II. BREF BILAN DE LA POLITIQUE FRANÇAISE DE LA CONCURRENCE

Le dernier rapport annuel 15( * ) de la DGCCRF dresse le bilan suivant de l'action de cette direction :

L'ACTION DE LA DGCRF

La lutte contre les ententes et les abus de position dominante

Les services de la DGCCRF ont établi 309 indices de pratiques anticoncurrentielles, entrepris 242 enquêtes et rédigé 185 rapports, y compris ceux répondant à une demande du Conseil de la concurrence. Le ministre de l'économie a saisi le Conseil à 36 reprises. Comme en 1995, une part importante de ces saisines a concerné des concertations illicites dans le domaine des marchés publics et des cas d'abus de position dominante, y compris ceux dont sont susceptibles de s'être rendues responsables des entreprises détentrices de monopoles légaux.

Le contrôle des concentrations

Comme en 1995, l'activité en matière de fusions et acquisitions a été atypique en France par rapport au contexte international : moins d'opérations que l'année précédente y ont été recensées. Certains secteurs confirment et accélèrent leur réorganisation, comme celui de la communication, de la distribution et des services ; d'autres, comme l'industrie manufacturière, à l'exception du secteur de l'agro-alimentaire, connaissent en revanche un ralentissement.

Une tendance se confirme : la volonté de ne pas imposer des formalités et des délais inutiles aux entreprises, en donnant immédiatement un accord à une opération lorsqu'une instruction administrative approfondie permet de conclure que celle-ci ne porte pas atteinte au fonctionnement concurrentiel des marchés. En conséquence, le nombre des saisines du Conseil de la concurrence est demeuré stable : six en 1996, comme en 1995.

Les pratiques restrictives de concurrence

La moralisation des pratiques commerciales s'est poursuivie en 1996 devant les juridictions civiles et commerciales et a donné lieu à des condamnations exemplaires, notamment l'affaire Inter Marchandises France (Tribunal de commerce de Paris - Jugement du 25 novembre 1996) ; l'affaire Cora (Tribunal de grande instance de Colma - Jugement du 5 février 1997) ; l'affaire Auchan-Soviba (Tribunal de commerce de Versailles - Jugement du 7 mars 1997)...

Le suivi des marchés publics

Les directions départementales de la DGCCRF jouent, en la matière, un rôle essentiel : participation aux commissions d'ouverture des plis et aux commissions d'appel d'offres, rôle de conseil aux préfets pour l'exercice du contrôle de la légalité des marchés et des délégations, contribution à la détection des indices de favoritisme (une centaine de marchés ont été examinés sous cet angle en 1996), détection des ententes (10 saisines du Conseil de la concurrence par le ministre pour des pratiques anticoncurrentielles dans les marchés publics).

La lutte contre les contrefaçons

En 1996, l'activité de la DGCCRF en matière de contrefaçon a augmenté de 18 % (1.430 enquêtes). Comme en 1995, on peut évaluer à 300.000 environ le nombre de produits de contrefaçon retirés du marché français.

264 procès-verbaux ont été dressés. L'essentiel des affaires de contrefaçon concerne toujours les secteurs de l'habillement et des chaussures (près de 35 % des dossiers), ainsi que la parfumerie (25 % des dossiers), la maroquinerie représente 7 % des affaires, contre 3 % en 1995.

Source : rapport annuel de la DGCCRF

Votre rapporteur pour avis sur le budget de 1997, M. Louis Minetti, évoquait l'année dernière la perspective d'une réforme du code des marchés publics , programmée par l'ancien ministre M. Yves Galland.

L'actuel Premier ministre a d'ailleurs souligné, dans son discours de politique générale toute l'importance qui s'attache à la transparence et à l'efficacité de l'action publique. Lors de son audition devant votre commission le 5 novembre dernier sur les crédits de son ministère, Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat, s'est elle-même déclarée favorable à l'instauration d'un système d' " alottissement " des marchés publics afin de permettre à davantage de PME d'y avoir accès.

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Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, qui a toutefois indiqué qu'il voterait, à titre personnel, pour l'adoption de ces crédits, votre commission s'en est remis à la sagesse du Sénat pour ce qui concerne l'adoption des crédits consacrés à la concurrence et la consommation dans le projet de loi de finances pour 1998.

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