement primaire
Cet agrégat regroupe l'ensemble des moyens que le ministère consacre, conformément au partage des compétences entre l'Etat et les communes, à l'enseignement primaire dont relèvent essentiellement les enseignements préélémentaire, élémentaire et spécialisé.
Le projet de budget pour 1999 consacre 57,9 milliards de francs à l'enseignement primaire, soit presque 19,5 % de l'ensemble des crédits. La progression par rapport à 1998 est de 2,67 %.
3. Enseignement secondaire
Cet
agrégat regroupe l'ensemble des moyens que le ministère consacre,
conformément au partage des compétences entre l'Etat, les
départements et les régions, à l'enseignement secondaire
dont relèvent essentiellement les collèges, les lycées,
les lycées professionnels, les établissements d'enseignement
spécialisé, ainsi que les sections de techniciens
supérieurs et les classes préparatoires aux grandes écoles.
Les crédits correspondants, qui représentent un peu moins de 40 %
des dotations totales, s'établissent en 1999 à
116,9 milliards
de francs
, soit une
hausse
par rapport à 1998
de 3,78
%.
4. Etablissements publics
Cet
agrégat regroupe l'ensemble des moyens consacrés par le
ministère aux établissements publics placés sous sa
tutelle :
- l'Office national d'information sur les enseignements et les professions
(ONISEP) ;
- le Centre national et les centres régionaux de documentation
pédagogique (CNDP-CRDP) ;
- le Centre d'études et de recherches sur les qualifications
(CEREQ) ;
- le Centre national d'enseignement à distance (CNED) ;
- le Centre international d'études pédagogiques (CIEP).
Les dotations consacrées à cet agrégat ne représentent que 0,32 % des crédits de l'enseignement scolaire. Elles progressent légèrement en 1999, s'établissant à 953,8 millions de francs , soit + 0,47 %.
C. LES PRINCIPALES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
D'une
manière générale, le Gouvernement souhaite moderniser le
système éducatif et affiche cinq objectifs :
- préparer les élèves, quel que soit le niveau
d'enseignement, aux exigences de notre temps en garantissant
l'égalité des chances pour tous ;
- développer une pédagogie innovante appuyée sur les
nouvelles technologies de l'information et de la communication ;
- ouvrir le système éducatif français à l'espace
européen et international ;
- réformer la gestion des ressources humaines ;
- améliorer la qualité du service rendu en matière
éducative.
Plus précisément, le projet de budget de l'enseignement scolaire
pour 1999 repose sur trois priorités.
1. La généralisation de l'apprentissage d'une langue vivante dans le premier cycle
A
l'école primaire, sera progressivement généralisé,
à partir de la rentrée 1998, l'enseignement d'une langue vivante
choisie par les parents. Il s'agit d'assurer la continuité de
l'apprentissage entre l'école et le collège.
Dès la rentrée scolaire de 1998, les élèves des
classes de CM2 bénéficieront d'un enseignement régulier de
langue vivante. Il sera étendu au CM1 à la rentrée 1999.
L'enseignement d'une langue vivante sera dispensé par des personnels
linguistes compétents : enseignants du premier et du second
degré, assistants étrangers, intervenants extérieurs
agréés. Tous ces personnels seront incités à
intervenir en complément des personnels déjà en place.
Ainsi,
1.000 assistants étrangers
, dont 800 pour l'enseignement
de l'anglais, seront recrutés et affectés dans les écoles
primaires. Une mesure nouvelle de
58 millions de francs
permettra de
financer leurs rémunérations.
2. La lutte contre l'exclusion sociale
A la
rentrée 1998,
les bourses de collège sont
réformées
: elles remplacent l'aide à la
scolarité versée jusqu'en 1997 par les organismes
débiteurs de prestations familiales. En outre, aux deux taux
antérieurs, de 351 francs et 1.122 francs par an, a
été ajouté un troisième taux de 1.800 francs
pour aider les familles les plus défavorisées. Tous les
élèves scolarisés au collège pourront, si les
ressources des familles le justifient, être boursiers. Jusqu'alors, en
effet, seuls les élèves âgés de 11 à 16 ans
recevaient l'aide à la scolarité. En 1999, les crédits
destinés aux bourses de collège s'élèvent à
949 millions de
francs
, 799 millions provenant du budget des
charges communes et 150 millions représentant une mesure nouvelle.
Le
fonds social pour les cantines
a été créé
à la rentrée 1997 : il doit permettre aux chefs
d'établissement d'offrir l'accès à la restauration
scolaire aux élèves issus des familles en grande
difficulté. En 1999, il sera doté de
250
millions
de francs.
Rappelons que le
fonds social collégien
, doté de
320,8
millions de
francs
, avait été
mis
en place à la rentrée 1995, pour permettre aux chefs
d'établissement d'intervenir pour que les difficultés
financières que pourraient rencontrer certaines familles ne nuisent pas
à la scolarité de leurs enfants.
Il venait compléter le dispositif du fonds social lycéen
créé en 1991 dans le cadre du plan d'urgence pour les
lycées dans les établissements d'enseignement publics.
Le budget de l'enseignement scolaire apporte également des
aides
indirectes
: prise en charge du
prêt gratuit des manuels
scolaires aux élèves du collège (347,64 millions de
francs)
ou
contribution aux charges
de transport scolaire des
élèves d'Ile de France, de Mayotte et des TOM
: les
crédits afférents passent de 596,15 millions de francs en 1998
à
623,85
millions de francs
en 1999, cette
progression de 4,6 % correspondant à la participation du
ministère au financement du volet social du nouveau titre de transport
mis en place par la Syndicat des transports parisiens.
3. L'introduction des nouvelles technologies
Depuis
novembre 1997, le ministère entend généraliser l'usage des
technologies de l'information et de la communication dans l'ensemble des
établissements. Quatre objectifs ont été
fixés : l'installation volontariste d'infrastructures, en
collaboration avec les collectivités locales ; la sensibilisation
et la formation des personnels de l'éducation ; l'incitation au
développement d'une industrie de production multimédia
éducative ; et, l'expérimentation de projets innovants.
Un
fonds de soutien de 500 millions de francs
a été
dégagé auprès de la Caisse des dépôts et
consignations, afin d'aider les collectivités locales à
améliorer l'accès aux réseaux de communication.
Une mesure nouvelle de
65 millions de francs
figure dans le projet de
budget, 20 millions de francs étant destinés au soutien des
équipes innovantes, 10 millions à la mise à disposition de
ressources pédagogiques multimédia dans les établissements
du second degré et 35 millions à la mise à disposition de
telles ressources auprès des écoles.
CHAPITRE DEUX
L'ÉGALITÉ DES CHANCES
À L'ÉCOLE
I. LA PRISE EN CONSIDÉRATION DE ZONES DÉFAVORISÉES
A. LA POLITIQUE DE DISCRIMINATION POSITIVE...
1. Les zones d'éducation prioritaires (ZEP) ont fait l'objet d'une évaluation en 1998
Actuellement, il existe 564 zones d'éducation
prioritaire (ZEP) regroupant 6005 écoles et établissement
scolaires qui scolarisent 1,2 million d'élèves.
Le bilan des ZEP a été réalisé à partir de
l'analyse des résultats d'un questionnaire écrit soumis aux
personnels des collèges et des écoles exerçant dans une
ZEP fin 1997. Le bilan repose, également, sur les résultats de
sondages téléphoniques pratiqués par le ministère
de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
auprès d'enseignants, de chefs d'établissements et d'inspecteurs.
Cinq points ont fait l'objet d'une étude particulière.
La population des ZEP
La population d'élèves a été statistiquement
caractérisée par des catégories socioprofessionnelles, les
catégories défavorisées étant
sur-représentées dans les ZEP. La perception par les personnels
des ZEP de la difficulté de la population accueillie est la suivante :
le manque de repères est en premier lieu souligné ; il provient
souvent d'une crise familiale. En second lieu, sont soulignés les
problèmes économiques et le chômage ; enfin sont
évoquées les questions d'incivilité et de violence.
Il y a peu de différence d'âge entre les enseignants
affectés en ZEP et ceux qui n'y sont pas (même si le nombre
d'enseignants jeunes est légèrement plus élevé en
ZEP). Cependant, ces chiffres nationaux cachent de fortes disparités
géographiques et régionales. Certaines ZEP sont
confrontées à l'instabilité des enseignants ; d'autres
à une excessive stabilité.
Enseignements tirés de l'exercice du métier en ZEP
Trois enseignements majeures ont été identifiés à
partir des réponses des enseignants :
- la nécessité du travail en équipe : pour travailler
en zone d'éducation prioritaire, il convient de ne pas être seul,
le travail en équipe est indispensable, la hiérarchie doit
être présente, l'accompagnement et le partenariat sont essentiels ;
- le poids de l'environnement extérieur et des difficultés
sociales et économiques des élèves constituent des
difficultés supplémentaires auxquelles doivent faire face les
enseignants ;
- l'impact des actions entreprises sur le terrain : le système a
une efficacité et l'échec scolaire n'est plus une fatalité.
Le fonctionnement des ZEP : les projets
70 % des ZEP ont fait évoluer leur projet de zone
d'éducation prioritaire, fruit d'une réflexion collective.
En ce qui concerne les questions relatives à l'évaluation, deux
conclusions s'imposent :
- 30 % des ZEP disposent d'un tableau de bord, véritable outil
d'évaluation élaboré collectivement ;
- l'indicateur utilisé majoritairement est l'indicateur CE2 et
6
ème
.
L'orientation privilégiée par les enseignants des ZEP est la
maîtrise de la langue, dans près de 90 % des projets.
Certains projets mettent aussi en avant les activités culturelles et
artistiques, d'autres les questions d'éducation à la
citoyenneté. En revanche, un nombre très limité de projets
privilégie les activités scientifiques et techniques.
L'accompagnement scolaire est principalement évoqué sous la forme
de l'aide aux devoirs.
Le métier d'enseignant en ZEP
La première difficulté concerne les relations avec les familles,
devant l'usure et la fatigue. Viennent ensuite le manque de moyens, le manque
de temps, l'environnement et la place de l'école de plus en plus
difficile à définir aujourd'hui dans les quartiers difficiles.
Enseigner en zone d'éducation prioritaire revient-il à faire le
même métier qu'ailleurs ? 30 % des enseignants des ZEP
pensent qu'il ne s'agit pas du même métier. Mais il est
intéressant de noter que les collègues à
l'extérieur des ZEP sont encore plus nombreux à penser que ce
sont deux métiers différents.
L'importance du travail collectif est constamment soulignée dans les
ZEP. Dans les collèges en ZEP, 80 % des enseignants
déclarent qu'ils suivent collectivement leurs élèves. Dans
les écoles et les collèges en ZEP, la moitié d'entre eux
préparent collectivement leurs séquences de cours.
Les effets de la politique des ZEP
Depuis plusieurs années, les résultats en zones
d'éducation prioritaire sont inférieurs à la moyenne
nationale. Mais certaines zones ont des résultats supérieurs
à la moyenne nationale. Il est important de noter que l'écart par
rapport à la moyenne nationale est bien moins fort en
6
ème
qu'en CE2. Ce constat signifie peut-être que les
enseignants ont besoin de plus de temps en ZEP pour obtenir des
résultats.
Il peut sembler que les bons élèves puissent éprouver des
difficultés en ZEP. Mais à l'étude des résultats
des 10 % des meilleurs élèves en ZEP et hors ZEP, les
différences sont minimes.
Des éléments précis montrent que les performances au cours
préparatoire des enfants de ZEP scolarisés à 2 ans
sont meilleures pour le langage oral comme pour le repérage dans le
temps.
Les effets positifs perçus par les enseignants concernent les
résultats scolaires et l'amélioration des relations entre les
élèves et les enseignants. En 1985, quand fut produit le premier
document d'évaluation des zones d'éducation prioritaire, tous les
acteurs étaient unanimes pour déclarer que cette politique avait
amélioré le climat scolaire mais que la progression des
résultats, bien que globalement positive, restait insuffisante. Il est
donc significatif de remarquer que les résultats scolaires figurent
aujourd'hui en première position des préoccupations.
Les points à améliorer semblent être les relations
parents/enseignants, la cohérence des parcours scolaires, l'orientation
et l'insertion professionnelle.
2. La politique de relance des ZEP
La
relance de la politique des zones d'éducation prioritaire, dont les
grands axes ont été présentés au conseil des
ministres du 14 janvier 1998 a provoqué une forte mobilisation des
acteurs au sein des ZEP comme dans les instances départementales et
académiques, lors des forums académiques et des assises
nationales qui se sont tenues à Rouen.
La nécessité de centrer l'action de l'école sur les
apprentissages fondamentaux dans le cadre d'un maintien des exigences en
matière d'acquisition des savoirs et des compétences est
réaffirmée.
La maîtrise des langages oraux et écrits reste une priorité
absolue de l'école. Les élèves seront
systématiquement, à tous les niveaux, entraînés
à écouter, comprendre les auteurs, prendre la parole pour
s'exprimer.
L'objectif est non seulement de redessiner une carte des ZEP établie en
1983, révisée globalement en 1989 et qui ne correspond plus
toujours aux réalités sociales, mais aussi d'apporter une
réponse circonstanciée par la création de réseaux
d'éducation prioritaire et la signature des contrats de réussite,
en termes de moyens, afin que toutes les mesures nécessaires soient
prises pour améliorer de façon significative les résultats
scolaires des élèves.
La carte des ZEP sera revue par chaque recteur, en concertation avec les
partenaires de l'éducation nationale, selon une méthode souple et
transparente à partir de critères socio-économiques. Les
critères de réussite scolaire ne seront pas pris en compte dans
sa définition, afin de ne pas pénaliser les établissements
qui ont progressé dans la voie de la réussite de leurs
élèves.
Par ailleurs, les réseaux d'éducation prioritaire se mettent en
place. Ils apportent aux recteurs la possibilité de créer des ZEP
de taille raisonnable. Ils permettent la mise en commun des ressources afin
d'éviter le cloisonnement de certaines ZEP et/ou l'isolement de
certaines écoles et établissements.
Enfin, pour les écoles ou établissements ne remplissant pas
l'ensemble des conditions justifiant le classement ou le maintien en ZEP,
l'inscription en réseau d'éducation prioritaire permet d'apporter
une réponse circonstanciée, en terme de moyens.
La relance des ZEP et la création des réseaux d'éducation
prioritaire s'appuient sur le contrat de réussite passé entre les
responsables des ZEP et les autorités académiques. Il
précise les moyens nécessaires en postes, heures et
crédits. Il intègre les mesures d'accompagnement, d'animation
pédagogique et de formation nécessaires. Il peut
éventuellement associer des partenaires extérieurs et
répond à une exigence de transparence à l'égard de
la communauté scolaire et des parents.
La relance des ZEP exige un pilotage à la fois national et
académique. Il revient à chaque recteur de composer un
comité de suivi des zones et des réseaux d'éducation.
La nouvelle carte des ZEP sera dessinée avant le mouvement des
enseignants et sera effective à la rentrée 1999.
3. Les moyens spécifiques alloués aux ZEP
Les ZEP
bénéficient de moyens importants. L'attribution de postes
supplémentaires permet d'assurer un encadrement adapté à
la spécificité du public scolaire des ZEP, d'alléger les
effectifs dans les classes et d'accueillir les enfants dès 2 ans :
3.995 postes, soit un coût de 685,86 millions de francs pour
1998. Des crédits pédagogiques plus élevés en ZEP
que dans l'ensemble des écoles et établissements sont inscrits au
budget du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et
de la technologie afin de permettre aux écoles et aux
établissements concernés de mener une action renforcée en
direction de leur public : 83,86 millions de francs en crédits
spécifiques ZEP sont inscrits au budget de l'enseignement scolaire.
En outre, un dispositif institué pour promouvoir la carrière des
personnels permet le versement d'une indemnité de sujétions
spéciales pour les enseignants, les personnels de direction et
d'éducation qui exercent en ZEP, soit 276,67 millions de francs
pour le premier degré et 261,95 millions de francs pour le second
degré en 1998.
Le projet de budget pour 1999 prévoit une augmentation de
3.000 bénéficiaires supplémentaires de
l'indemnité de sujétions spéciales au titre des ZEP,
partagés entre le premier et le second degré.
B. ... N'EST PAS EXEMPTE D'ACTIONS MENÉES DANS L'URGENCE : L'EXEMPLE DE LA SEINE-SAINT-DENIS
En
octobre 1997, le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et
de la technologie et la ministre déléguée chargée
de l'enseignement scolaire ont confié au recteur Fortier une mission
d'étude et de proposition sur les difficultés de l'enseignement
public en Seine-Saint-Denis. Ce rapport devait permettre de mettre en oeuvre,
dès la rentrée 1998, des mesures susceptibles d'améliorer
la réussite des élèves de ce département.
Le rapport établi à l'issue de cette mission a dressé le
tableau des difficultés liées à la sociologie
particulière de ce département qui connaît, depuis les
années soixante, une forte restructuration de ses activités
traditionnellement ouvrières et le développement rapide de
cités d'habitation :
- une forte densité de population comptant une importante
proportion de jeunes et un afflux de populations étrangères,
concentrée dans les logements sociaux des cités et frappée
par un taux de chômage important ;
- des carences en matière d'accueil scolaire : taille des
établissements, qualité des constructions, entretien insuffisant,
faible fréquentation des cantines scolaires ;
- un corps professoral jeune manquant parfois de l'expérience
nécessaire et une forte proportion de personnels auxiliaires ;
- des retards scolaires importants dès l'école primaire
entraînant des taux de réussite scolaire très
médiocres comparés aux performances moyennes nationales ;
- une insuffisance des structures pédagogiques dans certaines
filières de l'enseignement professionnel.
Dès la remise du rapport Fortier, un plan d'urgence était
annoncé par les ministres le 2 mars 1998 comprenant notamment
la création de 208 postes (dont 178 mis en place
immédiatement) et de 1.750 emplois-jeunes.
Les partenaires locaux représentés au Comité
Départemental de l'Education Nationale (élus, enseignants et
parents) étaient invités à préparer un plan de
rattrapage pour les quatre années à venir, le calendrier de mise
en oeuvre constituant un engagement contractuel des différents
partenaires de l'action éducative.
Ce premier plan a permis de porter la dotation de la Seine-Saint-Denis à
hauteur de la dotation nationale moyenne. Néanmoins, la situation
demeurait bien inférieure aux nécessités du
département, en particulier en raison du nombre plus faible
d'enseignants titulaires. Aussi, un certain nombre de mesures
supplémentaires ont-elles été annoncées par le
recteur de l'académie de Créteil le 2 avril. Elles
prévoyaient pour la rentrée 1998 :
- dans le secondaire, la création de 70 postes d'enseignants
supplémentaires ;
- dans le primaire, l'attribution de 40 postes de professeurs des
écoles, de 35 emplois de remplacement supplémentaires et
d'une centaine de postes de professeurs des écoles stagiaires à
l'IUFM ;
- la poursuite de l'effort de mise en place des personnels administratifs,
techniques, de service et de santé de façon à atteindre,
dès la rentrée, le chiffre de 160 postes.
Le 30 avril, les ministres ont reçu, à leur demande, les
fédérations syndicales, les associations de parents
d'élèves et la coordination des établissements scolaires
de la Seine-Saint-Denis. A l'issue de cette rencontre, ils ont
décidé :
d'annuler pour la rentrée 1998 les mesures de fermeture de classes
ou de divisions,
de créer 3.000 emplois nouveaux (enseignants, administratifs,
techniques, de service et de santé) au cours des trois prochaines
rentrées dans ce département, soit, dès 1998 puis en 1999
et en 2000.
Pour la rentrée au 1
er
septembre 1998, les moyens
attribués sont les suivants :
- dans le premier degré, 165 emplois d'enseignants ont
été créés :
40 pour les écoles arrivant en zone d'éducation prioritaire,
35 pour permettre des départs en stage de formation à
l'enseignement spécialisé,
90 pour poursuivre les mesures entreprises, notamment pour la mise en
oeuvre de la relance des ZEP, pour l'amélioration du régime des
décharges de direction d'écoles.
- dans le second degré, 501 emplois ont été
créés :
441 pour l'enseignement : 330 en collèges, 111 en
lycées,
60 pour l'encadrement : 1 proviseur adjoint, 17 CPE,
34 MI/SE, 8 conseillers d'orientation-psychologues.
Le plan de rattrapage entrepris par le ministère de l'Education
nationale, de la recherche et de la technologie, fait partie d'un ensemble de
mesures prises aussi bien au niveau des collectivités locales que des
autres ministères.
Les présidents du conseil général et du conseil
régional à qui incombent respectivement l'entretien des locaux
des collèges et des lycées ont décidé
d'élaborer un plan pluriannuel. Un effort exceptionnel de
rénovation va être entrepris.
L'application du plan gouvernemental implique, par ailleurs, une autre
façon de travailler pour les services de l'Etat, c'est-à-dire une
meilleure coordination, sur le terrain, de tous les services de l'Etat.
Le problème de la délinquance des mineurs notamment ne pourra
être traité que par un renforcement de la coopération entre
les services de l'Etat (Education, Justice, Intérieur) et ceux du
conseil général.
Les moyens en personnel ont été fortement augmentés par
les différents ministères concernés : 16 postes de
juges pour enfants ont été créés, le ministre de
l'intérieur a engagé 2.000 agents de sécurité
dans 26 agglomérations.
II. AMÉLIORER L'ENVIRONNEMENT DES ÉLÈVES
A. LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE
1. Le dispositif mis en place
Le
5 novembre 1997, a été lancé un plan
gouvernemental de lutte contre la violence en milieu scolaire visant à
ramener la sécurité à l'intérieur et aux abords des
établissements, à rétablir des règles, à
s'attaquer aux causes de la violence et à organiser la prévention.
Dix sites d'intervention répartis sur six académies sensibles
(Créteil, Versailles, Lyon, Aix-Marseille, Lille et Amiens) ont
été choisis après avis des recteurs. Un peu plus de
400 établissements secondaires (collèges, lycées et
lycées professionnels) sont concernés par ce plan ainsi que leurs
réseaux d'écoles élémentaires et maternelles.
Plus de 270.000 élèves du secondaire et près de
640.000 élèves du primaire bénéficient de
cette opération.
Des moyens spécifiques ont été mis en oeuvre, en
personnels notamment.
Ainsi, au 1
er
janvier 1998, ont été
créés :
- 125 emplois d'infirmières : la répartition a
été effectuée pour moitié au prorata des effectifs
scolarisés dans les sites expérimentaux, et pour moitié
avec un objectif d'amélioration des taux d'encadrement des
élèves dans les académies sensibles ;
- 125 emplois d'assistantes sociales, selon les mêmes
critères de répartition ;
- 58 "équivalents temps plein" (ETP) de médecins scolaires,
qui ont permis d'améliorer le taux d'encadrement dans ces zones ;
- 550 emplois de personnels administratifs, techniques, ouvriers et
de service (ATOS) : 121 de ces emplois (soit 21 % des créations)
ont été réservés à la mise en oeuvre des
orientations nationales en faveur des publics prioritaires
(élèves en ZEP et en établissements sensibles,
élèves de zones de prévention de la violence hors ZEP).
Cet effort a été poursuivi à la rentrée 1998,
puisqu'ont été créés :
- 175 emplois d'infirmières et 175 emplois d'assistantes
sociales pour améliorer la prise en charge des élèves ;
- et 21 postes d'adjoints de direction ainsi que 79 postes de
conseillers principaux d'éducation supplémentaires pour les zones
de prévention de la violence.
Sur les 9.514 aides-éducateurs recrutés sur des "emplois
jeunes" dans les académies sensibles, un peu plus de 4.000 ont
été affectés dans les écoles et les collèges
confrontés à des problèmes de violence.
En outre, les victimes font l'objet d'un soutien particulier.
Des moyens ont été prévus pour assurer un soutien
personnel et psychologique aux victimes. Dans l'objectif de donner aux
personnels une information précise et complète sur les aides
auxquelles ils peuvent faire appel à court ou moyen terme, un document
sera diffusé aux établissements. Par ailleurs, les dispositifs
d'aide aux victimes de violence déjà en place dans de nombreuses
académies (structures regroupant diverses compétences et
partenaires) seront développés.
Il a été demandé, dans les académies sensibles,
d'assouplir les règles de prise en charge des dégradations
commises sur des véhicules appartenant à des fonctionnaires de
l'éducation nationale.
Les capacités d'intervention des établissements sont
renforcées.
Une attention particulière a été portée au
mouvement des personnels de direction dans ces zones, notamment dans l'objectif
de valoriser une expérience réussie dans ce type
d'établissement.
Des actions spécifiques ont été mises en place dans la
formation des personnels d'encadrement (personnels d'inspection et de
direction) et des personnels administratifs, ouvriers, de service, sanitaires
et sociaux, et des formations interpartenariales ont été
développées.
Enfin, une action éducative globale est menée.
Les établissements sont incités à mener une
réflexion sur les règles communes et les sanctions. Une
circulaire en préparation portera sur la rénovation du
règlement intérieur des établissements pour le faire
évoluer vers une "charte de vie scolaire" en renforçant sa
fonction éducative et sur la sanction, avec sa finalité, son
rôle.
Une circulaire diffusée dans le courant de l'année scolaire
1998-1999 portera sur le rôle et la place des parents dans l'école
et la définition d'une politique en direction des familles.
Il importe aussi d'étendre le dispositif des classes-relais. La
circulaire n° 98-120 du 12 juin 1998 apporte toutes les
précisions relatives aux classes-relais en collège, dispositifs
destinés à l'accueil temporaire d'élèves en voie de
déscolarisation ou de marginalisation. Le conseil de
sécurité intérieure du 8 juin 1998 a fixé
l'objectif de 100 classes-relais en 1998-1999 et de 250 en 1999-2000. Il
conviendra d'étudier les modalités d'expansion du dispositif en
relation avec la protection judiciaire de la jeunesse -PJJ- et les conseils
généraux qui mettent à disposition des postes
d'éducateurs dans ces structures. Des regroupements
interacadémiques seront organisés au cours du premier trimestre
de l'année scolaire 1998.
Mis en place depuis 1990 sous le nom de comités d'environnement social
(CES), les comités d'éducation à la santé et
à la citoyenneté (CESC), d'abord outils de prévention des
toxicomanies, se sont affirmés comme dispositif plus
général de prévention des conduites à risque et de
mise en place d'une éducation citoyenne à l'école, inclus
dans le projet d'établissement, avec la participation de la
communauté éducative, des élèves et des partenaires
de proximité de l'établissement. Une circulaire invitant à
leur généralisation est parue le 9 juillet 1998. Elle
prend en compte les missions qui leur sont dévolues dans la loi contre
les exclusions. Un dépliant sera diffusé en septembre 1998 et des
stages interacadémiques seront organisés lors du quatrième
trimestre 1998.
Lancée en 1991, l'opération "Ecole ouverte" consiste à
ouvrir les collèges et les lycées pendant les vacances scolaires
et à proposer aux jeunes des activités culturelles,
éducatives et sportives. 24 académies sont
concernées. 125 établissements y participaient en 1994 ; ils
sont 338 en 1998. L'extension doit se prolonger en 1999, notamment par une
participation plus importante des élèves du primaire au
dispositif.
2. La poursuite de la lutte contre la violence scolaire en 1999
Au
niveau académique, les recteurs seront engagés à
poursuivre ou à développer les politiques de prévention et
de lutte. Le travail étroit mené avec les partenaires sera
poursuivi et renforcé, en particulier par une coordination des
interventions (signalement, répression...).
Au niveau des établissements, le soutien aux innovations
réussies, un soutien aux enseignants et aux équipes
d'établissement dans leur ensemble sera intensifié.
Cette politique ne peut porter ses fruits que si elle est menée dans
un cadre coopératif.
Une circulaire interministérielle associant les ministères de
l'éducation nationale, de l'intérieur, de la justice, de la
défense (gendarmerie), de l'emploi et de la solidarité (ville),
sera diffusée à la rentrée 1998-1999. Elle fait suite
à la circulaire n° 96-135 du 14 mai 1996 relative
à la coopération interministérielle pour la
prévention de la violence en milieu scolaire.
Ce texte qui a fait l'objet d'une concertation étroite entre les
services concernés précise les modalités de
coopération et de lutte contre la violence dans les
établissements scolaires.
Il prend en compte, notamment, les décisions arrêtées lors
du conseil de sécurité intérieure du 8 juin 1998
(délinquance des mineurs) et du conseil interministériel des
villes du 30 juin 1998.
La circulaire sera accompagnée d'un fascicule intitulé "Approches
partenariales en cas d'infractions dans un établissement scolaire" qui,
à partir de situations de violence pouvant apparaître dans les
établissements, donne aux équipes des conseils sur les conduites
à tenir et précise les qualifications pénales.
B. LE SERVICE DE PROMOTION DE LA SANTÉ ET LE SERVICE SOCIAL
1. Des services récemment évalués
Les
activités du service de promotion de la santé et du service
social ont fait l'objet d'un bilan fondé sur l'analyse des
données statistiques de l'année scolaire 1996/1997.
Outre la mise en oeuvre de leurs activités traditionnelles, les
personnels du service de promotion de la santé en faveur des
élèves (médecins, infirmiers et secrétaires) ont
été mobilisés comme les années
précédentes par la campagne de vaccination contre
l'hépatite B, réalisée à la demande du
ministère de la santé.
L'estimation de la couverture vaccinale globale des élèves de
6
ème
en 1996/1997 atteint 76,5 % et présente une
progression de 4 % par rapport à l'année scolaire
1995/1996.
a) Le service de promotion de la santé en faveur des élèves
Les
activités relevant des missions des
médecins
se partagent
entre le suivi individuel des élèves et les actions collectives.
Le suivi individuel des élèves (public et privé) est
récapitulé dans le tableau ci-après :
Quant à la part réservée aux actions collectives, elle
représente en moyenne près de 13,7 % de l'activité
médicale dont 6,7 % consacrée à l'éducation
à la santé.
b) Le service social en faveur des élèves
2.253 assistant(e)s sociaux(ales) scolaires et conseillers(es)
techniques
du service social
en faveur des élèves
couvraient les besoins
dans les établissements du second
degré en 1996/97. Les données recueillies concernent les
établissements publics au nombre de 7.810 pour une population de
4.799.899 élèves. Toutefois, il est nécessaire de
préciser que certaines académies répondent aux besoins
exprimés par les établissements privés du second
degré, ce qui explique le taux d'encadrement de
2.670 élèves par assistant(e) social(e), ce taux tenant
compte des établissements publics et privés.
Prise en charge des établissements
La totalisation des différents modes de prise en charge des
établissements fait apparaître un taux d'intervention de
près de 86 %. Toutefois, ce taux doit être pris comme une
estimation. S'agissant du taux moyen par catégories
d'établissements ayant une permanence d'assistants sociaux, s'il
paraît légèrement plus faible par rapport aux années
précédentes, il s'explique par le redéploiement des
interventions, soit à la demande, soit dans le cadre des réseaux
départementaux, d'où le taux relativement bas de certaines
académies au regard de la moyenne nationale. Toutefois, les taux
correspondant à ces deux modes d'interventions compensent ainsi les
écarts constatés dans certaines académies et permettent le
rééquilibrage de ces disparités.
L'action sociale individuelle
826.334 demandes ont été traitées en 1996/1997 par
les assistants sociaux. L'origine de la demande provient pour l'essentiel des
élèves et des équipes éducatives (70 %). Quant aux
motifs de ces interventions, ils sont liés en grande partie aux
problèmes matériels et administratifs, familiaux, ainsi qu'aux
comportements scolaires, soit au total environ 80 % de ces motifs. En ce
qui concerne les problèmes matériels, la mise en oeuvre des fonds
sociaux entraîne une demande forte de gestion de la part des chefs
d'établissement et des assistants sociaux, ce qui a pour
conséquence un surcroît de travail de secrétariat et de
suivi de dossier.
Près de 500.000 élèves du second degré sont
connus du service d'action sociale. La moitié environ de ces
élèves provient des collèges, et un quart des deux autres
types d'établissements L.P.-EREA et lycées. 10 % de la population
scolaire sollicite ainsi le service social scolaire. Ce pourcentage correspond
au taux d'élèves en difficulté repérés dans
l'enquête de l'INSERM sur les adolescents, les post-baccalauréat
ne représentant que 3 % en moyenne de ces élèves.
Les entretiens dans la communauté scolaire
Plus de 1.700.000 entretiens ont été recensés cette
année : ils concernent en grande partie l'aide psychosociale et
l'information, soit au total plus de 80 %. Dans le cadre des relations
individuelles, on note qu'il y a autant d'élèves qui demandent
une simple information que d'élèves qui ont besoin d'un
accompagnement psychosocial. 60.769 visites ont été
effectuées, soit en moyenne 2.000 visites dans chaque
académie.
Les actes professionnels dans le cadre de l'action individuelle
Ils concernent, d'une part, dans le cadre des actes administratifs (aides
financières), essentiellement le fonds social lycéen et le fonds
social collégien, d'autre part, l'enfance maltraitée pour
laquelle 4.444 cas ont été signalés au service social
scolaire. Plus de 68 % de ces cas ont fait l'objet d'un signalement à la
justice et environ 32 % d'un signalement administratif. Ils sont
liés principalement aux violences physiques pour plus du tiers. Les
négligences lourdes arrivent en seconde position (près de
30 %) avant les abus sexuels (près de 27 %). Enfin, pour
l'enfance en danger, 8.828 cas ont été constatés et
ont fait l'objet, soit d'un signalement administratif pour plus de 52 %,
soit d'un signalement à la justice pour le reste.
2. Les moyens des services
a) En personnels
En ce
qui concerne les personnels médicaux, la loi de finances 1998 a
reconduit en année pleine la mesure de renforcement des crédits
de vacations de médecins scolaires (150 équivalents temps
plein -ETP-) décidée lors de la rentrée 1997.
A la rentrée 1998, le potentiel global de la médecine scolaire en
personnels titulaires, contractuels et vacataires s'élève
à 1.940 ETP, dont 1.221 emplois et 719 ETP de vacations.
S'agissant des personnels infirmiers, les effectifs ont été
renforcés par 300 emplois créés en loi de finances.
Sur ce contingent, 125 emplois ont été
délégués, dès le
1
er
janvier 1998, aux académies d'Aix-Marseille,
Amiens, Créteil, Lille, Lyon et Versailles, dans le cadre de la mise en
oeuvre du dispositif expérimental de lutte contre la violence en milieu
scolaire.
Le potentiel global en infirmières (5.554 ETP, dont
5.447 emplois et 97 ETP de vacations) est en progression de
près de 6 % par rapport à l'exercice précédent.
A la rentrée 1999, les moyens du service de santé scolaire en
faveur des élèves sera renforcé avec la création de
30 emplois de médecin et 185 emplois d'infirmière qui
permettront d'améliorer l'encadrement des élèves en
difficulté.
A la rentrée 1998, le potentiel global en personnels sociaux est de
2.421 ETP (2.390 emplois et 31 ETP de vacations).
300 emplois supplémentaires ont été
créés en loi de finances, dont 125 avec effet au
1
er
janvier 1998, pour soutenir les dispositifs locaux de
lutte contre la violence mis en place à titre expérimental dans
les six académies citées plus haut.
L'effort important accompli en 1998 pour renforcer les moyens en personnels de
santé et sociaux favorisera la mise en oeuvre des différentes
mesures figurant dans le plan de relance pour la santé scolaire,
présenté le 11 mars 1998 par la ministre
déléguée, chargée de l'enseignement scolaire.
A la rentrée 1999, il est proposé de poursuivre l'effort
engagé avec l'inscription au projet de loi de finances d'une mesure de
création de 185 emplois d'assistante sociale qui permettront
notamment d'accompagner la relance de la politique en faveur des
élèves scolarisés en ZEP.
b) En crédits d'équipement et de fonctionnement
Depuis
1991, les charges d'équipement et de fonctionnement des services de
santé scolaire sont imputées sur les dotations globalisées
des académies, les recteurs effectuant la répartition de ces
dotations entre les inspections académiques.
Après une légère progression en 1996, les dépenses
de santé scolaire ont connu en 1997 une réduction sur les postes
"fournitures et matériels médicaux" et "fonctionnement courant".
Toutes choses égales par ailleurs, cette baisse des moyens
dévolus au service de santé scolaire est limitée
(-5,2 %) puisque le disponible en gestion du chapitre de fonctionnement et
d'équipement des services académiques a diminué en 1997 de
7,5 % par rapport à 1996.
III. LES AIDES AUX ÉLÈVES ET À LEURS FAMILLES
A. LES AIDES DIRECTES
1. L'évolution de l'aide à la scolarité
Le
dispositif de l'aide à la scolarité a été
institué par la loi relative à la famille n° 94-629 du 25
juillet 1994 (article 23) en remplacement des bourses nationales du second
degré, prévues par le décret n° 59-38 du
2 janvier 1959 et versées par l'éducation nationale. Dans le
dispositif des bourses nationales du second degré aux collégiens,
le versement de la bourse faisait l'objet d'un précompte lorsque
l'élève était demi-pensionnaire, c'est-à-dire, que
le montant des frais de restauration était déduit des frais dus
par l'élève. Ainsi, l'argent ne transitait pas par la famille et
profitait directement à l'élève demi-pensionnaire.
L'aide à la scolarité, versée directement aux familles, ou
au représentant légal de l'élève, par les
organismes débiteurs des prestations familiales, est attribuée
pour chaque enfant à charge qui atteint son douzième anniversaire
avant le 1
er
février de l'année suivant celle de la
rentrée scolaire et cesse d'être versée lorsque l'enfant
atteint son seizième anniversaire le 15 septembre de l'année
considérée.
En raison du versement de l'argent aux familles, rien ne garantit que l'aide
serve à payer les frais de scolarité, et notamment les frais de
restauration scolaire. En revanche, cette prestation présente pour les
familles l'avantage d'être accordée sans dépôt
préalable de dossier et surtout d'avoir un montant revalorisé
périodiquement. Cependant, son versement en une seule fois à la
rentrée et la diminution du montant de l'aide accordée à
certaines familles (le montant maximum à l'aide et à la
scolarité étant inférieur au taux maximum de bourses) ont
rendu nécessaire la mise en oeuvre de moyens d'intervention souples et
rapides (fonds social collégien, fonds social pour les cantines).
Le dispositif de l'aide à la scolarité vient d'être
remis en cause par l'adoption de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998
d'orientation relative à la lutte contre les exclusions qui dans son
article 145 dispose que, pour chaque collégien, "
une bourse nationale
est attribuée aux familles dont les ressources ne dépassent pas
un plafond variable selon le nombre d'enfants à charge et
revalorisé comme le salaire minimum de croissance
".
Il s'agit, à travers cette mesure, de faire bénéficier
d'une aide ceux qui étaient exclus de l'aide à la
scolarité bien que collégiens : enfants de moins de moins de 11
ans, enfants de plus de 16 ans, enfants uniques.
Cette bourse annuelle sera
versée, sous condition de revenus, à tous les
élèves inscrits en collège et ce quel que soit leur
âge. Pour les collèges publics, la bourse est versée
trimestriellement directement par l'établissement aux familles
"
après déduction éventuelle des frais de pension ou de
demi-pension
".
Trois taux ont été retenus, d'un montant annuel de 351 francs,
1.122 francs et 1.800 francs. Ce dernier taux a été
créé. Il permettra à 50 % des familles les plus
démunies qui percevaient, en 1997, 1.108 francs d'aide à la
scolarité, d'avoir une aide plus substantielle.
Ces bourses seront revalorisées annuellement, de même que le
plafonds de ressources pris en compte pour leur attribution.
Outre un transfert de crédits de 799 millions de francs en 1999 du
budget des charges communes sur lequel étaient inscrits les
crédits de l'aide à la scolarité, il est prévu une
mesure nouvelle de 150 millions de francs pour mettre en place le
troisième taux et faire face au plus grand nombre de
bénéficiaires.
2. Les bourses nationales d'études de lycée
Elles
sont versées aux familles de tous les élèves
scolarisés dans un lycée, quelle que soit la classe et des
élèves des établissements régionaux d'enseignement
adapté (EREA), lorsque celles-ci ne sont pas en état de prendre
en charge tout ou partie des frais d'études. Leur montant,
calculé en fonction des ressources et des charges de la famille, est
exprimé en parts unitaires (252 francs la part à la
rentrée 1998).
A la bourse d'études s'ajoutent parfois des primes :
prime à la qualification
Son montant est de 2.811 francs. Elle est versée en trois fois en
même temps que la bourse d'études. Elle concerne les
élèves boursiers de troisième année de C.A.P. en
trois ans, de première et deuxième années de B.E.P., de
première et deuxième années de C.A.P. en deux ans.
prime d'équipement
D'un montant de 1.100 francs, elle est versée en une seule fois avec le
premier terme de la bourse d'études. Elle est destinée aux
élèves boursiers, inscrits en première année de
certains groupes de spécialités de formations, qui
préparent un C.A.P., un B.E.P., un baccalauréat technologique ou
un brevet de technicien.
prime d'entrée en classes de seconde, de première et
terminale
D'un montant de 1.400 francs, elle est versée en une seule fois avec le
premier terme de la bourse. En bénéficient les
élèves boursiers qui accèdent à la classe
concernée.
Pour 1998, les crédits des bourses nationales se sont
élevés à 2.654,94 millions de francs.
En ce qui concerne le projet de budget 1999, il est prévu :
1°) un ajustement de 20,68 millions de francs correspondant à
des économies de constatation ;
2°) une amélioration de la part de bourse de 6 francs pour
tous les ayants-droit pour un total de 10,52 millions de francs.
3. Les fonds sociaux
Le
fonds social collégien
a été mis en place à
compter de la rentrée de septembre 1995 dans les établissements
publics puis dans les établissements privés sous contrat
d'association le 1
er
janvier 1996. Ce fonds vient compléter
le dispositif du
fonds social lycéen
créé en 1991,
dans le cadre du plan d'urgence pour les lycées, dans les
établissements d'enseignement publics.
Ces fonds sont destinés à faire face à des situations
difficiles que peuvent connaître certains élèves ou leur
famille pour assumer les dépenses de scolarité ou de vie
scolaire. Ainsi, peuvent-ils recevoir une aide exceptionnelle, soit
financière, soit en nature, pour faire face à tout ou partie des
dépenses relatives aux frais d'internat, de demi-pension ou de transport
et de sorties scolaires, à l'achat de vêtements de travail, de
matériel professionnel ou de sport, de manuels ou de fournitures
scolaires...
En 1998, le montant des crédits destinés à ces fonds
s'élève à 320,8 millions de francs.
4. Le fonds social pour les cantines
La
ministre déléguée auprès du ministre de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie,
chargée de l'enseignement scolaire a créé en 1997
(circulaire n° 97-187 du 4 septembre 1997) un
fonds social pour les
cantines
doté de 290 millions de francs.
En 1998, le fonds est
doté de 250 millions de francs (montant reconduit pour 1999).
Ce fonds a été mis en place pour faciliter l'accès
à la restauration scolaire du plus grand nombre de collégiens,
lycéens et d'élèves de l'enseignement
spécialisé du second degré. Cette aide doit leur permettre
de faire face à tout ou partie des dépenses relatives aux frais
de restauration.
Au niveau national, les crédits du fonds sont répartis dans les
académies à partir de clés établies sur la base des
statistiques fournies par la CNAF concernant les bénéficiaires de
l'aide à la scolarité. Ils sont mis à la disposition des
recteurs qui doivent les répartir rapidement entre les lycées de
leur académie et les départements ; les inspecteurs
d'académies, directeurs des services départementaux de
l'éducation national, sont chargés de répartir ensuite les
crédits de l'enveloppe départementale entre collèges.
Au début de l'année scolaire, le chef d'établissement
informe la communauté éducative, les élèves et leur
famille, de l'existence du fonds social pour le cantines et des
modalités d'attribution.
Le chef d'établissement décide quels sont les
élèves bénéficiaires d'un tarif
préférentiel dont le niveau est adapté aux familles.
Exceptionnellement, et à titre transitoire, la gratuité du repas
pourra être accordée.
Globalement, 154 millions de francs ont été mis à la
disposition des collèges pour l'année 1997-1998 et 70 millions de
francs ont été utilisés pour l'aide à la
restauration pendant le premier trimestre 1997-1998.
Cela a permis de mettre un frein à l'érosion des effectifs de
demi-pensionnaires qui caractérisait les exercices antérieurs :
il a été constaté au 1
er
trimestre
1997-1998 une augmentation de 34.211 demi-pensionnaires en
collèges.
5. Les autres aides directes
Elles ne
sont pas versées par le ministère de l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie. Ce sont les allocations
familiales et l'allocation de rentrée scolaire servies par les
organismes débiteurs des prestations familiales (les caisses
d'allocations familiales par exemple). Il peut s'agir, accessoirement, de
bourses départementales versées par certains conseils
généraux.
L'allocation de rentrée scolaire est une prestation familiale
financée par le fonds des prestations familiales (FNPF). Son montant est
fixé, par l'article D 543-1 du code de la sécurité
sociale, à 20 % de la base mensuelle de calcul des allocations
familiales.
Elle est versée sous condition de ressources, pour chaque enfant
âgé de 6 à 18 ans qui satisfait à l'obligation
scolaire. Elle est perçue par environ 2.900 familles, pour environ 5,5
millions d'élèves.
Au titre de l'année 1997, le montant net de l'allocation de
rentrée scolaire calculé selon les modalités
définies à l'article D 543-1, mentionné ci-dessus,
déduction faite de la contribution pour le remboursement de la dette
sociale, s'établit à 419,89 francs par enfant ouvrant droit
à la prestation. A ce titre, l'allocation de rentrée scolaire
représentait en 1997 un coût de 2,4 milliards de francs pour
le fonds national des prestations familiales.
Le gouvernement a décidé de majorer au titre de la rentrée
scolaire 1997-1998 le montant de l'allocation afin de la porter à 1.600
francs pour chaque enfant ouvrant droit. Le montant de l'allocation de
rentrée scolaire se trouve ainsi quadruplé par rapport au montant
fixé par le code de la sécurité sociale. Le coût de
cette majoration, d'environ 6,7 milliards de francs, a été
intégralement pris en charge par le budget de l'Etat.
Au titre de l'année scolaire 1998-1999, l'allocation de rentrée a
été maintenue à 1.600 francs par enfant.
B. LES AIDES INDIRECTES
1. Les manuels scolaires
a) Dans l'enseignement public
Dans le premier degré
Depuis la création de l'école publique, conformément aux
dispositions de l'article 8 du décret du 29 janvier 1890 modifié
par le décret du 12 avril 1943, les fournitures scolaires individuelles,
livres compris, demeurent à la charge des familles si leur
gratuité n'est pas assurée par le budget municipal. Actuellement,
près de 91 % des communes prennent en charge la fourniture des manuels
scolaires dans le primaire.
Dans le second degré
Depuis 1977, le prêt gratuit des manuels scolaires est mis en oeuvre
conformément aux dispositions de la loi n° 75-620 du 11 juillet
1975.
En effet, afin d'assurer la gratuité de la scolarité obligatoire
jusqu'à 16 ans, l'Etat prend en charge l'achat des manuels de
collège prêtés aux élèves. Il s'agit d'une
dépense pédagogique restant à la charge de l'Etat,
conformément aux dispositions du décret n° 85-269 du 25
février 1985.
Aucune disposition réglementaire n'existe pour l'achat des manuels de
lycée car, sauf exception, les élèves de second cycle ne
sont plus soumis à l'obligation scolaire. Cependant, dans les
lycées professionnels, un fonds documentaire est mis à la
disposition des élèves.
Depuis la rentrée scolaire 1990, la gratuité des manuels
scolaires est étendue aux élèves de quatrième et
troisième technologiques des lycées professionnels.
Par ailleurs, de nouveaux programmes sont progressivement
élaborés au collège. Après avoir concerné
les classes de sixième et de cinquième (rentrées scolaires
1996-1997 et 1997-1998), cette réforme, qui justifie le renouvellement
d'une partie des livres scolaires, est appliquée à la classe de
quatrième (rentrée scolaire 1998-1999). Elle s'achèvera en
1999-2000 avec la classe de troisième.
Les crédits des manuels scolaires sont répartis entre les
académies au prorata des effectifs d'élèves
concernés. Ainsi en 1998, ils ont concerné, d'une part, le
renouvellement des livres de quatrième, soit une collection de 9 livres
par élève pour un effectif de 637.356 élèves, et,
d'autre part, l'introduction du manuel de physique-chimie en cinquième
pour un effectif de 665.241 élèves.
En ce qui concerne le projet de loi de finances pour 1999, il est
prévu une dotation de 347,64 millions de francs, au titre du financement
de manuels scolaires. Cette dotation permettra le renouvellement des manuels de
troisième à la rentrée 1999.
Par ailleurs, il est à noter que les crédits destinés
à l'achat de logiciels pédagogiques, qui complètent
initialement les manuels scolaires, sont en augmentation cette
année.
b) Dans l'enseignement privé
En ce
qui concerne les établissements sous contrat simple, la fourniture de
manuels scolaires n'incombe pas aux collectivités publiques, sous
réserve de l'application des dispositions de l'article 7 de la loi
n° 59-1557 du 31 décembre 1959, prévoyant que les communes
peuvent faire bénéficier tout enfant, sans considération
de l'établissement qu'il fréquente, de mesures à
caractère social.
En ce qui concerne les établissements sous contrat d'association,
l'article 7-1 du décret n° 60-389 du 22 avril 1960 modifié
par le décret n° 85-728 du 12 juillet 1985 précise que
l'Etat prend en charge les dépenses dites pédagogiques, dont le
montant est déterminé par la loi de finances. Celles-ci
concernent les dépenses afférentes à la fourniture des
manuels scolaires dans les collèges et des documents pédagogiques
à usage collectif dans les lycées d'enseignement professionnel.
La loi de finances annuelle ouvre des moyens en faveur des
établissements d'enseignement privés, calculés à
parité avec les moyens ouverts pour les établissements
d'enseignement public. Cette parité est appréciée en
fonction des effectifs d'élèves des établissements
privés rapportés aux effectifs des établissements
publics.
2. L'exonération des droits d'inscription à divers examens
Les
élèves de collège bénéficiaires d'une bourse
de collège sont exemptés du paiement des droits d'inscription aux
examens du brevet national des collèges et du certificat d'aptitude
professionnelle.
Par ailleurs, les élèves bénéficiaires d'une bourse
nationale d'études de lycée sont exemptés du paiement des
droits d'inscription aux examens du certificat d'aptitude professionnelle, du
brevet d'études professionnelles, du brevet de technicien, du brevet
professionnelle et du baccalauréat.
3. Les transports scolaires
Conformément à la loi n° 83-663 du 22 juillet 1983 (article 29) et au décret n° 84-323 du 3 mai 1984, les responsabilités exercées par l'Etat en matière de transports scolaires ont été transférées le 1 er septembre 1984 aux départements et aux autorités compétentes pour l'organisation des transports urbains, sauf dans les départements d'Ile-de-France. En effet, selon l'article 31 de la loi du 22 juillet 1983, la spécificité des transports publics dans cette région ne rendait pas possible la mise en oeuvre des lois de décentralisation en ce domaine. Demeurent également à la charge de l'Etat, les transports scolaires dans les territoires d'outre-mer et la collectivité de Mayotte.
a) Les dépenses relatives aux transports scolaires restant à la charge de l'Etat
Les
crédits inscrits à ce titre au budget du ministère de
l'éducation nationale sont destinés à assurer la
participation financière de l'Etat (essentiellement en Ile de France) :
- aux transports scolaires stricto sensu, c'est-à-dire les
déplacements quotidiens des élèves des enseignements
élémentaire et secondaire, dont le domicile est situé
à plus de 3 km en zone rurale, ou à plus de 5 km en
agglomération urbaine, de l'établissement d'enseignement le plus
proche pour le niveau des études poursuivies (décret
n° 69-520 du 31 mai 1969). L'Etat ne prend en charge qu'un
trajet aller-retour entre le domicile de l'élève et
l'établissement scolaire fréquenté,
- par dérogation au régime de droit commun de l'aide aux
transports scolaires, aux transports d'élèves de certaines
classes maternelles en zone rurale,
- aux dépenses de transport des élèves
handicapés qui fréquentent les établissements
d'enseignement relevant de la tutelle du ministère de l'éducation
nationale et dont l'état, justifié médicalement, ne leur
permet pas d'utiliser les transports en commun. Aux termes du décret
n° 77-864 du 22 juillet 1977 fixant les conditions d'application de
l'article 8 de la loi n° 75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en faveur
des personnes handicapées, ces frais de déplacement sont
remboursés par l'Etat,
- sur la base d'un arrêté interministériel du 11
décembre 1974 et de la circulaire n° 75-162 du 28 avril 1975, aux
achats de véhicules effectués par des collectivités
locales ou des établissements nationaux d'enseignement en vue de la
constitution ou de la consolidation de régies directes de transports
d'élèves,
- aux bourses de fréquentation scolaire, cette aide pouvant
être accordée aux familles qui, en l'absence d'école
primaire proche de leur domicile, doivent placer leurs enfants dans une
école d'une localité voisine, soit comme pensionnaires, soit
comme demi-pensionnaires.
Les crédits consommés en 1997 s'élèvent à
591,17 millions de francs et en 1998 à 599,82 millions de francs.
Le tableau ci-après en donne la répartition.
|
1997 |
1998 |
Transports des élèves des enseignements élémentaire et secondaire |
499,154 |
508,207 |
Transport d'élèves de l'enseignement préscolaire |
0,320 |
0,162 |
Transport des élèves handicapés |
89,895 |
91,136 |
Achats de cars |
1,518 |
0 |
Bourses de fréquentation scolaire |
0,285 |
0,319 |
Total |
591,172 |
599,824 |
dont T.O.M., Mayotte |
55,100 |
55,100 |
b) Les crédits transférés aux collectivités locales
Le
transfert financier s'opère par le canal du chapitre 41-56 du budget du
ministère de l'intérieur qui regroupe les crédits de la
dotation générale de décentralisation. Conformément
à l'article 98 de la loi du 7 janvier 1983, la compensation des
transferts de charges fait l'objet d'une actualisation par application d'un
taux égal au taux de progression de la dotation globale de
fonctionnement.
Ces crédits sont répartis entre les autorités
compétentes pour l'organisation des transports urbains et les
départements autres que ceux de la région Ile-de-France puisque,
selon l'article 31 de la loi n° 83-663 du 22 juillet 1983, la
spécificité des transports publics dans cette région ne
rendait pas possible la mise en oeuvre des lois de décentralisation.
Le montant des droits à compensation s'élève pour les
trois derniers exercices à :
4.916.709.901 francs pour 1996 (+3,55 %),
4.983.579.614 francs pour 1997 (+1,36 %),
5.052.545.877 francs pour 1998 (+1,38%).
c) Perspectives pour 1999
Pour
1999, il a été prévu de consacrer à l'ensemble de
ces actions 623,85 millions de francs, soit une progression des crédits
de 4,65 %.
Avec l'accord du ministère de l'éducation nationale et du
ministère des transports, le Syndicat des Transports Parisiens a mis en
place, dès la rentrée, un nouveau titre de transport pour les
collégiens de la région d'Ile-de-France.
Ce dispositif d'abonnement annuel appelé Imagine "R" permet un nombre
illimité de déplacements à l'intérieur des zones de
validité et est dézoné chaque fin de semaine dans toute la
région Ile-de-France. Ce dispositif coexiste avec le système
d'abonnement scolaire subventionné par l'Etat. Les familles ont donc le
choix entre les deux.
Le nouveau titre de transports s'enrichit d'un volet social.
Le prix de l'abonnement est réduit d'un tiers ou de deux tiers, en
fonction des critères sociaux retenus pour l'attribution des bourses des
collèges.
Cet aspect social sera pris en charge par les collectivités locales et
le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie, les contributions prévisionnelles maximales étant de
27 millions de francs. Ainsi, l'ajustement des crédits inscrits au
chapitre 43-35, prévu au projet de loi de finances pour 1999, correspond
à la participation du ministère de l'éducation nationale,
de la recherche et de la technologie.
Cette participation fera l'objet d'un transfert de crédits au Syndicat
des Transports Parisiens en cours d'année, compte tenu du nombre
d'abonnements respectant les critères sociaux retenus.
La nomenclature budgétaire a été modifiée à
cet effet.
Le tableau ci-après récapitule l'évolution des principaux
crédits d'aide aux élèves et à leurs familles.
CHAPITRE TROIS
L'EFFICACITÉ DU SYSTÈME
ÉDUCATIF FRANÇAIS
I. AMÉLIORER LE SERVICE PUBLIC DE L'ÉDUCATION
Pour
disposer d'un service public de qualité, efficace, plus attentif aux
besoins des personnes qui le composent, géré selon les
méthodes les plus modernes, utilisant au mieux les technologies
nouvelles, le ministère de l'éducation nationale, de la recherche
et de la technologie doit faire évoluer les structures et rénover
les modes de travail et l'organisation de son administration.
Appuyée pour partie sur certaines suggestions du rapport de
M. Claude Pair, cette réorganisation commencera à
être mise en oeuvre à compter de la rentrée 1999. Son
objectif est de permettre l'émergence d'un nouveau réseau
d'animation pédagogique, à un niveau plus fin que celui du
département, de renforcer le pilotage académique sous la
responsabilité du recteur et, surtout, d'apporter un soutien permanent
aux établissements et à leurs équipes. L'année
scolaire 1998/1999 doit être une année d'expérimentation
permettant de valider ou d'invalider certaines hypothèses de
réorganisation. Ces hypothèses concernent le découpage
opérationnel du territoire académique.
A. LA RÉFORME DE L'ADMINISTRATION CENTRALE
1. Les principes d'une plus grande efficacité...
La
nouvelle organisation du ministère regroupe les structures de
l'enseignement scolaire et supérieur, de la recherche et de la
technologie. Elle a été rendue officielle par le décret
n° 97-1149 du 15 décembre 1997, publié au
Journal officiel du 16 décembre 1997.
La réorganisation de structures de l'administration centrale se
caractérise par quelques principes simples : réduction du nombre
de directions pour gagner en efficacité et en lisibilité,
renforcement des fonctions de programmation et de contrôle,
amélioration de l'unité du ministère en rendant les
fonctions transversales communes à l'ensemble des activités du
ministère. En conséquence,
cette nouvelle organisation limite
à onze le nombre de directions.
La réorganisation se traduit en solde net par la suppression de cinq
directions, un service, quatre sous-directions, vingt-six bureaux ou structures
équivalentes (départements, centres...). Les petites structures
directement rattachées aux directeurs sont ramenées de vingt
à six.
2. ... sont aussi source d'économies
L'évolution des emplois budgétaires de
l'administration centrale fait apparaître une réduction continue
des effectifs résultant des efforts de déconcentration d'un
certain nombre d'opérations de gestion et de l'application des mesures
de réforme de l'Etat.
La traduction de la mise en oeuvre des objectifs prioritaires de la
réforme de l'Etat a conduit à la suppression au projet de loi de
finances pour 1998 de 100 emplois au titre de la contribution à la
maîtrise des dépenses publiques. Par ailleurs, cette
démarche de modernisation du service public, préconisant un
recentrage des administrations centrales sur leur fonction de conception et de
pilotage, s'est accompagnée de transferts d'effectifs réels par
la voie de la mise à disposition.
Ainsi, afin de réduire les besoins des établissements
d'enseignement supérieur, 143 agents ont quitté
l'administration centrale au 1
er
septembre 1997 en
contrepartie de transferts progressifs d'emplois. Une opération
similaire concernant les rectorats, les inspections d'académies et les
EPLE devrait concerner environ 50 agents au
1
er
septembre 1998, 6 d'entre eux ont déjà
été transférés au projet de loi de finances 1999.
Il faut également noter que le rattachement de la recherche au
ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie s'est traduit par le transfert d'environ 300 emplois
d'administration centrale. Cette mesure prendra son plein effet en 1999, quand
la totalité de la gestion des personnels de la recherche sera
effectuée par le ministère de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie.
Le projet de loi de finances pour 1999 intègre une mesure de suppression
de 111 emplois au titre de la maîtrise des dépenses
publiques. Pour l'année 2000, l'objectif de réduction des
effectifs sera poursuivi dans le cadre d'une réflexion globale sur la
déconcentration de la gestion.
B. LA DÉCONCENTRATION DE LA GESTION
1. L'amorce d'une réforme du "mouvement" national des enseignants
Une
gestion plus proche des personnels, visant à améliorer les
conditions d'exercice du métier d'enseignant et une meilleure
satisfaction des besoins du service est développée.
En effet, la réflexion menée sur la responsabilisation accrue
des échelons académiques a abouti sur la décision
gouvernementale de déconcentrer les procédures d'affectation des
personnels enseignants, d'éducation et d'orientation. Le mouvement de
ces personnels s'effectuera désormais en deux temps : un mouvement
inter-académique réalisé par l'administration centrale et
des mouvements intra-académiques préparés et
réalisés par les services académiques.
Les trois grands principes qui présideront à la mise en place de
ce mouvement à gestion déconcentrée seront : le droit
à la mobilité, le respect de l'égalité de
traitement et le respect de la transparence.
L'accueil constitue un acte majeur de ce mouvement, tout comme l'accompagnement
des personnels.
Un outil d'aide à la décision à destination des
enseignants est en cours d'élaboration. Ce module permettra de
visualiser sous forme graphique les possibilités d'affectation en
fonction des seuils d'entrée des années précédentes
et des volumes de postes déclarés par les académies. Dans
un premier temps, cet outil, qui sera accessible dans chaque
établissement scolaire et sur Internet, permettra de donner des
informations jusqu'au niveau départemental.
Mais la déconcentration du mouvement s'accompagnera aussi pour les
services déconcentrés d'un accroissement de leurs rôles
d'accueil et d'information. Une charte de l'accueil est en cours
d'élaboration. Il s'agira tout à la fois pour l'enseignant de
trouver des réponses aux interrogations nées du changement de
système de mutation, de trouver auprès de son administration
locale l'information et le conseil utiles à la gestion de sa
carrière et, pour l'administration, d'améliorer
l'adéquation entre le poste et la personne, en priorité pour les
postes à exigences particulières et les postes peu
demandés.
2. Vers la réorganisation des services déconcentrés du ministère
Un
mouvement de transfert des charges de gestion de l'échelon central vers
les rectorats a été lancé dès 1997. Il prolonge les
efforts entrepris dans les années 1988-1990. Ce chantier de
réorganisation concerne non seulement une grande partie des personnels
du second degré, mais aussi les enseignants du supérieur et les
personnels administratifs et techniques. La déconcentration a pour
objectifs de rapprocher les centres de décision des lieux où les
enseignants exercent leur métier, raccourcir les délais,
introduire une relation de proximité, mieux appréhender leurs
conditions de travail et mieux répondre aux besoins individuels des
personnels. Cette déconcentration est ainsi le levier nécessaire
à l'introduction d'une gestion des ressources humaines.
En même temps que la déconcentration, une mise à plat et
une modernisation de l'organisation actuelle de l'échelon
académique ont été engagées. Appuyée, pour
partie, sur certaines suggestions du rapport Pair, cette réorganisation
commencera à entrer en oeuvre à partir de la rentrée 1999.
Son objectif est de permettre l'émergence d'un nouveau réseau
d'animation pédagogique, à un niveau plus fin que celui du
département, de renforcer le pilotage académique sous la
responsabilité du recteur et, surtout, d'apporter un soutien permanent
aux établissements et à leurs équipes.
C. LA RÉFORME CONCERTÉE DE LA CARTE SCOLAIRE
1. Dans le premier degré
Il
n'existe pas de "carte scolaire", au sens classique du terme, dans le premier
degré. En effet, l'inscription et la répartition des
élèves dans les écoles maternelles et
élémentaires relèvent de la compétence des maires.
L'admission des élèves se fait sur présentation du
certificat d'inscription délivré par le maire qui indique, en cas
de pluralité d'écoles dans la commune, celle que l'enfant doit
fréquenter en fonction de l'arrêté de
périmètre scolaire qu'il a lui-même pris.
C'est également le maire qui accorde, sur demande des parents, des
dérogations à cet arrêté.
Si l'on entend "carte scolaire" au sens de répartition des moyens
d'enseignement, il est rappelé que les élus sont associés
à sa définition, notamment dans le cadre des instances de
concertation où ils sont représentés : conseil
départemental de l'éducation nationale et comités locaux
d'éducation.
Or, il existe environ 7.780 écoles à classe unique.
Dans le cadre du moratoire, instauré en avril 1993, suspendant la
fermeture ou la réduction des services publics en milieu rural, un
processus permettant de maintenir dans une commune la dernière classe
qui aurait dû être fermée au seul regard de ses effectifs a
été engagé.
Aucune dernière classe d'une commune n'a été
fermée contre la volonté du maire, au seul regard de ses
effectifs.
Le moratoire a été
appliqué
strictement, y compris lorsque le nombre d'élèves de la
dernière école à classe unique ouverte dans une commune
était très faible. C'est ainsi qu'ont pu être maintenues
à chaque rentrée scolaire :
- 1993-1994 : 180 écoles à classe unique,
- 1994-1995 : 320 écoles à classe unique,
- 1995-1996 : 352 écoles à classe unique,
- 1996-1997 : 401 écoles à classe unique,
- 1997-1998 : 389 écoles à classe unique.
Pour la préparation de la rentrée scolaire 1998-1999, le
moratoire a été reconduit pour la sixième année
consécutive : fin juin 1998, près de 400 écoles
à classe unique, qui auraient dû être fermées compte
tenu de leurs faibles effectifs, ont pu être maintenues à ce titre
par les inspecteurs d'académie, directeurs des services
départementaux de l'éducation nationale.
C'est désormais dans le cadre des comités locaux
d'éducation qu'est
posé le problème du maintien du
moratoire des classes rurales.
Il appartient aux élus de
décider si, au vu des données scolaires, cette solution est la
plus judicieuse pour la communauté éducative, ou s'il n'est pas
préférable, dans l'intérêt des élèves,
de fermer une classe unique pour ouvrir une classe dans une commune de
proximité.
Compte tenu de la décroissance annoncée des effectifs
d'élèves (cf. chapitre 4), il paraîtrait souhaitable
d'encourager les regroupements pédagogiques.
Les regroupements concentrés permettent de scolariser, dans une
école importante, à tous les niveaux, et d'offrir aux enfants des
activités plus nombreuses et diversifiées ; les regroupements
dispersés permettent de maintenir dans chacune des communes qui le
composent, une ou deux classes. Il n'y a pas de formule exclusive, tant les
situations locales sont diverses ; toutes présentent
l'intérêt de maintenir l'école en milieu rural.
En 1997-1998, ont été recensés 4.591 regroupements
pédagogiques intercommunaux (RPI) d'écoles, dont à peine
20 % de type concentré.
2. Dans le second degré
L'affectation des élèves dans les
établissements du second degré est soumise à la
règle dite de sectorisation.
Chaque élève doit être scolarisé dans
l'établissement dépendant de l'aire géographique où
est situé son domicile. Le "secteur" est la zone géographique de
recrutement d'un collège, le "district" celle d'un lycée
d'enseignement général et technologique. Le district comprend
plusieurs collèges et un ou plusieurs lycées professionnels.
La règle de la sectorisation répond au principe de
l'égalité des citoyens devant le service public.
Des dérogations à la sectorisation peuvent être
accordées par l'Inspecteur d'académie, directeur des services
départementaux de l'éducation nationale, en fonction de
données familiales spécifiques, lorsque des élèves
résident à la limite de la zone de recrutement de deux secteurs
ou de deux districts ou lorsque les options ou spécialités
choisies ne sont pas offertes dans l'établissement du secteur ou du
district. Les dossiers sont examinés préalablement par la
commission préparatoire à l'affectation. Les changements
d'affectation se réalisent dans la mesure des places demeurées
vacantes après admission des élèves effectivement
domiciliés dans le secteur ou le district.
Aucun bilan récent de ces dérogations n'a été
établi par l'administration centrale.
En conclusion, il convient de rappeler que la baisse des effectifs
scolarisés, conjuguée au maintien, voire à l'augmentation
du personnel enseignant, permettront quelques redéploiements dans les
années qui viennent. Ces redéploiements feront naturellement
l'objet de concertation avec les élus.
Il convient en effet de rappeler que 75 établissements du second
degré ont des effectifs inférieurs à 100
élèves.
II. LA RÉNOVATION PÉDAGOGIQUE
A. L'OFFRE D'ENSEIGNEMENTS NOUVEAUX
1. Le développement de l'apprentissage des langues étrangères à l'école primaire.
La maîtrise des langues vivantes étrangères est aujourd'hui le gage d'une ouverture de tous les élèves sur le monde, en même temps qu'un facteur décisif d'insertion sociale et professionnelle. L'enseignement des langues vivantes doit avoir pour objectif prioritaire de conduire progressivement tous les élèves à une pratique effective des langues vivantes en situation de communication.
a) L'initiation à une langue vivante au CE1, au CE2 et au CM1
Les
programmes de l'école primaire prévoient qu'un enseignement de
langue peut être dispensé au CE1 à raison d'une heure prise
sur l'horaire global de vingt-six heures d'enseignement hebdomadaire. Au cycle
des approfondissements (CE2, CM1 et CM2), cette durée hebdomadaire passe
à une heure trente, prise sur les 9 heures dévolues au
français.
L'initiation à une langue vivante à l'école
élémentaire, mise en place au CE1 en 1995, permet à
l'élève de découvrir une langue vivante à partir de
séances quotidiennes d'un quart d'heure, prenant appui sur des
méthodes audiovisuelles.
Les langues proposées sont l'allemand, l'anglais, l'arabe, l'espagnol,
l'italien et le portugais. Les maîtres du premier degré assurent
cette initiation. Depuis la rentrée de 1997, 75 % des classes de
CE1, 65 % des classes de CE2 et 35 % des classes de CM1 se sont
engagées dans l'opération, soit environ 75.000 maîtres
et 1.300.000 élèves. L'anglais est choisi par 81 % des
classes concernées, l'allemand par 12 %, l'espagnol par 5 % et
l'italien par 2 %.
b) L'enseignement d'initiation aux langues vivantes (EILE) au cours moyen
Au fur
et à mesure de leur avancée dans le cycle des approfondissements,
les élèves passent de l'initiation à un apprentissage plus
structuré de la langue vivante, destiné à les
préparer, sur les plans linguistique, psychologique et culturel,
à tirer le meilleur profit de l'apprentissage des langues au
collège. Cet enseignement d'initiation aux langues vivantes (EILE), mis
en place en 1989 au CM2, propose aujourd'hui sept langues : l'allemand (27 %
des classes engagées), l'anglais (67 %), l'espagnol (3 %),
l'italien (2 %), l'arabe, le portugais et le russe (1 % pour
l'ensemble de ces trois langues).
L'EILE peut être assuré par des enseignants du premier et du
second degré, des intervenants extérieurs
rémunérés par les collectivités locales et
agréés par l'inspection académique, des assistants ou
instituteurs étrangers. L'EILE concerne 27 % des effectifs du CM1
(soit 210.000 élèves) et 56 % de ceux du CM2 (soit
440.000 élèves). Environ 176 millions de francs sont
affectés chaque année à la rémunération en
heures supplémentaires année (HSA) des enseignants du second
degré intervenant dans ce cadre.
c) La réforme de l'enseignement des langues vivantes dans le premier degré
Sans
porter atteinte aux dispositifs existants, une réforme profonde de
l'enseignement des langues vivantes est mise en place dans l'ensemble du
système éducatif. Elle est axée sur la continuité
de l'apprentissage au long du cursus, le développement des
compétences des élèves à l'oral, le recours
à de nouvelles approches pédagogiques incluant notamment
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC).
La rentrée scolaire 1998 marque ainsi le début d'une
généralisation progressive de l'enseignement d'une langue vivante
à l'école primaire, choisie par les parents.
Ce choix se fera
en fonction des langues
vivantes offertes en sixième dans le
collège du secteur afin que sot assurée une continuité de
l'apprentissage entre l'école et le collège.
L'enseignement des langues vivantes sera généralisé
à la rentrée 1998 dans toutes les classes comprenant des
élèves de CM2 (à l'exception des classes à plus de
deux niveaux), ce qui représente 16.000 classes où cet
enseignement sera nouvellement proposé. Au total,
636.000 élèves de CM2 (96 % de l'effectif) recevront un
enseignement de langue vivante étrangère. Pour septembre 1999,
cet enseignement sera étendu au CM1.
Proposé en allemand, anglais, arabe, espagnol, italien, portugais et
russe, cet enseignement d'au moins une heure et demie par semaine,
réparti autant que possible en séquences courtes et
régulières, mettra l'accent sur la communication orale
présentée en situation et donnera lieu à des
apprentissages linguistiques.
L'enseignement d'une langue vivante étrangère au CM2 sera
dispensé par des personnels linguistes compétents : enseignants
du premier et du second degré, assistants étrangers, intervenants
extérieurs agréés. Tous ces personnels seront
incités à intervenir en complément des personnels
déjà en place.
Environ 1.000 assistants étrangers
seront recrutés et affectés dans les écoles primaires. Une
mesure nouvelle de 58 millions de francs dans le projet de loi de finances
pour 1999 permettra de financer leur rémunération.
2. L'introduction des nouvelles technologies dans le système éducatif
L'équipement informatique et les infrastructures de
communication des établissements doivent aujourd'hui être
appréhendés dans la perspective ouverte par la finalisation, dans
chaque académie depuis la mi-juillet 1998, d'un
plan triennal de
développement des technologies d'information et de communication dans
l'enseignement (TICE), visant à en généraliser les usages
dans tous les établissements et tous les niveaux d'enseignement.
Les chiffres globaux qui permettent d'évaluer le niveau moyen des
équipements des établissements en micro-ordinateurs ne rendent
pas compte des disparités importantes qui subsistent entre les
académies et que les plans ont justement pour fonction de réduire
; ils indiquent pourtant le sens du mouvement.
Ainsi, en mai 1997, on pouvait globalement estimer que les situations
suivantes étaient atteintes : 1 micro-ordinateur pour
12 élèves dans les lycées d'enseignement
général et technologique, 1 pour 8 dans les
lycées professionnels, 1 pour 26 dans les collèges, un
peu plus d'un micro-ordinateur par école élémentaire et de
l'ordre de un micro pour 4 écoles maternelles. Il faut toutefois
noter que seulement le tiers environ de ce parc important est constitué
de matériel récent.
En matière de raccordement à Internet, 80 % des
établissements scolaires disposent d'une connexion.
L'objectif fixé par le ministre, pour la fin de l'an 2000, de permettre
à chaque élève, chaque enseignant et chaque classe
d'accéder, dans un cadre pédagogique, aux usages des technologies
de l'information et de la communication, nécessite donc de
réaliser une mise en réseau généralisée,
interne et externe des établissements.
Pour la fin de l'année 1999, on peut estimer que la
quasi-totalité des lycées et collèges disposera d'un
raccordement à Internet. L'effort pour les années à venir
consistera principalement à compléter l'équipement des
établissements et à réaliser leur mise en réseau
interne.
La connexion à Internet des écoles primaires sera plus longue
à réaliser et inégale sur le territoire. On peut penser
que la plus grande partie des écoles situées dans des zones
câblées et environ 30 % des écoles situées hors
zones câblées disposeront d'un accès à Internet
avant la fin de l'année 1999 ou peu après, soit environ
25.000 écoles, représentant 50 % du total.
La mise en place des équipements et des infrastructures est
supportée par les collectivités locales, conformément
à leurs attributions en matière scolaire. Toutefois, pour
faciliter leur effort en préservant les conditions d'égal
accès de tous les élèves à l'usage des technologies
d'information et de communication et notamment l'accès à
Internet, l'Etat a pris un certain nombre de dispositions. Un fonds de soutien
aux collectivités locales a été mobilisé par le
Gouvernement. Ce fonds de 500 millions de francs, géré par
la caisse des dépôts et consignations, a pour finalité de
soutenir l'effort d'équipement informatique des collectivités
locales au bénéfice des établissements scolaires et des
écoles. Il permettra d'accorder aux collectivités, dès
1999, des prêts à taux zéro, afin de réaliser des
travaux de câblage et de mise en réseau interne dans les
établissements, dans le respect de la qualité pédagogique
des projets et en tenant compte du caractère sensible ou de la
localisation en zone rurale des établissements et des écoles
concernées ainsi que de la situation financière de la
collectivité locale (les modalités de la mise en oeuvre du fonds
ont été précisées par la circulaire
n° 98-133 du 22 juin 1998).
L'Etat apporte, quant à lui, sa contribution et son soutien de
plusieurs façons :
- en négociant avec de grandes entreprises de l'informatique et des
télécommunications pour qu'elles offrent aux collectivités
de meilleures conditions financières et techniques pour l'accès
à Internet ou l'acquisition de matériels et de logiciels ;
- en fournissant un effort financier dans ses propres domaines de
compétence, soit près de 75 millions de francs en 1998 pour
le soutien aux innovations et projets pédagogiques des équipes
(40 millions de francs), le premier équipement des lycées et
collèges (30 millions de francs) et le réseau
d'interconnexion RENATER (3,85 millions).
Le projet de budget pour 1999
prévoit près de 140 millions de francs pour la poursuite du
plan, soit 65 millions de francs dans le cadre du soutien aux innovations
et projets pédagogiques (35 millions de francs pour le premier
degré et 30 millions de francs pour le second degré),
72 millions de francs pour le premier équipement des lycées
et collèges et 5,4 millions de francs pour le réseau
Renater.
B. LA MODERNISATION DES RYTHMES ET DES CONTENUS DES ENSEIGNEMENTS
1. L'aménagement des rythmes scolaires
Le
décret n° 91-383 du 22 avril 1991 donne
compétence à l'inspecteur d'académie, directeur des
services départementaux de l'éducation nationale, pour adapter
l'organisation du temps scolaire telle qu'elle est définie
nationalement, sur proposition ou avec l'accord du conseil d'école, et
après avis de la commune, concertation avec les différents
partenaires concernés et consultation du conseil départemental de
l'éducation. Il appartient au conseil d'école, dont les
enseignants, les représentants élus des parents
d'élèves et des représentants de la municipalité
sont membres, de définir l'organisation du temps scolaire qui
réponde le mieux aux besoins exprimés localement. Ce cadre
réglementaire, que doit respecter tout aménagement, garantit le
respect des horaires d'enseignement et la cohérence avec les programmes
et fixe la durée maximale de la journée et de la semaine
scolaires.
La circulaire interministérielle du 31 octobre 1995 a traduit
la volonté de poursuivre une politique contractuelle en instituant une
procédure unique : le contrat d'aménagement des rythmes de vie
des enfants et des jeunes (CARVEJ) qui regroupe tous les dispositifs
antérieurs. L'Etat participe au financement de ces contrats sur le
budget du ministère de la jeunesse et des sports, à hauteur de
30 %, le reste incombant aux collectivités locales et
ministères partenaires.
Dans ce même cadre, depuis la rentrée 1996, des sites pilotes pour
l'aménagement des rythmes scolaires ont été retenus par le
ministère de la jeunesse et des sports et fonctionnent avec de larges
plages horaires, voire des après-midi entières, consacrées
à la pratique de disciplines sportives ou artistiques, impliquant la
récupération des heures d'enseignement correspondantes sur les
congés scolaires. Les résultats d'une évaluation
quantitative et qualitative de ces sites pilotes devraient être rendus
publics à la rentrée scolaire 1998-1999.
Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie, avec les ministères de la culture et de la communication,
de la jeunesse et des sports et de la ville, entend mobiliser, à la
rentrée 1998, tous les partenaires qui prennent en charge
l'éducation des enfants et des adolescents -collectivités
locales, associations, parents - pour organiser, à l'intention des
jeunes, des activités périscolaires de qualité,
formalisées dans le cadre de projets éducatifs locaux. L'objectif
du Gouvernement est de favoriser la réussite scolaire et
l'épanouissement de la personnalité des enfants des écoles
maternelles et élémentaires et des jeunes de collège, en
particulier de ceux qui ont le plus de difficultés à
accéder aux différentes formes de culture.
Le projet éducatif local vise à compenser les
inégalités qui se creusent pendant les temps où les
enfants ne sont pris en charge, ni par l'école, ni par leur famille. La
cohérence des activités de l'enfant suppose, d'une part, une
réflexion globale sur l'équilibre entre temps scolaire,
périscolaire (immédiatement avant ou après l'école)
et extra-scolaire (en soirée, le mercredi lorsqu'il n'y a pas classe, en
fin de semaine et pendant les vacances) et, d'autre part, une articulation
entre le projet éducatif local et le projet d'école ou
d'établissement.
La circulaire interministérielle n° 98-144 du
9 juillet 1998, relative à l'aménagement du temps et
des activités de l'enfant définit les modalités de mise en
oeuvre du projet éducatif local formalisé par le contrat
éducatif local.
Un groupe de pilotage départemental, placé sous la
responsabilité du préfet et de l'inspecteur d'académie,
lancera des appels à projet. Il examinera les projets qui lui seront
transmis pour valider ceux qui feront l'objet d'un contrat éducatif
local. Ce contrat couvrira un secteur géographique large et
cohérent - groupement de communes, ville, arrondissement ou quartier de
grande ville - en priorité dans les zones sensibles ou en
difficulté, urbaines ou rurales.
Chaque projet retenu pourra bénéficier des moyens et du
financement de l'Etat. Le ministère de l'éducation nationale
offrira le concours des personnels enseignants volontaires, ainsi que des
aides-éducateurs employés dans les écoles et les
collèges. En outre, une partie des crédits pédagogiques
déconcentrés pourra être engagée dans ce dispositif.
La jeunesse et les sports y consacrera ses crédits incitatifs
accordés aux projets locaux. La culture mobilisera l'ensemble de ses
structures artistiques et culturelles. Le ministère de la ville
apportera son soutien financier. Les collectivités locales contribueront
aux contrats par leurs équipements, leurs emplois, notamment les
emplois-jeunes, et des crédits. D'autres partenaires (associations,
caisses d'allocations familiales, fonds d'action sociale, parents
bénévoles...) pourront s'associer à ces
contrats.
2. La réforme des enseignements
a) Au collège
La
réforme des collèges se met en place depuis la rentrée
1996, conformément aux dispositions du décret n° 96-465
du 29 mai 1996, relatif à l'organisation de la formation au
collège.
La nouvelle organisation des enseignements entre en vigueur par étapes :
- à la rentrée 1996 en classe de sixième ;
- à la rentrée 1997 en classe de cinquième ;
- à la rentrée 1998 en classe de quatrième ;
- à la rentrée 1999 en classe de troisième.
Le brevet doit continuer à sanctionner la formation dispensée au
collège. Les modalités d'attribution de ce diplôme à
la session 1999 sont inchangées. Des précisions sur leur
évolution, afin de tenir compte, notamment, des objectifs de formation
définis dans les nouveaux programmes applicables en classe de
troisième à la rentrée 1999, seront données
ultérieurement, au terme de la réflexion actuellement
engagée sur le collège et le lycée.
En préalable à cette réflexion, un audit dans une dizaine
de collèges a été lancé en mai 1998. Cet audit
visait à identifier les problèmes, mais aussi les solutions
expérimentées dans les collèges pour améliorer la
qualité de la vie scolaire, corriger les inégalités
sociales et lutter contre l'échec scolaire.
De la synthèse établie par le sociologue François Dubet,
vingt propositions susceptibles d'engendrer des changements sensibles ont
été rendues publiques le 8 juillet 1998.
Une réflexion est en cours sur les propositions concrètes qui ont
été formulées dans cet esprit. Après concertation,
les ministres présenteront l'ensemble de ces mesures, avec le calendrier
de leur mise en oeuvre.
b) Au lycée
Le
ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
a engagé une consultation de très grande ampleur sur les
enseignements en lycée. Celle-ci a concerné l'ensemble des
acteurs du système éducatif : élèves, enseignants,
chefs d'établissement. Un colloque national synthétisant
l'ensemble des réflexions et consultations a été tenu
à Lyon fin avril 1998.
A partir des rapports qui lui ont été remis par MM. Philippe
Meirieu et Edgar Morin, le ministre de l'éducation nationale a
dégagé quelques
orientations et principes qui ont
été présentés devant les membres de la commission
des affaires culturelles du Sénat.
Les principales lignes de force qui doivent guider l'aménagement des
structures du lycée sont les suivantes : le lycée doit
préparer efficacement, soit l'entrée dans l'enseignement
supérieur, soit l'accès à la vie professionnelle, ce qui
implique la prise en compte de tous les talents en garantissant
l'égalité des chances pour tous les élèves. Ceci
passe, notamment, par une orientation progressive fondée sur des
critères positifs et conçue de manière à permettre
des réorientations éventuelles grâce au
développement de "passerelles" entre les voies de formation.
La diversité actuelle des voies de formation doit être maintenue :
les voies générales, technologiques et professionnelles
conservent leur spécificité. Elles permettent toutefois aux
élèves d'acquérir des éléments communs de
culture générale et pratique et, en particulier, une
éducation à la citoyenneté, une sensibilisation aux formes
d'expression artistique et l'apprentissage des nouvelles technologies dans une
perspective d'application pratique.
Les programmes d'enseignement doivent être revus en
privilégiant davantage les connaissances de base, les apprentissages
fondamentaux, la maîtrise des savoirs appuyée sur de meilleures
liaisons entre les disciplines.
S'agissant des horaires globaux d'enseignement, ils doivent être
réduits pour permettre aux élèves de consacrer plus de
temps au travail
personnel
: les horaires obligatoires ne pourront
pas dépasser vingt-six heures dans les voies générales,
trente heures dans les voies technologiques et professionnelles, auxquelles
pourront s'ajouter deux heures d'option facultative.
Ces orientations sont soumises à l'avis des régions, des
confédérations syndicales et des organisations d'employeurs. Les
fédérations syndicales représentant les personnels des
lycées sont actuellement consultées, comme les différentes
associations concernées, puis le Conseil national des programmes sera
saisi.
Ces principes doivent trouver une application dans des textes
réglementaires qui préciseront, dans le détail, les
modifications à apporter.
III. LES RÉSULTATS DU SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS
A. L'ORIENTATION ET L'INSERTION DES ÉLÈVES
1. L'éducation à l'orientation
La
circulaire n° 96-204 du 31 juillet 1996 a étendu
à tous les collèges la mise en oeuvre d'une éducation
à l'orientation. Elle est définie comme une mission du
collège incombant à l'ensemble de l'équipe
éducative.
Elle a pour objectif de permettre à chaque élève
d'acquérir une meilleure connaissance de sa propre personnalité,
de ses goûts, de ses aptitudes et de ses aspirations, de lui apporter des
informations sur les activités professionnelles et l'environnement
économique ; elle lui offre la possibilité de découvrir
les diverses voies de formation, tant au lycée général et
technologique qu'au lycée professionnel et dans l'enseignement
supérieur.
Les bilans annuels sur la mise en place de l'éducation à
l'orientation dans les établissements scolaires se
révèlent très positifs. La plupart des collèges ont
inclus un programme d'information pour l'orientation dans le projet
d'établissement. La moitié des collèges ont mis en place
des séquences spécifiques régulières, d'autres
préfèrent réserver des temps forts dans l'année. Un
programme de formation des acteurs a été mis en place dans la
plupart des académies.
La circulaire n° 96-230 du 1
er
octobre 1996 a
étendu aux lycées d'enseignement général et
technologique la mise en oeuvre de cette éducation
à
l'orientation.
La plupart des lycées ont inclus dans le projet
d'établissement un programme d'éducation à l'orientation
sous des formes diverses : plages d'information, rencontres thématiques,
interventions d'enseignants-chercheurs, travaux par petits groupes. Ce sont les
professeurs principaux, les conseillers d'orientation psychologues, les
conseillers principaux d'éducation et les documentalistes qui
s'impliquent le plus dans l'exécution du programme. Le bilan de la mise
en place de l'éducation à l'orientation en lycée fait
ressortir un réel effort des établissements, malgré les
contraintes liées aux échéances du baccalauréat.
Dans tous les cas, le développement de l'éducation à
l'orientation est lié à l'affichage d'une volonté
académique, à l'intérêt manifesté par le chef
d'établissement suscitant l'implication des équipes enseignantes
et à l'étroite collaboration des centres d'information et
d'orientation (CIO) à l'élaboration du programme d'actions de
l'établissement. Plus de la moitié des rectorats ont
constitué un groupe académique de pilotage et, certains, des
groupes départementaux. Une formation systématique des
professeurs principaux a été entreprise ainsi que
l'élaboration d'outils statistiques sur le devenir des étudiants
dans certaines académies.
2. Les résultats de l'orientation
a) Les poursuites d'études à l'issue des classes de 3ème générale
A la
rentrée 1997, 424.500 élèves venant des classes de
3
ème
générale entraient en classe de seconde
générale et technologique. Leur proportion a
régulièrement augmenté entre 1980 et 1991 ; les taux de
passage ont alors progressé de 61 % à 71 %. Ces
dernières années, un changement de tendance s'est fait jour et le
taux s'est abaissé à 60 % en 1997 ; cette inflexion
résulte d'une augmentation des entrées en apprentissage et des
passages vers des enseignements relevant d'autres ministères
(agriculture, santé notamment) menant les élèves à
des sorties au niveau V de formation (CAP-BEP).
Le taux de passage de 3
ème
générale en
2
nde
professionnelle ou en 1
ère
année
de CAP en deux ans s'était stabilisé lors des deux
précédentes rentrées au niveau de 21,6 % après
un faible mouvement de baisse en 1995. A la rentrée 1997, ce taux
atteint à nouveau 22 %.
Le rapprochement de l'évolution des choix d'orientation en fin de
3
ème
générale vers une 2
nde
générale ou technologique d'une part, et vers le second cycle
professionnel, d'autre part, permet de noter un moindre passage vers les
formations générales ou technologiques ; ce moindre passage ne
s'effectue pas au profit des formations dispensées dans les
lycées professionnels, mais au profit de l'apprentissage et des
formations relevant en particulier du ministère de l'agriculture. Il
s'accompagne également de sorties un peu plus nombreuses du
système éducatif.
b) Les poursuites d'études à l'issue des classes de BEP et CAP en 2 ans
Les
poursuites d'études en classe de 1
ère
professionnelle
concernent, en 1997-1998, un peu moins de 80.600 jeunes des classes
terminales de BEP et de 2
ème
année de CAP en 2 ans (en
très légère progression).
Les taux de passage vers la 1
ère
professionnelle ont
progressé régulièrement de 22,6 % en 1990 à
33,1 % en 1997. On prévoit la poursuite de cette hausse sur le
même rythme que ces deux dernières années.
On a constaté en contrepartie une régression depuis 1990 des taux
de passage vers la 1
ère
d'adaptation. De 19,5 % en 1990, ce
taux passe à 15,3 % en 1997. En 1997-98, près de
37.100 jeunes étaient scolarisés dans ces classes.
Globalement, un peu moins de 50 % des élèves quittant la
classe préparatoire à un BEP ou à un CAP en 2 ans
poursuivent leurs études en préparant un baccalauréat
professionnel ou technologique. Ces poursuites d'études devraient
devenir majoritaires dans les 5 ans à venir.
c) Montée en régime du baccalauréat professionnel
Depuis
le milieu des années 1980, l'accès des jeunes
générations au niveau du baccalauréat a fortement
augmenté, notamment du fait de l'accroissement des poursuites
d'études de la part des élèves suivant un enseignement
professionnel court.
Depuis la première session en 1987, le nombre de candidats reçus
au baccalauréat professionnel a connu un développement
régulier et soutenu. On comptait près de
34.400 lauréats à la session 1991, ils sont
73.500 à la session 1998 (résultats provisoires). Ce
chiffre devrait continuer à croître lors des prochaines
années avec, en particulier, l'apport de candidats issus de
l'apprentissage.
d) Sorties sans formation ou sans diplôme
Depuis
le début des années 1990, le nombre de sortants de formation
initiale augmente d'année en année, bien que l'effectif des
générations en âge de quitter le système
éducatif (extrapolation des âges des sortants une année
donnée à l'ensemble des populations des mêmes âges)
soit, pour des raisons démographiques, de plus en plus restreint
(870.000 en 1990, 800.000 en 1996).
Cependant, les sortants sans diplôme ne représentent que 13 %
des sortants en 1996 (contre 28 % en 1977). Leur effectif a donc diminué
de plus de moitié depuis la fin des années 1970.
Quatre sortants sur dix sont titulaires d'un diplôme d'enseignement
supérieur (niveaux I, II et III). En terme de "niveaux de formation",
c'est au niveau du baccalauréat (niveau IV) que les jeunes terminent,
actuellement, leur formation initiale en plus grand nombre - 213.000 - (cf. les
tableaux ci-après). Le niveau du CAP (V), prépondérant
durant les années 90, totalise 166.000 sortants en 1996. Les non
qualifiés sont 58.000, un peu plus nombreux qu'en 1995.
e) Les sorties de formation et la situation vis-à-vis de l'emploi et du chômage
Depuis
plus de vingt ans, en France, chômage, instabilité et
précarité affectent fortement les jeunes durant les
premières années qui suivent leur sortie du système
éducatif. De très fortes proportions de jeunes sont au
chômage immédiatement après la fin de leur formation
initiale, notamment durant les phases de tension économique.
Plus le diplôme est élevé, plus l'insertion est rapide. En
mars 1997, cinq ans environ après la fin de leurs études
initiales, 85 % des diplômés du supérieur ont un
emploi, 8 % sont chômeurs, et 7 % n'exercent pas
d'activité d'ordre professionnel. A cette même étape, 73 %
des jeunes détenant un diplôme terminal de l'enseignement
secondaire (CAP, BEP et baccalauréat) ont un emploi, 16 % sont au
chômage et 11 % n'ont pas d'activité professionnelle. Par contre,
parmi les jeunes faiblement diplômés (possédant au mieux un
brevet) 1 sur 2 occupe alors un emploi, 3 sur 10 sont chômeurs, et 2 sur
10 se sont écartés du monde du travail ou font leur service
national.
La nature de la profession exercée dépend, plus fortement encore,
du niveau du diplôme. Les professions supérieures (cadres,
enseignants, chefs d'entreprise) sont surtout accessibles aux
diplômés des formations les plus longues (53 % des
diplômés des cycles supérieurs longs), les professions
dites intermédiaires (responsables, techniciens, infirmières...)
aux diplômés des cycles courts du supérieur (1 sur 2), et
plus rarement aux bacheliers. Sans changement perceptible entre mars 1997 et
mars 1996, deux tiers des titulaires des CAP et BEP sont ouvriers et
employés, une faible fraction d'entre eux exerçant, alors, une
profession intermédiaire ou indépendante.
A ce stade de leur vie professionnelle, les diplômés du
supérieur occupent, en moyenne, cinq fois plus souvent un emploi de
cadre, technicien ou un emploi indépendant que les diplômés
du second degré. Sont alors cadres ou techniciens près de neuf
dixièmes des diplômés des grandes écoles, du
troisième cycle universitaire et des formations paramédicales et
sociales, et sept dixièmes environ des diplômés des
licences ou maîtrises. Les titulaires de BTS et DUT sont issus en
majorité de spécialités tertiaires qui conduisent
actuellement, en forte proportion, à des postes d'employés.
Les bacheliers technologiques sont un peu moins souvent cadres ou techniciens
que les bacheliers généraux. Les bacheliers professionnels
connaissent moins souvent le chômage, mais sont aussi davantage ouvriers
et employés que les autres bacheliers.
Plus d'un tiers des jeunes qui ne possèdent aucun diplôme est au
chômage cinq ans environ après la fin de sa formation initiale
ainsi que près d'un tiers des jeunes possédant le brevet pour
tout diplôme.
B. L'OUVERTURE DU SYSTÈME ÉDUCATIF : UNE CONDITION INDISPENSABLE À SA RÉUSSITE
1. Au collège
Des
visites d'information ou des séquences d'observation en milieu
professionnel peuvent être organisées par les collèges afin
de développer les connaissances des élèves sur
l'environnement technologique, économique et professionnel, notamment
dans le cadre de l'éducation à l'orientation.
Les stages en milieu professionnel peuvent être également
organisés pour des élèves, âgés de quatorze
ans au moins, qui suivent une formation dont le programme d'enseignement
comporte une initiation aux activités professionnelles. Ils s'adressent
aux élèves des dispositifs d'aide et de soutien en
quatrième, des classes de troisième d'insertion, des classes de
quatrième et de troisième des sections d'enseignement
général et professionnel adapté (SEGPA) et des classes
d'initiation préprofessionnelle en alternance (CLIPA).
Dans les dispositifs d'aide et de soutien en quatrième, les stages de
courte durée permettent aux élèves d'être
sensibilisés à l'environnement économique et professionnel
et de tester leurs goûts et leurs aptitudes.
En troisième d'insertion, les stages, d'une durée de six à
quinze semaines, contribuent à aider les élèves à
définir leur projet de formation.
En classe de quatrième des sections d'enseignement général
et professionnel adapté (SEGPA), les stages de courte durée ont
pour objectif d'assurer aux élèves une information sur les
métiers et une découverte progressive du monde du travail. En
classe de troisième, ils permettent aux élèves, qui
reçoivent une première formation professionnelle, de
préciser leur projet professionnel.
Dans les classes d'initiation préprofessionnelle en alternance (CLIPA),
la découverte du milieu professionnel est une part importante de la
formation. Les stages dans différents milieux professionnels doivent
occuper environ le tiers du temps de formation.
2. Dans la voie professionnelle
a) Le dispositif "ingénieurs pour l'école"
Afin de
renforcer le rapprochement école-entreprise, de développer toutes
formes d'échange et d'alternance, susceptibles d'accroître les
chances d'accès des jeunes à l'emploi, le ministère de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie et un
certain nombre d'entreprises (Thomson, Aérospatiale, SNECMA) ont
décidé de s'associer pour que des ingénieurs et des cadres
des entreprises concernées puissent être mis à la
disposition de l'éducation nationale, pour une durée
limitée à deux ou trois ans.
Le dispositif a été mis en place à la rentrée
scolaire 1994-1995 dans trois académies : Bordeaux, Toulouse et
Versailles, avec trente ingénieurs.
En 1996-1997, soixante ingénieurs et cadres ont été
répartis dans quinze académies et de nouvelles entreprises ont
adhéré à cette association (Matra-Hachette, ELF, IBM...).
Les missions remplies par ces ingénieurs concernent :
- l'insertion des jeunes ;
- les relations école-entreprise : partenariat pour le
développement de l'alternance et l'insertion dans le cadre des bassins
de formation, stages en entreprise ;
- le transfert de technologie ;
- la sécurité du parc des "machines-outils" des
établissements scolaires.
b) Le partenariat avec les branches professionnelles et les entreprises
•
Au niveau national
Les contenus des 650 diplômes technologiques et professionnels sont
réexaminés périodiquement au sein des commissions
professionnelles consultatives (CPC) qui associent l'ensemble des partenaires
sociaux. Environ soixante diplômes sont ainsi actualisés,
créés ou supprimés chaque année, en fonction de
l'évolution des besoins de l'économie et de l'évolution
des professions.
Une structure spécifique a été créée en 1993
au sein de la direction des lycées et collèges, pour
développer les relations entre l'éducation nationale et les
branches professionnelles ou les grandes entreprises. Celles-ci se traduisent,
notamment, par la signature de conventions qui portent sur des axes divers tels
que : évolution des métiers et des formations, information et
orientation des jeunes, accueil d'élèves en entreprise,
apprentissage, mesures favorisant l'insertion des jeunes, participation des
professionnels aux enseignements, formation continue des salariés,
formation des personnels de l'éducation nationale, coopération
technique.
A ce jour, au niveau national, 28 conventions avec des branches
professionnelles (Association nationale pour la formation automobile -ANFA-,
plasturgie, Confédération générale des petites et
moyennes entreprises -CGPME-, Fédération des entreprises de
propreté, association nationale des industries agro-alimentaires...) et
cinq accords de partenariat (Confédération de l'artisanat et des
petites entreprises du bâtiment -CAPEB-, union des syndicats
professionnels de matériels agricoles et travaux publics...) ont
été signés.
Par ailleurs, le diplôme de technologie spécialisée,
créé en 1994 et préparé en lycée ou en IUT,
consacre une formation d'une année organisée en alternance. Il
s'adresse aux titulaires d'un BTS ou d'un DUT, en vue de faciliter leur
insertion professionnelle par l'acquisition d'une double compétence.
•
Au niveau local
Les établissements scolaires, en concertation avec les entreprises,
mettent en place des formations complémentaires d'initiative locale
-FCIL- adaptées à l'emploi local. La multiplication de ces
formations, qui concernent actuellement près de
8.000 élèves, traduit leur réussite.
Il s'agit d'organiser une étape entre le diplôme et l'emploi
réel, en s'appuyant sur la mise en place de formations
post-diplômes très souples, négociées au plan local
et en fonction de l'emploi local, d'une durée d'environ 6 mois
à un an, reposant sur l'alternance (50 % de la formation se
déroulant en entreprise) et disparaissant dès qu'elles ne
correspondent plus à un besoin. Ces FCIL sont accessibles aux jeunes
titulaires d'un diplôme professionnel ou technologique de niveau V, IV ou
III.
c) Le développement des formations en alternance sous statut scolaire
Cette
alternance s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des dispositions de
l'article 7 de la loi d'orientation sur l'éducation de juillet 1989
qui prévoit, pour toutes les formations conduisant à un
diplôme technique ou professionnel, l'obligation d'une formation en
entreprise.
C'est ainsi que des périodes de formation en entreprise ont
été introduites dans les baccalauréats professionnels et
les CAP-BEP.
Tous les baccalauréats professionnels comportent une
période de formation en entreprise de 12 à 24 semaines sur les
deux années de formation.
Au niveau BEP-CAP, les décrets n° 92-153 et
n° 92-154 du 19 février 1992, modifiant les
décrets d'octobre 1987 portant règlement général
des certificats d'aptitude professionnelle (CAP) et brevets d'études
professionnelles (BEP), ont introduit des périodes de formation en
entreprise obligatoires dans les préparations aux CAP et BEP. Les acquis
de la formation en entreprise font l'objet d'une évaluation à
l'examen pour les candidats issus des établissements d'enseignement
public, d'enseignement privé sous contrat ou de CFA habilités.
Ces périodes de formation ont été introduites, notamment,
dans plusieurs secteurs professionnels importants : le bâtiment-bois,
l'hôtellerie, les industries graphiques, la vente, les travaux publics.
Sont ici privilégiés les diplômes conduisant à une
entrée immédiate dans le monde du travail.
Toutefois, pour certains brevets d'études professionnelles à
très forte vocation de poursuite d'études, un stage non
validé remplace la période de formation en entreprise. Celle-ci
n'a alors lieu qu'en section de baccalauréat professionnel.
Leur durée est de l'ordre de huit semaines pour le BEP, de douze
semaines pour le CAP, en restant dans la limite du quart de la durée
totale de formation. Ces périodes de formation en entreprise demeurent
sous la responsabilité des établissements scolaires et sont
conçues en fonction de l'enseignement organisé par
l'établissement qui dispense la formation.
Elles poursuivent, notamment, l'objectif de donner aux jeunes de meilleures
possibilités d'insertion professionnelle, par une connaissance
réelle de la vie de l'entreprise, et d'associer plus étroitement
l'entreprise et le lycée professionnel dans la mise en place et la
validation des enseignements. En effet, le contenu de la période de
formation en entreprise est fixé, en concertation entre le tuteur
d'entreprise et l'équipe pédagogique, en début de
formation, à partir de documents élaborés à cet
effet, en commission professionnelle consultative.
La période de formation en entreprise, par le rôle qu'elle donne
localement à l'entreprise dans la mise en oeuvre de la formation,
garantit de fait une réelle adaptation aux caractéristiques et
aux besoins locaux des entreprises.
S'agissant des brevets de technicien supérieur, une période
de stage en entreprise, variable de huit à douze semaines, est
systématiquement introduite dans les formations depuis une dizaine
d'années. Comme pour les diplômes de niveau V et IV, elle est
réalisée en concertation étroite entre l'entreprise
d'accueil et l'établissement de formation, en fonction des objectifs de
stage définis dans le règlement de chaque brevet de technicien
supérieur. Ce stage est validé à l'examen, sous forme de
soutenance d'un dossier ou d'un projet technique, suivie d'un entretien avec le
jury.
Les échanges école-entreprises sont amenés à se
développer encore, d'une part en raison de l'extension des stages
à de nouveaux bénéficiaires, d'autre part avec la mise en
oeuvre de l'article 54 de la loi quinquennale sur le travail, l'emploi et la
formation professionnelle, qui prévoit d'offrir une formation
professionnelle à tout jeune avant sa sortie du système
éducatif. Ces formations devant être réalisées en
alternance (scolaire ou sous contrat de travail), c'est tout un public nouveau
qui doit être accueilli par les entreprises.
D'autres actions d'aides à l'insertion des jeunes sont poursuivies dans
le cadre de la mission générale d'insertion de l'éducation
nationale ; ces formations, caractérisées par leur souplesse et
fondées sur le principe de l'alternance, se construisent en partenariat
étroit avec le milieu économique local, à partir du
vécu du jeune en entreprise.
d) Le développement de l'apprentissage
En
complémentarité avec les formations sous statut scolaire et les
formations dispensées en centre de formation d'apprentis, l'ouverture,
dans les lycées, de sections d'apprentissage ou d'unités de
formation par apprentissage sera poursuivie.
Leur développement s'articule avec les travaux menés pour la
rénovation pédagogique des centres de formation d'apprentis,
gérés par des établissements publics locaux d'enseignement
(EPLE), qui visent, principalement, à renforcer les compétences
des acteurs et à améliorer les pratiques pédagogiques.
Par ailleurs, dans le cadre du protocole d'accord signé le
18 juillet 1990 entre le ministère du travail et le
ministère de l'éducation nationale, concernant la
rénovation de l'apprentissage, différentes actions ont
été mises en oeuvre dans le but d'améliorer la
qualité et la formation donnée aux apprentis. Elles ont,
notamment, mobilisé au service des CFA et des entreprises des
compétences existant au sein de l'éducation nationale : recherche
d'une organisation pour optimiser le parcours de formation des apprentis,
positionnement des jeunes à l'entrée en apprentissage,
pédagogie de l'alternance appliquée au brevet de technicien
supérieur, mise au point de la formation à distance dans le cadre
d'un CFA national.
CHAPITRE QUATRE
UN BUDGET QUI PREND INSUFFISAMMENT
EN
CONSIDÉRATION LES SOURCES
POTENTIELLES
D'ÉCONOMIES
I. UNE MESURE POSITIVE : LA MODIFICATION DU MODE DE CALCUL DE LA RÉMUNERATION DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES
La
dotation initiale du chapitre 31-95 " Heures supplémentaires
d'enseignement " s'élevait à 6.273,3 millions de francs
en 1997. Les dépenses ont représenté 5.823,8 millions
de francs compte tenu du gel, à la rentrée de 1997, de
90.000 HSA destiné à dégager des supports
d'affectation dans les établissements scolaires, notamment en faveur du
réemploi des maîtres auxiliaires. Cette mesure ayant
été consolidée en loi de finances pour 1998, la dotation
est ramenée à 5.665,3 millions de francs. Dans le projet de
loi de finances pour 1999, elle s'établit à 5.149,7 millions
de francs. Cette baisse est liée à une réduction des
moyens (-24.100 heures) et à la révision du mode de calcul
des heures supplémentaires (arrêtée par le décret
n° 98 -681 du 30 juillet 1998).
A compter du 1
er
septembre 1998, le mode de calcul de la
rémunération des personnels enseignants du second degré
sous forme d'heures supplémentaires, fixé par le décret
n° 50-1253 du 6 octobre 1950, est en effet modifié.
Ce décret distingue deux modalités principales de
rémunération sous forme d'heures supplémentaires :
- d'une part, les heures supplémentaires années (HSA)
qui
rémunèrent forfaitairement la part du service des enseignants
excédant de manière permanente sur l'année scolaire leurs
maxima hebdomadaires de service et sont calculées en divisant le
traitement moyen par le maximum de service réglementaire
(généralement 15 ou 18 heures), le résultat de cette
opération étant affecté du coefficient de 5/6, tenant
compte de la durée des vacances d'été ;
- d'autre part, les heures supplémentaires effectives (HSE)
qui
sont versées dès lors que le service supplémentaire ne
s'inscrit pas dans un horaire régulier et revêt un
caractère ponctuel (il s'agit notamment des heures faites pour assurer
le remplacement d'un enseignant absent pour une courte durée) ; ces HSE
sont rétribuées à raison d'1/40 d'HSA.
En application du décret
n° 98-681 du 30 juillet 1998, qui prend effet
à compter du 1
er
septembre 1998, le taux de
rémunération des heures supplémentaires est modifié
de façon à privilégier les heures effectivement
réalisées. Ainsi, la rémunération des HSA est
calculée sur la base de la durée de l'année scolaire, soit
36 semaines au lieu de 40 semaines, alors que la
rémunération des heures supplémentaires effectives est
majorée de 6 %.
Ces révisions du mode de calcul des HSA et HSE se traduisent par une
économie de 621 millions de francs
en année pleine
dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999.
Les heures supplémentaires constituent un élément de
souplesse nécessaire à l'organisation pédagogique des
établissements. Les besoins d'enseignement sont en effet exprimés
en heures : les heures supplémentaires permettent ainsi d'ajuster par
établissement et par discipline les besoins horaires et les apports des
enseignants. C'est pourquoi il est indispensable d'en conserver un certain
volant. Cependant, au cours de l'exercice budgétaire 1998,
700 millions de francs ont été transférés du
chapitre des heures supplémentaires à celui permettant d'assurer
la rémunération des maîtres auxiliaires. Le projet de loi
de finances pour 1999 comporte une proposition de transformation d'une partie
de ces crédits en emplois afin d'accueillir, comme le prévoit la
loi n°96-1093 du 16 décembre 1996 relative
à la résorption de l'emploi précaire dans les fonctions
publiques, les agents non titulaires recrutés par la voie des concours
réservés.
Le coût moyen d'une heure supplémentaire pour le budget de
l'enseignement scolaire s'est établi en 1997 à 7.700 francs en
valeur annuelle.
II. DE LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DES EFFECTIFS...
A. LES EFFECTIFS
Le
tableau ci-après retrace l'évolution constatée des
effectifs d'élèves de 1992 à 1997, ainsi que les
prévisions pour la rentrée 1998 et des projections pour 1999.
Ainsi, les effectifs totaux s'élevaient à 12.892.600
élèves lors de la rentrée 1992. La rentrée 1993 fut
celle du point culminant des effectifs qui atteignirent 12.915.100
élèves. Depuis,
les effectifs n'ont cessé de diminuer,
pour s'établir à 12.597.700 élèves dans
l'enseignement scolaire, soit une réduction de 317.400 en six ans (-
2,46 %).
D'une manière générale, sur la France
métropolitaine et les départements d'outre-mer, pour les secteurs
d'enseignement public et privé, une hausse continue des effectifs
d'élèves dans
les collèges
peut être
constatée, de 1992 à 1994. Depuis 1995, les effectifs connaissent
une baisse sensible, et les projections montrent que cette tendance devrait se
poursuivre toutefois en s'atténuant lors des rentrées 1998 et
1999 (successivement de l'ordre de - 15.700 et - 1.400 élèves).
Ces baisses sont essentiellement d'origine démographique.
En ce qui concerne
les lycées professionnels
, après une
baisse continue des effectifs ces dernières années, on a
assisté, à la rentrée 1996, à un retournement de
tendance (+ 3.500 élèves). Cette progression
modérée, qui s'est poursuivie à la rentrée 1997 (+
4.900 élèves), ne devrait pas se poursuivre aux rentrées
1998 et 1999. En effet, un arrêt de la hausse et une baisse des effectifs
sont attendus (+ 100 en 1998 et - 15.400 élèves en 1999).
La tendance à la baisse des effectifs du
second cycle
général et
technologique
, qui se poursuivait depuis la
rentrée 1992, s'est inversée à la rentrée 1996. La
hausse des effectifs à la rentrée 1997 a ainsi été
de 7.000 élèves. Mais une
nouvelle diminution devrait avoir
lieu aux rentrées 1998 et
1999, respectivement de - 10.000 et -
18.000 élèves.
B. LES PRÉVISIONS DÉMOGRAPHIQUES POUR LES 10 PROCHAINES ANNÉES
1. Dans le premier degré
Deux
facteurs contribuent à l'évolution des effectifs du premier
degré. Le premier, exogène, est de nature démographique,
les hypothèses retenues étant la constance du solde migratoire et
le stabilité de la fécondité. Le second facteur est
l'évolution de la scolarisation à chaque âge,
particulièrement à 2 ans et au-delà de 10 ans.
Compte tenu de ces facteurs, il apparaît que
la baisse
démographique reste sensible
, d'autant plus que les naissances
diminuent
à
nouveau en 1997. La population en âge
d'être scolarisée dans le premier degré pourrait donc
encore subir, dans les 10 ans à venir, une diminution sensible de
210.000 élèves pour l'ensemble des enfants de 2 à 10 ans,
et toucherait davantage les enfants de 6 à 10 ans, scolarisables en
cours élémentaire (- 196.000) que ceux de 2 à 5
ans, scolarisables en cours préélémentaire (-
14.000).
Globalement, les hypothèses retenues conduisent à une
diminution des effectifs de l'ensemble du premier degré, public et
privé, de l'ordre de 220.000 élèves (soit - 3,4 % par
rapport à 1997).
La quasi totalité de cette baisse porte sur
la période 1998-2003 et une stabilité apparaît sur la fin
de la période. Une approche par niveau d'enseignement montre que la
baisse est principalement attendue dans l'enseignement
élémentaire, où elle atteindrait 222.000
élèves (- 5,7 %), et dans les classes d'enseignement
spécial (- 9.000 élèves, soit - 14,5 %). En revanche, le
nombre d'élèves de l'enseignement
préélémentaire pourrait connaître une hausse proche
de 11.000 élèves (+0,5%).
2. Dans le second degré
Sur
l'ensemble des établissements du second degré hors
post-baccalauréat,
les effectifs devraient diminuer de 176.000
élèves d'ici la rentrée 2002, pour s'établir
à 5.333.000, soit une baisse de 3,2 %. A l'horizon 2007, les effectifs
devraient continuer à diminuer,
la baisse entre
les
rentrées 2002 et 2007 serait de 217.000 élèves, soit - 4,1
%. Ces évolutions tiennent compte de la démographie qui n'est
guère favorable pour les années à venir, des taux de
passage et de redoublement, ainsi que des passages vers l'apprentissage et vers
les lycées agricoles.
Les effectifs du premier cycle continuent de diminuer
: - 61.000
entre 1997 et 2002, - 171.000 entre les rentrées 2002 et 2007. Les
effectifs sur l'ensemble de cette période devraient diminuer puisque,
à partir de 1986, la taille des générations diminue pour
descendre en-dessous de 700.000 pour celle née en 1994. Cependant,
malgré l'effet démographique défavorable, les effectifs de
4
ème
et de 3
ème
générales
augmenteraient globalement sur la période 1997-2002 du fait de
l'intégration des anciens effectifs des classes technologiques de
collège.
Les effectifs du second cycle professionnel devraient être en
très légère augmentation lors de la prochaine
rentrée, puis diminuer à partir de 1999, sous l'effet des
générations creuses qui commencent à quitter le
collège. En termes d'effectifs, on obtient une baisse de 32.000
élèves (soit - 4,5 %) entre 1997 et 2002 puis de 12.000 (soit -
1,8 %) pour l'ensemble des cinq années suivantes.
Du fait de la baisse des effectifs de 3
ème
générale et technologique, les formations au BEP et au CAP
devraient accueillir de moins en moins d'élèves.
L'hypothèse d'une poursuite de l'essor des baccalauréats
professionnels contribuera à maintenir la progression des effectifs de
ces formations jusqu'en 2000 ; mais, à partir de la rentrée
2001, l'ensemble des formations du second cycle professionnel seraient en perte
de vitesse.
Après deux années de légère augmentation des
effectifs du
second cycle général et technologique
, on
devrait assister en 1998 à un retournement avec une
baisse continue
des effectifs
. Entre 1997 et 2002, on aurait, au total, 84.000
lycéens en moins. La deuxième période, 2002-2007, devrait
voir les effectifs diminuer plus faiblement : - 29.000
élèves (soit - 2 %).
C. LE NOMBRE MOYEN D'ÉLÈVES PAR CLASSE
1. Dans le premier degré
Dans l'enseignement préélémentaire
public, l'effectif moyen des classes suit une
tendance
régulière à la baisse
: 27,4 élèves
par classe en 1991, et 26,8 en 1994 ; en 1997, il est de 25,5. Ce
mouvement devrait se poursuivre, avec un effort particulier d'accueil dans les
zones d'éducation prioritaires (ZEP).
Dans le secteur privé, l'effectif moyen des classes suit cette
même tendance régulière à la baisse : de 27,5
élèves par classe en 1991 à 26,1 en 1997.
En ce qui concerne l'enseignement élémentaire public, la
taille des classes, en baisse au début des années 1980,
s'était ensuite accrue en raison de hausses importantes d'effectifs. Ces
dernières années, la taille moyenne des classes tend à se
stabiliser à un peu moins de 23 élèves, malgré la
diminution des effectifs scolaires : ceci résulte de transferts de
moyens opérés de l'enseignement élémentaire vers le
préélémentaire pour y améliorer l'accueil des
enfants et notamment généraliser la scolarisation à 3 ans.
Les effectifs des classes primaires restent cependant nettement
inférieurs à ceux des classes maternelles.
La taille moyenne des classes, dans l'enseignement élémentaire
privé, plus élevée que dans le public, a subi peu de
variations : de 23,6 élèves par classe en 1991 à 23,4
dès la rentrée 1992. Depuis cette date, la taille des classes s'y
est stabilisée.
2. Dans le second degré
Dans le second degré public, on note, à la
rentrée 1997, une petite diminution de la taille des divisions en
collège : les effectifs moyens par division sont stables en
6
ème
et en 3
ème
technologiques, en baisse
en 5
ème
, en 4
ème
, en
3
ème
, en 4
ème
technologique et en
3
ème
d'insertion. Cependant, les classes de premier cycle
comptent aujourd'hui, en moyenne, légèrement plus
d'élèves qu'en 1991.
Dans le second degré privé, la taille des divisions en
collège a augmenté entre 1991 (24,6) et 1993 (24,9) ; elle
diminue depuis pour s'établir à 24,6 à la rentrée
1996 ainsi qu'à la rentrée 1997. Elle est
légèrement supérieure à celle constatée dans
le public. Entre les rentrées 1996 et 1997, la taille moyenne des
divisions a diminué en 5
ème
, en 4
ème
générale et technologique, en 3
ème
générale et technologique ; elle a augmenté en
6
ème
(de 25 à 25,5).
En second cycle général et technologique public
, le
nombre moyen d'élèves par classe avait été
ramené de 30,3 à 29,7 de 1991 à 1992. Cette
amélioration a été rendue possible par l'affectation
d'importants moyens nouveaux.
Ces effectifs poursuivent
légèrement leur baisse depuis trois ans.
Les classes de
seconde sont les plus chargées avec une moyenne de 32,1
élèves à la rentrée 1997 (32,3 lors de la
rentrée précédente).
Dans le second degré privé, comme dans le public, le nombre
moyen d'élèves par classe, bien que moins élevé, a
été diminué entre les mêmes rentrées
scolaires, passant de 25,6 en 1991 à 25,1 en 1992. Il réaugmente
ensuite jusqu'en 1994, pour d'établir à 25,6 aux rentrées
1996 et 1997. Les classes de seconde restent également les plus
chargées avec une moyenne de 28,3 élèves à la
rentrée 1997 (24,3 en 1
ère
et 24,5 en
terminale).
D. LES TAUX D'ENCADREMENT SE SONT RÉGULIÈREMENT AMÉLIORÉS
Le tableau ci-après rappelle les taux d'encadrement en personnels enseignants, de la rentrée 1992 à la rentrée 1998.
*Prévisions
Dans
le premier degré de l'enseignement scolaire public,
le solde des
créations et des suppressions d'emplois, entre la rentrée 1992 et
la rentrée 1997, a été de + 100 emplois d'instituteurs et
de professeurs des écoles. Au cours de cette période, les
effectifs scolarisés ont diminué de 227.900 élèves.
Le nombre d'élèves par enseignant est donc passé de 24
en 1992 à 23,5 à la rentrée 1997. A la rentrée
1998, le taux d'encadrement devrait encore s'améliorer et
s'établir à 23,3 élèves par enseignant.
Dans le second degré public,
les établissements
d'enseignement ont accueilli, de la rentrée 1992 à la
rentrée 1997, 20.500 élèves supplémentaires. Face
à cette progression,
12.050 emplois ont été
créés.
Le taux d'encadrement dans les lycées s'est
lentement amélioré, et s'élève, à la
rentrée 1998, à 13,2 élèves pour un professeur.
Le tableau ci-après compare l'évolution des effectifs
d'élèves et des créations d'emplois.
III. ...AUCUNE CONCLUSION BUDGÉTAIRE N'EST TIRÉE
A. LES EFFECTIFS D'ENSEIGNANTS SONT EN AUGMENTATION
1. Dans le premier degré
Le tableau ci-après retrace l'évolution, depuis cinq ans, des effectifs des personnels enseignants, en précisant leur position administrative.
De 1993
à 1997, le nombre d'enseignants du
premier degré
est
passé de 331.921 à 329.165, soit une
diminution de 0,83 %
.
Le taux des personnels en activité est proche de 95 %.
La répartition fonctionnelle des emplois d'enseignants, pour
l'année scolaire 1997-1998, montre que 88,40 % des personnels en poste
devant les élèves sont effectivement présents dans les
classes, 8,42 % assurant des fonctions de remplacement et 3,18 %
bénéficiant de décharges de service.
Les
5,44 % d'enseignants
qui
ne se trouvent pas devant les
élèves
ont essentiellement des fonctions d'animation et de
soutien (86,4 %), les 13,6 % restants exerçant des fonctions diverses.
Ainsi, en 1997, le premier degré de l'enseignement scolaire comptait
329.165 emplois d'enseignants
, parmi lesquels 293.510, soit
78,8 %,
étaient effectivement en poste devant les
élèves.
2. Dans le second degré
Les effectifs des personnels enseignants du second degré sont rappelés, pour la période 1994 à 1998, dans le tableau ci-après.
Les
collèges et les lycées bénéficient en 1998 de
432.900 emplois
d'enseignants
; ils étaient 394.900 en
1994, soit une
progression de 9,62 %.
Sur la même période,
la proportion de personnels en activité est passée de 93,3 %
à 94,9 %.
La répartition fonctionnelle des emplois, pour l'année 1998,
révèle que 98,2 % des enseignants du second degré en poste
devant les élèves (79,2% du total) délivrent effectivement
un enseignement, les autres (1,8 %) étant chargés de remplacer
les absents.
En outre, 15,8 % des emplois du second degré sont consacrés
à des tâches de direction et d'encadrement ; 4,5 % à
d'autres fonctions et 0,5 % à des activités diverses.
Ainsi, en 1998, le second degré de l'enseignement scolaire comptait
432.900 emplois d'enseignants : sur ce total,
363.271 étaient
effectivement en poste devant des élèves, soit 83,9
%.
3. La titularisation des maîtres auxiliaires
Depuis
plusieurs années, des mesures ont été prises visant
à faciliter l'accès des maîtres auxiliaires aux corps
enseignants par la voie des concours.
Des concours spécifiques ont été créés pour
quatre sessions à compter de 1995, en plus des concours externes et
internes déjà existants. Ces concours ont été
spécialement conçus pour les maîtres auxiliaires, en raison
tant des conditions d'inscription que de la nature des épreuves (deux
épreuves orales d'admission).
La session 1998 est la dernière
session de ces concours.
Par cette voie, ce sont 4.295 maîtres
auxiliaires qui ont pu accéder aux différents corps de personnels
de l'enseignement du second degré.
Depuis 1997, ont été mis en place des concours
réservés à certains agents non titulaires. Ces concours,
institués pour quatre années dans le cadre de la loi du 16
décembre 1996 relative à l'emploi dans la fonction publique et
à diverses mesures d'ordre statutaire, ouvrent aux maîtres
auxiliaires l'accès à différents corps du second
degré. Pour tenir compte du profil des enseignants non titulaires, il a
été décidé que les épreuves (une
épreuve orale d'admissibilité, suivie d'une épreuve orale
d'admission) s'appuieraient essentiellement sur l'expérience
professionnelle des candidats.
Pour la session 1998, 3.300 postes ont été offerts aux
concours réservés, soit 600 de plus qu'à la session
précédente, et 86 % de ces postes ont été
pourvus. En deux ans, ce sont près de 5.000 maîtres
auxiliaires qui ont ainsi réussi les concours réservés.
Cette politique active de résorption de l'auxiliariat a porté ses
fruits puisque 5 634 maîtres auxiliaires ont été
lauréats de l'ensemble des concours de recrutement de personnels du
second degré en 1998, dont 2 845 aux concours
réservés. Cet effectif est nettement supérieur à
celui des sessions qui ont précédé la mise en place des
concours réservés : 3 672 en 1993, 3 945 en
1994, 4 388 en 1995 et 4 286 en 1996. En d'autres termes,
en 1998, comme en 1997, plus d'un lauréat sur quatre était
auparavant maître auxiliaire, contre un sur cinq lors des sessions
précédentes.
En ce qui concerne la session 1999, les maîtres auxiliaires auront la
possibilité de s'inscrire, en vue de leur accès à un corps
de personnel du second degré, à la fois à l'un des deux
concours externe ou interne, et au concours réservé.
Le projet de loi de finances pour 1999 comporte une proposition de
création de 3.300 emplois dans le second degré consécutive
à l'organisation des concours réservés prévus par
la loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 relative
à la résorption de l'emploi précaire dans la fonction
publique.
B. LA HAUSSE DES DÉPENSES DE PERSONNEL DANS LE PROJET DE BUDGET POUR 1999
1. L'accord salarial conclu dans la fonction publique a de lourdes conséquences sur le budget de l'enseignement scolaire
Le
projet de loi de finances pour 1999 présente une évolution des
dépenses de personnel - hors charges de pensions - du budget de
l'enseignement scolaire de + 2,66 % par rapport à 1998, passant de
214.899,34 millions de francs à 220.611,65 millions de francs
soit
+ 5.712,31 millions de francs.
Cette progression résulte essentiellement de l'application de l'accord
salarial conclu dans la fonction publique, de mesures d'ajustement de
crédits de personnel et de différentes mesures intéressant
la situation des personnels.
Au titre des mesures acquises : 3.171,66 millions de francs.
Les deux principales mesures prévues dans le projet de loi de finances
pour 1999 concernent :
- l'incidence en 1999 de la revalorisation des rémunérations
publiques intervenues en 1998 : 2.263,31 millions de francs ;
- la mise en oeuvre du dispositif relatif au congé de fin
d'activité : 340 millions de francs.
Les autres crédits s'expliquent notamment par la traduction en 1999 des
mesures prises dans la loi de finances précédente en fraction
d'année.
Au titre des mesures d'ajustement et des mesures nouvelles :
2.540,65 millions de francs.
S'agissant du
titre III
, il convient de signaler les mesures les plus
importantes, à savoir :
- l'application de l'accord salarial conclu dans la fonction publique :
1 674,41 millions de francs ;
- la mise en oeuvre du dispositif relatif au congé de fin
d'activité (tranche 1999) : 250 millions de francs ;
- l'inscription des crédits destinés à
l'indemnité exceptionnelle : 141,45 millions de francs ;
- les mesures intéressant la situation des personnels relevant de
plans catégoriels : 292,02 millions de francs ;
- les mesures catégorielles nouvelles : 94 millions de francs.
Le montant négatif qui apparaît au chapitre 31-95 résulte
de la modification du mode de calcul des heures supplémentaires. En
outre, la baisse des chapitres 31-97 et 33-90, chapitres relevant des
personnels non titulaires, s'explique par des ajustements liés à
la résorption de l'emploi précaire.
En ce qui concerne le
titre IV
, la progression du chapitre 43-01
provient notamment de mesures de parité avec l'enseignement public, soit
:
- l'application de l'accord salarial : 637,91 millions de francs ;
- les mesures relevant de plans catégoriels ou mesures d'alignement :
115,68 millions de francs ;
- les mesures catégorielles nouvelles : 19,93 millions de
francs.
2. Des pistes pour réduire les dépenses
Assurément, les dépenses de personnel vont
continuer
à peser très lourd au sein du budget de l'enseignement scolaire,
d'autant plus qu'aucune réduction du nombre de fonctionnaires n'est
envisagée.
Pourtant, une telle voie pourrait être empruntée sans risque de
dégrader le niveau d'encadrement pédagogique et administratif des
élèves puisque, comme on l'a vu plus haut, les effectifs
diminuent et vont continuer de se contracter.
Or, il existe de réelles potentialités d'économies.
Ainsi, dans le cadre de la décroissance démographique
constatée, seule la moitié des 3.300 créations d'emplois
prévues en 1999 pourrait être réalisée. Cela
engendrerait, sur un tiers d'année - car les emplois sont la plupart du
temps créés à partir du 1
er
septembre -, une
économie de 109,56 millions de francs. A la même date, la
diminution de moitié des 12.287 recrutements prévus (5.400 dans
le premier degré et 6.887 dans le second degré) permettrait
d'économiser plus de 510 millions de francs.
Enfin, si le quart des personnels, enseignants comme non enseignants, partant
à la retraite n'était pas remplacé, soit environ 8.000
personnes par an (au 1
er
septembre), l'économie
réalisée s'élèverait à environ 475 millions
de francs.
Cependant, le projet de budget pour 1999 ne prend pas cette direction. Il
contient même des mesures tendant à accroître la
rigidité des crédits. Ainsi en est-il de la création de
20.000 emplois-jeunes supplémentaires, de 25.000 même après
le " plan Allègre " pour les lycées. Or, ces 25.000
aides-éducateurs représentent un coût de plus de 430
millions de francs.
En 1998, le coût des emplois-jeunes recrutés au ministère
de l'éducation nationale devrait s'élever à environ 4,4
milliards de francs, dont 80 % de la rémunération sont
apportés par répartition du budget du ministère de
l'emploi et de la solidarité. Les 20 % des salaires et de la formation
restant à la charge du ministère de l'éducation nationale,
soit 731 millions de francs, sont financés de la façon
suivante :
- 250 millions de francs de crédits restés disponibles en 1997
dans les établissements publics locaux d'enseignement (EPLE) au titre du
dispositif emplois-jeunes et reportés à la gestion 1998 ;
- 258 millions d'économies réalisées sur les heures
supplémentaires ;
- et 223 millions de crédits redéployés à partir
d'autres chapitres du budget de l'enseignement scolaire.
Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit, dans sa version
initiale, 1,07 milliard de francs de mesures nouvelles afin de couvrir les 20 %
des salaires et charges des 60.000 emplois-jeunes. Parallèlement, une
mesure d'économie de 774 millions de francs, liée à la
réforme des heures supplémentaires, gage en partie cette mesure
nouvelle.
Votre rapporteur s'inquiète du coût budgétaire
à venir des emplois-jeunes, mais remarque que le ministère de
l'éducation nationale est tout à fait capable de réaliser
des économies.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 10 novembre 1998 sous la présidence de
M.
Alain Lambert, président, puis de Mme Marie-Claude Beaudeau,
vice-président, la commission a procédé à
l'examen du rapport
sur les
crédits
de
l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie I
- Enseignement scolaire de M. Jean-Philippe Lachenaud,
en remplacement
de
M. Jacques-Richard Delong, rapporteur spécial
,
empêché.
Après que
M. Jean-Philippe Lachenaud
eut présenté
les crédits de l'enseignement scolaire pour 1999, ainsi que ses
principales observations sur ce projet de budget,
M. François
Trucy
a fait part de son scepticisme quant aux volontés
réellement réformatrices du ministre, les mesures
concrètes annoncées s'inscrivant dans un schéma
traditionnel d'augmentation des crédits. Il a voulu connaître les
raisons d'un rapport, qui lui semblait favorable, entre les actifs et les
retraités de l'éducation nationale.
Mme Marie-Claude Beaudeau
, président, a souhaité
connaître l'impact sur le budget scolaire des récents accords
salariaux conclus dans la fonction publique, puis s'est interrogée sur
le coût de la formation dispensée aux
aides-éducateurs ; enfin, elle a voulu savoir si des mesures
nouvelles concernaient l'emploi dans les écoles maternelles.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a rappelé qu'une partie importante des
personnels de l'éducation nationale partait à la retraite
dès 55 ans, et a expliqué que l'intégralité des
crédits consacrés à leurs pensions ne figurait pas dans ce
budget.
Il a précisé que la progression des crédits de
rémunération, pour 1999, résultait essentiellement de
l'application de l'accord salarial conclu dans la fonction publique, de mesures
d'ajustement de crédits de personnels et de différentes mesures
intéressant leur situation. Cette progression s'établit à
5,71 milliards de francs, 3,17 milliards de francs au titre des
mesures acquises et 2,54 milliards de francs pour les mesures d'ajustement
et les mesures nouvelles, dont 1,67 milliard de francs en application de
l'accord salarial.
Il a précisé que les écoles maternelles ne
bénéficiaient pas, dans le projet de budget, de mesures
clairement identifiées, mais que des moyens seraient
dégagés afin de développer l'accueil des
élèves dès l'âge de deux ans.
Il a noté que 8 millions de francs étaient consacrés
à la formation des aides-éducateurs, rappelant que les rectorats
avaient accompli d'importants progrès en matière de recrutement
de ces jeunes.
M. Jean Clouet
a douté de la légitimité de
l'accueil, par les écoles maternelles, d'enfants âgés de
deux ans, et a estimé que cette situation était due notamment
à une carence de crèches car les personnels d'accueil des
crèches assuraient un bon encadrement des enfants favorable à
leur épanouissement. Il s'est dès lors interrogé sur
l'opportunité de rémunérer ces personnels d'accueil non
plus sur des crédits municipaux mais sur des crédits d'Etat.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a déclaré partager ce
sentiment, mais a tenu à préciser que l'école maternelle
présentait un accueil pédagogique de grande qualité et que
la scolarisation dès l'âge de deux ans avait des
conséquences très positives en matière d'ouverture
intellectuelle des enfants, mais également d'intégration
d'enfants d'origine étrangère.
Mme Marie-Claude Beaudeau
a abondé dans ce sens et a
souligné l'excellente qualité de l'école maternelle
française ; elle a rappelé que la scolarisation d'enfants en bas
âge était souvent la seule opportunité offerte aux femmes
qui travaillent.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a ensuite présenté deux
amendements, le premier réduisant les crédits du titre III, le
second ceux du titre IV. La commission a adopté ces amendements puis les
crédits de l'enseignement scolaire ainsi modifiés.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
I -
MODIFICATION DES CRÉDITS
A. LES CRÉDITS NON RECONDUCTIBLES
Les crédits du budget de l'enseignement scolaire ont été
majorés, à titre non reconductible, de
3.224.000 francs.
Ce surplus profite au
chapitre 43-80 Interventions diverses
; il
est réparti de la façon suivante :
- l'article 10 (Ecoles : crédits déconcentrés) est
majoré de 30.000 francs ;
-
l'article 30 (Ecoles : crédits non
déconcentrés) est abondé de 590.000 francs ;
- l'article 50 (Lycées et collèges : crédits non
déconcentrés) est majoré de 2.604.000 francs.
B. LES MESURES NOUVELLES
Les majorations de crédits pour le financement de mesures nouvelles
concernent le titre III pour 431.223.946 francs.
Il s'agit de financer des mesures arrêtées dans le cadre du
" plan Allègre "
en faveur des lycées
, qui
consistent essentiellement dans la création de
10.000 emplois
supplémentaires
: 3.000 maîtres d'internat et
surveillants d'externat à temps incomplet, 5.000 emplois-jeunes, 1.000
appelés du contingent et 1.000 assistants de langue. En outre, des
enseignants appelés au service national seront mis à la
disposition des établissements. Enfin, des mesures spécifiques
concernent les zones d'éducation prioritaire (ZEP). Les chapitres
concernés sont :
- le chapitre 31-90 (Personnels d'administration. Rémunérations)
pour 4.626.446 francs ;
- le chapitre 31-94 (Personnels enseignants. Indemnités et allocations
diverses) pour 70.897.000 francs ;
- le chapitre 31-97 (Autres personnels enseignants non titulaires.
Rémunérations et vacations) pour 184.781.000 francs ;
- le chapitre 33-90 (Cotisations sociales. Part de l'Etat) pour 44.739.500
francs ;
- le chapitre 33-91 (Prestations sociales versées par l'Etat) pour
4.500.000 francs ;
- le chapitre 36-71 (Etablissements scolaires et de formation. Dépenses
pédagogiques et subventions de fonctionnement) pour 114.680.000
francs ;
- le chapitre 37-83 (Actions pédagogiques dans l'enseignement primaire)
pour 7.000.000 francs.
L'amendement de réduction des crédits du titre III du budget
de l'enseignement scolaire, adopté par votre commission, tient compte du
montant de ces mesures nouvelles.
II - ARTICLE 79 TER : INTÉGRATION DANS L'ENSEIGNEMENT PUBLIC D'UN
ÉTABLISSEMENT DE L'ENSEIGNEMENT PRIVÉ
En application
de l'article 3 de la loi n° 59-1557 du 31
décembre 1959 sur les rapports entre l'Etat et les établissements
d'enseignement privés,
il est proposé d'intégrer dans
l'enseignement public un établissement de l'enseignement privé.
L'école nationale des métiers du bâtiment,
située à Felletin dans la
Creuse
, a en effet
été intégrée à sa demande dans
l'enseignement public et transformée en établissement public
local d'enseignement par arrêté du préfet de la
région Limousin en date du 19 décembre 1997. Son
intégration prend effet au 1
er
janvier 1998.
Des mesures de ce type sont déjà intervenues à
plusieurs reprises.
Ainsi, l'article 108 de la loi de finances pour 1996 a
permis l'intégration dans l'enseignement public de l'école
technique privée du bassin de Lorraine, du lycée privé
hôtelier de la chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne et du
lycée professionnel privé de la chambre de commerce et
d'industrie de l'Aisne.
Le présent article a pour objet de régler la situation des
personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service (ATOS) en
fonction dans cet
établissement.
Ces personnels, en service
au 1
er
janvier 1997, et qui justifient, au 1
er
janvier
1998, de services effectifs d'une durée équivalente à un
an au moins de services à temps complet, pourront, sur leur demande et
dans la limite des emplois budgétaires créés à cet
effet, être nommés puis titularisés dans les corps
correspondants de la fonction publique.
Précisément,
il s'agit de 30 emplois ATOS
: 4
adjoints administratifs, 5 ouvriers professionnels, 1 maître ouvrier, 19
ouvriers d'entretien et d'accueil de 2
ème
classe et 1
secrétaire d'administration scolaire et universitaire de classe normale.
La dotation budgétaire nécessitée par cette
intégration
est inscrite au titre III (mesure 004 des moyens
nouveaux). Elle
s'élève à
3.228.068
francs
: 3.059.589 francs sur le chapitre 31-90
" Personnels d'administration. Rémunérations ", 78.479
francs sur le chapitre 31-91 " Personnels d'administration.
Indemnités et allocations diverses ", et 90.000 francs sur le
chapitre 33-91 " Prestations sociales versées par l'Etat ".
La commission a adopté, sans modification, l'article 79
ter.
ANNEXE
RÉPONSES DU MINISTÈRE AU QUESTIONNAIRE
DE LA COMMISSION PORTANT SUR LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES RELATIF À
L'EXÉCUTION DE LA LOI DE FINANCES POUR 1997
QUESTION N° 1
La Cour des comptes observe que la progression très sensible (20 %) des crédits et des dépenses de l'exercice précédent, destinée à améliorer le fonctionnement des rectorats et des services académiques, n'a pas été renouvelée en 1997. En expliquer la raison.
REPONSE
En
1996, les crédits consacrés au fonctionnement des rectorats et
services académiques ont en effet connu une forte progression en cours
de gestion.
Des crédits d'un montant total de
169,8 millions de francs
ont été répartis par arrêtés des 21
février 1996 (JO du 29 février 1996) et 3 octobre 1996 (JO
du 10 novembre 1996) sur les chapitres 34-95 et 34-97 afin de couvrir les
dépenses supplémentaires engendrées par la suppression de
la franchise postale aux administrations.
Pour 1997, ces crédits, qui avaient été obtenus par
répartition en 1996, ont été consolidés dans le
projet de loi de finances à l'unique chapitre 34-95 supportant, à
compter de cette date, les dépenses de fonctionnement des services
déconcentrés.
Le contexte budgétaire de préparation du projet de loi de
finances pour 1997 ayant nécessité la révision des
services votés à une hauteur proche de la régulation
intervenue en gestion 1996, une mesure d'économie de 45,2 millions
de francs a donc été adoptée au chapitre 34-95.
Parallèlement, les académies ont fait de gros efforts de
réorganisation (notamment dans les circuits de courrier) qui ont permis
de dégager des marges d'économies supplémentaires.
C'est pourquoi les mesures d'économies budgétaires ont pu
être complétées par des mesures de régulation en
gestion qui se sont élevées à 100 millions de francs
(contre 68 millions de francs en 1996) sur le chapitre
considéré.
Comme le montre le tableau ci-après, les crédits disponibles et
consommés (en millions de francs) ont donc été moins
importants en 1997 que lors de l'exercice précédent.
|
1996 |
1997 |
%
de
|
1-Montant LFI |
903,94 |
1.028,24 |
+13,75% |
2-Annulations |
-68,00 |
-100,00 |
+47,05% |
3-Autres mouvements négatifs |
|
|
|
4-Mouvements positifs |
172,11 |
2,74 |
|
5-Reports de crédits de l'année antérieure |
6,36 |
7,18 |
|
6-Disponible |
1.014,41 |
938,16 |
-7,52% |
7-Consommé |
1.013,91 |
937,98 |
|
QUESTION N° 2
Préciser les modalités de fonctionnement et le financement du dispositif DIJEN.
REPONSE
1- Le fonctionnement du DIJEN
La
mission générale d'insertion de l'éducation nationale a
été réaffirmée dans le cadre de la loi quinquennale
du 20 décembre 1993, relative au travail, à l'emploi et à
la formation professionnelle, dont l'article 54 institue un nouveau droit pour
l'ensemble des jeunes avant qu'ils ne quittent le système
éducatif : celui de disposer d'une formation professionnelle leur
permettant de s'insérer dans le marché du travail. Ainsi, la
mission d'insertion de l'éducation nationale est globale :
s'adressant à l'ensemble des jeunes - diplômés ou non, en
difficulté scolaire ou non, en formation générale,
technologique ou professionnelle -, elle doit leur garantir à leur
sortie du système éducatif une véritable
intégration sociale et professionnelle.
De ce fait, le dispositif d'insertion des jeunes de l'éducation
nationale n'apparaît plus en tant que tel, mais ses actions sont incluses
dans la mission générale d'insertion.
Ce dispositif a été mis en place en 1985/1986 dans les
collèges, les lycées professionnels et les sections
d'éducation spécialisée puis, étendu, en 1989, aux
lycées d'enseignement général et technologique. Son
objectif est de consacrer l'insertion des élèves comme
étant une mission à part entière des établissements
scolaires. Aucun jeune ne doit quitter le système éducatif sans
que son établissement d'origine sache ce qu'il est devenu, et s'il n'a
pu trouver une solution d'insertion par lui-même, l'établissement
devra lui proposer une orientation adaptée.
L'article l
er
de la loi d'orientation sur l'éducation, du 10
juillet 1989, affirme que le droit à l'éducation doit, notamment,
permettre à chacun de s'insérer dans la vie sociale et
professionnelle. L'article 54 de la loi quinquennale vient élargir ce
droit par l'obligation de former professionnellement tous les jeunes avant leur
sortie du système éducatif.
Le développement de ce dispositif depuis sa création, son
adaptation progressive aux besoins des jeunes, l'évolution et la
diversification de ses mesures, en fonction des modifications de
l'environnement socio-économique, en font un outil dont les acquis et la
capacité de recherche et d'innovation doivent s'inscrire,
désormais, dans une orientation structurelle et durable du
système éducatif.
La réalisation de ces objectifs s'appuie sur le transfert ou le
réinvestissement dans les formations traditionnelles initiales des
organisations et méthodes qui ont fait leur preuve dans le dispositif
d'insertion des jeunes.
La mise en oeuvre de la mission d'insertion implique d'utiliser le personnel
déjà engagé dans les actions du dispositif, tels que :
- les coordinateurs académiques du dispositif d'insertion,
chargés de l'animation de celui-ci, les animateurs
départementaux, de district, les personnes-relais des centres
d'information et d'orientation et les personnels des établissements
scolaires ;
- les équipes-ressource académiques spécialisées
dans la "rénovation de la voie professionnelle en lycée" ;
- les formateurs-ressource compétents dans le domaine de la
"sensibilisation aux questions liées à l'emploi", qui ont su
faire émerger de nouvelles relations entre les établissements
scolaires et leur environnement socio-économique.
Ces personnels devront travailler en coordination dans le cadre du projet
académique d'insertion défini par le recteur.
La note de service n° 97-267 du 15 décembre 1997 précise
les conditions de financement de la mission générale d'insertion,
dont les actions relèvent de la formation initiale.
A ce titre, elles peuvent être financées par des moyens provenant
de l'enveloppe globale attribuée aux académies, en
complément des crédits ou moyens spécifiques
attribués au titre des actions jeunes (chapitres 37-84 article 10 et
36-80 article 20), de la loi quinquennale (emplois et HSA) et du cofinancement
du fonds social européen.
2- Le financement du DIJEN
Le
financement des opérations relatives au dispositif insertion jeunes
(DIJEN) est opéré à partir de deux chapitres
budgétaires du ministère de l'éducation nationale, section
scolaire.
Le chapitre 37-84 s'agissant de la rémunération des personnels
intervenants dans le dispositif.
Le chapitre 36-80 en ce qui concerne les subventions de fonctionnement
allouées aux établissements publics locaux d'enseignement (EPLE)
qui organisent ces actions.
Il existe également un fonds de concours alimenté par des fonds
structurels européens réparti entre les deux chapitres à
hauteur de 16 millions de francs pour le chapitre 36-80 et de 30 millions de
francs pour le 37-84.
Chaque académie reçoit sur chacun des chapitres une enveloppe
limitative de moyens qui lui permet d'arrêter au niveau local les actions
qui peuvent être mises en oeuvre au titre de chaque année scolaire.
QUESTION N° 3
Expliquer la raison d'une augmentation de 24,5 % en 1997 des frais de justice et de réparation.
REPONSE
Les
paiements effectués au cours de l'année 1997 ont augmenté
de 66.177.235 francs par rapport à 1996, soit une progression de 24,5%.
Cette situation s'explique en partie par l'augmentation de 20 %, en 1997, des
cotisations sociales (URSSAF) dues pour la couverture des accidents de travail
des élèves et étudiants (décrets
n° 85-1044 et 85-1045 du 27 septembre 1985), ce qui représente
un surcoût d'environ 30 millions de francs. Cette augmentation,
imprévue, n'avait pas fait l'objet d'une mesure d'ajustement en LFI 1997.
Par ailleurs, des dépenses exceptionnelles ont été
enregistrées dans le domaine des indemnités découlant de
la responsabilité générale de l'Etat ( frais de
contentieux et réparation de dommages). Il s'est agi :
- d'une somme de 12,049 millions de francs due en exécution d'un
jugement intervenu dans un litige opposant le ministère de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie à la
ville de Paris sur l'utilisation avant 1986 d'installations sportives par les
établissements du second degré,
- de 9,648 millions de francs d'intérêts versés au
titre du jugement précité,
- de 2,578 millions de francs payés aux AGF en exécution
d'un jugement du tribunal administratif de Lille qui a fait supporter à
l'Etat l'entière responsabilité d'un incendie survenu dans un
gymnase de la ville de Lille,
- de 8,97 millions de francs payés en exécution de
décisions de justice rendues au bénéfice d'organismes de
l'enseignement privé au titre de remboursement de cotisations de
prévoyance perçues antérieurement au 1
er
novembre 1995.
Le solde de l'augmentation, soit environ 3 millions de francs, est
imputable à l'ensemble des affaires habituellement traitées et
dont la portée financière présente nécessairement
un caractère aléatoire.
QUESTION N° 4
Justifier le fait que le chapitre 37-93 "Réformes administratives et pédagogiques" n'a supporté aucune dépense en 1997.
REPONSE
La
section scolaire du ministère de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie dispose d'un chapitre "réservoir" :
le chapitre 37-93 intitulé "Réformes administratives et
pédagogiques". Les crédits inscrits sont des provisions
destinées à être réparties pour la
réalisation d'actions nouvelles et spécifiques dont le montant
et/ou l'imputation ne peuvent être précisément
arrêtés au moment de l'élaboration de la loi de finances.
Ce chapitre n'a donc pas vocation à supporter directement des
dépenses mais à engranger des crédits répartis
ensuite en cours de gestion par arrêté du ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie.
En 1997, la loi de finances initiale a autorisé l'ouverture de
284.706.377 francs sur ce chapitre. Les crédits de fonctionnement
inscrits à ce chapitre ont, dans un premier temps, fait l'objet d'un
blocage à hauteur de 3.610.000 francs (lettre du Budget du 30 mai
1997), soit 15 % de leur montant. Finalement, deux arrêtés
d'annulation, l'un du 09 juillet 1997, l'autre du 19/11/97 ont respectivement
diminué la dotation du chapitre, de 3.610.000 francs et de
3.648.000 francs, soit au total 7.258.000 francs.
256.938.345 francs ont été ainsi répartis en faveur
de certains personnels au titre de la NBI et 19.490.000 francs au titre du
fonctionnement et des interventions.
ARRÊTÉS DE RÉPARTITION DU 31 OCTOBRE 1997 (JO
DU 8 NOVEMBRE 1997)
La répartition de crédits d'un montant total de
276.428.345 francs a permis d'abonder plusieurs chapitres des titres III
et IV de l'enseignement scolaire et de l'enseignement supérieur pour le
financement de diverses actions décrites ci-dessous :
Nouvelle Bonification indiciaire
Financement de la NBI conformément aux dispositions de
l'arrêté du 30 mai 1997 fixant les conditions de son
attribution aux personnels du Ministère de l'Education nationale
(chapitres 31-90 : 47.372.180 francs ; 31-92 : 161.301.247 francs et
31-93 : 48.264.918 francs).
Réalisation de documents par l'ONISEP et le CNDP
(chapitre 36-10
: 6,4 millions de francs)
Formation initiale des maîtres du 2nd degré de l'enseignement
privé
Subventions à l'UNAPEC et aux ARPEC (enseignement scolaire)
Chapitre 43-03
: 2,75 MF
Subventions aux IUFM (enseignement supérieur)
Chapitre 36-11
: 10,34 MF
En loi de finances initiale 1998, ces mesures de répartition, à
l'exception des lignes "actions spécifiques" et "diffusion des
programmes", ont été consolidées et ont donc faire l'objet
de mesures de transferts (mesures 13-006, 13-027 et 13-041 du titre III).
En outre, des crédits précédemment inscrits au chapitre
37-93 et n'ayant pas fait l'objet de répartition en gestion ont pu
être directement inscrits par transfert interne aux chapitres
adéquats. Il s'agit :
- des crédits nécessaires à la transformation
d'emplois d'IEN en emplois d'IPR-IA (1.612.095 francs - mesure 13-205) et
d'emplois de SGA indice terminal 966 en emplois de SGA indice terminal
1015 (31.345 francs - mesure 10-024) ;
- des crédits nécessaires à l'amélioration du
régime indemnitaire des IGEN (1.020.000 francs - mesure 13-026) et
des IA-DSDEN (260.430 francs - mesure 10-025).
Enfin, une mesure d'économie (2.638.762 francs - mesure 11-002) a
été adoptée.
Ne subsistaient donc plus en 1998 au chapitre 37-93 que 11.094.41 francs
destinés à la diffusion des programmes (4,5 millions de
francs), aux actions spécifiques (1.900.194 francs), à
l'amélioration de la situation de certains personnels
(594.225 francs) et à l'accès à l'échelle
lettre B d'IPR-IA (4,1 millions de francs), ce dernier montant ayant
lui-même fait l'objet d'une consolidation au chapitre 31-90 au projet de
loi de finances pour 1999.
QUESTION N° 5
La Cour note que les majorations des dotations du budget de l'enseignement scolaire relatives à l'enseignement privé intervenues en cours de gestion ont été importantes contrairement aux années précédentes. Expliquer cette sous-estimation initiale des crédits.
RÉPONSE
Trois
chapitres du budget de l'enseignement scolaire concernent l'enseignement
privé : 43-01, 43-02, 43-03.
Chapitre 43-01 - Etablissements d'enseignement privé -
rémunérations des personnels enseignants.
Les dépenses du chapitre 43-01 concernent exclusivement des
dépenses de rémunérations des personnels de l'enseignement
privé.
Elles se sont élevées à 31.269,99 millions de francs
en 1997 alors que les crédits ouverts en loi de finances initiale
étaient de 31.109,50 millions de francs.
Le chapitre a fait l'objet d'un abondement par décret d'avance et par
virement pour un montant de 425 millions de francs afin de compenser
l'effet de l'accord salarial induisant une augmentation de la valeur de point
non budgétée au projet de loi de finances pour 1997.
Par ailleurs, 329,50 millions de francs ont été
prélevées sur le 43-01 afin de financer :
- pour 300 millions de francs le paiement de la dernière
tranche de l'arriéré du forfait d'externat ;
- pour 29,49 millions de francs le paiement de 5 % de la
rémunération des nouveaux contrats emplois-solidarité.
En conséquence, ce sont 31.395,66 millions de francs qui ont
été ouverts en 1997, sur ce chapitre, pour un montant de
dépenses nettes s'élevant à 31.269,99 millions de
francs.
Le financement du rattrapage du forfait d'externat avait déjà
affecté le chapitre 43-01 au cours de l'exercice 1996.
Chapitre 43-02 - Contribution de l'Etat au fonctionnement des
établissements d'enseignement privés sous contrat
d'association.
Doté de 4.630,77 millions de francs en loi de finances initiale, ce
chapitre a été abondé de 300 millions de francs par
virement et de 122 millions de francs en loi de finances rectificative.
Les crédits ouverts se sont donc élevés en 1997 à
5.052,77 millions de francs (+ 422 millions de francs par rapport
à la LFI) et les dépenses nettes à 4.913,20 millions
de francs, soit un reliquat de 139,57 millions de francs et un pourcentage
d'utilisation de 97,2 %. En 1996, les crédits ouverts avaient
été de 4.911,96 millions de francs (+270 millions de
francs par rapport à la loi de finances initiale) et les dépenses
nettes de 4.889,45 millions de francs, soit un pourcentage d'utilisation
de 99,5 % et un reliquat de 22,51 millions de francs.
L'importance du reliquat 1997 est dû à l'ouverture tardive en loi
de finances rectificative des 122 millions de francs nécessaires au
paiement du rattrapage sur le forfait d'externat intervenu au titre de
l'année scolaire 1996-1997.
Le forfait d'externat représente plus de 97 % des dépenses
de ce chapitre. Depuis 1993, les dépenses nettes de ce poste ont
été supérieures aux crédits prévus en loi de
finances initiale :.
1993 : 4.313,95 millions de francs contre 4.028,91 millions de francs
1994 : 4.472,19 millions de francs contre 4.172,51 millions de francs
1995 : 4.555,61 millions de francs contre 4.469,33 millions de francs
1996 : 4.783,20 millions de francs contre 4.534,85 millions de francs
1997 : 4.809,44 millions de francs contre 4.524,04 millions de francs.
Les différences constatées proviennent des accords Lang-Cloupet
prévoyant d'une part, le versement d'une indemnité de
300 millions de francs par an pendant six ans et d'autre part, le principe
d'une enquête triennale de parité (entre deux enquêtes
triennales, le forfait d'externant bénéficie uniquement du
pourcentage d'actualisation budgétaire).
Ces accords ont été respectés soit par virement en cours
d'année, soit par inscription de la somme nécessaire en loi de
finances rectificative. Avec la tranche 1998, le versement de
l'indemnité de 300 millions de francs par an s'achève. Par
ailleurs, les résultats de l'enquête menée en 1997 ont
conduit à un rattrapage de 122 millions de francs à compter de la
rentrée 1996.
L'autre poste important de dépenses au chapitre 43-02 concerne les
manuels scolaires et documents pédagogiques, ainsi que les stages en
entreprise.
Chapitre 43-03 - Etablissements d'enseignement privés - Autres subventions.
Doté de 311,94 millions de francs au budget initial, ce
chapitre a été minoré de 17,58 millions de francs par
annulations et abondé de 2,75 millions de francs par répartition
à partir du chapitre 37-93. Les crédits ouverts se sont donc
élevés à 298,08 millions de francs et les
dépenses nettes à 296,93 millions de francs, soit un
pourcentage d'utilisation de 99,38 %. En 1996, les dépenses nettes
étaient supérieures de 4,40 % (310,6 millions de
francs) et le pourcentage d'utilisation s'établissait à
98,87 %.
Le principal poste de dépenses de ce chapitre est constitué par
la subvention de fonctionnement versée aux établissements
d'enseignement privés, plus particulièrement pour la formation
initiale et continue des maîtres contractuels stagiaires du premier et du
second degré sous contrat. Les dépenses nettes de ce poste se
sont élevées à 288,16 millions de francs en 1997.
Elles étaient de 307,95 millions de francs en 1993,
307,42 millions de francs en 1994, 303,69 millions de francs en 1995
et 306,71 millions de francs en 1996, soit une quasi stabilité sur
la période 1993-1996 et une diminution de 6,05 % entre 1996 et 1997.
QUESTION N° 6
La Cour
constate que le chapitre 43-01 "établissements d'enseignement
privés sous contrat -rémunérations des personnels
enseignants" a été minoré de 329,49 millions de
francs par virements, puis majoré de 375 millions de francs par
décret et de 50 millions de francs. Expliquer cette mauvaise
maîtrise des besoins.
Expliquer également la surévaluation sur ce même chapitre,
du poste des rémunérations principales mais aussi la
sous-dotation du poste des cotisations et prestations sociales.
RÉPONSE
Les
prévisions établies en début d'année 1997 amenaient
à considérer que le chapitre 43-01 dégagerait un
excédent de fin de gestion de 330 millions de francs , ce qui lui
permettrait d'absorber le virement de 300 millions de francs vers le
chapitre 43-02 pour s'acquitter de la 5
ème
tranche de
l'arriéré de forfait d'externat et celui de 29,49 millions
de francs vers le chapitre 43-80 pour le paiement de 5 % de la
rémunération des nouveaux contrats emplois solidarité.
Des événements intervenus en cours de gestion ont inversé
le résultat attendu :
- l'augmentation de la valeur du point décidée en cours
d'année pour un coût effectif total de 168 millions de francs
(+ 0,5 % au 1
er
mars et + 0,5 % au
1
er
octobre 1997, soit + 0,54 % pondérés sur
l'année entière),
- une augmentation de 39 millions de francs des charges du RETREP au
titre des personnels admis à la retraite,
- des anomalies liées aux modalités techniques
utilisées par certaines trésoreries générales pour
la régularisation financière de la situation des personnels
changeant de grade et de taux de cotisations de retraites
complémentaires. Quand cette régularisation a lieu avec une date
d'effet rétroactive en année N-1, son coût est
néanmoins imputé sur le mois de réalisation effective de
la régularisation en année N. Le surcoût pour 1997 a
été évalué à 89 millions de francs.
S'agissant de la surévaluation théorique du poste
"rémunérations principales" du chapitre 43-01, qui s'amenuise
progressivement, on peut considérer qu'elle a pu provenir:
- de la méthode de calcul budgétaire des mesures
catégorielles par rapport à leur coût réel (exemple
: passage de l'échelle d'instituteur à l'échelle de
professeur des écoles) et des délais de mise en oeuvre de ces
mesures ;
- de l'application au chapitre, jusqu'en 1996, d'un coefficient
d'actualisation annuel destiné à compenser le fait que celui-ci
ne pouvait être abondé par des droits théoriques à
répartition (DTR).
Depuis, le chapitre est affecté des mêmes types de mesures que les
chapitres de rémunérations des personnels de l'enseignement
public (augmentation de la valeur du point, glissement vieillesse
technicité), ce qui a eu pour effet de réduire puis supprimer
cette surévaluation.
En revanche, la sous évaluation des crédits afférents au
poste "cotisations et prestations sociales" est liée à la
difficulté d'établir une évaluation précise des
crédits nécessaires au titre d'une année normale, puisque,
depuis 1993, de nombreuses et coûteuses opérations de
régularisations rétroactives se sont succédées
entraînant des surcoûts ponctuels sur cette ligne (garantie
mutuelle de prévoyance, changements rétroactifs de divers taux,
régularisations des situations des professeurs d'école,
employeurs multiples, TOM).
QUESTION N° 7
La Cour des comptes observe que, au budget de l'enseignement scolaire et pour la première fois depuis plusieurs années, les moyens de fonctionnement des services déconcentrés ont été sensiblement minorés à la suite des annulations intervenues en cours d'année (notamment au chapitre 34-95 "services déconcentrés-centres de responsabilité et services des territoires et collectivités d'outre-mer"). Expliquer les raisons de cette situation.
RÉPONSE
En 1997,
les moyens de fonctionnement des services déconcentrés ont
été regroupés sur le chapitre 34-95 " Services
déconcentrés : centres de responsabilité et services des
territoires et collectivités d'outre-mer ", résultat de la fusion
de deux chapitres intitulés 34-95 "centres de responsabilité" et
34-97 "services déconcentrés : dépenses de
fonctionnement".
C'est pourquoi les annulations ont affecté en 1997 le seul chapitre
34-95, contrairement aux années antérieures. Le tableau
ci-dessous présente les annulations sur les exercices 1995, 1996 et 1997.
Des mesures de régulation en gestion ont été possibles sur
le chapitre considéré en partie grâce aux efforts de
réorganisation (notamment dans les circuits de courrier) des
académies. Mais, conformément au principe de
l'universalité, les annulations sur le budget de l'éducation
nationale contribuent aussi à l'équilibre général
du budget de l'Etat.
34-95 et 34-97
|
1995 |
1996 |
1997 |
1 - Montant LFI |
877.009.542 |
903.937.340 |
1.028.237.340 |
2 - Annulations |
41.500.000 |
68.000.000 |
100.000.000 |
1
La dépense intérieure
d'éducation représente toutes les dépenses
effectuées par l'ensemble des agents économiques, administrations
centrales ou locales, entreprises et ménages, pour les activités
d'éducation en métropole : activités d'enseignement
scolaire et extra-scolaire de tous niveaux, activités visant à
organiser le système d'enseignement (administration
générale, orientation, recherche sur l'éducation,
documentation pédagogique, rémunération du personnel
d'éducation en formation), activités destinées à
favoriser la fréquentation des établissements scolaires
(transports scolaires, cantines et internats, médecine scolaire), et les
dépenses demandées par les institutions (livres, fournitures,
habillement spécifique....).
La dépense globale d'éducation représente les
dépenses effectuées en métropole, dans les DOM-TOM et
à l'étranger par l'ensemble des agents économiques,
administrations publiques centrales et locales, entreprises et ménages,
pour les activités d'éducation.