2. Les conséquences du choc pétrolier, le paradoxe de l'abondance
Déstabilisée par l'afflux massif de pétrodollars dans les années 70, l'économie vénézuélienne connaît depuis lors une crise quasi structurelle, ponctuée de reprises liées au cours du pétrole.
L'afflux des capitaux lié au choc pétrolier a provoqué une appréciation du taux de change qui a entraîné une forte dégradation de la « compétitivité-prix » des biens soumis à la concurrence étrangère.
Les investissements privés se sont déplacés vers les secteurs les plus abrités de l'économie, provoquant un afflux de capitaux dans ces secteurs et une raréfaction du crédit.
La politique d'austérité budgétaire menée par le gouvernement a provoqué un effondrement de l'investissement productif du secteur privé et une fuite des capitaux dont le Venezuela est désormais coutumier.
Fragilisée, l'économie du Venezuela a été confrontée à la chute des prix du pétrole en 1982 qui a conduit, l'année suivante à une crise de la dette extérieure.
La crise a mis en évidence les faiblesses de l'économie du pays, la fragilité de l'industrialisation et le manque d'efficacité de l'État. L'économie demeure très cyclique et empêche l'État de mener des politiques de long terme.
Si « l'agenda Venezuela », programme de réformes structurelles lancé en 1996 avec le Fonds monétaire international, a permis d'amorcer un redressement, les conséquences de la crise asiatique et la chute des prix du pétrole en ont anéanti les effets.
3. La part résiduelle du secteur non pétrolier
Le pétrole représente 80 % des exportations du Venezuela (contre 10 à 15% pour les économies colombiennes et mexicaines) et près d'un tiers du PIB.
Les exportations non pétrolières sont à 71 % constituées de produits liés à l'exploitation du sous-sol (minerais, produits chimiques...). Les activités de ce secteur, outre qu'elles sont fortement cycliques, sont peu génératrices d'emplois.
Entre 1990 et 2000, la part de l'industrie manufacturière a reculé de 17 à 14 % du PIB.
Longtemps soutenue par une politique de monnaie forte, la demande de biens de consommation a donc été essentiellement satisfaite par les importations.
Conjugué à des sorties massives de capitaux et à la baisse des prix du pétrole, ce phénomène a conduit à une crise sévère de la balance des paiements et à la nécessité de décider, le 12 février 2002, la libre flottaison du bolivar.
Le X e plan de la Nation (2001-2007) définit comme une priorité le développement de la production agricole et industrielle mais le tissu productif du Venezuela est à reconstruire et les infrastructures nécessaires au développement des activités productives, notamment routières, ne sont pas satisfaisantes.