II. LE BUDGET DU CINÉMA POUR 1998
A. LES CRÉDITS DU CINÉMA INSCRITS DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES
Le budget du cinéma pour 1998 s'élève
à 1.597,2 millions de francs en progression de 4,6% par rapport aux
crédits inscrits dans la loi de finances initiale pour 1997
.
Sur ce total, 1.289 millions de francs sont issus des recettes de la
section " cinéma " du compte d'affectation spéciale du
trésor n° 902-10 destiné au soutien financier de
l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes
audiovisuels et 308,2 millions de francs correspondent aux dotations
budgétaires du ministère de la culture.
Crédits en millions de francs |
1997 |
1998 |
1998-97 |
1997/98 |
Section cinéma du compte de soutien |
1 227,8 |
1 289 |
4,9% |
61,2 |
Dotation du ministère de la culture affectée au cinéma |
299,3 |
308,2 |
2,9 % |
8,8 |
Budget du cinéma |
1 527,1 |
1 597,2 |
4,6 % |
70,1 |
Source : CNC
1. Les recettes de la section " cinéma " du compte de soutien de l'industrie cinématographique et audiovisuelle continuent de progresser
Les recettes de la section cinéma devraient
s'établirs'équilibre à 1.289 millions de francs en
progression de 4,9 % sous l'effet conjugué de trois
facteurs :
-
une progression sensible (+ 6,8 %) des recettes des taxes et
prélèvements opérés sur le chiffre d'affaires des
sociétés de télévision
au titre de la
redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements.
Cette progression devrait sese fonder, d'une part, sur une légère
augmentation du chiffre d'affaires des diffuseurs télévisuels qui
passerait de 30,8 milliards de francs à 32 milliards de francs et,
d'autre part, sur une réforme de l'assiette de la taxe. Cette
réforme permettrait, à partir du 1er janvier 1998, la
taxation des chaînes thématiques françaises et
étrangères sur leurs recettes d'abonnement, dès lors
qu'elles diffusent des oeuvres éligibles au compte de soutien. Le
produit attendu de la réforme s'élèverait à
50 millions de francs. Cette réforme évoquée lors du
débat sur le projet de loi de finances pour 1997, prévue par le
projet de loi portant diverses mesures d'ordre financier qui devait être
discuté par le parlement en avril dernier, ne figure toujours pas dans
le projet de loi de finances pour 1998. Autrement dit, comme l'année
précédente, les prévisions de recettes intègrent
les effets d'une réforme à venir.qui ne figure pas dans le projet
de loi de finances.
-
une augmentation de 3,5 % de la taxe sur les encaissements
réalisés par la commercialisation des vidéogrammes
dont le produit est évalué àqui atteint 93 millions
de francs dont 85 % reviennent à la section cinéma, soit 79
millions de francs ;
- une majoration du produit de
la taxe spéciale additionnelle (TSA)
perçue sur le prix des places de cinéma
de 3 %, soit 507
millions de francs contre 502 millions de francs en 1997. Les estimations
retenues pour la prévision du produit de la TSA (135 millions de
spectateurs et 31,75 francs de recette moyenne par spectateur hors TSA)
apparaissent légèrement en-deçà des
prévisions. Les données relatives à la
fréquentation pour 1996 et pour le premier semestre 1997 laissent, en
effet, présager une fréquentation annuelle pour 1998 de l'ordre
de 140 millions d'entrées.
ÉVALUATION DES RECETTES POUR 1998
DE LA SECTION
CINÉMA DU COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE N°902-10
(en millions de francs) |
Budget voté 1997 |
Évaluation pour 1998 |
Différence par rapport à 1997 |
ligne 1 - produit de la taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinématographiques |
502 |
517 |
+ 15 |
ligne 2 - remboursement de prêts |
- |
- |
- |
ligne 3 - remboursement des avances sur recettes |
- |
- |
- |
ligne 4 - prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production, de la distribution ou de la représentation de films pornographiques ou d'incitation à la violence |
0,2 |
0,2 |
0 |
ligne 5 - taxe spéciale sur les films classés X |
- |
- |
- |
ligne 6 - contribution des sociétés de programme |
- |
- |
- |
ligne 7 - taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les sociétés de télévision aux titres de la redevance, la diffusion des messages publicitaires et des abonnements |
644,1 |
687,8 |
+ 43,7 |
ligne 8 - taxe sur les encaissements réalisés pour la commercialisation des vidéogrammes |
76,5 |
79 |
+ 2,5 |
ligne 9 - recettes diverses ou accidentelles |
5 |
5 |
0 |
ligne 99 - contribution du budget de l'Etat |
- |
- |
- |
TOTAL |
1 227,8 |
1 289 |
+ 61,2 |
Source : CNC
2. Les dotations directes du ministère de la culture
Les crédits inscrits au budget du ministère
de la culture en faveur du cinéma s'établissent à
308,2 millions de francs
, soit une augmentation de 2,9 % par
rapport à la loi de finances pour l'année 1997 :. Cette
progression résulte d'une évolution contrastée :
- la dotation de fonctionnement affectée au Centre national de la
cinématographie progresse de 1 % pour s'établir à
13 millions de francs
. Le CNC bénéficie, en outre, de la
création de huit emplois destinés à renforcer les
effectifs de l'ADRC et du dépôt légal du service des
archives ;
- les crédits d'intervention affectés au CNC pour le secteur
cinématographique sont, en revanche, réduits et passent de 238,9
à 209,6 millions de francs, soit une baisse de 12,4 %.
Cette baisse résulte toutefois essentiellement du transfert des
crédits affectés à la Femis (Institut de formation et
d'enseignement pour les métiers de l'image et du son)
du titre IV
au titre III afin de constituer la dotation de fonctionnement de cette
école sous son nouveau statut d'établissement public. Hors
crédits liés à la Femis, les crédits d'intervention
affectés au CNC sont presque stables (+0,82 %) ;
- les crédits d'équipement affectés au CNC
s'élèvent pour 1998 à 54 millions de francs contre
43 millions de francs en 1997.
Cette augmentation de 14,4 %
bénéficiera à la politique en faveur du patrimoine ainsi
qu'aux équipements pédagogiques de la Femis.