2. Un nécessaire effort budgétaire
En
mettant fin, en 1997, à la diminution constante de leurs budgets
militaires depuis la chute du communisme, la Pologne, la Hongrie et la
République tchèque ont voulu démontrer la
réalité de l'effort qu'ils étaient prêts à
consentir afin de faire entrer, dans l'OTAN, des forces armées disposant
des capacités nécessaires à leur modernisation.
Le dernier
budget militaire polonais
, en progression de 3,8 % par
rapport à l'exercice précédent, s'élève
à 20,5 milliards de francs, et représente 8 % du budget de l'Etat
et
2,26 % du PIB
.
Le
budget militaire hongrois
a augmenté en 1997 de 9,5 % par
rapport à 1996 et atteint 3,7 milliards de francs, soit
1,3 % du
PIB
.
Quant aux
efforts tchèques
, ils ont conduit, de 1997 à
1998, à une hausse de 10 % du budget militaire d'une année sur
l'autre pour atteindre 6,96 milliards de francs, soit 6,9 % du budget de l'Etat
et
2,1 % du PIB
.
Part
des budgets de la Défense des pays d'Europe centrale dans le PIB
depuis 1989
|
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Tchécoslovaquie puis Rép.tchèque (1.93) |
6,8 % |
3,6 % |
3,6 % |
3,8 % |
2,7 % |
2,7 % |
2,8 % |
2,1 % |
1,7 % |
2,1 % |
Hongrie |
6,3 % |
2,0 % |
2,1 % |
2,2 % |
2,3 % |
1,8 % |
1,4 % |
1,2 % |
1,2 % |
1,3 % |
Pologne |
8,0 % |
5,4 % |
4,6 % |
2,3 % |
2,6 % |
2,4 % |
2,5 % |
2,3 % |
2 ,3 % |
2,3 % |
Source :
IISS-Londres
Les budgets militaires de ces trois pays ont en commun de consacrer une place
prépondérante aux
crédits de fonctionnement -80
à 82 % du budget-
au détriment des crédits
d'équipement. Les économies de fonctionnement progressivement
générées par les réductions d'effectifs et la
rationalisation d'infrastructures devraient permettre un nouvel
équilibre indispensable au
renouvellement des matériels
.
Ceux-ci en effet, selon les normes OTAN, seront
très largement
périmés
en 2004 et
95 % d'entre eux ne sont pas
interopérables
avec ceux en service dans les forces armées
des pays membres de l'Alliance. La situation est d'ailleurs plus critique en
République tchèque que dans les deux autres Etats, dans la mesure
où les autorités tchèques ont refusé dès le
début toute modalité de remboursement de sa dette par la Russie
sous forme de matériels militaires, ce qui n'a pas permis le maintien
à niveau de son parc d'équipement.
Enfin, les trois armées ont subi
d'importantes réformes de
structures
, engagées dès 1990 afin de modifier l'ancien
dispositif hérité du Pacte de Varsovie. Elles affectent tous les
échelons de commandement : ministère, état-major
général, états-majors de forces, unités corps
d'armée et division, afin de les rendre compatibles avec les normes de
l'OTAN.
L'analyse de la valeur opérationnelle des forces armées des trois
pays candidats place sans conteste la Pologne au premier rang, sachant que les
trois armées, et singulièrement l'armée tchèque,
sont confrontées, à des degrés divers, à
l'obsolescence de leurs matériels, à une certaine
démoralisation des personnels ainsi qu'aux conséquences, sur
leurs capacités d'entraînement, des difficultés
financières des trois pays concernés. Il reste que les
réformes engagées devraient permettre aux trois armées,
d'ici à quelques années -sous réserve d'un effort
financier soutenu- de rattraper le retard considérable qui les
sépare encore de leurs homologues occidentales.