B. UNE FORTE CAPACITÉ AU REBOND FACE AUX CRISES
Hong Kong a traversé une période particulièrement difficile entre 1997 et 2004 , confrontée aux chocs successifs de la crise asiatique, suivie de cinq années de désinflation compétitive, de l'éclatement de la bulle internet et enfin de la crise du syndrome respiratoire aigu sévère en 2003.
Entre 2004 et 2007, l'économie a renoué avec une croissance élevée de l'ordre de 7,3 % en moyenne annuelle. Elle a bénéficié notamment de l'accélération de l'activité chinoise, tout en subissant de profondes modifications structurelles que l'intensification des relations avec la Chine continentale n'a pas permis d'enrayer. Ainsi, le secteur manufacturier hongkongais ne représente plus que 2,5 % du PIB et 5 % de l'emploi, soit deux fois moins qu'il y a dix ans.
Les effets de contagion de la crise financière internationale en 2008 ont , cependant, interrompu brutalement cet essor . L'économie a tout d'abord enregistré un net ralentissement du taux de croissance qui s'est établi à 2,2 % en 2008 pour se transformer en grave récession en 2009, avec une contraction de la richesse nationale de 2,8 %. La capitalisation boursière, représentant treize fois le PIB fin 2007, a ainsi chuté de moitié.
Puis les premiers signes d'amélioration ont été observés au début de l'année 2010 . Les institutions financières hongkongaises n'étaient, en effet, pas compromises dans les produits dérivés qui ont conduit à l'éclatement de la crise financière aux Etats-Unis. Selon le ministère des affaires étrangères et européennes 16 ( * ) , le rebond post-crise semble se confirmer. La croissance du PIB, tirée par toutes les composantes de la demande, a dépassé les prévisions, en atteignant 7,2 % sur le premier semestre 2010.
Analyse économique conjoncturelle La demande domestique, en particulier la consommation privée, poursuit en 2010 sa croissance. La baisse continue du chômage (4,2 % à l'été 2010 contre 5,4 % à l'été 2009) soutient le retour de la confiance des ménages, tandis que les afflux de touristes du Mainland (18 millions en 2009, soit 61 % du total) profitent à l'hôtellerie-restauration et au commerce de détail de luxe, qui enregistre une croissance très marquée (+ 25 % en volume dans la bijouterie-horlogerie sur le premier semestre). Le rebond du commerce extérieur mi-2009 sous l'effet de la reconstitution des stocks, se poursuit. Sur le premier semestre 2010, les exportations de biens progressent ainsi de 21 % en valeur et celles de services de 17 %. Cette croissance est tirée, à l'importation comme à l'exportation, par les partenaires asiatiques, tandis que les échanges avec les Etats-Unis et plus encore l'Europe restent modestes. Au total, le gouvernement hongkongais a prudemment relevé ses prévisions de croissance pour 2010, de 4,5 % à 5,5%. Le principal aléa réside dans la poursuite de l'amélioration de la confiance des entrepreneurs et de l'investissement. Sur le premier semestre, la formation brute de capital fixe (FBCF) est clairement positive (+ 11,7 % contre -1,8% en 2009), soutenue à la fois par l'amélioration de l'environnement régional et la politique volontariste des pouvoirs publics qui, fait inhabituel à Hong Kong, ont engagé un vaste programme de travaux publics (cinq milliards d'euros par an sur cinq ans). En dépit des moyens financiers substantiels dont dispose Hong Kong, les perspectives resteront néanmoins essentiellement dictées par la conjoncture internationale, d'autant que la politique monétaire ne dispose d'aucune marge de manoeuvre compte tenu de l'ancrage au dollar américain. Source : Ministère des affaires étrangères et européennes |
Votre rapporteur tient à mettre en exergue la portée du nouvel accord au regard de l'expansion des secteurs de la finance (16 % du PIB) et des services professionnels (12 %) bénéficiant de la proximité avec le Guangdong, première province économique de Chine où sont implantées environ 60 000 entreprises à capitaux hongkongais.
* 16 Cf . réponse aux questionnaires de votre rapporteur au ministère des affaires étrangères et européennes.