B. L'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS EN FRANCE

1. Une progression sensible du nombre d'étudiants étrangers en France

Le nombre d'étudiants étrangers en France, pour l'année universitaire 2003-2004, était, selon une note d'information du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche de septembre 2004 37 ( * ) , de 245.300, soit environ 11 % du nombre total des inscrits dans l'enseignement supérieur français. On relèvera que, alors que le nombre d'étudiants étrangers en France avait fortement diminué au cours de la période 1990-1998 (la part des étudiants étrangers pour l'ensemble des établissements est passée de 9,4 % en 1990-1991 à 7 % en 1998), il progresse depuis 1998 à un rythme annuel supérieur à 12 %, comme le souligne le graphique ci-après, qui porte sur les effectifs étrangers à l'université. On notera que, toutes nationalités confondues, les étudiants étrangers sont très majoritairement inscrits dans les universités, qui représente 82 % de leurs effectifs, et 13,7 % des effectifs universitaires en 2003, alors que ces établissements accueillent moins de deux étudiants sur trois. Au total, la contribution des étudiants étrangers à l'évolution des effectifs de l'enseignement supérieur entre les rentrées 2002 et 2003 est de 1,1 % pour une augmentation globale des effectifs de 2,1 % : l'évolution du nombre d'étudiants étrangers est donc à l'origine de la plus de la moitié de la croissance des effectifs étudiants entre la rentrée 2002 et 2003. Cette évolution illustre, après une période de baisse ininterrompue de 1993 à 1998, la reprise de la croissance des effectifs d'étudiants étrangers au cours des cinq années suivantes.

Votre rapporteur spécial se félicite de ce que la tendance à la diminution du nombre d'étudiants étrangers en France ait pu être inversée ; la formation des élites étrangères constitue en effet un élément important de l'influence de la France et de la francophonie à l'étranger.

De manière plus détaillée, les étudiants étrangers représentent environ 10 % des inscrits en premier cycle, 14 % en deuxième cycle, et près du quart en troisième cycle. Plus de la moitié des étudiants étrangers inscrits pour l'année 2003-2004 sont originaires des pays francophones d'Afrique. Le nombre des étudiants étrangers originaires d'Afrique a augmenté de 73 % entre 1998 et 2003 . Pour l'Asie, la Chine est le pays le plus représenté, avec 6 % des étudiants étrangers à l'université, leur nombre ayant été multiplié par huit entre 1998 et 2003.

Evolution des origines géographiques de étudiants étrangers à l'université entre 1998 et 2003

Origine géographique

1998-99

99-2000

2000-01

2001-02

2002-03

2003-04

Var 03/98

Union européenne

26.765

27.271

26.866

26.224

26.976

28.653

+ 7,1 %

Autres pays d'Europe

10.654

11.963

13.903

15.820

18.068

20.571

+ 93,1 %

Maghreb

35.232

36.896

40.548

47.852

54.987

61.078

+ 73,3 %

Autres pays d'Afrique

24.095

26.083

29.585

34.161

38.604

41.688

+ 73,0 %

Moyen-Orient

7.862

8.018

8.532

9.339

10.434

11.725

+ 49,1 %

Autres pays d'Asie

8.320

9.280

11.537

14.299

18.479

23.109

+ 178 %

Amérique du nord

3.408

3.491

3.570

3.729

3.850

3.953

+ 16,0 %

Amérique du sud

3.720

4.101

4.482

5.129

5.761

6.362

+ 71,0 %

Antilles-Amérique centrale

1.747

2.002

2.243

2.516

2.888

3.075

+ 76,0 %

Pacifique sud

161

220

221

307

298

359

+ 123 %

Total

122.190

129.533

141.700

159.562

180.494

200.723

+ 64,3 %

Source : ministère de l'éducation nationale

A l'échelle mondiale, les étudiants étrangers représentent un peu moins de 2 % de l'ensemble des inscrits dans l'enseignement supérieur.

Il existe une forte concentration des effectifs sur un nombre limité de pays d'accueil puisque cinq pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France et Australie) accueillent près des trois quarts de l'ensemble des étudiants étrangers originaires des pays membres de l'OCDE.

La situation relative des grands pays d'accueil a peu évolué au cours des années récentes : les Etats-Unis restent de loin le premier pays d'accueil des étudiants étrangers avec près d'un étudiant étranger sur trois dans le monde. Ils sont suivis par la Grande Bretagne et l'Allemagne.

S'agissant des concurrents de la France, on notera ainsi que :

- les Etats-Unis restent la destination principale des étudiants étrangers avec 586.323 étudiants en 2002-2003, soit une augmentation de 0,6 % par rapport à 2001-2002 (contre 6,4 % d'augmentation observée entre 2000-2001 et 2001-2002) ;

- les effectifs d'étudiants étrangers au Canada ont progressé de 60 % depuis 1997-1998 pour se situer à 52.600 en 2002-2003. Leur proportion par rapport aux effectifs totaux est cependant demeurée relativement faible, soit près de 6 % de l'ensemble des effectifs. Alors que près d'un étudiant sur deux venait d'Asie en 1992-1993, cette proportion n'était plus que de 39 % en 2001-2002. Cette redistribution des effectifs des étudiants étrangers s'est effectuée au profit de l'Europe et de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et des Antilles.

- à la rentrée 2002, on comptait 2,3 millions d'étudiants inscrits dans les 170 établissements d'enseignement supérieurs britanniques publics, parmi lesquels 275.270 étudiants étrangers dont 184.685 étudiants n'appartenant pas à l'Union européenne ;

- enfin, depuis 10 ans l'accroissement des étudiants étrangers accueillis en Australie est constant et fort, puisque leur nombre est passé de 93.722 en 1994 à 303.324 en 2003. En 2003, les dix premiers pays d'origine des étudiants étaient asiatiques, à l'exception des Etats-Unis (9 ème rang avec 12 189 inscrits, soit 4 %). C'est l'Inde qui a connu la plus forte augmentation en passant à 11.364 inscrits en 2002 à 14.386 inscrits en 2003. La 2 ème plus forte augmentation va à la Chine avec 20,1 %. Les effectifs européens restent très loin derrière les pays asiatiques avec seulement 31.487 inscrits en 2003.

Sur l'ensemble de la population mondiale d'étudiants en mobilité dans un pays étranger recensée par l'Unesco (1.898.250 en 2001-2002), dernière année de référence pour les comparaisons internationales la France en a accueilli 8,7 % (contre 8 % l'année précédente).

Compte tenu du caractère hétérogène des données fournies par les Etats à l'Unesco, la « part de marché » globale de la France est un peu sous-estimée et pourrait être de l'ordre de 9 à 10 % selon le mode de comptabilisation, ce qui place la France au 4 ème ou au 5 ème rang mondial et au 3 ème rang européen, derrière la Grande Bretagne, et pratiquement au même niveau que l'Allemagne.

Pour l'année 2001-2002, dernière année de référence disponible (données publiées par l'OCDE en septembre 2004), on notera que :

- près de 40 % des étudiants en provenance d'Afrique ont choisi la France ;

- 7,3 % des étudiants en provenance d'Europe ;

- 6,8 % des étudiants en provenance d'Amérique du sud ;

- 4,7 % des étudiants en provenance d'Amérique du nord ;

- 13,4 % des étudiants en provenance d'Asie ;

- 10,6 % des étudiants en provenance du Moyen-Orient ;

- 1 % de ceux en provenance d'Océanie.

Evolution des effectifs étrangers à l'université entre 1993 et 2003

Source : ministère de l'éducation nationale

Votre rapporteur spécial se félicite de ces résultats positifs tant pour le développement de la francophonie dans le monde que pour étendre l'influence de la France. Il considère toutefois qu'il convient d'être attentif à ne pas « faire du chiffre », ce qui pourrait d'ailleurs conduire à encourager des flux de « faux étudiants », mais s'attacher plutôt à faire venir les meilleurs étudiants étrangers, qui pourront servir les intérêts de la France à l'avenir. Il est donc essentiel que la politique d'accueil des étudiants étrangers cible des publics et des zones géographiques et ne résulte pas uniquement des stratégies individuelles des établissements supérieurs, qui peuvent être tentés d'augmenter leurs effectifs.

2. L'augmentation des moyens consacrés à l'accueil des étudiants étrangers en France

Depuis le 1 er janvier 1999, les actions concernant l'accueil des étudiants étrangers en France, avec l'objectif d'en accroître le nombre, ont été confiées, au sein de la Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID), à la sous-direction de la coopération scientifique et universitaire. Des crédits centraux du ministère des affaires étrangères sont consacrés plus spécifiquement à cette action, comme le montre le tableau ci-après :

L'évolution des crédits centraux du ministère des affaires étrangères consacrés à l'accueil des étudiants étrangers

Moyens

Rubrique budgétaire

2003

2004

Programmes de bourses en France

42-15

17,37 millions d'euros

17,87 millions d'euros

(+ 2,9 %)

Subvention à EDUFRANCE

42-15

1,45 millions d'euros

1,52 millions d'euros

(+ 5,3 %)

TOTAL

 

18,82 millions d'euros

19,39 millions d'euros

(+ 3 %)

Source : ministère des affaires étrangères

L'augmentation des crédits de bourses (+ 500.000 euros) s'explique par la mesure nouvelle du même montant nécessaire à la montée en charge du programme Major lancé en 2000 (le programme Major est un relais du programme de bourses d'excellence de l'AEFE et permet de financer les études des bénéficiaires 3 années supplémentaires, jusqu'au grade de master).

Par ailleurs, après la régulation subie en 2003, la subvention versée à EduFrance a retrouvé en 2004 son niveau de 2002 (légèrement inférieur au montant versé en 2004 par le ministère de l'éducation nationale : 1.540.775 euros).

D'autre part, le tableau ci-dessous distingue, pour chacune des directions de la DGCID, les crédits « géographisés », c'est à dire programmés par les postes, liés à l'accueil des étudiants étrangers en France (bourses d'études ou de stage) :

Evolution des crédits programmés par les postes à l'étranger pour l'accueil des étudiants étrangers en France

Moyens

Rubrique budgétaire

2003

2004

(LOLF total des programmes 2 et 3)

Bourses Développement et Coopération Technique

42-15

25,21 millions d'euros

31 %

22,06 millions d'euros

29 %

Bourses Coopération

Scientifique, Universitaire et de Recherche

42-15

42,37 millions d'euros

52,1 %

40,44 millions d'euros

54 %

Bourses

Audiovisuel

42-5

1,02 million d'euros

1,2 %

0,81 million d'euros

1 %

Bourses

Coopération Culturelle et du Français

42-15

12,77 millions d'euros

15,7 %

11,73 millions d'euros

16 %

Bourses non ventilées

42-15

 
 

0,02 million d'euros

0 %

TOTAL

 

81,37 millions d'euros

100 %

75,06 millions d'euros

100 %

Source : ministère des affaires étrangères

Ces crédits subissent une baisse de 7,8 % entre 2003 et 2004.

D'autres actions, destinées à favoriser l'accroissement du nombre d'étudiants étrangers en France, sont programmées chaque année par les ambassades sur leur enveloppe de crédits (actions de promotion des enseignements supérieurs, en liaison avec EduFrance, salons, constitution de réseaux d'anciens boursiers...).

L'action du groupement d'intérêt public EduFrance

Le groupement d'intérêt public EduFrance a été créé en  novembre 1998 à l'initiative du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Il avait pour objectif premier de mettre en place un outil commun à l'Etat et aux établissements d'enseignement supérieur (université, grandes écoles, écoles de commerce...) pour assurer la promotion à l'étranger des formations universitaires françaises. EduFrance était chargée également du recrutement d'étudiants étrangers solvables et de leur insertion dans les établissements français, ainsi que de la réalisation de missions d'ingénierie éducative.

A la suite d'une réunion interministérielle en juillet 2002, il a été décidé de renouveler le GIP EduFrance pour une période de 4 ans, en recentrant l'agence sur sa mission de service public de promotion à l'étranger de l'offre française de formation dans l'enseignement supérieur et de facilitation de l'accueil en France des étudiants étrangers, et en la dotant d'une nouvelle équipe dirigeante.

Le GIP EduFrance associe des ministères membres fondateurs (éducation nationale, enseignement supérieur et recherche ; affaires étrangères), des ministères cooptés (culture et communication, commerce extérieur) et 180 établissements d'enseignement supérieur publics et privés.

Pour l'année 2003, le budget global de l'Agence s'est élevé à 8,78 millions d'euros dont 3,07 millions d'euros de subventions publiques, pour l'essentiel, du ministère des affaires étrangères (1,45 million d'euros) et du ministère de l'éducation nationale (1,56 million d'euros). Par ailleurs, 14,6 postes « équivalent temps-plein » sont mis à disposition par plusieurs administrations et organismes publics et des financements sont apportés par les postes à l'étranger (subventions affectées et moyens humains) pour financer les actions de promotion conduites avec EduFrance, pour un montant de près d'un million d'euros en 2003.

Le montage des programmes intégrés d'accueil d'étudiants solvables a généré en 2003 un volume financier de l'ordre de 5,1 millions d'euros. Il s'agit principalement des deux programmes intégrés : le programme Chine, en partenariat avec Egide 38 ( * ) , et le programme "n+i" pour les formations d'ingénieurs.

L'année 2003 a été marquée par le développement des actions à l'étranger liant la promotion auprès des étudiants (salons, conférences) avec des rencontres universitaires, en particulier dans les régions définies comme prioritaires (l'Asie et l'Amérique du Sud et, parmi celles-ci, dans les pays émergents).

En complément des opérations d'envergure (12 salons phares, 220 établissements participants, plus de 80.000 visiteurs), des manifestations organisées localement par les services de coopération ou les espaces ont bénéficié d'un soutien de l'agence. De surcroît, conformément aux orientations de sa tutelle, l'agence a renforcé sa contribution sous forme de documentation, dans les diverses langues appropriées, auprès de nombreux pays, y compris européens, engagés dans des actions d'information ciblées auprès de publics susceptibles de bénéficier d'encouragements de la part du secteur multilatéral.

Enfin, les lycées français de l'étranger ont été intégrés plus systématiquement dans le périmètre d'intervention des actions de promotion de l'agence.

L'année 2003 a également été marquée par :

- une amélioration significative du catalogue général en ligne, tant quantitativement (450 formations contre 239 en 2002) que qualitativement, du catalogue Chine et le lancement du projet de catalogue en anglais dans le cadre du programme « Attractivité de la France », qui a fait l'objet d'une première publication au cours du 1 er semestre 2004 ;

- le lancement du projet de candidature en ligne dans le domaine du droit dans le cadre du programme « Attractivité de la France » (observant avec quelle efficacité les concurrents étrangers ont facilité la candidature en ligne des étudiants, certaines facultés de droit français ont décidé de se regrouper afin d'offrir un portail unique d'orientation et de candidature en ligne. Elles ont confié à EduFrance ce projet qui se situe dans le cadre du programme « Attractivité de la France ») ;

Les programmes intégrés pour les étudiants

- Le programme- en réseau- de formation d'ingénieurs« n+i »

Le programme n+i a continué en 2003 sa progression en nombre d'étudiants (125), en nombre de pays d'origine de ces étudiants (22). Il a développé un programme très novateur de bourses attribuées par des entreprises. Lors du Forum n+i en Chine organisé par EduFrance, l'ambassade de France à Pékin et la Chambre de commerce française en Chine, à l'occasion de la visite de M. Francis Mer, alors ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, en novembre 2003, 13 entreprises françaises installées en Chine se sont engagées à accorder des bourses aux étudiants chinois sélectionnés dans le programme n+i, pour un montant total approchant le million d'€uros. Ce dispositif novateur de prise en charge de formation pour des étudiants sélectionnés fait l'objet d'un soutien de la part des postes concernés sous forme de bourses d'incitation (d'une année non renouvelable) dont le relais est pris par les entreprises.

- Le programme d'accueil des étudiants chinois

Ce programme multidisciplinaire, proposé par un ensemble d'établissements ayant mutualisé leurs dispositifs de sélection, a connu une baisse très significative à rapprocher de celle du nombre total d'étudiants chinois se rendant en France (diminution du flux d'un tiers par rapport à l'année précédente). De 627 en 2002, ce programme n'a atteint que 327 étudiants en 2003. La baisse importante de ce programme est l'une des raisons de la baisse significative du chiffre d'affaires de l'agence.

Les liens étroits tissés avec les établissements français (universités, grandes écoles...) et avec les services concernés des ambassades de France à l'étranger ont renforcé l'insertion du dispositif EduFrance dans le réseau culturel français à l'étranger. Les services de coopération de la quarantaine de pays disposant d'espaces EduFrance, et en particulier les attachés de coopération universitaire ont été invités par le ministère des affaires étrangères à suivre le développement des actions de promotion de l'enseignement supérieur dans leur pays de résidence et à veiller à la bonne coordination des interventions dans ce domaine.

Une réflexion sur l'avenir de l'opérateur a par ailleurs été engagée par les pouvoirs publics, dans la perspective de la fin en octobre 2006 du mandat de l'actuel GIP.

Source : ministère des affaires étrangères

3. La délivrance des visas d'étude

Afin de faciliter la venue en France des étudiants étrangers dans le cadre de la politique de promotion de l'offre française d'enseignement supérieur, le gouvernement a mis en place depuis 1998 de nouvelles dispositions en matière de délivrance de visas pour études :

- renforcement de la concertation entre services consulaires et culturels ;

- allègement des procédures de délivrance des visas pour les étudiants et les membres de leur famille ;

- introduction, dans un souci de transparence, de l'obligation de motiver certaines décisions de refus de visa opposées aux étudiants.

Dans les postes où la demande est en forte croissance, des formules inédites ont été mises en place depuis 2002 (par exemple, la création d'un Centre d'évaluation linguistique et académique - CELA - à Pékin ou le regroupement des visas pour études à Rabat et Casablanca pour le Maroc). La plupart des postes délivrant plus de 500 visas par an ont mis en place des procédures particulières pour le traitement des demandes. Par ailleurs, des instructions du ministère des affaires étrangères confirment le nécessaire renforcement de la collaboration entre les consulats et les services de coopération.

En application de ces orientations, le nombre des visas délivrés aux étudiants étrangers a triplé au cours des six dernières années.

Evolution du nombre de visas d'études délivrés par zone géographique

 

Europe

Asie-Pacifique

Amériques

Afrique du Nord

Moyen-Orient

Afrique subsaharienne

Total

1997

3.977

5.477

6.048

4.335

3.516

23.353

1998

4.884

5.934

6.868

6.223

5.042

28.951

1999

5.819

8.179

7.587

8.548

6.959

37.093

2000

7.360

9.475

8.195

12.315

9.000

46.345

2001

7.725

12.150

8.806

18.506

10.696

57.883

2002

7.288

17.750

10.627

18.993

10.559

65.017

2003

8.874

16.674

15.109

18 947

9.964

69.568

Source : ministère des affaires étrangères

Evolution du nombre de visas d'étude délivrés depuis 1997

Le tableau ci-après détaille, par pays, l'évolution du nombre de visas de long séjour délivrés pour études.

Classement des pays par nombre de visas de long séjour délivrés pour études (année 2003)

Rang 2001

Rang 2002

Rang 2003

Pays

Visas délivrés 1998 (pour mémoire)

Visas délivrés 2001

Visas délivrés 2002

Visas délivrés 2003

Evolution

1998/2003

4

4

1

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

2.884

2.993

4.449

7.616

+ 163 %

3

3

2

ALGERIE

715

4.304

5.693

7.265

+ 916 %

2

1

3

CHINE

1.033

5.045

9.129

6.760

+ 554 %

1

2

4

MAROC

3.058

9.187

7.328

5.011

+ 63 %

5

5

5

JAPON

2.573

2.649

2.901

3.010

+ 17 %

6

6

6

TUNISIE

1.064

2.352

2.569

2.777

+ 160 %

20

8

7

VIET NAM

458

848

1.558

2.495

+ 444 %

11

10

8

ROUMANIE

643

1.164

1.398

2.042

+ 217 %

7

7

9

SENEGAL

863

2.115

2.273

1.969

+ 128 %

12

12

10

MEXIQUE

978

1.107

1.244

1.911

+ 95 %

8

9

11

COREE DU SUD

725

1.510

1.498

1.614

+ 122 %

10

11

12

LIBAN

526

1.198

1.285

1.465

+ 178 %

19

13

13

RUSSIE

545

871

1.178

1.424

+ 161 %

13

15

14

CANADA

847

1.011

1.059

1.401

+ 65 %

9

14

15

BRESIL

761

1.237

1.166

1.284

+ 68 %

14

16

16

GABON

441

990

975

1.053

+ 138 %

Nc*

Nc*

17

BULGARIE

501

806

874

960

+ 91 %

24

18

18

CAMEROUN

477

715

760

847

+ 77 %

16

17

19

COLOMBIE

401

906

869

843

+ 110 %

Nc*

Nc*

20

R. TCHEQUE

202

524

617

806

+ 299 %

Nc*

Nc*

21

INDE

115

443

578

795

+ 591 %

18

19

22

MADAGASCAR

447

889

727

725

+ 62 %

15

20

23

COTE D'IVOIRE

319

944

709

648

+ 103 %

*non classé cette année-là.

4. Le programme de bourses Eiffel

Le programme de bourses Eiffel a été lancé en janvier 1999 avec trois objectifs :

- constituer un produit d'appel compétitif pour attirer les meilleurs étudiants étrangers en France (programme d'excellence et allocation attractive) ;

- concerner les filières de formation des futurs décideurs du public et du privé, et non pas les futurs enseignants-chercheurs, très majoritaires parmi les boursiers du gouvernement français ;

- cibler les pays émergents, en particulier d'Asie et d'Amérique latine, insuffisamment représentés parmi les étudiants étrangers en France.

Le programme a été conçu comme un outil offert aux établissements d'enseignement supérieur français dans le cadre de leur stratégie internationale et fonctionne en partenariat avec les conférences ou instances représentatives des établissements et les établissements eux-mêmes.

Il a connu une forte croissance et des résultats très encourageants au regard des objectifs qui lui sont assignés.

Depuis 2001, les lauréats sont sélectionnés au cours d'une seule session organisée assez tôt dans l'année pour permettre aux établissements d'enseignement supérieur français de présenter leurs offres à la même période que les établissements anglo-saxons, la cible du programme étant les meilleurs étudiants encore à l'étranger.

En 2004, 170 établissements ont présenté des candidatures et 65 d'entre eux ont eu au moins 1 admis. Sur 1.157 dossiers recevables, 367 ont été sélectionnés. Depuis 1999, le programme a permis de sélectionner près de 2.200 étudiants de qualité sur 7.000 candidatures présentées.

 

Nombre d'établissements présentant des dossiers

Nombre de candidatures recevables

Nombre de boursiers sélectionnés

Promotion de lancement

88

312

153

Promotion 1999-2000*

180

656

278

Promotion 2000-2001*

276

1424

348

Promotion 2001-2002

149

832

328

Promotion 2002-2003

205

1322

341

Promotion 2003-2004

185

1300

362

Promotion 2004-2005

170

1.157

367

TOTAL

 

7.003

2.177

Source : ministère des affaires étrangères * 2 sessions de sélection

La mobilisation des établissements a permis de sélectionner, en 2004, des étudiants dont 78 % d'entre eux étaient encore à l'étranger (« étudiants non résidents »). Cette proportion est la meilleure enregistrée depuis l'origine du programme. (64 % en 2000, 73 % en 2001, 57 % en 2002, 75 % en 2003).

En ce qui concerne les domaines d'études, les sciences de l'ingénieur représentent 46 % des lauréats en 2004, l'économie-gestion 36 %, le droit et les sciences politiques 18 %.

Du point de vue de la répartition géographique des boursiers, l'objectif de favoriser en priorité les pays émergents d'Asie et d'Amérique latine a été atteint, ces régions représentant respectivement 57 % et 22 % des lauréats en 2004. Les pays d'Europe en représentent 10 %, les pays du Moyen-Orient 9 %, et les pays du reste du monde 2 %.

Il faut également souligner que le programme Eiffel permet d'accueillir des étudiants non francophones, à qui une formation intensive en français est offerte avant le début des cours ; en 2004, 210 des boursiers sélectionnés bénéficieront de cette formation (contre 190 en 2003).

Le programme Eiffel a bénéficié, depuis son lancement, de trois mesures nouvelles qui ont accompagné sa montée en charge (7,6 millions d'euros en 1999, 5,3 millions d'euros en 2000, 1,3 million d'euros en 2001). Conformément aux orientations retenues, une partie de ces crédits a également été utilisée pour lancer, en 2000, le programme Major précité, spécifiquement destiné à prendre le relais du programme d'excellence de l'AEFE.

Des aménagements ont été décidés pour optimiser encore le fonctionnement et les résultats du programme. Parmi ceux-ci, deux mesures sont à souligner :

- le calendrier de sélection est encore avancé pour accroître sa compétitivité avec les calendriers des pays anglo-saxons ;

- les établissements français présentant des candidats devront signer une charte de qualité précisant leurs engagements pour l'accueil des boursiers Eiffel.

* 37 Note d'information du ministère de l'éducation nationale « Les étudiants étrangers en France », Claire Tessier, Maël Theulière et Magda Tomasini.

* 38 EGIDE, association à but lucratif de 210 salariés, gère notamment, pour le compte du ministère des affaires étrangères, dans le cadre de la coopération culturelle, scientifique et technique conduite par la France, un ensemble varié et cohérent de programmes dédiés à toutes les formes d'échange et de mobilité internationale des personnes. Ils s'appuient sur les bourses attribués aux étudiants et stagiaires étrangers accueillis en France ainsi qu'aux étudiants et jeunes chercheurs français en formation à l'étranger ; les invitations en France de personnalités étrangères invitées pour des visites, séminaires et conférences ; les missions d'experts français à l'étranger. Ces moyens représentent à eux seul près du quart des crédits d'intervention de la direction générale de la coopération internationale et du développement du ministère des affaires étrangères, et près de 70 % des fonds gérés par l'association.

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