DEUXIÈME PARTIE -
UN BUDGET EN PROGRESSION MAIS SANS
PRIORITÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Avec
5,599 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits
de paiement, le budget de l'outre-mer progresse de 7 % par rapport
à la loi de finances initiale pour 1997. Le montant des autorisations de
programme, fixé à 1,867 milliards de francs est quasiment
identique à celui retenu en 1998 (1.899 millions de francs).
Ce budget traduit les engagements du secrétariat à l'outre-mer
dans des domaines jugés prioritaires tels que l'emploi et la
solidarité.
I. DES MOYENS ACCRUS POUR SOUTENIR L'EMPLOI
A. L'ACCROISSEMENT DES MOYENS DU FONDS POUR L'EMPLOI DANS LES DOM
1. Evolution générale
Créé par la loi du 25 juillet 1994, le Fonds pour
l'emploi dans les DOM (FEDOM) regroupe et coordonne les actions
spécifiques menées dans les DOM à Saint-Pierre et Miquelon
et à Mayotte, pour développer l'insertion sociale et
professionnelle par l'activité et encourager l'emploi par l'abaissement
du coût du travail dans les secteurs exposés à la
concurrence.
Pour 1998, le montant des crédits inscrits au chapitre 44-03
s'élève à 1.700 millions de francs dont
1.400 millions de francs pour assurer le financement des mesures
d'insertion et 300 millions de francs pour celui des emplois-jeunes.
Les priorités du FEDOM pour 1998 ont été définies
par le comité directeur du 13 janvier 1998, puis
complétées par le comité permanent du
12 juin 1998.
Il a été décidé de mettre l'accent, sur les
tâches d'utilité collective avec l'ouverture de
33.900 contrats emploi-solidarité, tout en soulignant la
nécessité de respecter une grande rigueur dans la gestion
budgétaire.
Le nombre de contrats d'insertion par l'activité a été
maintenu à 15.000 tandis que le nombre de contrats d'accès
à l'emploi (CAE), compte tenu de leur coût, a d'abord
été ramené à 5.000 nouveaux contrats puis
complété en cours d'année par une dotation
complémentaire de 2.000 contrats. Toutefois, et compte tenu des
reports engendrés par ce dispositif d'insertion, il convient de prendre
en compte 16.750 contrats encore en cours mais conclus au titre des
exercices 1996 et 1997.
La diminution de l'enveloppe de CAE a été accompagnée du
recentrage de ce dispositif en faveur des publics prioritaires, à savoir
les demandeurs d'emploi de longue durée, mais également les
jeunes de moins de 26 ans et les allocataires du RMI. Par ailleurs, une
modification du principe de versement de la prime a été
adoptée dans le cadre de la loi contre l'exclusion. Son versement sera
désormais aligné sur celui des contrats d'insertion par
l'activité (CIA).
La part de la créance de proratisation à verser aux agences
d'insertion au titre de l'insertion est venue compléter cette dotation
à hauteur de 196.791.439 francs.
Sur l'exercice 1998, les prévisions en matière d'exécution
s'inscrivent comme suit :
|
LFI 1998 |
EXECUTION 1998 (prévisions) |
||
Mesures d'insertion |
Dotation budgétaire (MF) |
Nombre d'emplois |
Dotation budgétaire (MF) |
Nombre d'emplois |
CES |
429,90 |
25 000 |
529,15 |
33 900 |
CIA |
175,85 |
15 000 |
179,10 |
15 000 |
CAE |
762,70 |
8 000 |
668,40 |
7 000 |
Primes |
21,55 |
500 |
8,82 |
364 |
CRE |
10,00 |
|
10,00 |
|
Etudes |
|
|
0,63 |
|
Emplois-jeunes |
300,00 |
4 000 |
200,00 |
4 000 |
TOTAL |
1 700,00 |
52 500 |
1 596,10 |
60 264 |
Comme votre rapporteur pour avis l'avait déjà souligné pour le regretter l'an dernier, le plan emploi-jeunes, qui représente 4.000 emplois n'est pas venu s'ajouter au dispositif existant et réalisé en 1997, soit 64.151 solutions d'emploi ; les prévisions au titre des emplois-jeunes ne compensent pas la diminution des crédits du FEDOM inscrits en loi de finances pour 1998 et dans le projet de loi de finances pour 1999, respectivement 48.500 et 56.500.
EMPLOIS FINANCÉS PAR LE FEDOM EN 1997
Mesures d'insertion |
Dotations en LFI |
Dotations régulées |
Nbre de solutions en LFI |
Nbre de solutions réalisées |
Dépenses |
Art. 10 : CES |
665 000 000 F |
665 000 000 F |
25 000 |
38 161 |
690 814 117 F |
Art. 20 : CIA |
152 700 000 F |
129 795 000 F |
15 000 |
15 000 |
125 867 214 F |
Art. 30 : CAE |
622 200 000 F |
545 070 000 F |
15 000 |
10 600 |
531 604 446 F |
Art. 40 : Primes |
22 000 000 F |
21 615 000 F |
500 |
390 |
9 307 680 F |
TOTAL |
|
|
55 500 |
64 151 |
|
En effet, pour 1999, les dotations budgétaires retenues définissent un crédit global de 1,808 milliard de francs réparti comme suit :
|
PLF 1999 |
|
Mesures d'insertion |
Dotation budgétaire (MF) |
Nombre de solutions |
CES |
662,2 |
34 000 |
CIA |
179,4 |
15 000 |
CAE |
495,8 |
7 000 |
Primes |
14,6 |
500 |
CRE |
10,0 |
|
Etudes |
1,0 |
|
Emplois-jeunes |
445,0 |
3 500 |
TOTAL |
1 808,0 |
60 000 |
2. Mise en oeuvre du plan emploi-jeunes
Le
FEDOM assure, depuis le 1er janvier 1998, le financement des
emplois-jeunes et une dotation de 300 millions de francs était
prévue dans la loi de finances initiale pour 1998 pour assurer le
financement de 5.000 postes.
A ces emplois s'ajoutent ceux pris en charge par le Ministère de
l'Education nationale (2.527) et le Ministère de l'intérieur.
Au 31 juillet 1998, 1.680 emplois-jeunes étaient
effectivement créés et 1.154 emplois étaient
prévus par des conventions déjà signées.
BILAN DES EMPLOIS-JEUNES AU 13 JUILLET 1998
|
FEDOM |
Education nationale |
Intérieur |
|
||
|
Emplois créés au 28/07/98 |
Embauches non encore effectuées |
Total emplois prévus par convention |
Postes aides éducateurs créés |
Postes adjoints sécurité créés |
TOTAL GENERAL |
Guadeloupe |
128 |
40 |
168 |
497 |
23 |
688 |
Guyane |
70 |
70 |
140 |
424 |
10 |
574 |
Martinique |
251 |
452 |
703 |
598 |
18 |
1 319 |
Réunion |
1 224 |
590 |
1 814 |
1 008 |
38 |
2 860 |
St-Pierre-et-Miquelon |
7 |
2 |
9 |
|
|
9 |
TOTAL |
1 680 |
1 154 |
2 834 |
2 527 |
89 |
5 450 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'Outre-mer
Selon les différents éléments recensés, la
montée en charge du dispositif se poursuivrait au cours du second
semestre pour atteindre un effectif total d'environ 4.000 emplois-jeunes
sur l'exercice 1998.
Les employeurs sont essentiellement :
- les collectivités locales qui ont recruté à ce jour
28,7 % de l'effectif total ;
- les associations, avec 52,65 % des emplois
créés ;
- les établissements publics, avec 15,25 % de cet effectif.
Par rapport aux emplois-jeunes créés en métropole, la
proportion est à peu près identique en ce qui concerne les
établissements publics (17,71 %). L'implication des
collectivités locales est par contre moins forte, alors que 40,4 %
des emplois-jeunes sont créés en métropole par ces
dernières.
Les départements d'outre-mer et la collectivité territoriale de
Saint-Pierre-et-Miquelon font preuve d'un dynamisme certain. En effet, la part
de l'outre-mer dans le nombre total d'emplois-jeunes créés au
31 juillet 1998 (hors éducation nationale et intérieur)
s'élève à 6,30 % alors que les départements
d'outre-mer ne représentent que 3 % de la population nationale. Il faut
noter la part prépondérante du département de la
Réunion qui représente à lui seul 72,85 % des emplois
créés outre-mer. Ce résultat a pu être atteint
grâce à un engagement très volontariste du conseil
général et du conseil régional.