II. L'ACCORD DE PROTECTION DES INVESTISSEMENTS
A.
DES RELATIONS ECONOMIQUES BILATÉRALES QUI
S'INTENSIFIENT
...
1. Des échanges commerciaux croissants
L'importance de l'Angola dans nos approvisionnements en pétrole fait de ce pays depuis 2007, le premier fournisseur de pétrole de la France dans l'Afrique subsaharienne devant le Nigeria. L'Angola est, derrière l'Afrique du Sud, le deuxième partenaire commercial de la France en Afrique australe . Quant à la France, elle exporte surtout du matériel d'équipement industriel destiné à un usage pétrolier et agroalimentaire, sa part de marché en Angola avoisinant 4 % en 2008 (septième partenaire commercial, avec des exportations s'établissant à 505 millions d'euros en 2007).
En 2008, la part de marché de la France de 4 % était en baisse par rapport à 2007 (5 %) et 2006 (6 %). La baisse des exportations est due au ralentissement des projets dans le secteur pétrolier accentué par la crise. La baisse de la part de marché est due à l'augmentation des exportations américaines, chinoises (exécution des contrats signés en 2006 et 2007), coréennes du sud (structure flottante offshore pour BP incorporant des équipements français), espagnoles, portugaises et brésiliennes. La concurrence pour la France vient surtout de l'Espagne, du Portugal, du Brésil : biens pour la maison et le BTP, l'agro-alimentaire.
Les exportations françaises vers l'Angola restent constituées d'une part importante d'équipements destinés au secteur pétrolier. Cependant, la part du parapétrolier baisse. En un an, le poids des 16 postes les plus significatifs liés au pétrole a diminué de 225,5 millions d'euros à 156,6 millions d'euros, soit de 42 % à 38 % du total des exportations en 2007 et 2008.
Les exportations se diversifient et des progressions encourageantes sont à relever sur les créneaux où l'Espagne et le Portugal ont traditionnellement devancé la France. La baisse dans le parapétrolier est déjà compensée en partie par des avancées dans d'autres postes. La part de l'agroalimentaire se maintient au-dessus de 10 %. Des progressions ont été enregistrées pour l'aéronautique (+ 32,9 %), l'électroménager (+ 2,5 %), le mobilier et l'aménagement de la maison (+ 93 %), les vins et champagnes (+ 51,6 %), les cosmétiques (+ 2,5%), la viande (+ 63 %), l'automobile (+ 48 % en plus des + 50 % de 2007). Il faut cependant également relever la stagnation pour les postes agro-alimentaires, tandis que les progressions pour les biens de consommation ont été inégales selon les postes. Des progressions enregistrées en 2007 qui ne se répètent pas, vraisemblablement par manque de fidélisation des circuits d'importation et de la clientèle. Malgré tout, l'agroalimentaire, la santé, l'automobile, les biens de consommation, les produits liés à la maison ont atteint en cumulé 22,1 % des échanges en 2008 des exportations contre 18,7 % en 2007. Il faut en outre noter qu'une partie des exportations françaises n'apparaît pas car transitant par pays tiers, en particulier par le Portugal (matériel électrique, pharmacie) ou la Corée du sud (parapétrolier incorporé à un FPSO, unité de production offshore flottante livrée à l'Angola).
2. Les investissements directs français en Angola
L'Angola est un des principaux bénéficiaires d'investissements directs étrangers en Afrique, mais à 90 % pour le secteur pétrolier. Selon le rapport sur l'investissement dans le monde de la CNUCED publié en 2008, le stock d'investissements directs entrants s'élevait à 12 207 millions de dollars en 2007 (7 978 millions de dollars en 2000), représentant 19,9 % du PIB.
Au regard des investissements directs, les Etats-Unis sont un partenaire majeur de l'Angola. En effet, une grande partie du pétrole angolais est extraite par des compagnies américaines (54 %) et exportée aux USA (1/3). L'Angola entretient des relations anciennes et privilégiées avec la Russie et leur coopération bilatérale s'accroît de manière importante (pétrole, gaz, diamants, secteur militaire ...).
L'Angola développe également depuis plusieurs années ses relations avec l'Asie et notamment avec la Chine qui a octroyé plusieurs prêts à Luanda gagés sur les ressources pétrolières. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont crû de manière très importante ces dernières années (1 er partenaire commercial de l'Angola en 2006) et la Chine a obtenu la plupart des grands chantiers de reconstruction angolais (aéroports, routes, chemins de fer).
L'investissement direct français en Angola est également important et dépasse 10 millions d'euros. Sous réserve d'obtention des statistiques angolaises, la France est probablement le troisième investisseur étranger en Angola . Les investissements français sont principalement le fait de Total qui a également des projets dans le secteur gazier. Total, deuxième opérateur derrière Chevron-Texaco, produit un tiers de la production angolaise. La production de Total devrait atteindre 500 000 barils/jour en 2008 et lui permettre de devenir le 1 er producteur du pays. Près de 70 entreprises françaises sont établies en Angola, essentiellement dans le secteur pétrolier et parapétrolier mais aussi dans l'agroalimentaire et les biens de consommation.