RAPPORT GENERAL N° 85 Tome III Annexe 20 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - URBANISME ET SERVICES COMMUNS
M. Henri COLLARD, Sénateur
Commission des Finances, du controle budgétaire et des comptes économiques de la nation - Rapport général n° 85 - Tome III Annexe 20 - 1997/1998
Table des matières
- I. LE BUDGET "URBANISME ET SERVICES COMMUNS" POUR 1998.
- II. LES MOYENS NOUVEAUX DES SERVICES DECONCENTRES DU MINISTERE DE L'EQUIPEMENT DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT
-
III. UNE POLITIQUE TRES RESTREINTE EN MATIERE D'URBANISME
- A. DES MOYENS D'EXPERTISE LIMITÉS POUR FAIRE FACE AUX BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION URBAINE COMMUNALE
- B. UNE POLITIQUE D'AMÉNAGEMENT FONCIER MOINS AMBITIEUSE
- C. LES DOTATIONS AUX VILLES NOUVELLES
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 20
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
I
.
- URBANISME ET SERVICES COMMUNS
Rapporteur spécial
: M. Henri COLLARD
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1ère observation : des dépenses de personnel en
légère augmentation
La progression des dépenses de personnel tient particulièrement
à un ajustement important des crédits de
rémunération des agents et à une transformation d'emplois
d'agents d'exploitation des travaux publics de l'Etat en emplois d'agents
spécialisés.
L'incidence budgétaire de ces mesures est contrebalancée par
la suppression de 1000 postes dont 535 emplois d'agents d'exploitation des
travaux publics de l'Etat et 220 ouvriers des parcs et ateliers
. Il faut
rappeler que depuis 1983, les services déconcentrés ont perdu
plus de 15.000 emplois.
L'évolution des effectifs du ministère de l'Equipement, des
Transports et du logement montre un renforcement de l'encadrement et une
diminution des personnels d'exécution, en raison de l'évolution
des qualifications.
De nombreux repyramidages concerneront les corps du ministère de
l'équipement : les corps des
techniciens de l'équipement
,
les corps
d'exploitation de la route
et
les corps de la
filière administrative.
2ème observation : de nouvelles missions pour les directions
départementales et régionales de l'équipement
La loi du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire a institué dans son article 4,
les
directives territoriales d'aménagement
dans le cadre du code de
l'urbanisme.
Les moyens mis à disposition des services déconcentrés
sont donc en augmentation de 4,6 millions de francs afin de permettre
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de l'Etat en
matière d'urbanisme et d'aménagement d'espace
, mais
également la mise en oeuvre de textes récents qui auront des
incidences importantes sur la planification locale.
3ème observation : des moyens d'expertise limités pour faire
face aux besoins en matière de planification urbaine
En dehors des nouvelles missions des directions départementales et
régionales de l'équipement, la politique en matière
d'urbanisme est caractérisée par
le développement des
pratiques intercommunales
.
De nombreux projets de schémas directeurs sont actuellement à
l'étude, notamment pour apporter une réponse intercommunale
à des projets d'implantation de grands équipements ou
d'aménagement.
La dotation, inscrite au chapitre 57-58 du budget, et destinée à
assurer l'exercice par l'Etat de ses responsabilités dans la
planification et les politiques urbaines
maintient ses moyens pour 1998
(32,7 millions de francs) mais elle n'accompagne toutefois pas le mouvement de
renouveau de la planification urbaine intercommunale.
D'autre part, les moyens d'expertise restent encore réduits
La dotation nouvelle de 3 millions de francs permettra de renforcer les moyens
des agences d'urbanisme en 1998 alors qu'ils avaient diminué en 1997,
mais ne compensera pas l' annulation de 1997, où 25 % des dotations aux
agences d'urbanisme ont été annulées
Par ailleurs, les moyens d'expertise de l'Etat sont fortement contraints : le
titre V enregistre une diminution très significative des
moyens
d'études, d'assistance et de production technique
en autorisations
de programme (-22%) comme en crédits de paiement (- 40%).
4ème observation : une politique d'aménagement foncier moins
ambitieuse
Le budget pour 1998 enregistre d'importantes réductions sur les
acquisitions foncières
en crédits de paiement (-35 % soit une
diminution de 9 millions de francs).
D'une manière générale, les opérateurs mis en place
par l'Etat ou les collectivités locales (établissements publics
de villes nouvelles, syndicats d'économie mixte) connaissent des
difficultés financières, avec pour corollaire une crise de
l'aménagement urbain.
Il faut cependant noter que les moyens des grands projets sont maintenus,
notamment pour :
- le rétablissement du caractère maritime du
Mont-Saint-Michel
: en 1998, les résultats des essais hydrauliques
seront déterminants et permettront d'établir un programme
technique détaillé et un échéancier à
l'automne 1998. Ce dossier permettra de passer au stade de la
réalisation.
- le programme "Euroméditerranée"
, programme public
d'investissement qui associe l'Etat (50%), la ville de Marseille (25%), la
région Provence-Alpes-Côte d'Azur (10%), le département des
Bouches-du-Rhône (10%) et la communauté de communes
Marseille-Provence-métropole (5%).
Les dotations au programme Euroméditerranée seront
relevées : les dépenses en capital progresseront de 42% en
crédits de paiement.
Enfin, la dotation globale d'équipement aux villes nouvelles
est
réduite de manière significative, du fait de programmes
d'équipement moins ambitieux en raison de l'évolution
démographique et d'économies sur les équipements publics.
Votre rapporteur tient à souligner plusieurs points :
- contrairement aux années précédentes, qui avaient
enregistré de fortes évolutions de structures du budget
"urbanisme et services communs" (transferts des crédits de
l'architecture à la culture, de crédits des espaces
protégés à l'environnement),
l'année 1998 ne
donnera pas lieu qu'à de faibles modifications de structures.
-
cependant, la présentation du budget "urbanisme et services
communs" demeure opaque
, en raisons de nombreux transferts internes de
lignes budgétaires et d'une certaine incohérence dans la
présentation des agrégats : il est par exemple très
malaisé de suivre les dotations consacrées aux études en
matière d'urbanisme et d'action économique,
éparpillées entre les agrégats "moyens des services",
"recherche" et "aménagement foncier".
- Votre rapporteur estime que
le budget "urbanisme et services
communs"
souffre encore cette année de l'importance de ses dépenses
incompressibles
malgré un effort de révision des services
votés mais qui ne porte toutefois que sur 0,6 % des crédits
totaux. Les dépenses en capital destinées à l'urbanisme
sont contraintes par l'importance des dépenses ordinaires ce qui aboutit
à une compression des investissements de l'Etat :
il apparaît
donc essentiel de donner à l'urbanisme les moyens nécessaires
compte tenu des nouveaux enjeux en matière d'aménagement et de
planification urbaine.
L'étroitesse du budget de l'urbanisme s'explique largement par le
transfert aux communes des compétences en matière d'urbanisme,
l'Etat ne conservant son rôle que par l'intermédiaire des agences
d'urbanisme, des établissements publics d'aménagement et par le
financement du "porter à connaissance lors de l'élaboration des
plans d'occupation des sols.
L'approfondissement de la décentralisation doit se poursuivre mais le
renforcement des crédits d'étude et de recherche, des moyens
d'expertise, semble essentiel pour assurer le maintien des missions de l'Etat,
alors que de nombreux textes législatifs imposent une
redéfinition de l'espace urbain.
Votre rapporteur souhaite que la prochaine fusion de la direction de
l'habitat et de la construction avec celle de l'aménagement foncier et
de l'urbanisme, préconisée par le rapport de M. Gilbert Santel,
permette une plus grande cohérence de la politique menée dans ce
domaine. Il observera avec attention l'éventualité d'un
rapprochement des crédits de logement et de l'urbanisme au sein d'un
même fascicule budgétaire.
I. LE BUDGET "URBANISME ET SERVICES COMMUNS" POUR 1998.
A. PRESENTATION GENERALE DES CREDITS
Les crédits demandés au titre de l'urbanisme et
des services communs, au sein du budget du ministère de
l'équipement, des transports et du logement atteignent, pour 1998,
23 milliards de francs
. Ils sont
en hausse de 2 %
par
rapport au budget voté de 1997.
Budget voté 1997 |
PLF 1998 |
variation |
|
Titre III |
22 189 |
22 640 |
+ 2,0% |
Titre IV |
23,7 |
27,5 |
+ 16,0% |
Dépenses ordinaires |
22 213 |
22 668 |
+ 2,0% |
titre V - CP |
178 |
163 |
-8,4% |
titre VI - CP |
250 |
260,6 |
+ 4,2% |
Dépenses en capital (CP) |
428 |
423,6 |
-1,0% |
titre V - AP |
167,5 |
183,6 |
+ 9,6% |
titre VI - AP |
251 |
247 |
-1,6% |
Dépenses en capital (AP) |
418,5 |
430,6 |
+ 2,9% |
total général |
22 641 |
23 090,5 |
2,0% |
(en millions de francs)
1. Les dépenses ordinaires
Les dépenses ordinaires progressent de 2 % pour 1998.
a) Titre III (moyens des services)
A structure constante,
les moyens des services (titre
III)
progressent de 2 % pour s'établir à 22,64 milliards de
francs.
Cette progression globale se décompose ainsi :
- une
progression des dépenses de personnel
de 2,2 %, ces
dépenses atteignant 20,06 milliards de francs soit 91 % des
dépenses du titre.
- une
stabilisation des dépenses de fonctionnement
à 2,6
milliards de francs.
b) Titre IV (dépenses d'intervention)
Les dépenses d'intervention , qui ne représentent que 0,1 % des dépenses ordinaires, progressent de 16 %. Cette progression résulte essentiellement de l'inscription de 5 millions de francs de crédits nouveaux en faveur du Programme de Recherche pour le Développement et l'Innovation dans les Transports terrestres (PREDIT).
2. Les dépenses en capital
Les dépenses en capital diminuent de 1% en crédits de paiement mais progressent de 2,9 % en autorisations de programme.
a) Le titre V (investissements exécutés par l'Etat)
Les investissements exécutés par l'Etat
(titre V)
diminuent en crédits de paiement pour atteindre 162,6
millions de francs.
Le chapitre
"urbanisme, acquisitions et travaux"
diminue en
raison
d'importantes réductions sur les
acquisitions foncières et
les moyens d'études, d'assistance et de production technique.
Cependant, les moyens d'engagement progressent pour l'exercice des missions
de l'Etat (4 millions de francs supplémentaires).
Le chapitre "
recherche scientifique et technique, études
"
progresse en autorisations de programme (+ 23,5 %) comme en crédits de
paiement (+ 13,2 %).
b) Le titre VI (subventions d'investissement)
Les subventions d'investissement (titre VI)
augmentent
de 4,2% en crédits de paiement mais diminuent de 1,6 % en autorisations
de programme.
Le chapitre "
dotation globale d'équipement des agglomérations
nouvelles
" représente un tiers de ce titre, et diminue en
crédits de paiement comme en autorisations de programme.
Le chapitre
"urbanisme et aménagement du cadre de vie"
progresse
de 9 % en crédits de paiement pour s'établir à 98 millions
de francs. Les agences d'urbanisme et l'action foncière et
d'aménagement voient leurs moyens de paiement mais aussi d'engagement
progresser de manière significative.
B. AGRÉGATS
agrégats |
Budget voté 1997 |
PLF 1998 |
Variation |
01 personnel |
19 600 |
20 045 |
2,3% |
02 Moyens des services et action économique |
1 991 |
1 945 |
-2,3% |
03 recherche |
254 |
313 |
23,2% |
04 école nationale des ponts et chaussées |
121 |
126 |
4,1% |
05 cartographie nationale |
447 |
443 |
-1,0% |
06 aménagement foncier et urbanisme |
226 |
217 |
-3,8% |
Total |
22 638 |
23 090 |
2,0% |
(en millions de francs)
1. L'agrégat "personnel"
Les dépenses de personnel
représentent à elles seules 86 % de l'ensemble du budget
"urbanisme et services communs". Elles progressent de 2,3 % pour
1998.
Cette progression résulte essentiellement de l'augmentation des
charges de pensions et des crédits du personnel du fait de
revalorisations indemnitaires.
La rémunération des personnels
qui concerne à
95 % les services déconcentrés du ministère de
l'Equipement, des transports et du logement
, progresse de 1,2 %, pour
s'établir à 11,3 milliards de francs.
La
participation aux charges de pensions
progresse de 2,3 %
pour s'établir à 5,5 milliards de francs.
Les charges d'indemnités et de vacations
progressent de
14 % en raison principalement de
l'annulation du fonds de concours
versé par les sociétés concessionnaires d'autoroutes
,
au titre des frais de contrôle (147 millions de francs en 1996).
D'autres chapitres sont revalorisés, notamment certaines prestations et
versements facultatifs (pour un total de 4 millions de francs). Une mesure
nouvelle de 6 millions de francs renforcera les moyens de la contribution de
l'Etat au logement des fonctionnaires.
A noter que l'Assemblée nationale
a procédé à
une majoration de crédits sur le titre III de 3, 1 millions de
francs
. Cette majoration a pour objet la création de 15 emplois de
contrôleurs du travail et 5 emplois d'inspecteurs du travail afin de
renforcer les moyens consacrés au contrôle de la
réglementation du travail dans les transports.
2. L'agrégat "moyens des services et action économique"
Cet agrégat est en diminution de 2,3 %, en raison
d'importantes mesures d'économies sur les dépenses de
fonctionnement mais également de réduction des moyens de certains
programmes d'expertise.
Les crédits de fonctionnement sont donc réduits, notamment :
- les
moyens de fonctionnement des services déconcentrés
(40 % des dépenses de fonctionnement), en diminution de 2,1 %.
- les
frais de fonctionnement et d'entretien immobilier
(20 % des
dépenses), en diminution de près de 3 %.
3. L'agrégat "recherche"
Cet agrégat progresse de 23,2 % mais 40 millions de
francs de crédits nouveaux sur 59 millions de francs sont
consacrés à une dotation au Laboratoire central des ponts et
chaussées en vue d'une éventuelle réforme de son statut.
Cette réforme est actuellement en phase de négociation
interministérielle.
En 1999, le laboratoire central des ponts et chaussées devrait
être transformé en établissement public à
caractère scientifique et technique. la dotation de 40 millions de
francs devrait permettre au futur établissement public de régler
sa TVA, ce montant étant gelé tant que la transformation en
établissement public ne sera pas effective.
D'autre part, la progression du chapitre "
recherche scientifique et
technique, études"
résulte essentiellement de l'augmentation
des moyens du Programme de Recherche pour le Développement et
l'Innovation dans les Transports terrestres (PREDIT) avec 5 millions de francs
de crédits nouveaux pour ses moyens de fonctionnement et 5,4 millions de
francs pour ses dépenses en capital.
L'objectif du PREDIT est de susciter ou de soutenir les actions de recherche
et d'innovation dans le secteur des transports terrestres. Les moyens nouveaux
devraient permettre de continuer les programmes déjà
engagés (TGV nouvelle génération) et de lancer de nouveaux
projets (TGV pendulaire, systèmes de transports intermédiaires
urbains).
4. L'agrégat "école nationale des ponts et chaussées"
Les crédits à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées progressent de 4,1%.
Dotations à l'école nationale supérieure des ponts et chaussées (1994-1998)
Fonctionnement |
Investissement |
total |
ressources propres |
budget |
consommation |
disponible |
||
36-50/10 hors rech. |
36-50/20 rech. |
67-58 rech. |
||||||
1994 |
109,4 |
9,5 |
7,6 |
126,6 |
26,5 |
143 |
137,6 |
5,4 |
1995 |
110,8 |
13,9 |
6,5 |
131,3 |
23,1 |
154,3 |
153,4 |
-3,2 |
1996 |
109,9 |
15 |
6,4 |
131,4 |
40 |
171,4 |
174,6 |
-3,2 |
1997 |
121,9 |
15,2 |
6,2 |
142,2 |
37,4 |
179,6 |
183 |
-3,4 |
1998 |
126,2 |
15,3 |
6,8 |
148,3 |
- |
- |
- |
- |
(en millions de francs)
Il faut remarquer une progression significative des dotations à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées depuis 1996 (+17 millions de francs) , cette progression des moyens étant toutefois davantage dirigée vers les dépenses de fonctionnement hors recherche (chapitre 36-50) que vers les dépenses de recherche et d'investissement.
Personnels inscrits sur crédits budgétaires
pour l' ENPC
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
|
catégorie A |
202 |
222 |
234 |
230 |
catégorie B |
29 |
30 |
32 |
33 |
catégorie C ou D |
78 |
78 |
78 |
76 |
total |
309 |
330 |
344 |
339 |
Depuis 1994, le nombre d'emplois budgétaires pour
l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées a progressé de 10 % avec
toutefois une légère inflexion en 1997 (5 postes
supprimés).
Dans le même temps, le nombre d'élèves en formation a
augmenté de 2 % , principalement en raison d'une hausse des
élèves en formation d'ingénieurs (de 514 à 561)
alors que le nombre d'élèves en formation de 3ème cycle
(DEA, DESS, mastères) diminuait (de 274 à 250), de même que
le nombre d'étudiants en thèse (de 176 à 157). Cependant,
l'année 1996 a connu une inversion de tendance avec une diminution des
élèves en formation d'ingénieurs et une hausse des
formations de 3ème cycle.
Le tableau de financement de l'ENPC montre que malgré l'augmentation des
ressources propres et la progression des ressources budgétaires, une
surconsommation des crédits peut être constatée.
Il
semble paradoxal que l'augmentation du budget global (143 millions en 1994,
154 millions en 1995, 171 millions en 1996) soit corrélative à
une diminution du résultat, qui de positif en 1994 (+5,4 millions de
francs) est devenu négatif en 1996.
5. L'agrégat "cartographie nationale"
Les crédits à l'Institut géographique
national diminuent de 1% pour 1998
.
L'Institut Géographique National enregistre en effet une diminution de
3,2 millions de francs de ses crédits de fonctionnement.
Le contrat de plan passé entre l'Etat et l'IGN s'achève en 1997.
L'Etat s'engageait à apporter à l'IGN des moyens financiers
légèrement croissants, au début du contrat de plan, pour
aider l'établissement à effectuer les investissements
indispensables générateurs de recettes commerciales. A partir de
1996, la dotation de l'Etat devait décroître, les nouvelles
recettes issues de la commercialisation de bases de données devaient
alors compenser la décroissance de la subvention.
Budget de l'Institut géographique national 1996-1998
Année |
ressources propres |
subvention |
Total |
Part de subvention |
1996 |
278,7 |
347,6 |
626,3 |
56% |
1997 |
286 |
340,7 |
626,7 |
54% |
1998 |
297 |
338 |
635 |
53% |
(en millions de francs)
On remarque que les estimations pour 1997 et 1998 confirment
cette évolution : les ressources propres de l'établissement ont
progressé de 20 millions de francs entre 1996 et 1998, dans le
même temps, la subvention diminuait de 10 millions de francs.
En 1997, les engagements ont été tenus mais les crédits
recherche ont connu des annulations en cours d'année. Il apparaît
donc que la recherche doit être soutenue puisque le contrat demande
à l'IGN de "maintenir un niveau suffisant de
recherche-développement, en particulier dans le domaine des
systèmes d'information géographique et de rechniques spatiales".
Si la situation de l'IGN est satisfaisante sur la base de données
cartographiques, elle est plus difficile pour la base de données
topographiques car les investissements nécessaires, en formation de
personnels, en logiciels et matériels, sont longs et coûteux.
Exécution du contrat de plan Etat/IGN 1993 -1997
Le contrat de plan s'articule autour de plusieurs principes
généraux, notamment l'inscription de l'action de l'IGN dans une
perspective internationale, la mise en place des grandes bases de
données géographiques nationales, l'amélioration des
indicateurs de productivité et de recherche-développement
En 1996, les indicateurs du contrat de plan étaient les suivants :
-
le gain de productivité
cumulé sur 4 ans de +20,3%, soit
un taux très sensiblement supérieur à l'objectif
fixé (+10,37%)
-
le chiffre d'affaires commercial
(268 millions de francs),
était inférieur à l'objectif du contrat de plan (330
millions de francs) en raison de retards dans les données
cartographiques et topographiques et d'une conjoncture économique
défavorable.
-
le chiffre d'affaires financier
, de -16,6 millions de francs, se
situait en deçà de l'objectif de + 4,3 millions de francs pour
1996.
6. L'agrégat "aménagement foncier et urbanisme"
Les crédits à l'aménagement foncier et
à l'urbanisme diminuent de 4% pour 1998 après une baisse de 5% en
1997.
Il est possible d'observer d'importantes réductions sur les
acquisitions foncières
en crédits de paiement (-35 % soit une
diminution de 9 millions de francs) et une diminution très significative
des
moyens d'études, d'assistance et de production technique.
En revanche, les agences d'urbanisme et l'action foncière et
d'aménagement voient leurs moyens de paiement mais aussi d'engagement
progresser de manière significative.
La réduction des moyens d'action en matière de politique
foncière et d'aménagement urbain de l'Etat a donc
été compensée seulement en partie par un accroissement des
subventions d'investissement. L'essentiel des nouveaux moyens disponibles sera
consacré au programme Euroméditerranée.
Il faut par ailleurs noter que le chapitre "
dotation globale
d'équipement des agglomérations nouvelles
" diminue en
crédits de paiement (-5,6 %) comme en autorisations de programme (- 30
%).
C. FONDS DE CONCOURS
L'évaluation des fonds de concours pour 1997 et 1998 montre une certaine régression des moyens globaux attribués par fonds de concours liée presque exclusivement à la diminution des fonds de concours attachés aux dépenses en capital. Cette diminution est très significative sur 1996-1998, puisque les crédits rattachés au titre V ont été divisés par treize.
Evaluation des fonds de concours attribués au budget
"urbanisme et services communs"
1996 |
1997 |
1998 |
|
titre III |
|||
personnel |
289 370 501 |
126 725 869 |
120 488 382 |
fonctionnement |
874 627 010 |
865 187 279 |
870 474 125 |
titre IV |
|||
interventions |
280 000 |
350 000 |
350 000 |
dépenses ordinaires |
1 164 277 511 |
992 263 148 |
991 312 507 |
titre V |
|||
investissements |
62 044 200 |
14 500 000 |
4 000 000 |
dépenses en capital |
62 044 200 |
14 500 000 |
4 000 000 |
total |
1 226 321 711 |
1 006 763 148 |
995 312 507 |
Il faut remarquer la contribution de fonds de concours aux
dépenses de personnel des services déconcentrés
,
notamment :
- la contribution des départements aux dépenses de personnels
pour un montant rattaché en 1996 de 37 millions de francs.
- les participations diverses à l'indemnisation des personnels
titulaires des services déconcentrés au titre de travaux
exceptionnels (60,4 millions de francs rattachés en 1996).
En 1997, le fonds de concours constitué des redevances versées
par les sociétés concessionnaires d'autoroutes ou d'ouvrages
d'art, chambres de commerce et d'industrie et organismes divers au titre des
frais de contrôle a été annulé
. Il
s'élevait en 1996 à 147 millions de francs. Les recettes et
dépenses correspondantes sont intégrées dans la loi de
finances de l'année à compter du projet de loi de finances 1998.
Les deux autres fonds de concours dont le rendement a été
supérieur à 100 millions de francs en 1996 sont :
- le remboursement par des tiers des travaux effectués par les centres
d'études techniques de l'équipement et les laboratoires
régionaux des ponts et chaussées de la région parisienne,
pour 507,6 millions de francs.
- les contributions diverses aux moyens de fonctionnement des services
déconcentrés érigés en centres de
responsabilité, pour 249,5 millions de francs.
II. LES MOYENS NOUVEAUX DES SERVICES DECONCENTRES DU MINISTERE DE L'EQUIPEMENT DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT
A. LES DÉPENSES DE PERSONNEL EN LÉGÈRE AUGMENTATION
1. Les dépenses de personnel
La progression des dépenses de personnel tient
particulièrement à un ajustement important des crédits de
rémunération des agents et à une transformation d'emplois
d'agents d'exploitation des travaux publics de l'Etat (15 000) en emplois
d'agents spécialisés.
L'incidence budgétaire de ces mesures est contrebalancée par
la suppression de 1000 postes dont 535 emplois d'agents d'exploitation des
travaux publics de l'Etat et 220 ouvriers des parcs et ateliers
. Il faut
rappeler que depuis 1983, les services déconcentrés ont perdu
plus de 15.000 emplois.
L'effort d'adaptation des services déconcentrés se manifeste sous
plusieurs aspects:
- il sera crée
72 emplois spécifiques
dans le secteur du
logement social et de la politique de la Ville, le développement des
transports, recherche et études générales.
- il sera mis en oeuvre un
redéploiement de 50 emplois vers les
corps techniques.
- pour résorber
l'emploi précaire
, 120 emplois d'agents de
catégorie C seront créés pour permettre la titularisation
de personnels vacataires.
Personnel rémunérés sur
crédits "Urbanisme et services communs"
Niveau d'emploi |
1997 |
1998 |
Variation |
en pourcentage |
A |
9192 |
9254 |
62 |
1% |
B |
22375 |
22586 |
211 |
1% |
C et D |
25164 |
24762 |
-402 |
-2% |
Exploitation et ouvriers |
43515 |
42786 |
-729 |
-2% |
total |
100246 |
99385 |
-861 |
-1% |
L'évolution des effectifs du ministère de
l'Equipement, des Transports et du logement montre un renforcement de
l'encadrement et une diminution des personnels d'exécution, en raison de
l'évolution des qualifications.
De nombreux repyramidages ont concerné les corps du ministère de
l'équipement, notamment :
- les corps des
techniciens de l'équipement
(282 assistants
techniques des Travaux publics de l'Etat - TPE - transformés en chef de
section principal ou chef de section).
- les corps
des contrôleurs des TPE
(118 contrôleurs devenus
contrôleurs principaux)
- les corps
d'exploitation de la route
(601 agents d'exploitation
devenus agents spécialisés)
- les corps de la
filière administrative
: au 1er janvier 1998,
tous les emplois d'agent administratif sont supprimés. 300 agents
administratifs sont devenus secrétaires administratifs ou
attachés administratifs, 738 agents administratifs sont devenus adjoints
administratifs.
Effectifs des directions départementales de l'équipement
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1997/1992 |
|
Effectifs |
83 594 |
82 734 |
81 593 |
80 812 |
80 741 |
80 027 |
|
Evolution (en unités) |
-860 |
-1 141 |
-781 |
-71 |
-714 |
-3 567 |
|
Evolution en % |
-1,03% |
-1,38% |
-0,96% |
-0,09% |
-0,88% |
-4,27% |
Entre 1992 et 1997, les directions départementales de l'équipement ont perdu 3567 emplois, soit 4,27 % de leur effectif global.
La décentralisation des tâches des directions départementales de l'Equipement
La loi du 2 décembre 1992 parachève pour les
directions départementales de l'équipement le processus de
décentralisation initié par les lois du 2 mars 1982 et du 7
janvier 1983. Elle prévoit dans son article 7 que le conseil
général peut demander l'établissement d'un projet de
réorganisation des parties de services mises à disposition afin
de déterminer celles qui interviendront exclusivement pour le compte du
département sous l'autorité fonctionnelle du conseil
général. Tous les conseils généraux ont
signé la convention d'activité relative aux parcs et tous, sauf
la Guyane, ont conclu la convention relative aux parties de service mises
à disposition autres que le parc.
Certains conseils généraux ont demandé
l'établissement d'un projet d'adaptation de l'organisation des parties
des services mis à disposition afin de déterminer celles qui
interviendront exclusivement pour le compte de la collectivité
départementale sous l'autorité fonctionnelle du conseil
général.
En 1998, ces réorganisations concerneront 31 départements, dont
19 pour la totalité des missions d'ingénierie, de surveillance
des travaux et d'entretien routier et 12 pour des réorganisations
partielles ne concernant que l'entretien routier.
2. Action sociale et formation
Les moyens consacrés à
l'action sociale
devraient être renforcés notamment par la création de 3
emplois d'assistants de service social. Une mesure nouvelle de 3 millions de
francs est destinée à améliorer la prévention
médicale.
Le
programme de construction de logements sociaux
et les
réservations dans le parc locatif social seront dotés d'une
enveloppe nouvelle de 12 millions de francs en autorisations de programme et en
crédits de paiement.
En matière de
formation
, l'année 1998 verra la mise en
place d'un centre d'évaluation, de documentation et d'innovation
pédagogique (CEDIP) au service des centres interrégionaux de
formation professionnelle (CIFP) et écoles mais également de
l'ensemble des services du ministère.
B. LES NOUVELLES MISSIONS POUR LES DIRECTIONS DÉPARTEMENTALES ET RÉGIONALES DE L'ÉQUIPEMENT
1. Les directives territoriales d'aménagement
La loi du 4 février 1995 d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire a institué
dans son article 4,
les directives territoriales d'aménagement
dans le cadre du code de l'urbanisme.
Les sites retenus sont l'aire métropolitaine marseillaise, les deux
estuaires de la Seine et de la Loire, les Alpes du Nord et l'aire urbaine
lyonnaise. Les préfets coordonnateurs s'appuient sur leurs services mais
aussi sur les directions départementales ou régionales de
l'équipement, compte tenu des enjeux à traiter
(développement urbain, infrastructures, environnement)
Les moyens mis à disposition des services déconcentrés
sont donc en augmentation de 4,6 millions de francs afin de permettre
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de l'Etat en
matière d'urbanisme et d'aménagement d'espace
, mais
également la mise en oeuvre de textes récents qui auront des
incidences importantes sur la planification locale.
2. Le plan de déplacement urbain
La loi du 31 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie a rendu obligatoire l'élaboration d'un plan de déplacement urbain (DPU) dans toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants. L'élaboration de ces DPU, dans le délai de deux ans fixé par la loi, mobilisera de manière importante les DDE. Des formations ont été mises en oeuvre avec le centre d'étude sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (CERTU).
III. UNE POLITIQUE TRES RESTREINTE EN MATIERE D'URBANISME
A. DES MOYENS D'EXPERTISE LIMITÉS POUR FAIRE FACE AUX BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION URBAINE COMMUNALE
1. Le développement de la planification intercommunale
En dehors des nouvelles missions des directions
départementales et régionales de l'équipement, la
politique en matière d'urbanisme est caractérisée par
le développement des pratiques intercommunales
.
Au 1er juillet 1997, le nombre de schémas directeurs approuvés
s'élève à 210, dont 94 sont en cours de modification.
L'effort de planification intercommunale semble connaître un relatif
renouveau depuis 1990.
De nombreux projets de schémas directeurs sont
actuellement à l'étude, notamment pour apporter une
réponse intercommunale à des projets d'implantation de grands
équipements ou d'aménagement.
En matière de planification communale, il faut également
mentionner
l'état d'avancement des plans d'occupation des sols
(POS).
Le nombre de POS approuvés ou en cours d'élaboration
s'élevait à 18 313 unités en 1991 et a
régulièrement chuté jusqu'en 1996, pour s'établir
à un peu plus de 16 000 unités au 1er janvier 1996. Cette
évolution s'explique principalement par le fait que les communes pour
lesquelles un POS est nécessaire sont déjà couvertes et
que l'essentiel des procédures réside aujourd'hui dans des
révisions de POS approuvés (4105 en 1996, soit 27 % du total).
Les dotations budgétaires destinées à
l'élaboration et à l'adaptation des documents d'urbanisme
sont au nombre de deux :
- la première dotation correspondant à l'enveloppe la plus
importante, est destinée à
compenser les dépenses
prises en charge par les communes compétentes en matière
d'urbanisme
. Elle est attribuée par l'Etat sous forme d'un concours
particulier créé au sein de la dotation générale de
décentralisation (92,2 millions de francs en 1997).
- la dotation, inscrite au chapitre 57-58 du budget, et destinée
à
assurer l'exercice par l'Etat de ses responsabilités dans la
planification et les politiques urbaines
maintient ses moyens pour 1998
(32,7 millions de francs) mais elle n'accompagne toutefois pas le mouvement de
renouveau de la planification urbaine intercommunale.
2. Des moyens d'expertise réduits
Les 36 agences d'urbanisme , employant 1100 salariés, représentent un élément important du dispositif d'études pour l'aménagement des villes et des territoires, elles interviennent sur la politique de la ville, le développement local et l'action économique.
Dotation budgétaire aux agences d'urbanisme
LFI |
dotation versée |
Annulation |
|
1995 |
62 000 000 |
37 165 000 |
40% |
1996 |
58 850 000 |
58 850 000 |
0% |
1997 |
50 000 000 |
37 500 000 |
25% |
En 1997, 25 % des dotations aux agences d'urbanisme ont
été annulées. Même s'il est tenu compte des
crédits transférés par le ministère des petites et
moyennes entreprises, pour 8,5 millions de francs, ce sont 4 millions de francs
qui n'ont pas été versés soit 8 % de la dotation.
La dotation nouvelle de 3 millions de francs permettra de renforcer les moyens
des agences d'urbanisme en 1998 alors qu'ils avaient diminué en 1997,
mais ne compensera pas cette annulation.
Il faut rappeler que 55% des crédits aux agences d'urbanisme
proviennent des communes ou de leurs groupements, et seulement 12,6 % d'une
aide de l'Etat.
Pour 1998,
les chantiers prioritaires des agences d'urbanisme
seront :
- la planification territoriale, notamment la cohérence entre les
schémas directeurs et les autres démarches de planification
(plans de déplacement urbain ...)
- la prise en compte de l'urbanisme dans les dossiers de voirie
d'agglomération.
- la prise en compte de la notion de développement durable.
- la planification du développement commercial des agglomérations.
Une des actions positives de l'Etat réside
dans sa capacité
d'organisation des initiatives locales
. Ainsi, la direction de
l'aménagement foncier et de l'urbanisme a proposé le 25 juin 1997
aux 82 observatoires fonciers locaux de s'organiser en réseau afin de
favoriser le développement de l'innovation technologique. Ce
réseau comprendra les agences d'urbanisme, certaines directions
départementales et régionales de l'équipement ainsi que
des communes et des établissements publiques afin de diffuser des
thèmes liés à l'observation foncière.
Cependant, il faut noter que les moyens d'expertise de l'Etat sont fortement
contraints : le titre V enregistre une diminution très significative des
moyens d'études, d'assistance et de production technique
en
autorisations de programme (-22%) comme en crédits de paiement (- 40%).
B. UNE POLITIQUE D'AMÉNAGEMENT FONCIER MOINS AMBITIEUSE
1. Une diminution régulière des interventions de l'Etat
Le budget pour 1998 enregistre d'importantes réductions
sur les
acquisitions foncières
en crédits de paiement (-35
% soit une diminution de 9 millions de francs).
Les crédits destinés aux investissements directs de l'Etat
diminuent en effet à 50,6 millions de francs, contre 62,8 millions de
francs en 1997, en crédits de paiement.
2. La situation particulière de la région Ile-de-France
Il faut remarquer la situation particulière de la
région Ile-de-France, dont les crédits consacrés aux
acquisitions foncières font l'objet d'une dotation spécifique,
hors du budget "urbanisme et services communs".
Le
fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France
(FARIF) est un
compte d'affectation spéciale financé par le produit de la taxe
sur les locaux à usage de bureaux existant sur l'ensemble de
l'Ile-de-France. Ce fonds permet de disposer de moyens complémentaires
à ceux du budget général pour financer des
opérations liées à la concentration urbaine dans cette
région.
Les crédits consacrés à la politique d'acquisition
foncière ne représentent que 7,8 % du fonds mais augmentent de
25%, à 128 millions de francs pour 1998.
Cette hausse est destinée à développer une politique
active de réhabilitation et d'aménagement urbain sur les sites
stratégiques d'Ile-de-France dans le cadre des contrats de
développement urbain.
Ces contrats définissent une stratégie urbaine à moyen et
long terme, afin de mettre en oeuvre les orientations du schéma
directeur régional d'Ile-de-France (SDRIF). Le principe d'une
participation de l'Etat aux acquisitions foncières a été
retenu à hauteur de 100 millions de francs pour la durée du plan.
Sur l'ensemble des sites concernés, trois contrats de
développement urbain sont signés ou sur le point de l'être
(Seine amont, Plaine Saint Denis, Mantes) et devraient faire l'objet de
subventions foncières en 1998 au titre du FARIF.
3. La situation financière des établissements d'aménagement foncier
Les Etablissements publics foncier d'Etat sont les 8
établissements publics des villes nouvelles (Cergy Pontoise, Marne la
Vallée, Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines, l'Isle d'Abeau
et l'Etang de berre) auxquels s'ajoute l'établissement public
d'aménagement de La Défense mais il existe également des
opérateurs agissant pour le compte de l'Etat : l'AFTRP, organisme
à vocation foncière et d'aménagement, l'Etablissement
public de Basse-Seine, l'Etablissement public Métropole Lorraine,
l'Etablissement public foncier du Nord Pas-de-Calais.
D'une manière générale,
les opérateurs mis en
place par l'Etat ou les collectivités locales (établissements
publics de villes nouvelles, syndicats d'économie mixte) connaissent des
difficultés financières, avec pour corollaire une crise de
l'aménagement urbain
.
a) Situation financière des E.P.A.V.N
L'activité des établissements publics
d'aménagement des villes nouvelles (EPAVN) subit encore les contrecoups
de la conjoncture économique aussi bien dans le domaine des logements
que dans celui des activités.
Le chiffre d'affaires brut (vente de charges foncières et prestations de
service) a atteint 658 millions de francs en 1996 contre 998 millions de francs
en 1995 et les produits d'exploitation ont chuté de 1214 millions de
francs à 924 millions de francs. Malgré des efforts de
productivité tant sur les marges que sur leurs coûts structurels,
la plupart des établissements ont été confrontés
à des problèmes de financement de leur activité et
à des résultats d'exploitation négatifs.
Agrégats significatifs de la situation financière des E.P.A.V.N
1995 |
1996 |
1997 |
|
chiffre d'affaires |
998,2 |
657,5 |
960,7 |
produits d'exploitation |
1214,1 |
923,8 |
1139 |
endettement total |
1248,1 |
1248,5 |
1195,7 |
dont organismes prêteurs |
816,3 |
879,6 |
867 |
Etat (portage foncier) |
431,8 |
369 |
328,7 |
(en millions de francs)
Les estimations pour 1997
sont sensiblement plus
favorables puisque la dette devrait décroître de 1248 millions de
francs à 1196 millions de francs (-4,1%). Dans le même temps, le
chiffre d'affaire devrait progresser de 657,5 millions de francs à 960,7
millions de francs (+ 46%) sans toutefois atteindre le niveau de 1995. Enfin,
les produits d'exploitation s'élèveraient à 1139 millions
de francs (+23 %).
Les dotations de l'Etat se sont progressivement réduites.
Dotations aux EPAVN
chapitre budgétaire |
1995 |
1996 |
1996 |
1997 |
|
acquisitions foncières |
55-21, art 90 |
19,9 |
9,34 |
4 |
0 |
acquisitions foncières |
FARIF |
43,6 |
54 |
53,2 |
n.c |
voirie primaire |
55-43, art 40 |
81 |
70,1 |
55 |
77 |
desserte interne |
46-41, art 50 |
3,5 |
3 |
2 |
2 |
total |
148 |
136,4 |
112,2 |
Les crédits consacrés aux acquisitions
foncières sur le chapitre budgétaire 55-21 se sont
progressivement éteints depuis 1995.
Dans le même temps, les crédits du FARIF ont progressé de
telle sorte que les dotations se sont maintenues en 1995 et 1996. Cependant,
l'ensemble des dotations budgétaires se sont progressivement
réduite aussi bien pour la voirie primaire (chapitre 55-43) que pour la
desserte des villes nouvelles (chapitre 46-41).
b) Perspectives des différents EPAVN
A
Cergy
, en raison d'un affaiblissement de son rythme
de commercialisation, et de l'obligation de diversifier son offre
foncière, l'établissement public a accru légèrement
son endettement après plusieurs années de désendettement.
Malgré un endettement modéré, l'établissement
public d'
Evry
connaît des déséquilibres structurels
de son activité en raison du caractère limité de son
périmètre opérationnel.
L'établissement public de
Marne la Vallée
connaît un
tassement de son activité mais les perspectives en 1997 devraient
conforter son rôle de rééquilibrage de l'est parisien.
A
Sénart
, l'Etat a consolidé en 1996 une avance de 35
millions de francs qui a pu être réintégrée aux
capitaux propres de l'établissement et il s'est porté
acquéreur d'une partie du stock du foncier de l'établissement
public à hauteur de 30 millions de francs en 1996 et 20 millions de
francs en 1997. Cependant, l'endettement de cet établissement est encore
très important puisqu'il représente 4 années de son
chiffre d'affaires.
A
Saint Quentin en Yvelines
, la ville nouvelle est en voie
d'achèvement.
Il faut remarquer qu'en raison de la situation financière favorable
de l'établissement public de Saint Quentin en Yvelines, l'article 3 du
projet de loi de finances rectificative pour 1997 prévoit un
prélèvement exceptionnel de 150 millions de francs sur les
réserves de cet établissement
.
Ce
prélèvement ne manquera pas d'étonner car il met en oeuvre
un mécanisme de redistribution inédit entre les
établissements d'aménagement des villes nouvelles, au
détriment de ceux dont la situation est la plus saine.
4. Les grands projets
Contrairement aux autres interventions de l'Etat, dont les moyens diminuent, il faut noter que les moyens des grands projets sont maintenus.
a) Le rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel
Ce projet, qui a fait l'objet d'une annonce par le premier
ministre le 1er avril 1995, a été engagé par la mise en
oeuvre d'études de cadrage pour 1997 (investigations techniques et
archéologiques, études hydrosédimentaires à
l'automne).
En 1998, les résultats des essais hydrauliques seront
déterminants et permettront d'établir un programme technique
détaillé et un échéancier à l'automne 1998.
Ce dossier permettra de passer au stade de la réalisation.
b) Le programme "Euroméditerranée"
Ce programme public d'investissement associe l'Etat (50%), la
ville de Marseille (25%), la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
(10%), le département des Bouches-du-Rhône (10%) et la
communauté de communes Marseille-Provence-métropole (5%).
Une première phase d'aménagement est aujourd'hui lancée
dans le cadre d'un programme triennal (96-98) dont le coût
actualisé est évalué à 890 millions de francs.
Les acquisitions foncières ont été engagées en
1996 et 1997. Les travaux de conception du centre international de promotion et
des échanges (CIPE) qui devrait regrouper des espaces publics et
privés, des représentations étrangères et des
institutions délocalisées devraient commencer en 1998, de
même que ceux d'un bâtiment universitaire rassemblant des
formations du 3ème cycle et un centre de recherche concernant le droit,
la gestion ainsi que les affaires et les finances internationales.
Les dotations au programme Euroméditerranée seront
relevées : les dépenses en capital progresseront de 42% en
crédits de paiement.
c) Le Stade de France
La subvention versée au concessionnaire du stade de
France est inscrite sur le budget du ministère de la jeunesse et des
sports. Le coût global de réalisation du stade
s'élève à 3,41 milliards de francs, incluant
l'édification de l'ouvrage, la dépollution du site, la
réalisation d'équipement et de voiries annexes et
l'aménagement de la zone d'aménagement concerté (ZAC).
La société anonyme d'économie mixte (SANEM) stade de
France, dont l'Etat détient plus de la moitié du capital,
procède en effet à l'aménagement de la ZAC du Cornillon
Nord. Cette zone a pour vocation de créer autour du stade de France un
nouveau quartier à usage mixte de logements, bureaux et activités
centrées sur les sports et les loisirs. Un premier programme de
17 700 m² sera réalisé d'ici la coupe du Monde 1998. Au
total,
la participation de la Direction de l'Aménagement Foncier et
de l'urbanisme (DAFU) devrait être de 131,9 millions de francs sur
1996-1998, dont 12,4 millions de francs au titre de 1998
.
Crédits consacrés à l'aménagement de la ZAC du Cornillon Sud
1996 |
59,5 |
1997 |
60 |
1998 |
12,4 |
total |
131,9 |
(en millions de francs)
C. LES DOTATIONS AUX VILLES NOUVELLES
1. Des dotations en forte régression
Malgré une progression globale des subventions de
l'Etat, il faut remarquer que la dotation globale d'équipement aux
villes nouvelles
est réduite de manière significative, du
fait de programmes d'équipement moins ambitieux en raison de
l'évolution démographique et d'économies sur les
équipements publics.
Dans les villes nouvelles, les équipements collectifs sont
organisés en réseaux regroupant des services
complémentaires répondant à la hiérarchie des
besoins :
- équipements de proximité (écoles maternelles et
primaires, gymnases, maisons de jeunes, centre sociaux, commerces) au centre
d'unités de voisinage de 500 à 1000 logements.
- équipements de niveau supérieur (maisons pour tous, centres
administratifs, bibliothèques ...) au coeur des centres urbains.
Les moyens d'engagement relatifs à la dotation de construction des
collèges et lycées sont divisés par deux et les
crédits de paiement diminuent respectivement de 10% et 5,7 %. Les moyens
d'engagement pour les agglomérations nouvelles sont réduits de 5
millions de francs (-13%) et les crédits de paiement de 1,5 millions de
francs (-3,4 %).
Situation démographique des villes nouvelles
1984-1996
Collectivités |
Population en 1996 |
Evolution 1996/1984 |
CERGY PONTOISE |
181 624 |
55% |
EVRY |
82 068 |
56% |
ISLE D'ABEAU |
38 028 |
74% |
VAL MAUBUEE |
85 773 |
49% |
PORTES DE LA BRIE |
8 739 |
|
ETANG DE BERRE |
75 347 |
20% |
ROUGEAU SENART |
6 509 |
142% |
SAINT QUENTIN EN YVELINES |
145 578 |
41% |
SENART |
85 424 |
60% |
VAL DE REUIL |
12 409 |
91% |
BUSSY SAINT GEORGES |
7 371 |
1516% |
VITROLLES |
38 110 |
48% |
NOISY LE GRAND |
58 483 |
31% |
2. La situation des syndicats d'agglomérations nouvelles
La situation est très contrastée entre les
villes nouvelles de la région Ile-de-France
(Cergy-Pontoise, Marne
la Vallée, Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines) et celles
de province (l'Isle d'Abeau et l'Etang de berre).
Le parc de logements des villes nouvelles de la région Ile de France est
aujourd'hui sur la voie de l'équilibre entre logements aidés et
non aidés, grâce à une politique de diversification
menée dès la seconde moitié des années 1980. En
revanche, les villes nouvelles de province connaissent un contexte très
différent qui rend la diversification difficile à
réaliser.
Au total, les recettes et dépenses des neuf syndicats
d'agglomérations nouvelles dépassent 5 milliards de francs, soit
environ 7100 francs par habitant.
Les aides de l'Etat s'élèvent à 770 millions de
francs
, soit 77 % des transferts et 15 % des recettes totales.
Parmi ces aides de l'Etat, les aides de droit commun représentent 627
millions de francs (81 %), les aides spécifiques aux villes nouvelles
moins de 150 millions de francs.
Les aides spécifiques sont : un différé d'amortissement,
la dotation globale d'équipement et les moyens d'équilibre.
chapitre budgétaire |
1995 |
1996 |
1996 |
1997 |
|
DGEVN |
65-06 |
100 |
93,1 |
74,5 |
52 |
dotation d'équilibre des budgets des S.A.N |
65-23 |
33,6 |
32,9 |
34,2 |
33 |
prise en charge des annuités d'emprunt |
65-23 |
74 |
44,6 |
50 |
40 |
total |
207,6 |
170,6 |
158,7 |
125 |
(en millions de francs)
MAJORATION DE CREDITS
L'Assemblée nationale a procédé à
une majoration de crédits sur le titre III : 3.194.990 F.
dont :
- chapitre 31-90 - rémunération des personnels - (art 30) :
2.745.285 F
- chapitre 31-94 - indemnités et allocations diverses - (art 30) :
348.825 F
- chapitre 33-91 - prestations sociales versées par l'Etat - (art 20) :
100.880 F
Cette majoration a pour objet la création de 15 emplois de
contrôleurs du travail et 5 emplois d'inspecteurs du travail afin de
renforcer les moyens consacrés au contrôle de la
réglementation du travail dans les transports.
EXAMEN EN COMMISSION
Sous la présidence de M. Christian Poncelet,
président, la commission a procédé à l'examen des
crédits
du ministère de l'
équipement
, des
transports
et du
logement
: I - Urbanisme et services
communs,
sur le rapport de
M. Henri Collard, rapporteur
spécial.
M. Henri Collard, rapporteur spécial,
a tout d'abord fait observer
que les dépenses de personnel du budget "urbanisme et services
communs"
étaient en légère augmentation pour 1998, en raison d'un
ajustement important des crédits de rémunération des
agents et d'une transformation d'emplois d'agents d'exploitation des travaux
publics de l'Etat. Il a ajouté que l'incidence budgétaire de ces
mesures était contrebalancée par la suppression de 1.000 postes
budgétaires. Il a mentionné l'effort d'adaptation des services
déconcentrés du ministère de l'équipement, des
transports et du logement qui se manifestait par la création de 72
emplois spécifiques dans le secteur du logement social, des transports
et de la politique de la ville, par un redéploiement de 50 emplois vers
les corps techniques et par une résorption de l'emploi précaire.
Dans une deuxième observation,
M. Henri Collard, rapporteur
spécial,
a précisé les nouvelles missions des
directions départementales et régionales de l'équipement,
à savoir la mise en oeuvre des politiques de l'Etat en matière
d'urbanisme et d'aménagement de l'espace, dans le cadre des directives
territoriales d'aménagement instituées par la loi du 4
février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire, et l'élaboration des plans de
déplacement urbain, rendus obligatoires par la loi du 31 décembre
1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie.
Dans une troisième observation,
M. Henri Collard
,
rapporteur
spécial,
a fait valoir que les moyens d'expertise étaient
trop limités pour faire face aux besoins en matière de
planification urbaine alors que par ailleurs l'élaboration de
schémas directeurs s'était amplifiée, témoignant du
développement des pratiques intercommunales. Il a noté que 25 %
des dotations aux agences d'urbanisme avaient été annulées
en 1997, alors que ces agences représentent un élément
important du dispositif d'études pour l'aménagement des villes et
des territoires.
M. Henri Collard, rapporteur spécial,
a enfin relevé que
le projet de budget pour 1998 prévoyait une politique
d'aménagement foncier moins ambitieuse, avec notamment d'importantes
réductions sur les acquisitions foncières. Toutefois, il a fait
remarquer la situation particulière de la région Ile-de-France,
dont les crédits consacrés aux acquisitions foncières font
l'objet d'une dotation spécifique, inscrite au Fonds pour
l'aménagement de la région Ile-de-France (FARIF), hors du budget
"urbanisme et services communs". Il a noté que ces crédits
augmenteraient de 25 % pour 1998.
M. Henri Collard, rapporteur spécial,
a conclu en
déclarant que la présentation du budget "urbanisme et services
communs" demeurait opaque, en raison de nombreux transferts internes de
lignes
budgétaires et de certaines incohérences dans la
présentation des agrégats. Il a estimé que le budget
"urbanisme et services communs" souffrait encore pour 1998 de
l'importance de
ses dépenses incompressibles, malgré un effort de révision
des services votés, alors qu'il lui paraissait essentiel de donner
à l'urbanisme les moyens nécessaires pour faire face aux nouveaux
enjeux en matière d'aménagement et de planification urbaine. Il a
souhaité que la prochaine fusion de la direction de l'habitat et de la
construction avec celle de l'aménagement foncier et de l'urbanisme,
préconisée par le rapport de M. Gilbert Santel, permette une plus
grande cohérence de la politique menée dans ce domaine. Il a
indiqué qu'il observerait avec attention l'éventualité
d'un rapprochement des crédits du logement et de l'urbanisme au sein
d'un même fascicule budgétaire.
La commission a alors décidé de réserver son vote sur
les crédits de l'urbanisme et des services communs, jusqu'après
l'audition de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des
transports et du logement, qui aura lieu le 6 novembre.
Réunie le mercredi 12 novembre 1997, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président, la commission des finances a
décidé
de
proposer
au Sénat
l'adoption
des
crédits
de
l'urbanisme
et des
services communs
,
réduits
par un amendement portant sur le
titre III.