2. Les inflexions retenues par l'audit
L'audit rendu public le 21 juillet dernier avait évalué le déficit des finances publiques au sens de Maastricht en 1997 dans une fourchette allant de 3,5 à 3,7 % du PIB et indiqué en détail les réestimations jugées alors nécessaires.
Evaluation des soldes des administrations publiques
(en milliards de francs)
|
Rapport d'audit |
Ecart/ |
|
|
Version basse |
Version haute |
notification (1) |
Etat |
- 312 |
- 322 |
- 27 / - 37 |
Solde en comptabilité budgétaire |
- 303 |
- 313 |
- 28 / - 38 |
Administrations de sécurité sociale |
- 44 |
- 49 |
- 9 / - 14 |
Autres administrations publiques- |
28,5 |
26,5 |
+ 0,8 / + 2,8 |
Soulte France Télécom |
37,5 |
37,5 |
- |
Solde des APU |
- 281 |
- 298 |
- 34,4 / - 51,4 |
% du PIB |
- 3,49 % |
- 3,70 % |
- 0,46 / - 0,67 |
(1) Il s'agit de la notification à Eurostat du
besoin de financement opérée en mars 1997 conformément aux
clauses du traité de Maastricht
La révision telle qu'envisagée dans le présent projet
de loi s'inscrit finalement en-dessous du bas de la fourchette alors
évoquée.
Pour les recettes de l'Etat
, les moins-values étaient
estimées par l'audit à une somme comprise entre 15 et
17 milliards de francs.
Les moins-values telles qu'elles
résultent du "collectif" s'élèvent à
13,5 milliards de francs
6(
*
)
,
soit moins que le bas de la fourchette mentionnée dans le rapport des
auditeurs.
Il convient d'observer que cette somme est inférieure à celle
correspondant au report du solde du compte 902-24 de cessions de titres
publics de 1997 à 1998. Celle-ci provient elle-même d'une
réestimation des recettes plus importante que celles des dépenses
que devrait supporter ce compte au cours de l'année. Ainsi,
si l'on
tenait compte du solde prévisionnel de ce compte, le solde des
opérations de l'Etat serait inchangé par rapport au solde
initialement prévu, dans les termes de la comptabilité
budgétaire française mais non au regard des définitions
communautaires.
Moindres que prévues par les auditeurs,
les pertes de recettes sont
dues à des événements qui ne sont pas rattachables
directement à l'année 1997 même si leurs
conséquences pèsent sur les conditions d'exécution du
budget pour l'année en cours.
En effet, l'essentiel des moins-values
de recettes provient de la surestimation des recettes fiscales pour
l'année 1996. C'est la réestimation des montants des
remboursements et dégrèvements qui explique les pertes fiscales
observées. Or, cette réestimation provient dans le cas de
l'impôt sur les sociétés de la régularisation en
1997 d'erreurs portant sur les acomptes versés en 1996 et, pour la TVA,
d'une mauvaise estimation du niveau des remboursements et
dégrèvements à fin 1996.
On peut donc constater que les moins-values de recettes fiscales ne
résultent pas, pour l'essentiel, d'erreurs sur le rendement de
l'impôt qui pouvait être associé aux évolutions
économiques en 1997 et qu'elles sont, par nature, transitoires.
Quant à leur niveau, il ne fait encore l'objet que de
prévisions
. Si celles-ci sont en cohérence, aux quelques
détails près indiqués plus haut, avec les conclusions de
l'audit,
il n'est pas établi qu'elles décrivent avec
exactitude les réalisations de recettes en 1997.
En tout état de cause, le diagnostic déjà posé lors
de l'examen du projet de loi de finances pour 1998 selon lequel les
prélèvements supplémentaires décidés par le
gouvernement sont supérieurs, de loin, aux moins-values, est
vérifié.