B. L'ENCOURAGEMENT AUX ARTS PLASTIQUES
La
délégation aux arts plastiques n'échappe pas au mouvement
général de déconcentration. En 1998, sur 589, 48 millions
de francs de crédits, 231,76 millions étaient
déconcentrés, soit un pourcentage de 39,32 %. Le ratio des
crédits déconcentrés par rapport aux crédits
déconcentrables, est de 76 %, ce qui montre que le processus n'est
sans doute pas arrivé à son terme.
L'essentiel du processus de déconcentration concerne les crédits
d'intervention pour lesquels, en 1998, le pourcentage de crédits
déconcentrés par rapport aux dotations initiales est
supérieur à 60%. C'est sur ces crédits d'un montant de
207,3 millions de francs que s'effectue l'aide à la création sur
laquelle il vous est proposé de mettre l'accent dans le présent
rapport.
L'action de la délégation aux arts plastiques dépasse le
cadre de la commande publique proprement dite, qu'elle émane de
l'administration centrale ou des collectivités territoriales.
1. Les commandes publiques de l'État
La
création, en 1983, au sein du Centre national des arts plastiques
(Délégation aux arts plastiques), du fonds national d'art
contemporain correspondait pour l'État à la volonté de
contribuer à l'enrichissement du cadre de vie et au développement
du patrimoine artistique national par l'implantation d'oeuvres d'art public
Outil au service des artistes, la commande publique manifeste également
le souci de l'État de "
mettre à la disposition des
artistes un outil leur permettant de réaliser des projets dont
l'ampleur, l'originalité et le caractère parfois utopique ou
expérimental nécessitent un soutien de la part de la
collectivité publique. "
Avant de faire le point des interventions de l'État en faveur de la
création dans le domaine des arts plastiques - sans perdre de vue que
l'autre volet important de cette politique relève des musées de
France - votre rapporteur spécial ne peut pas esquiver une
question
préalable
:
l'intervention de l'État en
matière d'arts plastiques est-elle légitime ?
Accessoirement, et subséquemment
, comment en apprécier
l'efficacité ?
Il n'est, certes, pas question de rentrer dans le débat qui oppose les
partisans d'un
État culturel minimum
et ceux qui prônent
un interventionnisme culturel
d'autant plus actif qu'ils
dénoncent la faillite de l'initiative privée, en l'occurrence du
mécénat. Mais, surtout lorsqu'il s'agit d'une introduction
à des développements très descriptifs, il fallait rappeler
qu'il n'y a pas là d'évidence.
Est-ce à l'État de jouer les mécènes dans un
domaine où les règles du jeu sont moins que jamais
assurées, est-ce à lui d'explorer les nouvelles voies dans une
esthétique fondée désormais sur l'innovation, voire la
provocation et non sur la référence aux maîtres ? La
question mérite d'être posée.
Même lorsque, il y est répondu par l'affirmative, il faut bien
admettre qu'indépendamment même de l'évaluation de
l'efficacité des interventions, il se pose d'emblée un
problème de structure
: comment choisir ceux qui choisissent au
nom de l'État ?
Le problème trouve une solution
naturelle dans les musées - en France du moins - où les
décideurs artistiques sont choisis par concours. Le système est
sans doute critiquable, eu égard à l'absence de
référence vraiment stable en matière d'art vivant, mais il
ne faudrait pas que l'affaire du legs Caillebotte occulte le fait qu'un certain
nombre de conservateurs d'avant la seconde guerre mondiale - on pense en
particulier à celui de Grenoble - ont vu clair dans l'art du XX e
siècle.
Les instances en charge, au nom de la délégation aux arts
plastiques, - on pense au Fonds national d'Art Contemporain - FNAC - et surtout
au Fonds Régionaux d'art contemporains -, se sont créées,
pour une part, contre les musées, que certains responsables politiques
et leur conseillers jugeaient, à tort ou à raison,
poussiéreux et en retard sur leur époque. Le recrutement des
" décideurs " en matière d'art contemporain a donc
largement changé depuis quinze ans, tandis que les musées ont, de
leur côté, fait évoluer leurs critères de
recrutement. Les nouvelles structures ont, incontestablement apporté un
sang neuf de nature à stimuler l'intervention de l'État,
même si, surtout au début, on pas pu rester perplexe devant le
recrutement de tel ou tel conseiller artistique. On note que le même
problème se pose pour les écoles d'art, lorsqu'il s'agit de
choisir les professeurs et de définir les programmes universitaires.
Là comme ailleurs, l'État se retrouve dans le
dilemme
classique : s'en remettre à
l'arbitraire des choix et
affinités personnelles
, ou faire confiance à la sagesse
collective, qui, par nature, nivelle et confine l'intervention dans
la " zone grise " des solutions de compromis
ou des choix
attendus, voire convenus du microcosme artistique.
Au delà des choix artistiques eux-mêmes, l'interventionnisme dans
le domaine des arts plastiques affronte deux risques :
la boulimie
d'acquisition
, qui aboutit à
l'accumulation d'oeuvres toujours
plus nombreuses et, donc, coûteuses à stocker encore plus à
exposer
- sans que cela corresponde aux goûts d'un public souvent
conformiste ;
l'acquisition à finalité sociale
,
où l'achat public devient un substitut à ce que pourrait
être un revenu minimum pour les artistes. Quiconque a déjà
visité les réserves du Fonds national d'Art Contemporain, peut
mesurer la réalité de ces deux risques.
•
Le bilan des interventions récentes
Le volet " cadre de vie " de cette politique est maintes fois
réaffirmé ; Ces dernières années, la ville a
constitué l'un des terrains privilégiés des recherches et
des réalisations de commande publique
5(
*
)
.
En outre et suivant une orientation déjà ancienne, la commande
publique a souvent démontré que l'art contemporain pouvait servir
utilement à la cause des monuments anciens ; de nombreux projets
ont été réalisés depuis quinze ans aussi bien dans
les domaines appartenant à l'État que dans les constructions
appartenant à des collectivités territoriales (églises,
châteaux...)
6(
*
)
.
La commande publique concerne aussi le domaine de
l'éphémère, de l'événement et du spectacle.
De nombreux décors et costumes de danse ont été produits
avec l'aide de la commande publique.
La commande publique participe activement au développement des
métiers d'art avec le Centre international de recherche sur le verre et
les arts plastiques à Marseille (CIRVA), le Centre de recherche sur les
arts du feu et de la terre à Limoges (CRAFT), les manufactures, les
ateliers privés de tapisserie d'Aubusson, les ateliers de fonderie et
les artisans maîtres verriers (les nombreux projets de vitraux en cours
de réalisation dans les chapelles, églises et
cathédrales...) l'important programme de réalisation de 40
estampes en 1997.
Par ailleurs, on remarque que, du fait du transfert des compétences de
certains ministères vers les collectivités territoriales et de la
mise en oeuvre, suite au décret du 23 mars 1993 de commissions
régionales pour les réalisations plastiques et du 1 % du
Ministère de l'Enseignement supérieur, il est impossible
d'établir un bilan exhaustif de l'emploi des crédits
affectés au 1 % en 1996 et 1997.
•
L'exécution des budgets 1997, 1998, perpectives pour 1999
En 1997, le budget voté était de 21,5 millions de francs
mais il a été réduit à 12,5 millions de
francs
après régulation. La Délégation aux arts
plastiques qui souhaitait renforcer sa politique de collaboration avec les
collectivités territoriales a souhaité déconcentrer la
moitié de ses crédits soit 6,1 millions de francs.
Le complément de 6,4 millions de francs a été
affecté au fonctionnement des commandes publiques dont la
Délégation aux arts plastiques a la charge du fait de son statut
de propriétaire (Le Cyclop, la Tour aux Figures, la Fontaine Blondel),
et à la restauration d'oeuvres du domaine public en Limousin (Resal
à Ussel, Jacobsen à Meymac) en Rhône-Alpes (Calder et
Raynaud à Grenoble). En raison de ces restrictions budgétaires
peu d'opérations nouvelles ont pu être engagées. Toutefois,
on peut citer l'aide apportée par la commande publique à la
Biennale de Venise (Fabrice Hybert), le lancement du grand projet photo de
Bettina Rheims autour de la vie du Christ qui a suscité une vive
polémique.
En 1998
, le budget voté était de 23 millions de
francs ; la délégation aux arts plastiques, pour ouvrir la
procédure des commandes publiques, a mis en place une commission
nationale à laquelle participent des artistes et des
personnalités qualifiées. Elle a été
consultée pour la plupart des projets de commandes publiques.
La délégation aux arts plastiques a déconcentré
5,5 millions de francs en 1998 pour des projets élaborés avec les
collectivités locales, tandis que 18millions de francs ont
été affectés au Centre national des arts plastiques:
- 1,6 million de francs à des projets de photographies,
- 0,65 million de francs à des projets destinés
à encourager les initiatives dans le domaine des nouvelles technologies
( Internet, Global Tekno),
- 0,4 million de francs pour le graphisme et le design,
- 3,2 millions de francs à des projets thématiques
(dont 1 million de francs destinés à passer des commandes
d'art contemporain à des ateliers de fonderies d'art et 1 millions de
francs à commémorer l'armistice de 1918),
- 8,7 millions de francs à des opérations importantes
comme l'aménagement du Jardin des Tuileries (3 millions de francs) ou
d'autres liées à la célébration de l'an 2000
(Jardin Ti-Jean à la Réunion 2 millions de francs),
- le complément (3,8 millions de francs) est consacré
au fonctionnement et à la restauration des oeuvres appartenant à
l'État (Le Cyclop, la Tour aux figures).
Pour 1999,
la dotation dévolue aux commandes publiques sera de 23
millions de francs, soit le même montant qu'en 1998.
Plus de la moitié de cette enveloppe sera déconcentrée
pour mener des opérations réalisées en partenariat avec
les collectivités locales.
Cette dotation permettra notamment à la délégation aux
arts plastiques de participer à des projets liés à la
célébration de l'an 2000. Parmi eux, le Pavillon des enfants
à Blois, le jardin Ti-Jean à la Réunion, le projet de Yann
Kersalé en Polynésie, l'installation de sculptures le long du
canal du midi, les programmes destinés à accompagner la
réalisation de nouveaux tramways (à Strasbourg, Orléans,
Montpellier, Lyon).
Dans le budget du Centre national des arts plastiques, on note que le poste
fonctionnement d'oeuvres appartenant à l'État est en augmentation
sensible en raison d'un certain nombre de restaurations devenues urgentes (la
Tour aux figures à Issy-les-Moulineaux, les commandes publiques du
chateau d'Oiron, Arman à la gare Saint Lazare).
En 1998, la dotation initiale du F.N.A.C. pour l'achat d'oeuvres d'art
était de 21 millions de francs.
Ce budget a été réparti ainsi entre les trois
commissions :
- 16,9 millions de francs pour les arts plastiques
- 1,8 million de francs pour les arts décoratifs et le design
- 2,3 millions de francs pour la photographie
Le tableau figurant ci-après fait apparaître les
répartitions budgétaires par commissions
spécialisées en même temps que le nombre d'oeuvres
acquises.
Les perspectives pour 1999 : la dotation de 21 millions de francs sera reconduite. Elle permet d'envisager la poursuite de l'enrichissement des collections du F.N.A.C.. Elle contribuera à faire face à une conjoncture difficile tant pour les artistes que pour le marché de l'art.
2. Les Fonds régionaux d'art contemporain - FRAC
Depuis
leur création en 1982, les FRAC concourent à la création
et à la promotion de l'art contemporain par des actions qui s'articulent
autour de quatre axes : la constitution d'une collection par l'acquisition
d'oeuvres d'art, leur diffusion par le biais d'expositions, ainsi que le
soutien à la création en relation avec les artistes et enfin la
formation et la sensibilisation des publics les plus larges.
Créés aux côtés des musées voués
à l'histoire de l'art et à la consécration artistique, les
FRAC sont avant tout destinés à la diffusion de l'art
contemporain davantage qu'à la présentation statique sur un
même site de leurs oeuvres.
Conçus à l'origine comme des fonds d'acquisition destinés
à rattraper le retard que la France connaissait en matière d'art
contemporain, la liberté d'initiative qui leur était
laissée a créé des situations de plus en plus
diversifiées d'une région à l'autre. Dans certaines
d'entre elles, ils sont devenus un outil important d'une politique de diffusion
de l'art contemporain. C'est le cas en Champagne-Ardenne, Lorraine, Pays de la
Loire, Picardie, Poitou-Charentes. Par ailleurs, au travers des
différentes sensibilités des acteurs de ces fonds, les
collections des FRAC s'orientent vers des thématiques différentes.
C'est ainsi que dans certaines régions, on a vu naître aux
côtés du mode classique de l'achat aux galeries et aux artistes
des propositions originales d'acquisition : en Pays de la Loire avec la mise
sur pied d'ateliers de recherche et de création invitant des artistes
venus de France ou de l'étranger dont le travail peut être acquis
par le FRAC à la fin de leur séjour.
Les FRAC se sont ainsi dotés d'un patrimoine représentant
fin 1997, 12.582 oeuvres depuis leur création acquises
auprès de plus de 2.600 artistes.
Ces dernières années les FRAC ont accentué leur
collaboration avec les centres d'art, musées, les écoles d'art.
Certaines manifestations comme l'exposition de Pier Paolo Calzolari a
été conçu dans une relation entre le FRAC Bretagne et le
Domaine de Kerguéhennec ou comme l'exposition de Yves Oppenheim
réalisée dans trois lieu distincts (Musée des beaux arts
de Nantes, le domaine de Kerguéhennec, le FRAC Franche Comté). En
1998, le centre d'art "Le nouveau musée" et le FRAC Rhône-Alpes
ont fusionné en une seule association "l'Institut d'art contemporain"
afin de développer leurs missions respectives, d'accroître leur
synergie et de renforcer leur activité à l'échelon d'un
territoire plus vaste, pour conquérir de nouveaux publics.
En 1998, pour un budget total de 65.882.704 francs, la part de
l'État a été de 14 521 139 F en acquisition, de
12.776.300 francs en diffusion et de 7.630.000 francs pour les
investissements. La répartition des crédits entre les
23 FRAC figure dans le tableau joint ci-après.
Perspectives pour 1999 :
L'engagement de l'État passe désormais par la signature de
conventions pluriannuelles d'objectifs, fixant les missions qui leur sont
assignées (aide à la création, expositions, actions de
sensibilisation, ancrage local et régional de partenariat artistiques et
institutionnels). Ce dispositif définit également les moyens
nécessaires et les collaborations entre les partenaires de l'institution
(État et Régions).
Dans les années à venir, l'effort portera essentiellement sur
l'offre de services aux publics, les collaborations avec d'autres institutions
de promotion de l'art contemporain mais aussi avec d'autres structures
artistiques et culturelles (médiathèques, scènes
nationales) ou des structures de formation (établissements scolaires et
universitaires,...). Il importe également de réaffirmer et de
développer les initiatives internationales.
Dans ces perspectives, il est prévu en 1999 de conforter les moyens des
FRAC en matière de diffusion et de sensibilisation.
FRAC
1998
Budgets d'acquisitions,
de fonctionnement/Diffusion
et d'équipement 1998.
FRAC |
Acquisitions |
|
Diffusion - fonctionnement |
|
|
Equipement |
|
Totaux |
|
|
|||||||||||
1998 |
Etat-DAP |
Région |
Etat-DAP |
Etat-DDF |
Région |
Etat-DAP |
Région |
Etat |
Région |
TOTAL |
|||||||||||
Alsace |
360 000 |
360 000 |
320 000 |
137 000 |
3) 440 000 |
|
|
817 000 |
800 000 |
1 617 000 |
|||||||||||
Aquitaine |
567 699 |
- |
375 000 |
- |
1 590 000 |
- |
? 55 000 |
942 699 |
1 645 000 |
2 587 699 |
|||||||||||
Auvergne |
560 560 |
400 000 |
360 000 |
- |
450 000 |
- |
- |
920 560 |
850 000 |
1 770 560 |
|||||||||||
Bourgogne |
600 000 |
200 000 |
600 000 |
- |
730 000 |
100 000 |
100 000 |
1 300 000 |
1 030 000 |
2 330 000 |
|||||||||||
Bretagne |
850 000 |
1 328 000 |
1) 900 000 |
117 500 |
1 172 000 |
- |
- |
1 867 500 |
2 500 000 |
4 367 500 |
|||||||||||
Centre |
700 000 |
500 000 |
629 000 |
264 000 |
1 184 000 |
150 000 |
150 000 |
1 743 000 |
1 834 000 |
3 577 000 |
|||||||||||
Champagne-Ardenne |
600 000 |
500 000 |
700 000 |
- |
665 000 |
- |
- |
1 300 000 |
1 165 000 |
2 465 000 |
|||||||||||
Corse |
500 000 |
500 000 |
100 000 |
- |
750 000 |
250 000 |
400 000 |
850 000 |
1 650 000 |
2 500 000 |
|||||||||||
Franche-Comté |
550 000 |
370 000 |
200 000 |
- |
400 000 |
30 000 |
30 000 |
780 000 |
800 000 |
1 580 000 |
|||||||||||
Languedoc-Roussillon |
550 000 |
650 000 |
550 000 |
100 000 |
650 000 |
500 000 |
|
1 700 000 |
1 300 000 |
3 000 000 |
|||||||||||
Limousin |
750 000 |
329 000 |
810 000 |
- |
1 086 100 |
|
|
1 560 000 |
1 415 100 |
2 975 100 |
|||||||||||
Lorraine |
700 000 |
200 000 |
295 000 |
50 000 |
800 000 |
1 500 000 |
|
2 545 000 |
1 000 000 |
3 545 000 |
|||||||||||
Martinique |
- |
- |
- |
- |
- |
|
|
- |
- |
- |
|||||||||||
Pôle art contemporain Toulouse |
686 400 |
500 000 |
600 000 |
- |
? |
- |
|
1 286 400 |
500 000 |
1 786 400 |
|||||||||||
Nord-Pas de Calais 2) |
800 000 |
760 000 |
655 000 |
130 000 |
1 800 000 |
- |
86 165 |
1 585 000 |
2 646 165 |
4 231 165 |
|||||||||||
Basse-Normandie |
550 000 |
150 000 |
275 000 |
20 000 |
1 475 000 |
50 000 |
60 000 |
895 000 |
1 685 000 |
2 580 000 |
|||||||||||
Haute-Normandie |
465 000 |
- |
478 800 |
90 000 |
1 800 000 |
|
|
1 033 800 |
1 800 000 |
2 833 800 |
|||||||||||
Pays de la Loire |
937 851 |
550 000 |
1 200 000 |
400 000 |
1 850 000 |
3 250 000 |
|
5 787 851 |
2 400 000 |
8 187 851 |
|||||||||||
Picardie |
900 000 |
550 000 |
440 000 |
390 000 |
1 335 000 |
|
|
1 730 000 |
1 885 000 |
3 615 000 |
|||||||||||
Poitou-Charentes |
700 000 |
350 000 |
500 000 |
- |
450 000 |
1 500 000 |
|
2 700 000 |
800 000 |
3 500 000 |
|||||||||||
Provence-Alpes Côte d'Azur |
750 000 |
600 000 |
500 000 |
100 000 |
1 350 000 |
|
|
1 350 000 |
1 950 000 |
3 300 000 |
|||||||||||
Réunion |
843 629 |
- |
450 000 |
40 000 |
1 000 000 |
|
|
1 333 629 |
1 000 000 |
2 333 629 |
|||||||||||
Rhône Alpes - IAC 4) |
600 000 |
300 000 |
|
|
|
300 000 |
|
900 000 |
300 000 |
1 200 000 |
|||||||||||
TOTAUX |
14 521 139 |
9 097 000 |
10 937 800 |
1 838 500 |
20 977 100 |
7 630 000 |
881 165 |
34 927 439 |
30 955 265 |
65 882 704 |
|||||||||||
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1) dont 350 KF pour la Criée (350 KF ville de Rennes et 350 KF mise à dispo. FRAC) |
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2) et participation Ville(86KF +520 KF), Conseils Généraux (440 KF) |
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3) et 80 KF Bas-Rhin, 75 KF communes |
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4) Voir Institut d'art contemporain : fusion en 1998 avec le Nouveau Musée |
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3. Le FIACRE et l'aide aux créateurs
Le Fonds
d'Incitation à la création (FIACRE), dont les crédits sont
inscrits sur le budget du Centre national des arts plastiques, attribue des
aides directes aux artistes ainsi qu'aux structures éditoriales et aux
galeries. Il est doté de 5.469.800 F. en 1998, contre 5.102.000 F. en
1997 (hors crédits déconcentrés).
L'aide à l'édition d'ouvrages d'art contemporain
Le montant des subventions versées au titre de l'année 1997
s'élevait à 2.500.000 F. Le montant du budget 1998 en subventions
atteint 2.410.000 F. Il se répartit comme suit:
• 1.450.000 F pour le financement de 25 ouvrages, d'un pilote de CD-ROM
dans le cadre des projets éditoriaux examinés par la Commission
Nationale du FIACRE ;
• 960.000 F pour dix titres dans le cadre des quatre co-éditions,
Au total, 36 éditions ont été aidées en 1998.
La politique éditoriale mise en place par le ministère ces deux
dernières années a permis d'accroître le soutien aux
éditeurs professionnels et de constituer ainsi un fonds théorique
indispensable en matière d'art contemporain.
Ce fonds nécessite le développement d'une diffusion auprès
d'un plus large public, notamment celui des bibliothèques, y compris
celui des écoles d'art et des universités. On note que le FIACRE
prête l'attention la plus grande au prix de vente de ces ouvrages qui
doit être le plus accessible possible.
Aides à la première exposition :
Le ministère attribue, après avis d'une commission ad hoc, des
aides à des galeries organisant la première exposition d'artistes
plasticiens, photographes, designers, graphistes et du domaine des nouvelles
technologies. 30 aides ont été accordées en 1997 pour une
dotation de 800.000 F. Il en sera de même en 1988 F
Depuis 1990, les galeries d'art contemporain connaissent une situation
difficile du fait de la conjoncture très déprimée du
marché de l'art. L'aide à la première exposition permet
d'inciter les galeries à promouvoir le travail des jeunes artistes
encore en dehors des circuits commerciaux et d'aider la prise de risque
économique sur le marché de la jeune création.
Allocations de recherche et aides à la création :
Les allocations de recherche aux artistes sont destinées à leur
permettre de réaliser un projet spécifique en France ou à
l'étranger. Elles sont attribuées soit au niveau central
(commission nationale du FIACRE), soit au niveau des directions
régionales après avis de commissions ad hoc.
Au niveau central, la dotation était en 1997 de 1.399.500 F ;
37 allocations ont été réparties de la manière
suivante :
- Arts plastiques :13 ;
- nouvelles technologies : 4 ;
- vidéo. : 5 ;
- photographie : 8 ;
- design : 2 ;
- graphisme :3 ;
- BD : 2 ;
En 1998, la dotation augmente sensiblement pour atteindre
1.741.300 francs. 35 allocations peuvent être réparties
de la manière suivante : Arts plastiques :10 ; BD :
1 ; nouvelles technologies : 5 ; vidéo : 4 ;
photographie 8 ; graphisme 4 ; design : 3 ; Critique
d'art : 2.
L'accent a été mis essentiellement sur des projets de recherche
et de création présentant un caractère prioritaire
fondé sur des critères de qualité d'une part, et, d'autre
part, sur une évaluation des difficultés rencontrées par
l'artiste pour réunir les concours nécessaires à la
réalisation de son projet.
Au
niveau régional
, les aides individuelles sont
attribuées par les DRAC, à la suite d'un effort notable de
déconcentration des crédits du FIACRE, les crédits qui les
financent sont désormais globalisés sur une même ligne
budgétaire regroupant les aides à la création et à
la diffusion.
En 1997, le nombre d'aides individuelles aux artistes accordées par
l'ensemble des DRAC s'élève à
113 pour un budget de
2.415.800 F
. En 1998, l'estimation actuelle fait apparaître une
diminution du nombre et du montant d'aides attribuées aux artistes.
Au total le nombre des allocations allouées en 1998, tant au niveau
central que régional, devrait être de l'ordre de 150 aides,
représentant une somme prévisionnelle de 4.000.000 francs.
Votre rapporteur manque d'élément d'informations concrets pour
apprécier la pertinence de ces aides, dont on ne sait à quelle
population elles bénéficient exactement. On peut néanmoins
souligner le faible montant moyen et donc le caractère probablement
superficiel des contacts établis, lorsqu'il s'agit de favoriser un
déplacement à l'étranger.
Le partenariat avec le Ministère des affaires étrangères
se renforce dans le sens d'une vraie politique commune destinée à
favoriser la présence d'artistes français à
l'étranger par un suivi des artistes aidés. L'insertion de
l'artiste est ainsi facilitée dans le réseau culturel du pays et
parfois donne lieu à une exposition ou à une édition.
Ce soutien direct à la création est présenté comme
permettant " aux artistes de réaliser leurs projets personnels en
marge d'un marché de l'art en difficulté ": une telle
formulation pourrait laisser que cette procédure est au moins autant une
aide au projet qu'un soutien individuel sans véritable contrepartie. Ce
genre de procédure devrait faire l'objet d'une évaluation
Depuis 1992, le ministère tend à développer des domaines
spécifiques ou "expérimentaux" :
- Des allocations de séjour sont attribuées à deux
artistes invités annuellement dans le cadre de l'atelier CALDER à
Saché : 144.000 francs en 1997, 72.000 francs pour un artiste en
1998 ;
- Dans le domaine de la restauration, des recherches de professionnels sont
financées pour mener à bien des restaurations d'oeuvres d'art
contemporaines (100.000 francs. en 1996 et 1997) ;
- Des bourses de formation sont accordées aux stagiaires dans le cadre
de l'atelier national de recherche typographique (ANRT) (budgets 1997 et 1998 :
211.500 francs) ;
- Le domaine de la vidéo et des nouvelles technologies est un secteur en
plein essor ; il nécessite des moyens financiers et
matériels importants et coûteux pour la production des oeuvres et
leur diffusion (dvd-rom, cd-rom, projets en ligne) ;
- Le design, domaine en plein développement subissant actuellement les
contingences économiques difficiles du secteur industriel et commercial.
La recherche financée par le FIACRE pour la réalisation de
prototypes, permet aux designers de diffuser et d'éditer leurs travaux
en France et à l'étranger.
- Le graphisme, où depuis 1993, l'allocation attribuée par le
FIACRE permet aux graphistes professionnels de réaliser soit une
recherche personnelle, soit la conception d'un projet graphique en liaison avec
de jeunes institutions ou associations qui ne peuvent en assumer le coût.
En région, afin de continuer à mener à bien la politique
de déconcentration des aides individuelles dans le domaine des arts
plastiques et de la photographie (projets en France), deux objectifs sont
poursuivis :
- aider à l'insertion dans le milieu professionnel de jeunes artistes
issus de l'enseignement artistique,
- favoriser et développer l'accueil d'artistes en résidence, et
contribuer ainsi à l'enrichissement de la vie artistique
régionale, notamment dans les DOM-TOM (échanges d'artistes avec
la métropole).
4. Les autres interventions en faveur de la création plastique
Le
soutien à la création passe aussi, indépendamment des
actions entreprises dans le cadre des manufactures nationales et du Mobilier
national par des interventions plus générales en matière
de diffusion de l'art contemporain, ainsi que pour le bon fonctionnement des
écoles d'art.
En ce qui concerne
l'enseignement
, il s'agit :
• de parvenir à compenser les revalorisations salariales dans les
établissements tels que l'Académie de France à Rome, ou
l'école nationale supérieure de création industrielle
(ENSCI), qui supportent des charges salariales importantes, " afin
d'éviter que le respect des accords salariaux ne leur impose des
prélèvements sur les budgets culturels ou
pédagogiques " ;
• pour les écoles nationales d'arts plastiques (ENAP) l'objectif
à atteindre, en plusieurs années, est de parvenir à des
dotations budgétaires par élève comparables à
celles des écoles nationales supérieures parisiennes,
traditionnellement mieux dotées, ou des écoles régionales
et municipales dont les ratios sont également supérieurs ;
• La dotation pour 1998 du chapitre 43.30.35 (crédits
déconcentrés) s'est élevée à 124,397 MF, se
décomposant en 80 MF pour le fonctionnement des écoles
municipales et régionales d'art que la DAP soutient en partenariat avec
les collectivités territoriales, et en 44 MF de bourses
d'étudiants, assorti notamment de l'alignement du barème des
bourses aux élèves sur ceux pratiqués par
l'Éducation nationale; ainsi que l'augmentation de la participation de
l'État au fonctionnement des écoles les moins bien dotées
par rapport au nombre d'étudiants et aux enseignements dispensés ;
• enfin, en matière de dépenses d'investissement il faut
signaler les efforts entrepris pour la réhabilitation des locaux de
l'École nationale supérieure des arts décoratifs et de
l'École nationale supérieure des Beaux-arts - actuellement
insuffisants ou vétustes.
En matière de
diffusion
, il convient de signaler les actions
suivantes :
• la priorité donnée pour les crédits centraux, au
renforcement des seules grandes institutions nationales de diffusion de la
création contemporaine : galerie nationale du Jeu de Paume et Centre
national de la photographie ;
• Le soutien de la présence des artistes français ou des
galeries françaises à l'étranger. En 1999, la
délégation aux arts plastiques aidera notamment les galeries
françaises qui participeront à Madrid à ARCO 99 dont la
France est invitée d'honneur
• Pour les crédits déconcentrés, seront plus
spécialement soutenus :
- Les institutions et manifestations en plein essor telles l'Espace d'art
moderne et contemporain de Toulouse et Midi-Pyrénées, le centre
d'art de Kerguéhennec, récemment labellisé en tant que
centre culturel de rencontres, le centre d'art de Sète...
- L'institut d'art contemporain de Villeurbanne, le centre d'art de
Pougues-les-Eaux, de Tanlay qui viennent de recruter leurs directeurs ainsi que
les institutions qui se sont récemment dotées d'espaces
d'exposition et de pédagogie (FRAC Languedoc-Roussillon,
Haute-Normandie, Centre, Pays de Loire, lieu d'expositions consacré au
photo-journalisme à Perpignan)
Le développement du réseau de l'art contemporain et plus
particulièrement celui des centres périphériques de
l'Île-de-France (Marne-la-Vallée, Ivry, Evry,
Brétigny-sur-Orge, Fresnes), celui d'Alsace (Alkirch, Strasbourg,
Colmar, Mulhouse et le FRAC à Sélestat), du Limousin
(Vassivière, Meymac, Eymoutiers, Rochechouart et le FRAC de Limoges) qui
nécessitent des moyens complémentaires pour jouer leur rôle;
- Les actions concourant au développement des pratiques amateurs et
à la lutte contre l'exclusion (programme de sensibilisation aux
nouvelles technologies, actions en faveur des jeunes dans le domaine de la BD,
de la photographie);
- L'accompagnement de l'aide à la création d'emplois de
médiateurs de l'art contemporain auprès des FRAC, centres d'art,
écoles d'art au titre des emplois jeunes (formation des personnels,
conception de matériel pédagogique ... ) ;