C. LES DOTATIONS AUX VILLES NOUVELLES
1. Des dotations en forte régression
Malgré une progression globale des subventions de
l'Etat, il faut remarquer que la dotation globale d'équipement aux
villes nouvelles
est réduite de manière significative, du
fait de programmes d'équipement moins ambitieux en raison de
l'évolution démographique et d'économies sur les
équipements publics.
Dans les villes nouvelles, les équipements collectifs sont
organisés en réseaux regroupant des services
complémentaires répondant à la hiérarchie des
besoins :
- équipements de proximité (écoles maternelles et
primaires, gymnases, maisons de jeunes, centre sociaux, commerces) au centre
d'unités de voisinage de 500 à 1000 logements.
- équipements de niveau supérieur (maisons pour tous, centres
administratifs, bibliothèques ...) au coeur des centres urbains.
Les moyens d'engagement relatifs à la dotation de construction des
collèges et lycées sont divisés par deux et les
crédits de paiement diminuent respectivement de 10% et 5,7 %. Les moyens
d'engagement pour les agglomérations nouvelles sont réduits de 5
millions de francs (-13%) et les crédits de paiement de 1,5 millions de
francs (-3,4 %).
Situation démographique des villes nouvelles
1984-1996
Collectivités |
Population en 1996 |
Evolution 1996/1984 |
CERGY PONTOISE |
181 624 |
55% |
EVRY |
82 068 |
56% |
ISLE D'ABEAU |
38 028 |
74% |
VAL MAUBUEE |
85 773 |
49% |
PORTES DE LA BRIE |
8 739 |
|
ETANG DE BERRE |
75 347 |
20% |
ROUGEAU SENART |
6 509 |
142% |
SAINT QUENTIN EN YVELINES |
145 578 |
41% |
SENART |
85 424 |
60% |
VAL DE REUIL |
12 409 |
91% |
BUSSY SAINT GEORGES |
7 371 |
1516% |
VITROLLES |
38 110 |
48% |
NOISY LE GRAND |
58 483 |
31% |
2. La situation des syndicats d'agglomérations nouvelles
La situation est très contrastée entre les
villes nouvelles de la région Ile-de-France
(Cergy-Pontoise, Marne
la Vallée, Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines) et celles
de province (l'Isle d'Abeau et l'Etang de berre).
Le parc de logements des villes nouvelles de la région Ile de France est
aujourd'hui sur la voie de l'équilibre entre logements aidés et
non aidés, grâce à une politique de diversification
menée dès la seconde moitié des années 1980. En
revanche, les villes nouvelles de province connaissent un contexte très
différent qui rend la diversification difficile à
réaliser.
Au total, les recettes et dépenses des neuf syndicats
d'agglomérations nouvelles dépassent 5 milliards de francs, soit
environ 7100 francs par habitant.
Les aides de l'Etat s'élèvent à 770 millions de
francs
, soit 77 % des transferts et 15 % des recettes totales.
Parmi ces aides de l'Etat, les aides de droit commun représentent 627
millions de francs (81 %), les aides spécifiques aux villes nouvelles
moins de 150 millions de francs.
Les aides spécifiques sont : un différé d'amortissement,
la dotation globale d'équipement et les moyens d'équilibre.
chapitre budgétaire |
1995 |
1996 |
1996 |
1997 |
|
DGEVN |
65-06 |
100 |
93,1 |
74,5 |
52 |
dotation d'équilibre des budgets des S.A.N |
65-23 |
33,6 |
32,9 |
34,2 |
33 |
prise en charge des annuités d'emprunt |
65-23 |
74 |
44,6 |
50 |
40 |
total |
207,6 |
170,6 |
158,7 |
125 |
(en millions de francs)
MAJORATION DE CREDITS
L'Assemblée nationale a procédé à
une majoration de crédits sur le titre III : 3.194.990 F.
dont :
- chapitre 31-90 - rémunération des personnels - (art 30) :
2.745.285 F
- chapitre 31-94 - indemnités et allocations diverses - (art 30) :
348.825 F
- chapitre 33-91 - prestations sociales versées par l'Etat - (art 20) :
100.880 F
Cette majoration a pour objet la création de 15 emplois de
contrôleurs du travail et 5 emplois d'inspecteurs du travail afin de
renforcer les moyens consacrés au contrôle de la
réglementation du travail dans les transports.
EXAMEN EN COMMISSION
Sous la présidence de M. Christian Poncelet,
président, la commission a procédé à l'examen des
crédits
du ministère de l'
équipement
, des
transports
et du
logement
: I - Urbanisme et services
communs,
sur le rapport de
M. Henri Collard, rapporteur
spécial.
M. Henri Collard, rapporteur spécial,
a tout d'abord fait observer
que les dépenses de personnel du budget "urbanisme et services
communs"
étaient en légère augmentation pour 1998, en raison d'un
ajustement important des crédits de rémunération des
agents et d'une transformation d'emplois d'agents d'exploitation des travaux
publics de l'Etat. Il a ajouté que l'incidence budgétaire de ces
mesures était contrebalancée par la suppression de 1.000 postes
budgétaires. Il a mentionné l'effort d'adaptation des services
déconcentrés du ministère de l'équipement, des
transports et du logement qui se manifestait par la création de 72
emplois spécifiques dans le secteur du logement social, des transports
et de la politique de la ville, par un redéploiement de 50 emplois vers
les corps techniques et par une résorption de l'emploi précaire.
Dans une deuxième observation,
M. Henri Collard, rapporteur
spécial,
a précisé les nouvelles missions des
directions départementales et régionales de l'équipement,
à savoir la mise en oeuvre des politiques de l'Etat en matière
d'urbanisme et d'aménagement de l'espace, dans le cadre des directives
territoriales d'aménagement instituées par la loi du 4
février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire, et l'élaboration des plans de
déplacement urbain, rendus obligatoires par la loi du 31 décembre
1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie.
Dans une troisième observation,
M. Henri Collard
,
rapporteur
spécial,
a fait valoir que les moyens d'expertise étaient
trop limités pour faire face aux besoins en matière de
planification urbaine alors que par ailleurs l'élaboration de
schémas directeurs s'était amplifiée, témoignant du
développement des pratiques intercommunales. Il a noté que 25 %
des dotations aux agences d'urbanisme avaient été annulées
en 1997, alors que ces agences représentent un élément
important du dispositif d'études pour l'aménagement des villes et
des territoires.
M. Henri Collard, rapporteur spécial,
a enfin relevé que
le projet de budget pour 1998 prévoyait une politique
d'aménagement foncier moins ambitieuse, avec notamment d'importantes
réductions sur les acquisitions foncières. Toutefois, il a fait
remarquer la situation particulière de la région Ile-de-France,
dont les crédits consacrés aux acquisitions foncières font
l'objet d'une dotation spécifique, inscrite au Fonds pour
l'aménagement de la région Ile-de-France (FARIF), hors du budget
"urbanisme et services communs". Il a noté que ces crédits
augmenteraient de 25 % pour 1998.
M. Henri Collard, rapporteur spécial,
a conclu en
déclarant que la présentation du budget "urbanisme et services
communs" demeurait opaque, en raison de nombreux transferts internes de
lignes
budgétaires et de certaines incohérences dans la
présentation des agrégats. Il a estimé que le budget
"urbanisme et services communs" souffrait encore pour 1998 de
l'importance de
ses dépenses incompressibles, malgré un effort de révision
des services votés, alors qu'il lui paraissait essentiel de donner
à l'urbanisme les moyens nécessaires pour faire face aux nouveaux
enjeux en matière d'aménagement et de planification urbaine. Il a
souhaité que la prochaine fusion de la direction de l'habitat et de la
construction avec celle de l'aménagement foncier et de l'urbanisme,
préconisée par le rapport de M. Gilbert Santel, permette une plus
grande cohérence de la politique menée dans ce domaine. Il a
indiqué qu'il observerait avec attention l'éventualité
d'un rapprochement des crédits du logement et de l'urbanisme au sein
d'un même fascicule budgétaire.
La commission a alors décidé de réserver son vote sur
les crédits de l'urbanisme et des services communs, jusqu'après
l'audition de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des
transports et du logement, qui aura lieu le 6 novembre.
Réunie le mercredi 12 novembre 1997, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président, la commission des finances a
décidé
de
proposer
au Sénat
l'adoption
des
crédits
de
l'urbanisme
et des
services communs
,
réduits
par un amendement portant sur le
titre III.