II. LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L'INNOVATION ET DE LA CRÉATION D'ENTREPRISES
A. L'AGENCE NATIONALE POUR LA VALORISATION DE LA RECHERCHE (ANVAR)
L'ANVAR, établissement public à caractère
industriel et commercial, a pour mission de soutenir le développement
industriel et la croissance par l'aide à l'innovation, notamment
technologique, et de contribuer à la mise en valeur des résultats
de la recherche scientifique et technique. Elle participe à la
mobilisation des financements nécessaires à la croissance des
entreprises, notamment par l'apport de son expertise.
Disposant au 31 décembre 1996 d'un effectif budgétaire
de 365 postes (dont 3 affectés à Eurêka), l'Agence est
composée d'un siège regroupant les directions centrales et de
24 délégations régionales.
L'ANVAR concentre ses actions sur l'aide aux projets innovants,
l'accompagnement des créations d'entreprises innovantes, l'augmentation
du potentiel de ressources des PME par l'aide au recrutement de cadres de
R & D, le soutien des transferts de technologies, l'aide à
la recherche au partenariat technologique européen, la sensibilisation
des jeunes à l'innovation et, enfin, une politique de partenariat avec
les régions et les collectivités territoriales.
En ce qui concerne l'aide à l'innovation, l'action de l'ANVAR a
représenté en 1996 un montant global de 1,309 milliard de
francs pour 4.319 aides.
Sur les 1.800 PME-PMI dont l'effort de recherche-développement a
été soutenu à hauteur de 1,207 milliards, 55 %
ont fait appel à l'ANVAR pour la première fois. Ce taux
s'élève à 66 % si l'on considère celles qui
n'avaient pas eu de relations avec l'Agence depuis au moins quatre ans.
Près de la moitié de ces PME-PMI (45,3 %) sont des
entreprises jeunes, de moins d'un an d'existence, avec une progression du
chiffre d'affaires d'au moins 25 % sur les deux derniers exercices.
Elles relèvent principalement du secteur des services, mais
également du secteur manufacturier où elles représentent
plus de 42 % des PME aidées.
Le transfert de technologie
, notamment à partir des laboratoires
de recherche publics et privés vers l'industrie, permet aux PME-PMI de
mettre au point des produits et procédés nouveaux à forte
valeur ajoutée. En 1996, l'ANVAR a soutenu 86 transferts pour un
montant total de 88 millions de francs, auxquels il convient d'ajouter
13 recours à des conseils destinés à préparer
des transferts pour un montant total de 1 million de francs.
En ce qui concerne
le soutien à la création d'entreprises
innovantes
, l'ANVAR a aidé 398 jeunes entreprises pour un
montant total de 179 millions de francs. Ces PME nouvelles
représentent 19,3 % des projets d'innovation, 27,6 % des
recrutements de cadres de R & D et 27 % des acquisitions de
technologies soutenues. Elle se situent plutôt dans les secteurs de haute
technologie.
En 1996, l'ANVAR a soutenu 570 recrutements de cadres de recherche et de
développement pour un montant total de 85 millions de francs.
Parmi ces embauches en contrats à durée
indéterminée, 22,9 % concernent des docteurs, 16 % des
universitaires et 56,1 % des ingénieurs.
S'agissant de l'action en faveur de l'insertion professionnelle des
18-25 ans, en 1996, l'ANVAR a soutenu, à hauteur de
15 millions de francs, 779 projets de jeunes étudiants et
élèves-ingénieurs
La dotation budgétaire de l'Etat s'élevait en 1997
à 835 millions de francs en autorisations de programmes et
à 679,5 millions de francs en crédits de paiement.
Les crédits disponibles au titre des programmes relevant de l'aide de
l'innovation représentent 1.336 millions de francs en autorisations
de programmes en 1.129,5 millions de francs en crédits de paiement.
Les engagements du premier semestre 1997 s'élèvent à
648 millions de francs et le nombre de dossiers enregistrés
à 1.336.
En dehors du l'appui aux projets EUREKA, l'ANVAR tend à faciliter
l'accès des PMI françaises aux programmes spécifiques du
4ème PRCD (Programme cadre de recherche développement) :
- la part d'aides attribuée pour le recrutement de chercheurs
s'élève à 45,523 millions de francs pour
284 dossiers ;
- les interventions concernant le réseau de diffusion technologique
s'élèvent à 33,207 millions de francs.
Au premier semestre 1997, la proportion d'entreprises aidées de
moins de trois ans est en régression sensible par rapport aux
années antérieures : 16,5 % contre 19,7 % en 1996.
Plusieurs manifestations importantes se sont déroulées au premier
semestre 1997.
Des rencontres technologiques européennes :
- " Produits et procédés agro-alimentaires ", 19
et 20 juin 1997 à Amiens ;
- " Technologies de l'information et de la
communication ", 15
et 16 mai 1997 à Rennes.
Des salons professionnels et sectoriels, nationaux et internationaux :
- Intermédia 97, salon international des technologies
médicales, du 24 au 27 mars 1997 à Paris ;
- Informatique Montpellier 97, du 25 au 30 mai 1997
à Montpellier ;
- IDT 97, salon de l'information électronique, du 3
au 5 juin 1997 à Paris.
Un " forum européen des capitaux pour la technologie " s'est
tenu, par ailleurs, les 10 et 11 avril 1997 à Berlin
(Allemagne),
Signalons, encore :
- le colloque PREDIT 1996-2000 (Programme national de recherche et
d'innovation dans les transports terrestres, lancé par les
ministères de l'industrie, de la recherche, des transports, de
l'environnement, en collaboration avec l'ADEME et l'ANVAR, 23 et
24 juin 1997 à Poitiers ;
- la participation de l'ANVAR au forum USA 97, organisé par la
mission spécifique et technologique de l'ambassade de France aux
Etats-Unis, du 4 au 9 avril 1997 à Boston, Chicago et San
Francisco (Etats-Unis) ;
- une collaboration de l'ANVAR Auvergne à la remise des prix de la
Bourse européenne de la création coutelière, le
25 avril à Thiers, dans le cadre des journées
internationales de la coutellerie.
B. L'AGENCE NATIONALE POUR LA CRÉATION D'ENTREPRISES
Créé en 1979, l'ANCE est chargée de cinq
missions principales :
- assurer le secrétariat du conseil national de la création
d'entreprise en organisant et animant les commissions qui le composent et
veiller au suivi des propositions émises par ces dernières ;
- collecter, mettre en forme et diffuser les informations
nécessaires à une meilleure connaissance de la création
d'entreprise afin de répondre aux besoins des acteurs ;
- mettre au point et diffuser des méthodes et des fiches techniques
relatives à la création d'entreprise ;
- mettre en oeuvre des programmes annuels et pluriannuels définis
par le CNCE ;
- faciliter les relations entre le CNCE et les Comités
régionaux de la création d'entreprise.
Les moyens financiers dont l'ANCE dispose pour remplir ses missions, se
répartissent entre :
- une subvention de fonctionnement de la part du ministère de
l'industrie (inscrite au chapitre 44-81, article 10) ;
- des ressources propres constituées par les ventes d'ouvrages, des
prestations de formation et d'ingénierie... ;
- des recettes spéciales allouées pour des opérations
spécifiques.
Pour les années 1996 et 1997, les dotations de l'agence sont
retracées dans le tableau ci-dessous :
1996 |
1997 |
|||
MF |
% |
MF |
% |
|
Subvention du ministère de l'industrie |
19,1 |
76,4 |
19,1 |
73,2 |
Ressources propres |
5,4 |
21,6 |
3,6 |
13,8 |
Recettes spécifiques |
0,5 |
2,0 |
3,4 |
13,0 |
Total |
25,0 |
100,0 |
26,1 |
100,0 |
Les dépenses se répartissent comme suit :
1996 |
1997 |
|||
MF |
% |
MF |
% |
|
Frais de personnel |
15,6 |
58,4 |
12 |
46,0 |
Charges de structures |
6,2 |
23,2 |
5,3 |
20,3 |
Programmes d'action |
4,9 |
18,4 |
8,8 |
33,7 |
Total |
26,7 |
100,0 |
26,1 |
100,0 |
Durant le premier semestre 1997, l'ANCE a mené
plusieurs opérations et notamment :
- la création d'un site Internet accessible à tous les
pays ;
- la mise en place des commission du conseil national de la
création d'entreprise ;
- la préparation d'une procédure d'inventaire qui permettra
de restituer par région, toutes les aides et dispositifs destinés
aux porteurs de projets et aux créateurs d'entreprises.
C. " EURÉKA "
Comme le montre le tableau ci-dessous, près de
550 millions de francs seront consacrés à
" EURÉKA " en 1997, ce qui représente 80 % du
financement public français. Pour 1998, le montant prévu par le
projet de loi de finances est de 830 millions de francs.
EUREKA (MF/LFI) |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 (e) |
JESSI-MEDEA |
358 |
375 |
408 |
403 |
280 |
TVHD-ADTT-COMMEND |
147 |
167 |
60 |
65 |
70 |
Autres |
651 |
678 |
442 |
250 |
200 |
Totaux (LFI) |
1.156 |
1.210 |
910 |
718 |
550 |
On relève deux grands programmes MEDEA et COMMEND :
Le programme MEDEA
Le projet MEDEA (13 milliards de francs), d'une durée de quatre
ans, réunit huit partenaires (Siemens, Robert Bosch, GmbH pour
l'Allemagne, SGS-Thomson-Microelectronics, Bull et Alcatel pour la France,
SGS-Thomson pour l'Italie, Philips semiconductors BV, ASM International NV pour
les Pays-Bas) en capitalisant sur les résultats du programme JESSI, qui
a permis de redresser la compétitivité de l'industrie
européenne dans le domaine de la fabrication des composants.
Le programme COMMEND
Le projet COMMEND (1,4 milliards de francs), d'une durée de quatre
ans également, doit permettre l'interconnexion et l'utilistation
partagée de tous les appareils et services numériques du
multimédia.
Il associe les industriels européens du secteur de l'électronique
grand public : Thomson Multimédia (France), Grundig et Sony
Deutschland (Allemagne), Philips (Pays Bas), et Philips ITCL (Belgique).
Le projet COMMEND s'appuie sur les résultats des travaux du groupe DVB
(Digital Video Broadcasting) et sur l'ensemble des études menées
sur les services mobiles de transmission, les réseaux
câblés numériques et les moyens de distribution type
vidéo-disque et magnétoscope numérique.
S'agissant des
autres programmes
, la France participe à
39 nouveaux projets sur 164.
Au plan quantitatif, 45 % des projets sont conduits par des PME, 29 %
des grands groupes, 25 % par des laboratoires de recherche, et 1 %
par d'autres organismes. L'ANVAR soutient les projets menés par les PME,
mais le ministère en charge de l'industrie reste le principal soutien
public français d'EUREKA.
D. LA PROCÉDURE " ATOUT "
Les aides apportées par la procédure
" ATOUT " peuvent intervenir à deux niveaux :
- durant la phase de faisabilité qui inclut les opérations
permettant à une entreprise de décider de l'opportunité
technico-économique d'un projet.
La phase de faisabilité est soutenue à hauteur de 50 % des
dépenses éligibles de l'entreprise. Cette subvention est
plafonnée à 300.000 francs ;
- durant la phase de réalisation qui inclut par exemple des
opérations de recherche et développement préalables
à l'investissement de production ou encore pour la formation
spécifique à l'exécution du projet.
La phase de réalisation est soutenue également à hauteur
de 50 % au maximum des dépenses éligibles de l'entreprise.
Cette aide, plafonnée à 1 millions de francs, est
accordée sous la forme d'une avance remboursable. Si elle est
inférieure à 300.000 francs, l'aide peut être
accordée sous la forme d'une subvention.
Pour pouvoir bénéficier de cette aide, l'entreprise doit compter
moins de 2.000 personnes et se trouver dans une situation
financière saine.
L'attribution des crédits est décidée par le préfet
de région sur proposition de la commission régionale
d'attribution des aides. Pour les trois volets PUCE, PUMA et LOGIC, ces
crédits sont inscrits dans le contrat de plan Etat-Région et
peuvent être abondés par les régions.
Le bilan de la procédure ATOUT apparaît dans le tableau
ci-dessous :
Nombre de dossiers |
Montant en MF |
|||
Depuis l'origine |
En 1996 |
Depuis l'origine |
En 1996 |
|
PUCE |
2.702 |
126 |
786 |
40 |
PUMA |
1.464 |
162 |
438 |
52 |
LOGIC |
2.054 |
432 |
491 |
108 |
TOTAL |
6.220 |
720 |
1.715 |
200 |
Les entreprises qui ont reçu une aide
" PUCE " ou " PUMA " sont interrogées
chaque
année pendant cinq ans sur le montant du chiffre d'affaires
généré par le projet aidé et sur la part
" exportation " correspondante. L'évaluation des projets
" LOGIC " est plus délicate car il s'agit plutôt de
l'organisation interne de l'entreprise que d'un nouveau produit.
PUCE |
PUMA |
|
Nombre total de dossiers aidés |
2.702 |
1.464 |
Montant des aides versées de 1984 à 1996 inclus (en MF) |
786 |
438 |
Aide moyenne par dossier (millions de francs) |
291 |
299 |
Nombre de dossiers soldés |
2.249 |
868 |
Nombre de dossiers dont le suivi est terminé |
1.639 |
335 |
Chiffre d'affaires total généré par ces dossiers (en MF) |
17.716 |
5.498 |
Chiffre d'affaires moyen par dossiers (en MF) |
10,8 |
16,4 |
Chiffre d'affaires généré/montant d'aide |
37 |
55 |
Part du CA export/CA généré total |
42 % |
40 % |
La part importante des exportations constitue la preuve de la
compétitivité des entreprises aidées.
Le ministère chargé de l'industrie a mené en 1995 et 1996
des études pour évaluer l'impact des aides sur l'emploi dans les
entreprises aidées.
On a constaté qu'en moyenne 100.000 francs d'aide permettent de
créer un emploi dans les entreprises.
Avec 200 millions de francs versés, ce sont 2.000 emplois
durables et plus qualifiés qui sont créés chaque
année, grâce à la procédure ATOUT.
L'année 1998, devrait être caractérisée non
seulement par la poursuite des trois anciens programmes, PUCE, PUMA et LOGIC
qui sont inscrits dans les contrats de plan Etat-Région (CPER),
mais
aussi par le démarrage complet du programme DROP relatif aux nouvelles
technologies de production (usinage grande vitesse, découpage,
assemblage et désassemblage automatique).
Les crédits demandés pour les entreprises pour les trois anciens
programmes s'élèvent à 142 millions de francs pour
1998.
E. LES AUTRES ACTIONS " ENVIRONNEMENT COMPÉTITIVITÉ "
Les crédits d'intervention du titre IV, et tout
particulièrement ceux du chapitre 44-81 art. 40 permettent au
secrétariat d'Etat à l'industrie d'agir sur l'environnement des
entreprises par le biais d'actions collectives et d'aides indirectes.
Les crédits de ce chapitre permettent d'attribuer des subventions de
fonctionnement à des organismes dont l'intervention stimule la
compétitivité des entreprises et notamment des PMI, et favoriser
l'environnement économique dans lequel elles évoluent. Ces
organismes interviennent dans les domaines de la création et du
développement des entreprises (APCE), dans l'amélioration des
technologies de production (ADEPA) ainsi que dans la prévention des
risques industriels et de l'environnement (INERIS et ANDRA). Enfin, sont
inscrits au chapitre 44-81, depuis la loi de finances pour 1996, les
crédits de fonctionnement et d'animation de la procédure ATOUT,
déjà évoquée.
L'article 40 du chapitre 44-81 finance diverses actions collectives
répondant aux mêmes objectifs. Ces opérations sont
menées en collaboration avec des partenaires tels que des groupements
d'entreprises, des associations, des fédérations ou des syndicats
professionnels. Elles visent à améliorer la
compétitivité des entreprises par différents types de
soutien (appui au développement international, design, assistance
technique, développement local...).
Avec des ressources budgétaires modestes, ces interventions permettent
d'accompagner de multiples actions de fond profitables à un grand nombre
d'entreprises.
Sont également inscrits sur cette ligne, les crédits
nécessaires au financement des cadres mis à disposition
auprès des DRIRE par EDF.
En 1997, 118,160 millions de francs ont été inscrits au
chapitre 44-81 en loi de finances initiale pour 1997.
En 1998, les crédits demandés s'élèvent à
119 millions de francs (dont 33,78 millions de francs au titre de
l'article 40).
F. LES ACTIONS RÉGIONALISÉES
L'année 1994, année de signature d'une nouvelle
génération de contrats de plan Etat-Régions (CPER), a
constitué une année décisive avec la création d'un
fonds PMI en grande partie déconcentré et contractualisé
dans le cadre des contrats de plan Etat-Régions (CPER).
Les contrats de plan Etat-Régions (CPER 1994-1998)
La troisième génération de contrats de plan
Etat-régions (CPER), signée dans le courant du premier
semestre 1994 pour une durée de cinq ans, définit les
priorités retenues en commun par l'Etat et les régions en
matière de développement industriel régional.
Les priorités retenues dans le cadre des CPER 1994-1998 prolongent
largement les exercices contractuels précédents avec la
reconduction des procédures de soutien à l'investissement
immatériel (FRAC, aide au recrutement de cadres, soutien à la
collaboration Recherche/Industrie) et le maintient d'actions spécifiques
prioritaires.
Les engagements financiers retenus au titre des contrats de plan apparaissent
dans le tableau ci-dessous :
(en millions de francs)
THÈMES |
DOTATIONS 1994-1998 |
SOIT EN MOYENNE ANNUELLE |
Immatériel |
889 |
148,53 |
FDPMI |
1.934 |
257,86 |
Actions collectives |
330 |
44 |
TOTAL |
3.153 |
450,39 |
1,724 milliard de francs d'autorisations de programmes
a
été délégué de 1994 à la fin de
l'année 1996 au titre des CPER 1994-1998. Le montant théorique
d'AP à déléguer sur 1997 s'élève à
450,39 millions de francs.
Au premier semestre 1997,
l'état d'avancement des contrats de
plan Etat-régions 1994-1998
(résultats cumulés 1994,
1995, 1996 et premier semestre 1997 pour la contribution de l'Etat,
chapitre 64-92, article 10) est retracé dans le tableau
ci-dessous :
MONTANT
|
DONT 1ER SEMESTRE 1997
|
|
Immatériel |
389,65 |
61,39 |
FDPMI |
1 205,96 |
186,41 |
Actions collectives |
188,20 |
32,13 |
TOTAL |
1 783,81 |
279,93 |
Les actions de restructuration défense
Une enveloppe spécifique de 40 millions de francs a
été allouée en faveur des PMI, soit parce qu'une part
significative de leur chiffre d'affaires concerne le secteur de la
défense, soit parce qu'elles sont situées dans les bassins
d'emplois les plus touchés par les restructurations de la défense.
Les priorités retenues pour l'utilisation de cette action sont
identiques à celles définies pour les CPER 1994-1998.
20 millions de francs en autorisations de programmes ont été
ainsi déléguées au cours du premier semestre 1997.
Onze millions de francs ont été engagés au cours du
premier semestre 1997.
Compte tenu de l'ampleur des conséquences de la restructuration de
notre appareil de défense, votre rapporteur pour avis se demande si
l'enveloppe globale de 40 millions de francs n'apparaîtra pas
rapidement très insuffisante.
G. LES ACTIONS CONDUITES PAR L'ADMINISTRATION CENTRALE
Parallèlement aux actions conduites en régions,
11 millions de francs de crédits inscrits à
l'article 12 du chapitre 64-92 en 1997 auront permis de
financer :
- le renouvellement et l'extension à des secteurs industriels
connexes au textile-habillement (cuir, maroquinerie, accessoires de mode,...)
de l'appel à projets " Jeunes créateurs de mode " ;
- la mise en oeuvre d'un nouvel appel à propositions pour la
création de marques collectives ;
- l'aide à la réorganisation des entreprises dans le cadre
d'une réduction de temps de travail.
Sur ce point, soulignons-le,
votre rapporteur pour avis se demande s'il est bien dans la vocation des
pouvoirs publics d'intervenir
.
Pour 1998, 8 millions de francs sont prévus sur cette ligne
budgétaire.
III. LES RESTRUCTURATIONS INDUSTRIELLES
A. LES ACTIONS HORS " COMITÉ INTERMINISTÉRIEL DE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE " (" CIRI ")
Au premier semestre 1997 les crédits ouverts
s'élèvent à 217 millions de francs.
Les actions décidées ou engagées au 30 juin 1997
s'élèvent à 165,802 millions de francs dont
15 millions de francs destinés aux opérations
déconcentrées parmi lesquelles on relève :
- une opération en faveur de la filière textile-cuir
(5 millions de francs) ;
- une opération de développement local (10 millions de
francs).
Une dotation de 150 millions de francs est affectée à
diverses opérations de restructuration et de développement
d'entreprises.
Jusqu'en 1987, les crédits concernés ont été
essentiellement consacrés à la restructuration de grands secteurs
industriels, dans le cadre de plans sectoriels (tels que ceux de la
machine-outil et du papier) qui ont permis de redresser leur situation.
Les moyens budgétaires sont désormais orientés vers le
financement d'aides à la restructuration d'entreprises en
difficulté appartenant à des secteurs divers mais plutôt
implantés dans des bassins fortement touchés par des suppressions
d'emploi.
Pour 1998, la persistance des difficultés rencontrées par
certaines entreprises et les menaces qui pèsent sur divers secteurs
(habillement-textile, électronique, construction navale, automobile...)
nécessitent de poursuivre l'effort engagé. Le projet de loi de
finances pour 1998 prévoit une dotation en autorisations de
programmes et 85 millions de francs soit une hausse de 21 % par
rapport à 1997.
B. LES ACTIONS SUIVIES PAR LE COMITÉ INTERMINISTRIEL DE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE (CIRI)
Au premier semestre 1997, cinq dossiers nouveaux ont
été ouverts. Les engagements de crédits (AP), ont
été de 19,8 millions de francs au cours de cette
période.
Au second semestre, l'activité devrait se poursuivre à un rythme
comparable.
Les prévisions pour 1998 sont difficiles à établir compte
tenu du faible nombre d'interventions du CIRI se traduisant par une
intervention financière.
Parmi les dossiers en cours d'étude, certains peuvent nécessiter
une intervention financière importante dans l'hypothèse d'une
impossibilité de financement intégral des plans de
restructuration par les entreprises concernées et leurs partenaires.
Le fléchissement de l'activité du CIRI constaté depuis le
second semestre de 1994, s'est confirmé en 1996 et au premier
semestre 1997. 13 nouveaux dossiers ont été ouverts en
1996 à comparer avec 17 en 1995 et 15 en 1994. Entre 1990 et
1993, le CIRI se saisissait en moyenne de 30 nouveaux dossiers par an.
L'évolution des moyens budgétaires du CIRI en 1996 et 1997
apparaît dans le tableau ci-dessous :
En millions de francs |
1996 |
1997 1er semestre |
||
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Loi de finances initiale |
200,00 |
200,0 |
0,0 |
50,0 |
Reports et autres mouvements |
110,8 |
54,1 |
266,1 |
200,7 |
Disponible au 1/01 |
310,8 |
254,1 |
266,1 |
250,7 |
Consommations |
- 60,7 |
- 53,4 |
- 19,8 |
- 17,6 |
Disponible u 31/12 |
250,1 |
200,7 |
246,3 |
233,1 |
Pour 1998, les autorisations de programmes demandées s'élèvent à 50,0 millions de francs. Comme il l'a été précisé plus haut, il est malaisé d'anticiper les consommations probables en 1998, compte tenu du faible nombre d'interventions financières du CIRI.
C. LES SOCIÉTÉS DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL (SDR)
Créées en 1995 pour soutenir la création
et le développement des PME régionales, les
sociétés de développement régional (SDR) exercent
aujourd'hui leur activité dans les domaines du capital investissement,
du crédit à l'investissement ainsi que du crédit bail
immobilier.
La tutelle des SDR est exercée par la direction du trésor. Le
secrétariat d'Etat à l'industrie est cependant attentif à
leur fonctionnement, compte tenu de leur rôle dans l'accompagnement du
développement des PME industrielles.
Les SDR viennent de traverser une crise très importante. Celle-ci s'est
traduite par la mise en liquidation amiable de trois d'entre elles. La
détérioration de leur situation financière,
constatée depuis le début des années 1990, a
plusieurs causes : impact de la récession économique,
erreurs de gestion mais aussi érosion des marges du fait de la
banalisation de la distribution du crédit.
Afin qu'elles puissent continuer à exercer leurs missions, les pouvoirs
publics ont encouragé et soutenu les adossements des SDR aux
institutions financières capables d'assurer leur refinancement. Elles
ont été incitées à relancer leur action dans le
domaine du capital investissement et ont pu bénéficier, à
ce titre du fonds de garantie dédié à la couverture des
risques sur les interventions en fonds propres géré par SOFARIS.
Même si le fonctionnement de certaines d'entre elles est plutôt
satisfaisant -en Alsace par exemple- votre rapporteur pour avis estime qu'il y
a lieu aujourd'hui de s'interroger sur l'utilité de ces
sociétés de développement régional.
IV. LA " NORMALISATION "
L'organisation administrative française en la
matière fait intervenir :
- le délégué interministériel aux normes
représentant les pouvoirs publics, qui assure le secrétariat d'un
" groupe interministériel des normes ". Il exerce les
fonctions de commissaire du Gouvernement auprès de l'association
française de normalisation (AFNOR), la création du bureaux de
normalisation ;
- l'AFNOR, association régie par la loi du
1er juillet 1901, créée en 1926, et qui rassemble les
pouvoirs publics, les industriels et les consommateurs. Cette association
coordonne et diffuse les travaux de normalisation.
Elle est chargée, depuis 1984, de l'élaboration du programme de
normalisation, de l'homologation des normes, et de l'arbitrage des conflits
éventuels :
- des bureaux de normalisation, liés le plus souvent aux organismes
professionnels et qui établissent des projets de normes.
L'association française de normalisation emploie environ
600 personnes.
Les bureaux de normalisation en emploient, quant à eux, environ 350
dont 105 à l'Union technique de l'électricité (UTE).
Plus de 20.000 experts réunis en plus de 2.500 instances de
travail (comités, commissions, groupes de travail...), participent
à l'élaboration des normes.
Financée jusqu'à la fin de 1975 par une taxe additionnelle
à la patente reversée partiellement à l'Association au
titre de la normalisation, l'AFNOR bénéficie depuis d'une ligne
spéciale créée au budget du ministère de
l'industrie. La part de cette subvention dans le budget de l'association est
passée progressivement de 70 % à 23 % et l'AFNOR a
été invitée à accroître ses ressources
propres.
L'organisation du système français de normalisation permet de
répondre à une condition essentielle de la normalisation :
la recherche systématique du consensus de toutes les parties
intéressées.
La Commission européenne a lancé à la fin de
l'année 1993 un audit, dont l'AFNOR a eu la maîtrise
d'oeuvre, auprès de 850 PME à travers l'Europe. Il s'agit du
projet
Euromanagement.
L'objet était de mettre en lumière accès des PME à
l'information dans le domaine de la réglementation et de la
normalisation. L'ancien ministère de l'industrie, de la poste et des
télécommunications a entrepris une démarche -impliquant
très largement les DRIRE- auprès de ces entreprises pour qu'elles
aient connaissance des directives " nouvelle approche "
(définies par une résolution du Conseil des communautés
européennes du 7 mai 1985).
Le problème des normes se situe au coeur du marché unique
européen.
On se trouve en effet devant l'alternative suivante :
- soit laisser à d'autres le soin d'arrêter les
spécifications techniques européennes et modifier nos produits
pour qu'ils puissent s'y conformer ;
- soit influencer le processus normatif en participant activement aux
travaux des organismes européens de manière à faire en
sorte que les normes européennes reflètent effectivement les
caractéristiques de nos produits.
L'objectif principal de la politique de normalisation est donc de renforcer
l'appropriation collective de la normalisation par tous ceux qu'elle
concerne.
A cette fin, l'AFNOR a réorganisé ses structures pour y
accroître la part de ses activités commerciales.
Pour 1997, trois objectifs ont été poursuivis :
- mettre au point l'indicateur permettant d'évaluer la
qualité des normes qui sont homologuées (une grille
d'indicateurs, élaborée par l'AFNOR, est actuellement en cours
d'expérimentation) ;
- réduire les délais d'élaboration des normes ; cet
objectif est mené en commun avec les organismes européens ;
- renforcer la participation de certains partenaires (PME, consommateurs,
associations de protection de l'environnement, collectivités
territoriales, etc...).
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On peut se demander si les fonctionnaires français
s'impliquent suffisamment dans les travaux des organismes européens
chargés de la normalisation : Comité européen de
normalisation (CEN), Comité européen de
normalisation-Electricité (CENELEC) et Institut européen de
normalisation des télécommunications (ETSI).
D'après les informations obtenues par votre rapporteur, un très
petit nombre des quelques 2.000 fonctionnaires français
spécialisés dans ces questions travaille directement dans les
comités techniques des organismes européens ;
c'est
pourtant en leur sein que s'élaborent les normes
.
Nos partenaires allemands et britanniques (en particulier, pour ces derniers,
dans le domaine des industries électriques et des industries de
télécommunications) paraissent avoir mieux pris conscience de
l'importance de la normalisation.
Rappelons, à cet égard, que
80 % des normes françaises ont été ou sont
élaborées à partir de normes européennes ou
internationales.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce " déficit "
de participation de la part des fonctionnaires français. Le moindre
n'est pas, apparemment, le fait que la langue anglaise est devenue la
" langue de travail " au sein des organismes même si les
normes
définitives sont publiées en trois langues : le
français, l'anglais et l'allemand.