III. LES CONSÉQUENCES DE L'ÉLARGISSEMENT

A. LA CONFIGURATION DES ARMÉES POLONAISE, TCHÈQUE ET HONGROISE

1. Des effectifs en forte réduction

Les trois pays ont en commun, comme d'ailleurs la plupart des armées, une réduction substantielle de leurs effectifs. Si la Pologne entend affecter à l'OTAN la totalité de ses forces, la République tchèque le fera à hauteur de 90 %, et la Hongrie attribuera le gros de ses forces à la défense principale alliée multinationale.

Pologne

Les forces armées polonaises sont passées, de 1989 à 1997, de 350 000 hommes à 242 770 hommes , de nombreuses unités -brigades, divisions- ayant été supprimées. Aujourd'hui l'effectif de 242 770 hommes est supérieur au plafond FCE fixé à 234 000 hommes. Après mobilisation, l'armée polonaise serait en mesure de mettre sur pied 750 000 hommes.

La répartition par armées est aujourd'hui la suivante :

Armée de terre

144 336

Armée de l'air et défense aérienne

57 814

Marine de guerre et aéronavale

17 080

Divers (formation, administration)

23 524

Personnels détachés (ONU)

1 501



A l'horizon 2002, les effectifs devaient se stabiliser à 180 000 hommes . Le service militaire pourrait, en 1998, être réduit de 18 à 12 mois et la professionnalisation toucherait, en priorité, les unités projetables.

Hongrie

De 1989 à 1998, les forces armées hongroises sont passées de 155 700 à 43 826 hommes 13( * ) , ce qui constitue la réduction d'effectif la plus importante des trois pays considérés et qui place l'armée hongroise à un niveau inférieur de plus de la moitié au plafond FCE, fixé à 100 000 hommes. L'armée hongroise est à même de mobiliser, en cas de besoin, 150 000 hommes -militaires et civils confondus. Elle devrait, à l'horizon 2005-2010, compter entre 45 000 et 55 000 personnes et être entièrement professionnalisée, sous réserve des ressources financières suffisantes et d'un niveau de recrutement satisfaisant tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

La répartition par armées se présente comme suit :

Armée de terre

23 408 hommes

Armée de l'air

11 495 hommes

Divers (formation, administration)

8 923 hommes

Personnels détachés

163 hommes



L'armée hongroise compte encore aujourd'hui dans ses rangs un nombre pléthorique d'officiers -au grade de lieutenant-colonel et de colonels en particulier. Le nombre des engagés oscille autour de 5 000, alors que celui des appelés diminue régulièrement du fait de la réduction en novembre 1997 du service militaire à 9 mois.

République tchèque

Depuis sa séparation d'avec la Slovaquie (1993), la République tchèque a réduit ses effectifs de 105 000 à 63 339 hommes . Hors personnels civils (27 000) et militaires de la protection civile (5 000), les effectifs de l'armée tchèque étaient au ler janvier 1998 de 58 340 hommes. L'effectif par armée se présente comme suit :

Armée de terre

25 321

Armée de l'air

15 757

Logistique

3 717

Divers

17 265

Personnels détachés

690

L'objectif à l'horizon 2000-2005 est d'obtenir une armée plus compacte (50 000 hommes) et professionnalisée à 100 % pour les unités de la force de réaction immédiate.

Comme pour l'armée hongroise, un rééquilibrage de la pyramide des grades s'impose pour la République tchèque où les officiers représentent près de 70 % des militaires de carrière. La création d'un corps de sous-officiers a été lancée, mais le nombre de volontaires demeure faible compte tenu du faible attrait de la carrière militaire (image de marque négative, faiblesse des soldes et perspectives de carrière réduites).

L'institut international d'études stratégiques de Londres (IISS) a conclu assez positivement, en décembre 1997, sa propre analyse concernant les capacités futures des trois armées :

- leurs capacités militaires devraient être sensiblement renforcées pour 2007,

- les stocks d'armements existants ne sont pas beaucoup plus anciens ou moins efficaces sur le plan technique que ceux d'autres membres de l'OTAN,

- l'abaissement du rapport entre le nombre d'officiers supérieurs et les autres, l'augmentation de la part et de la qualité des sous-officiers ainsi que le nombre de personnels de carrière par rapport aux appelés conduiront à des forces très professionnelles,

- le coût de modernisation des forces pourrait être rendu moins élevé si l'on cédait aux nouveaux membres les équipements des pays de l'OTAN à mesure qu'ils seront remplacés par des systèmes de nouvelle génération.

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