CHAPITRE II -
LES PRINCIPAUX SECTEURS DE L'INDUSTRIE
I. MÉTALLURGIE ET MACHINE-OUTIL
A. LA METALLURGIE
L'activité "
métallurgie et
transformation des métaux "
recouvre cinq grands
métiers : la sidérurgie et la première transformation
de l'acier, la production de métaux non-ferreux, la fonderie, les
services industriels du travail des métaux et, enfin, la fabrication de
produits métalliques.
Les
services industriels du travail des métaux regroupent
les
secteurs de la forge, estampage et matriçage, du
découpage-emboutissage, de la métallurgie des poudres, du
traitement et plus souvent des " sous-traitants ", et
interviennent
dans de grands filières industrielles comme l'automobile et
l'aéronautique.
De petite taille, ils ont pour clients et pour fournisseurs de très
grandes entreprises.
Après une année 1993 marquée par des destructions
d'emplois et une forte réduction de l'activité, ces secteurs ont
renoué avec la croissance en 1994 : après un
exercice 1995 marqué par une croissance très significative
tant en terme d'activité que de créations d'emplois,
l'exercice 1996 se traduit par une nouvelle progression.
Cet ensemble, qui rassemble 2.100 entreprises de plus de
20 personnes, emploie 117.000 personnes pour un chiffre d'affaires de
73 milliards de francs
. Il est, pour l'essentiel, constitué de
PMI : 97 % des entreprises ont une taille inférieure à
200 personnes, et seules 15 entreprises emploient plus de
500 personnes.
Les exportations, qui restent relativement faibles, ont progressé de
façon très sensible : + 16 % par rapport à
1995 ; elles représentent maintenant plus de 15 % du chiffre
d'affaires contre 12 % en 1993. Les investissements progressent
(+ 3 %), mais restent à un niveau comparable à celui de
1995 (4,9 % du chiffre d'affaires contre 5,1 % en 1995).
La
fabrication de produits métalliques
rassemble quatorze
secteurs d'importance inégale, comportant notamment la coutellerie, la
fabrication de serrures, la visserie boulonnerie, la fabrication de fils
métalliques.
En 1996, cet ensemble comptait 918 entreprises de plus de
20 personnes, employant 85.000 personnes et réalisant un
chiffre d'affaires total de 65 milliards de francs. Après la
reprise intervenue en 1994 et 1995, l'exercice 1996 a été
marqué par la stabilisation du chiffre d'affaires et une
dégradation de l'emploi (- 3,4 %). Cette situation est due au
marché intérieur, les exportations connaissant une nouvelle
progression.
La
fonderie
regroupe 480 entreprises réparties dans
près de 90 départements. C'est une industrie de
sous-traitance pour plus de 80 % de son activité. Elle se situe au
3ème rang de la sous-traitance nationale derrière les
plastiques et l'électronique. Ses marchés couvrent l'ensemble des
secteurs de l'économie, le secteur automobile constituant le principal
client (près de 47 % de la production est destiné à
ce secteur).
La production de la branche était en 1996 de 32,3 milliards de
francs (2/3 métaux ferreux et 1/3 métaux non ferreux)
pour un effectif total de 52.830 personnes. Les exportations ont
représenté 46 % des tonnages cette même année
(23 % en terme de valeur),
ce qui situe notre industrie de la fonderie
au premier rang européen pour le taux d'exportation
.
L'excédent commercial de la branche a été de
3,5 milliards de francs, en croissance très nette par rapport
à 1995 (+ 24 %). Le dynamisme des exportations conjugué
avec la stagnation des importations explique en grande partie ce
résultat.
Géographiquement les exportations concernent pour 2/3 des marchés
au sein de l'Union et 1/3 des marchés hors Union.
L'année 1997 devrait être une année de consolidation
pour la fonderie avec un retour à un rythme d'activité plus
conforme au cycle naturel de l'économie.
B. LA MACHINE OUTIL
La machine-outil comprend les machines destinées
à usiner le métal, soit par enlèvement de matière
(tours, fraiseuses), soit par déformation (presses, cisailles,...). De
plus en plus, ces machines sont pilotées informatiquement, par des
" commandes numériques ".
Au sein du secteur, on peut distinguer deux grands types
d'activité :
- les machines fabriquées en série et destinées au
marché des PMI ; ce segment a été le plus
touché par la crise du début de la décennie ;
- les machines spéciales, conçues et fabriquées
à partir d'un cahier des charges défini par un client, notamment
par les grands donneurs d'ordres.
Les matériels français sont positionnés sur des
" créneaux " technologiques, et comportent une forte
proportion de machines spéciales, à forte valeur ajoutée.
Les importations correspondent principalement à des machines catalogues,
destinées en particulier aux PMI.
Le secteur a connu entre 1990 et 1993 une crise sans précédent
qui s'est traduite par une baisse de la consommation mondiale de l'ordre de
45 %. L'industrie nationale de la machine-outil n'y a pas
échappé, la production française chutant de près de
50 % entre 1990 et 1993, alors que la consommation était
divisée par deux. Toutefois, il faut souligner que la plupart des
entreprises ont pu résister, au prix de lourdes restructurations.
Depuis l'exercice 1994 qui a marqué la sortie de la crise, la
croissance est continue. Celle-ci s'est nourrie principalement de
l'augmentation des exportations (+ 42 % entre 1993 et 1996).
A l'issue de la crise, la France se classe aujourd'hui au
10ème rang mondial, loin derrière le Japon et l'Allemagne,
mais aussi derrière les nouveaux producteurs comme la Corée ou
Taiwan.
Le secteur rassemble environ 90 entreprises (entreprises de plus de
20 personnes), employant moins de 6.500 personnes pour un chiffre
d'affaires 1996 total de 5,4 milliards de francs : il s'agit donc
dans la plupart des cas de petites, voire très petites entreprises qui
souffrent des handicaps des PMI.
La profession s'organise autour de quelques groupe de taille relativement
significative, assurant près de 50 % du total de l'activité
du secteur :
- Renault Automation (Etablissement de Castres) et Peugeot Citroën
Industrie (SCEMM à Saint-Etienne) ;
- le Groupe CATO a repris SOMAB, ERNAULT et VERNIER.
- FOREST LIGNE/René Clément (groupe SFPI) ;
- COMAU France ;
- AMADA-PROMECAM.
Le secteur devrait connaître en 1997 une nouvelle année positive,
compte tenu du niveau des commandes. Toutefois, cette progression devrait
être plus limitée que celles des années 1995 et 1996.