B. LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE SPATIALE FRANÇAISE
1. Les effectifs
A la fin
de l'année 1997, l'activité spatiale française
représentait environ 18.000 emplois directs, en progression par rapport
à 1996. Ces effectifs se répartissent entre les maîtres
d'oeuvre, les opérateurs (services de lancement), les
équipementiers et les autres sociétés (PME).
Les quatre maîtres d'oeuvre
Aérospatiale, Matra
Marconi Space France, SEP et Alcatel Space Industries, emploient 15.000
personnes
16(
*
)
, soit près
de 83 % des emplois.
Les effectifs des PME-PMI
17(
*
)
sont évalués
à 2.600 personnes. Ces sociétés peuvent se retrouver
à trois niveaux : contractants directs, co-contractants, ou
sous-traitants d'un grand industriel. A noter que les maîtres d'oeuvre
disposent généralement de capacité de réalisation
d'équipements à l'intérieur de leur société
ou de leurs filiales.
Au niveau des opérateurs
, les effectifs sont d'environ
350 personnes.
2. Les principaux programmes
a) L'accès à l'espace : les lanceurs ARIANE
Le
programme Ariane représente une part importante de l'activité
spatiale, en raison de sa remarquable réussite et du
développement du futur lanceur Ariane 5.
En ce qui concerne les lancements,
Arianespace
a réussi à
conserver depuis 1986 plus de
la moitié du marché
international
avec un taux de pénétration supérieur
à 50 %, alors que Russes et Américains ont constitué
une société commune, International Launch Services Ltd, pour la
commercialisation de leurs lanceurs Proton et Atlas, fabriqués
respectivement par Krounitchev et Lockheed Martin.
Arianespace est chargée de l'industrialisation, du contrôle et du
financement de la production, de la commercialisation des lancements et des
opérations, ainsi qu'éventuellement de l'assurance de ses
clients. A ce titre elle a réalisé en 1997 12 lancements
réussis et a placé 16 satellites en orbite. Fin octobre 1998, 7
lancements depuis janvier ont placé sur orbite 10 satellites.
Pour les trois prochaines années, Arianespace a un carnet de commande de
plus de 49 satellites à lancer par le lanceur Ariane (versions 4 et 5).
L'année passée a été une année record pour
les activités commerciales, avec la signature de 17 contrats de services
de lancement.
Rappelons que le programme de développement du nouveau lanceur Ariane 5
est entré en phase finale.
Après la réussite du vol 505 et à l'issue du programme de
qualification, une période de recouvrement des deux lanceurs ARIANE 4 et
ARIANE 5 doit permettre de garantir la continuité de l'accès
à l'espace. Par ailleurs le programme ARIANE 5 EVOLUTION,
répondant au besoin d'augmenter la performance du lanceur de 1.400 kg
sur orbite de transfert géostationnaire, est engagé. De plus,
afin de garder ARIANE 5 compétitif, une première phase de travaux
conduisant à la réalisation d'un étage supérieur de
plus forte performance a été décidé par le Conseil
de l'Agence spatiale européenne (ESA) de juin 1998, tandis que la
seconde phase de ce développement doit être décidé
par le conseil de l'ESA au niveau des Ministres, prévu en
1999.
b) La Station Spatiale Internationale
La France se trouve engagée dans le programme de coopération civile internationale de la Station Spatiale Internationale, et participe, dans le cadre de l'Agence spatiale européenne, à la réalisation d'un laboratoire pressurisé, le COF (Colombus Orbital Facility) et au développement d'un véhicule de ravitaillement de la station, l'ATV (Automated Transfer Vehicle), dont la maîtrise d'oeuvre a été confiée à l'industrie française.
c) Les satellites
Les
activités " satellites " concernent à la fois les
domaines scientifiques
tels que l'astronomie, la planétologie,
les sciences de la Terre et de la vie et les
domaines propres aux
applications
telles que les télécommunications, la
météorologie, la collecte des données de localisation et
d'observation de la Terre.
La relève et l'amélioration des performances des satellites
d'observation Spot 2 et 3 est assurée par Spot 4, mis en orbite le 24
mars 1998. Pour l'avenir, Spot 5, valorisant les acquis industriels et
technologiques, permettra d'assurer, en coopération avec la Belgique et
la Suède, la continuité et d'améliorer la
résolution des prises de vues.
Les télécommunications spatiales constituent le premier
domaine d'applications commerciales de l'espace, avec un marché mondial
d'environ 8 milliards de francs par an prévu pour les dix ans à
venir, pour la réalisation de plus de 100 satellites, la part
française étant estimée à environ 15 %.
L'évolution du marché mondial
18(
*
)
des satellites de plus de 100 kg
entre les périodes 1990-1994 et 1995-1999 est retracée
ci-après :
MARCHE MONDIAL DE SATELLITES (en unités)
|
1990-1994 |
1995-1999 |
Évolution en % |
Navigation |
21 |
14 |
- 33,3 % |
Sciences et Technologies |
40 |
42 |
+ 5,0 % |
Observation et Météo |
31 |
59 |
+ 90,5 % |
Communication |
83 |
236 |
+ 184,3 % |
Total |
175 |
352 |
+ 101,0 % |
dont civil |
114 |
282 |
+ 147,0 % |
dont militaire |
61 |
70 |
+ 15,0 % |
Source : Euro consult
.
Cette étude fait apparaître une explosion de la demande mondiale
entre 1995 et 1999, avec 352 unités, dont 80 % pour les
applications civiles et 20 % pour les applications militaires.