CONCLUSION
Les difficultés rencontrées au moment de la
révision de la convention de Lomé IV préfigurent sans
aucun doute les problèmes que soulèvera la négociation
d'un nouveau partenariat à l'approche de l'an 2000.
Les Etats membres de l'Union européenne ne partagent pas des positions
communes sur le contenu d'un accord avec les pays du sud. L'Allemagne insiste
sur le respect des principes posés par l'Organisation mondiale du
commerce. En fait, pour notre voisin d'outre-Rhin, la priorité politique
et financière doit s'attacher, dans les années à venir,
à l'intégration des pays d'Europe centrale et orientale à
l'Union. Le Royaume-Uni défend quant à lui dans le domaine
commercial, le maintien des préférences actuelles pendant une
période transitoire de cinq ans puis la mise en place d'un dispositif de
préférences généralisées pour l'ensemble des
pays en développement.
La spécificité de la relation nouée avec les Etats ACP
apparaît ainsi menacée.
La France doit s'efforcer pour sa part de sauvegarder le principe d'un lien
privilégié avec l'ensemble géographique formé par
les Etats ACP. En premier lieu, un premier bilan de l'application de la
quatrième convention de Lomé révisée apparaît
encourageant, comme en témoigne la récente progression des parts
de marché européen revenant aux pays ACP (de 2,8 % en 1994
à 3,8 % en 1996).
De même, pour la première fois depuis longtemps, l'Afrique a connu
pendant trois années consécutives une augmentation du produit
intérieur brut supérieure à la croissance
démographique.
Ensuite, notre pays a su intéresser nos partenaires européens au
développement d'un continent trop souvent négligé par les
grandes puissances. De ce point de vue les accords de Lomé constituent
un atout précieux pour la présence française en Afrique
mais aussi au-delà, pour le rayonnement de l'Europe dans le monde.
Le rôle que pourra jouer la France dans le maintien d'un partenariat
privilégié UE-ACP constituera à coup sûr un test de
l'influence de notre pays au sein des instances européennes.
A cet égard, notre pays n'a que trop tardé à ratifier les
trois accords liés à la convention de Lomé. C'est pourquoi
votre rapporteur vous invite à donner un avis favorable aux trois
présents projets de loi.