C. LA PÊCHE ILLICITE
L'éloignement de ces îles (3.000 km), de l'île de la Réunion, où sont basées les autorités des TAAF, leur isolement et leurs conditions climatiques extrêmes caractérisent la grande pêche australe qui y est exercée.
Les enjeux ne sont pas seulement économiques : la pêche dans les eaux australes permet de manifester la souveraineté française sur les zones économiques correspondantes, situées à quelque 12.000 km de la métropole.
Or la zone économique française a fait l'objet jusqu'en 2003 d'un véritable pillage.
De 1997 à 2000, 20 navires de pêche illicites ont ainsi été arraisonnés par les bâtiments de la marine nationale, puis déroutés vers la Réunion, pour être confisqués par décision de justice et, dans certains cas, reconvertis en outil de police des pêches, comme l'Osiris, arraisonné en janvier 2003 par la marine nationale.
Les moyens sur zone ont été renforcés et comprennent désormais, avec un objectif de 200 jours de surveillance en mer par an deux patrouilleurs, l'Albatros de la marine nationale, dédié à cette mission et l'Osiris des Affaires maritimes, co-affrété par le préfet des TAAF et un syndicat de pêcheurs de la réunion, ainsi que deux frégates de surveillance de la marine nationale, le Floréal et le Nivôse dont la police des pêches est l'une des missions.
Opérationnelle depuis février 2004, une surveillance satellitaire est assurée par l'achat d'images, financé à partir de 2008 par l'administration des affaires maritimes du ministère des transports.
Cette surveillance satellitaire est complémentaire de moyens déployés sur zone : l'affirmation de la souveraineté française sur ces eaux éloignées de la métropole mais aussi de la Réunion nécessite une présence à la mer et par conséquent, une flotte d'un volume suffisant.
Sous l'effet de ce déploiement de moyens renforcés, le nombre de contrevenants a notablement diminué et aucune infraction n'a été relevée depuis 2005.
Toutefois la pêche illicite, activité lucrative, n'est pas totalement éliminée et la liberté des eaux internationales permet aux contrevenants d'y trouver refuge. Les mesures prises en national doivent donc s'accompagner d'une coopération internationale indispensables.