B. QUEL RÔLE POUR LA FRANCE ?

Compte tenu de la densité des liens tissés par l'histoire et de l'importance des intérêts français dans ce pays, la France ne doit pas se désengager de la Côte-d'Ivoire. S'il est juste de subordonner notre soutien économique et financier au processus démocratique, on doit aussi constater que la dégradation continue de la situation économique ne ferait qu'exacerber un climat de tension incompatible avec le retour au calme et le rétablissement de l'Etat de droit. Après le coup d'Etat du 24 décembre 1999, notre pays a ainsi préservé ses actions d'aide-projet afin de ne pas pénaliser les populations. La France avait décidé en novembre, le principe d'une aide de 800 millions de francs afin de permettre à la Côte-d'Ivoire d'honorer le remboursement de ses dettes et de lui donner ainsi accès à de nouveaux concours sous réserve de l'accord des bailleurs de fonds internationaux. Les conditions d'organisation des élections législatives de décembre dernier ont toutefois conduit notre pays à différer ce soutien financier.

Les Ivoiriens, dans leur grande majorité, aspirent au maintien de la présence française. Sans doute certaines voix se sont-elles élevées pour demander une réactualisation des accords de défense conclus entre nos deux pays en 1962. Mais cette position apparaît très minoritaire. La France dispose, rappelons-le, d'une base militaire occupée par le 43 e bataillon d'infanterie de marine -soit quelque 580 hommes- dont l'une des principales missions est d'intervenir à la demande de la Côte-d'Ivoire en cas d'agression extérieure.

Cette force constitue aussi évidemment une garantie de sécurité pour la communauté française établie en Côte-d'Ivoire.

Nos compatriotes, même s'ils ont été choqués par les violences ethniques tout à fait inhabituelles en Côte-d'Ivoire, ont témoigné, face aux événements, d'un sang-froid remarquable. Les autorités françaises ont pris, il faut le souligner, la mesure de leurs responsabilités. Un comité de sécurité a été instauré au sein de notre ambassade à Abidjan et les moyens de communication ont été renforcés afin de permettre une liaison permanente avec les Français installés dans la capitale et dans les différentes régions du pays. Par ailleurs, les effectifs de nos ressortissants font l'objet d'un suivi permanent tandis que le plan de sécurité a été mis à jour sous l'autorité de l'ambassadeur et du Consul général.

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