II. LES DÉPENSES DE GARANTIE

A. LE POIDS DES ALÉAS INTERNATIONAUX

Au sein de ces dépenses de garantie, le poste le plus important est constitué par les garanties à l'exportation. Or, il est particulièrement frappant de relever que, selon les termes mêmes du gouvernement, les prévisions concernant ce poste de dépenses sont " très aléatoires et dépendantes d'événements imprévisibles " . En effet, la plupart des dépenses de garantie évoluent en fonction des aléas de la conjoncture internationale.

Cette situation est d'autant plus nette pour l'exercice 1999, que les aléas des marchés étrangers enregistrés en 1998 risquent de se confirmer en 1999. Ainsi, la COFACE estime qu'une " cessation complète des paiements de la part de l'Indonésie conduirait à des indemnisations pouvant s'élever jusqu'aux environs de 3 milliards de francs sur l'exercice " faisant par voie de conséquence supporter à l'Etat un coût non négligeable au titre de l'assurance-crédit. De même, compte tenu des évolutions contrastées du dollar et du franc, la garantie de change gérée par la COFACE pourrait être pour la première fois déficitaire, au titre des exercices 1998 et 1999.

B. L'ÉVOLUTION EN 1999

En 1999, les dépenses de garanties baissent au total de 5,36 % et atteignent 1.482 millions de francs. Néanmoins, les différents postes connaissent des évolutions très contrastées.

(en millions de francs)

 

1997

1998

1999

Financement du logement

45

6

3

Financement de l'agriculture

4

4

4

Financement de l'industrie

150

100

50

Garanties afférentes à l'exportation

800

850

665

Garanties diverses

552,26

606,16

760,20

TOTAL

1.551,26

1.566,16

1.482,2

Les garanties afférentes au logement baissent de moitié pour représenter 3 millions de francs en 1999 prenant en compte la diminution régulière des dépenses d'exécution retracées à ce titre. Elles retracent en effet la garantie donnée au Comptoir des entrepreneurs ainsi qu'au Crédit Foncier de France pour pallier aux défaillances des fonctionnaires bénéficiaires de prêts complémentaires. Or ces types de prêts ont soit disparu ( les Prêts d'accession à la propriété ), ou ont perdu de leur attractivité comme les prêts conventionnés en raison de la baisse des taux d'intérêt.

Les garanties afférentes au financement de l'industrie baissent de moitié et s'établissent à 50 millions de francs. Elles sont destinées à couvrir les défaillances des sociétés en cours de restructuration bénéficiaires de prêts à long terme garantis par l'Etat. Ceux-ci ont été supprimés en 1986 mais l'encours est encore de 5,74 milliards de francs au 31 décembre 1997. Cette diminution prend en compte la diminution des dépenses constatées ces dernières années (8,15 millions en 1997) en raison notamment de l'amélioration de la conjoncture économique.

Le poste qui était le plus important en volume, celui des garanties afférentes à l'exportation baisse de 185 millions de francs pour représenter 665 millions de francs en 1999.

Les crédits inscrits sont destinés à couvrir le besoin de financement de quatre procédures de garantie gérées pour le compte de l'Etat par la COFACE 14( * ) .

1. L'assurance crédit

L'assurance-crédit permet aux exportateurs de se couvrir contre divers risques : politique, commercial...

Depuis 1995, la COFACE n'a pas eu besoin de financement, l'assurance-crédit étant à nouveau, après une décennie de déficit, excédentaire, et cela en l'absence de sinistres majeurs et en raison de la stabilisation des principaux risques.

En 1997, malgré le crise financière en Asie du Sud-Est, la poursuite de la stabilisation des principaux risques et l'amélioration des récupérations ont entraîné un reversement de 7 milliards de francs au Trésor.

Pour 1998, les remboursements d'arriérés importants, malgré des risques plus aléatoires (Indonésie, Nigeria, Pakistan), font prévoir un excédent de 6 milliards de francs sur les opérations courantes. Comme le relève le gouvernement " ces montants pourraient faire l'objet de reversements au profit du budget de l'Etat ".

Les informations communiquées à votre rapporteur pour 1999 sont les suivantes :

" Un nouvel excédent, de l'ordre de 7 milliard de francs est attendu. Cette prévision repose sur la prolongation des tendances déjà évoquées, à savoir la stabilisation des principaux risques et l'encaissement de récupérations liées à des sinistres antérieurement indemnisés. Ces prévisions restent cependant très aléatoires et dépendantes des événements imprévisibles pouvant sérieusement remettre en cause l'excédent attendu (cf. évolution en Asie et en Russie) ; à titre d'exemple, la COFACE évalue qu'une cessation complète des paiements de la part de l'Indonésie conduirait à des indemnisations pouvant s'élever jusqu'aux environs de 3 milliards de francs sur l'exercice. ".

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