C. LES CRÉDITS CONSACRÉS À LA PRÉVENTION DES POLLUTIONS PROGRESSENT PRINCIPALEMENT DU FAIT DE L'INSTAURATION DE LA TAXE GÉNÉRALE SUR LES ACTIVITÉS POLLUANTES (TGAP)

La mise en place de la TGAP entraîne l'inscription de 2,19 milliards de francs de crédits soit une progression de 467 % et de 1,82 milliards de francs au titre des autorisations de programme.

Mais à périmètre constant, les crédits progressent de 9,75 % pour être fixés à 424,3 millions de francs et les autorisations de programme s'élèvent à 204,2 millions de francs.

Les crédits consacrés à la prévention des pollutions et des risques étaient principalement consacrés à la prévention des risques naturels et industriels ainsi qu'au financement des mesures d'application de la loi sur l'air. Compte tenu de la création de la TGAP, ces crédits vont financer également les moyens d'intervention de l'ADEME, puisqu'une subvention budgétaire remplace désormais le produit des taxes directement affectées jusqu'à présent à l'Agence.

1. La prévention des risques naturels

La loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement a prévu plusieurs dispositions portant sur les risques naturels.

Les mesures de sauvegarde des populations menacées par certains risques naturels majeurs

Un fonds de prévention des risques majeurs alimenté à partir de la surprime " catastrophes naturelles " des contrats d'assurance a été institué après le vote de la loi de 1995 et il représente environ 125 millions de francs par an.

Sur ce fonds, sont financées des opérations d'expropriations -trois opérations ont été menées depuis 1995- et une vingtaine de dossiers sont en cours d'instruction ainsi que des travaux de prévention de certains risques naturels majeurs en application de l'article 38 de la loi de finances rectificative pour 1997 du 29 décembre 1997.

Deux sites sont concernés par ces nouvelles dispositions.

Au 1er août 1998, 173,4 millions de francs avaient été versés par le fonds de prévention des risques majeurs depuis sa mise en place en 1995.

Les plans de prévention des risques naturels prévisibles institués par la loi du 2 février 1995 doivent simplifier l'ancien dispositif réglementaire.

Les PPR remplacent les plans d'exposition aux risques (PER), les périmètres de risques délimités en application de l'article R.111-3 du code de l'urbanisme, les plans de surfaces submersibles (PSS) et les plans de zones sensibles aux incendies de forêt (PZSIF). Leur réalisation est totalement déconcentrée sous l'autorité du préfet de département.

Les moyens financiers consacrés à la prise en compte des risques naturels ont été portés de 20 millions de francs en 1993, à 35 millions de francs en 1997, à 42 millions de francs en 1998 et à 67 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999 (dont 45 millions de francs de crédits déconcentrés et 22 millions de francs de crédits non déconcentrés). Ils devraient notamment permettre de réaliser 2.000 plans de prévention de risques avant l'an 2000.

Au 15 juillet 1998, 1831 PPR, anciens PER et périmètres de risques délimités en application de l'article R 111-3 du code de l'urbanisme, approuvés, étaient recensés, auxquels il convient ajouter environ 2.000 PSS qui valent également PPR. Près de 1.800 autres documents sont en cours d'élaboration

Documents

Approuvés

En cours

PER (2 )

396

182

R 111-3 (2 )

1 065

34

PZSIF (2 )

0

17

PPR ( 1 )

370

1 550

TOTAL

1 831

1 783

(1) PPR plan de prévention des risques

(2) Documents antérieurs ou en cours valant PPR :

PER : plan d'exposition aux risques

R 111-3 l: périmètre de risques (article R 111-3 du code de l'urbanisme)

PZSIF : plan de zone sensibles aux incendies de forêt


En un peu plus de deux ans et demi, depuis octobre 1995, (publication du décret relatif aux PPR), 1.310 PPR ont été prescrits et 370 documents approuvés. Il y a donc une relance significative de la réalisation des PPR, notamment de leur prescription, qui devrait se poursuivre en 1999.

2. La prévention des risques industriels

En matière de prévention des risques industriels et technologiques, 6 millions de francs sont inscrits en mesures nouvelles, qui serviront notamment au financement des études et expertises imposées par l'application de la directive européenne 96/82/CEE du 9 décembre 1996 dite SEVESO2 et qui abrogera la directive 82/501/CEE le 4 février 1999. La réglementation devra également être adaptée en ce qui concerne la sécurité de certaines installations potentiellement dangereuses, notamment les stockages de liquides inflammables, les gaz combustibles liquéfiés et les gaz toxiques sous pression.

Les points forts de la directive SEVESO 2 sont :

- la réalisation par l'exploitant d'un rapport de sécurité plus élaboré ;

- la prise en compte des effets " domino " ;

- le renforcement de l'information du public ;

- la nécessité d'une maîtrise de l'urbanisation ;

- la réalisation de plans d'urgence plus détaillée.

Une étude, réalisée par l'INERIS, à la demande du ministère de l'environnement, montre que le nombre d'établissements qui seraient visés en France par la prochaine directive " risques majeurs " est de l'ordre de 500. Une enquête a été diligentée auprès des préfectures pour recenser ces établissements.

De plus, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques, créé en 1990 bénéficie de moyens financiers accrus. En 1998, l'INERIS a restructuré son activité en pôles thématiques en privilégiant plus particulièrement les risques liés aux explosions de gaz et poussières, les effets de la pollution de l'atmosphère et des sols sur la santé et les risques liés aux séquelles de l'exploitation du sous-sol.

Dans le projet de loi de finances, les dotations à l'INERIS sont en augmentation pour être fixées à 119,36 millions de francs (dont 13,75 millions au titre du budget civil de la recherche et du développement -BCRD-) contre 97,1 millions en 1998. Les autorisations de programme progressent également très sensiblement pour s'établir à 33,9 millions de francs (dont 9 millions au titre du BCRD), contre 10 millions de francs en 1998.

S'agissant de la politique du ministère en matière de réhabilitation des sites et sols pollués, une circulaire, datée du 31 mars 1998 a demandé aux préfets d'indiquer les actions effectuées ou prévues à court terme sur les 896 sites recensés dans la mise à jour de l'inventaire des sites pollués effectuée en septembre 1997.

Depuis son instauration par la loi du 2 février 1995, le produit de la taxe sur l'élimination des déchets industriels spéciaux est affecté à la réhabilitation des sites pollués " orphelins ". En 1997 et 1998, les montants collectés au titre de cette taxe ont été respectivement de 90,7 et 93,2 millions de francs. Dans le projet de loi de finances pour 1999, en contrepartie de la suppression de cette taxe et de l'institution de la TGAP, est prévue une dotation de 107 millions de francs pour la prise en charge de ces sites.

3. La mise en oeuvre de la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie

Bilan de l'extension de la surveillance de la qualité de l'air sur le territoire national

La loi prévoit la surveillance de toutes les agglomérations de plus de 100.000 habitants à partir du 1er janvier 1998 et la surveillance de l'ensemble du territoire à partir du 1er janvier 2000. De plus, la directive communautaire du 27 septembre 1996 concernant l'évaluation et la gestion de la qualité de l'air ambiant prévoit la surveillance à terme de 13 polluants ou familles de polluants.

Sur ces bases, un programme d'équipement des associations de surveillance de la qualité de l'air a été élaboré. Des crédits ont été délégués à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), coordonnateur technique de la surveillance de la qualité de l'air.

Du fait de la durée des études préalables à l'implantation des capteurs et du temps nécessaire à la constitution d'associations rassemblant l'Etat, les collectivités territoriales, les industriels et les associations de protection de l'environnement, certaines agglomérations de plus de 100.000 habitants n'étaient pas surveillées à la date du 1er janvier 1998, mais la plupart devraient l'être au 1er janvier 1999 (Angers, Annecy, Avignon, Le Mans, Lorient, Maubeuge, Nîmes, Perpignan et Troyes). Le retard risque d'être plus important pour Valence, Fort de France (Martinique), Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Saint-Denis de la Réunion.

Il faut en revanche déplorer le retard pris dans l'élaboration des plans de déplacements urbains, dont la loi impose la réalisation pour les agglomérations de plus de 100.000 habitants avant le 1er janvier 1999.

Il semble bien qu'en dépit de réflexions engagées par les autorités organisatrices de transport, aucune des 58 agglomérations concernées n'aura élaboré son plan à la fin de l'année 1998.

Mesures d'urgence en cas de pics de pollution

Dès le mois de janvier 1997, des premières mesures d'urgence étaient prises en application de l'article 12 de la loi du 30 décembre 1996 (itinéraire de contournement de Lyon pour les poids lourds notamment).

L'arrêté interpréfectoral instituant la circulation alternée en cas d'épisode de pollution atmosphérique en Ile-de-France a été signé le 11 avril 1997. D'autres arrêtés similaires ont ensuite été signés dans d'autres régions (Colmar, Strasbourg, Lyon, Mulhouse, ...).

Pour la première fois en France, la circulation alternée a été mise en oeuvre en Ile-de-France le 1er octobre 1997.

De plus, le décret n° 98-704 du 17 août 1998 relatif à la pastille verte a été publié au Journal Officiel du 18 août 1998 et 9 millions de pastilles ont été envoyées aux propriétaires des véhicules intéressés. Pour les nouvelles immatriculations, la distribution de la pastille verte se fera en préfecture.

Les encouragements réglementaires ou fiscaux sur les carburants de substitution et les véhicules propres.

- Le décret n° 98-701 d'application de l'article 24-III de la loi du 30 décembre 1996 imposant aux gestionnaires de flottes publiques l'achat d'un minimum de véhicules propres lors du renouvellement de leur parc a été publié au Journal Officiel du 18 août 1998.

En revanche, aucun décret n'est encore paru pour rendre applicable la disposition issue d'un amendement sénatorial et codifiée à l'article L.8-C du code de la route. Ce texte prévoit que d'ici le 1er janvier 1999, à l'intérieur des agglomérations de plus de 100.000 habitants, les véhicules de transport public en commun de voyageurs pourront utiliser un carburant dont le taux minimum d'oxygène a été relevé. Les véhicules concernés par cette mesure sont des bus fonctionnant aujourd'hui essentiellement avec une motorisation diesel. Or, si les essais conduits depuis plusieurs mois, voire plusieurs années dans certains cas, sur plusieurs flottes, ont confirmé que les émissions d'un véhicule consommant un gazole additionné d'au moins 30 % d'ester de colza, ou de tournesol, sont nettement réduites pour les particules, le monoxyde de carbone et les hydrocarbures et sensiblement équivalentes, en milieu urbain, pour les oxydes d'azote, les émissions d'aldéhydes doivent encore faire l'objet d'investigations.

- Le décret du 20 juillet 1998 modifie le décret du 9 mai 1995 en triplant l'aide accordée par l'Etat pour l'acquisition d'un véhicule électrique commandé à partir du 1er septembre 1998 et facturé au plus tard le 31 décembre 1999.

Cette aide est donc portée à 15.000 francs mais le nombre de véhicules aidés sur la période est plafonné à 3.000.

- Le projet de loi de finances pour 1999 comprend, par ailleurs, plusieurs mesures d'incitation pour les carburants de substitution et les véhicules propres d'incitation.

L'amortissement exceptionnel sur douze mois, réservé jusqu'à présent aux véhicules neufs fonctionnant exclusivement à l'électricité, au gaz naturel ou au gaz de pétrole liquéfié et aux accumulateurs nécessaires à ces véhicules électriques est étendu aux véhicules neufs fonctionnant en bicarburation et aux accumulateurs nécessaires aux véhicules hybrides . Cette extension concerne également les matériels installés a posteriori sur les véhicules pour leur permettre d'utiliser en bicarburation le gaz de pétrole liquéfié, ainsi que les stations de ravitaillement.

Fin 1998, les statistiques montrent les bonnes performances du GPL avec 1.100 stations-service, 130.000 véhicules et 150.000 tonnes de GPL vendus par an. Les prévisions sont de 500.000 véhicules en l'an 2000 et 2.000 stations équipées en l'an 2002.

Enfin, le Gouvernement amorce un rattrapage au niveau de la TIPP entre le gazole et l'essence.

Considérant que le différentiel de taxation entre le gazole et l'essence sans plomb est injustifié sur le plan économique, écologique et de la santé, il a été décidé d'augmenter chaque année la TIPP sur le gazole de sept centimes par litre pendant sept ans, afin de réduire cet écart et de l'aligner sur l'écart moyen communautaire. Cette hausse progressive est censée permettre aux consommateurs et aux constructeurs automobiles de s'adapter au rééquilibrage de la fiscalité des différents cargurants.

Par ailleurs, le Gouvernement a souhaité ne pas pénaliser le secteur des transports routiers vis-à-vis de ses concurrents européens, en accompagnant cette disposition de mesures en leur faveur.

Engagements budgétaires pour 1999 au titre de la loi sur l'air

Il est proposé d'affecter 395,35 millions de francs à la lutte contre la pollution de l'air et à la mise en oeuvre de la loi sur l'air qui se répartissent ainsi :

- 50 millions de francs d'aide au fonctionnement des associations de gestion des réseaux de surveillance de la qualité de l'air et de la banque de données sur la qualité de l'air (chapitre 44-10, articles 80 et 90) ;

- 11 millions de francs pour la mise en place des outils de planification prévus par la loi, à savoir les plans régionaux pour la qualité de l'air, les plans de protection de l'atmosphère et les plans de déplacements urbains (chapitre 34-10 - article 40) ;

- 109,6 millions de francs pour l'équipement des réseaux de surveillance de la qualité de l'air, par l'intermédiaire de l'ADEME (chapitre 67-30 - article 70 ;

- 60 millions de francs d'études et travaux divers dans le domaine de la pollution de l'air (chapitre 57-20 - article 50) ;

- 159 millions de francs pour la prévention et le traitement de la pollution (par l'intermédiaire de l'ADEME) (chapitre 67-30 - article 60).

4. Les nouvelles orientations de l'ADEME à travers la " rebudgétisation " de ses crédits

La création de la TGAP met fin au dispositif des ressources affectées dont bénéficiait jusqu'à présent l'ADEME. En effet, en 1999, la TGAP regroupera l'ensemble des taxes que l'agence percevait directement, à savoir la taxe sur les déchets ménagers et assimilés, la taxe sur les déchets industriels spéciaux, la taxe sur les nuisances aéroportuaires, la taxe sur la pollution de l'air et la taxe sur les huiles usagées. En contrepartie, l'ADEME recevra une subvention de 1,435 milliard pour compenser la suppression des taxes affectées.

COMPARAISON ENTRE LE PRODUIT DES TAXES FISCALES ET PARAFISCALES AFFECTÉES EN 1998 ET LES CRÉDITS BUDGÉTAIRES PRÉVUS EN 1999 POUR L'ADEME

(en millions de francs)

 

Produit taxes 1998 *

Dotations budgétaires 1999

Energie

 

293

Déchets ménagers

974,60

811

Dépollution sols

97,62

107

Ramassage des huiles

118,99

118,50

Isolation acoustique près des aérodromes

66,51

84,50

Lutte contre la pollution atmosphérique et surveillance de la qualité de l'air

185

269,50

TOTAL

1 442,72

1 683,50

* Estimation au 1er novembre 1998 (prises en charge et produits financiers)

Source : ADEME

Le remplacement d'un mécanisme de taxes affectées par le principe de dotations budgétaires donne toute faculté au Gouvernement pour peser sur les politiques menées par l'ADEME.

Dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999, le Gouvernement privilégie deux grands axes, à savoir la réorientation de la politique des déchets ménagers et la relance de la politique française de maîtrise de l'énergie.

a) Une réorientation de la politique des déchets

On peut rappeler que la loi du 13 juillet 1992 relative à l'élimination des déchets fixe un cadre général en transposant en droit français la directive communautaire n° 91-156 du 18 mars 1991 relative aux déchets.

Elle institue plusieurs mesures et mécanismes pour permettre notamment :

- la limitation à compter du 1er juillet 2002 du stockage aux seuls déchets ultimes, et la valorisation de 75 % des emballages ménagers ;

- la mise en place de plans d'élimination des déchets ;

- la création d'une taxe sur le stockage des déchets pour améliorer les conditions de gestion des déchets. Le taux de la taxe était de 40 francs en 1998.

Outre le retard pris dans l'élaboration des plans d'élimination des déchets, l'analyse de leur contenu indique, d'après une étude réalisée par l'ADEME en 1997, que le recours à l'incinération a été, semble-t-il, largement surestimé, qu'à l'inverse la mise en décharge était sous-estimée et qu'enfin les filières de recyclage et de compostage n'étaient pas assez privilégiées.

Au 31 juillet 1998, 81 plans avaient été adoptés par arrêté préfectoral, 10 étaient approuvés par la commission d'élaboration et 8 étaient en cours d'élaboration.

En conséquence, la circulaire du 28 avril 1998 modifie et précise les objectifs qui doivent apparaître dans les plans d'élimination des déchets. Cette circulaire pose un objectif national de valorisation matière d'au moins la moitié des déchets collectés au titre du service public d'élimination des déchets ménagers et assimilés. Elle décrit également les moyens permettant aux préfets de décliner cet objectif national.

Ainsi, à l'horizon 2005-2007, il faudra parvenir à une stagnation globale de la capacité d'incinération, par ailleurs modernisée, et à une diminution des tonnages mis en décharge au profit d'un accroissement de la récupération de matériaux et du traitement biologique.

Pour répondre aux nouveaux objectifs ainsi définis le traitement des déchets pourrait s'organiser ainsi :

- 30 % de déchets en collecte séparative, avec des filières de tri en vue d'une récupération des matériaux ;

- 20 % des déchets (fermentescibles) traités par compostage ;

- 50 % des déchets dirigés vers l'incinération ou la mise en décharge.

Les nouvelles orientations de la politique des déchets favorisant la réduction à la source et la valorisation ont fait l'objet d'une communication au conseil des ministres du 26 août 1998. La circulaire du 28 avril 1998 se trouve ainsi complété par un programme d'actions pour développer les actions de prévention, infléchir l'évolution de la production de déchets, développer la valorisation et intégrer l'environnement dans la politique fiscale, et enfin renforcer la transparence par un meilleur suivi et une meilleure information du public. Parmi toutes les mesures annoncées dans le cadre de ce plan d'action, on retiendra plus précisément :

Une réorganisation de la collecte sélective est envisagée, notamment par une modification des barèmes d'Eco-emballages et Adelphe, afin que le " barème amont " versé par les conditionneurs incitent plus à la réduction des emballages et que le montant de l'aide versée aux collectivités locales tienne compte du coût de la collecte sélective, pour encourager cette filière.

Le projet de loi de finances pour 1999 propose d'appliquer le taux minoré de TVA aux opérations de collecte sélective, de tri et de valorisation matière.

Le Gouvernement entend également rééquilibrer progressivement les échelles des coûts de différentes filières de traitement des déchets. Ainsi, dans le projet de loi de finances, le taux des taxes sur l'incinération et la mise en décharge des déchets ménagers et industriels est augmenté de 50 % dans le cadre de la TGAP. De plus le Gouvernement souhaite engager une réflexion sur l'utilisation du FCTVA (Fonds de compensation de la TVA) qui privilégie les investissements des collectivités locales en matière de collecte séparative, tri et valorisation matière.

Enfin, pour favoriser une meilleure mobilisation du Fonds de modernisation de la gestion des déchets (FMGD), le conseil d'administration de l'ADEME a adopté le 7 janvier 1998 de nouveaux taux d'aides qui favorisent notamment la valorisation, avec effet rétroactif au 1er janvier 1997. Désormais, les investissements de collecte séparative, de tri, de transfert ainsi que les déchetteries peuvent être aidés à hauteur de 50 % de leur montant ; de même, le taux d'aide aux unités de compostage et de méthanisation des déchets organiques passent de 20 à 50 % si les déchets sont triés à la source.

Votre rapporteur pour avis prend acte de ces nouvelles orientations, dont il approuve les grandes lignes. Il souhaite néanmoins attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de ne pas modifier trop souvent les objectifs fixés en ce qui concerne le traitement des déchets. Certes les orientations doivent pouvoir évoluer, mais il ne faut pas oublier que les investissements réalisés pour répondre à ces objectifs sont très lourds financièrement ; il est important de préserver une certaine stabilité des normes réglementaires et de ne pas remettre en cause sans cesse les objectifs, au risque sinon, d'aggraver la situation des finances locales .

Enfin, s'agissant de l'accent mis sur la filière du compostage, il faut souligner que seul le compost provenant de déchets végétaux peut être réutilisé, notamment par la profession agricole. En revanche, peu de débouchés s'offrent aux autres types de compost, et la question se pose de leur devenir.

b) La relance d'une politique de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables.

Conformément aux engagements du Premier ministre, annoncés en janvier 1998, une dotation de 500 millions de francs sera attribuée à l'ADEME en 1999, à hauteur de 333 millions de francs en provenance du budget de l'environnement et de 167 millions de francs en provenance du budget de l'industrie.

Au titre de la maîtrise de l'énergie, la priorité ira au renforcement de la réglementation thermique dans l'habitat et le secteur tertiaire. L'accent sera mis aussi sur la maîtrise de la demande d'électricité, tant en ce qui concerne la diffusion de lampes de basse consommation pour l'éclairage que l'amélioration des équipements électroménagers.

Le développement des énergies renouvelables est le second axe de cette stratégie. L'ADEME va d'abord renforcer son soutien à la filière bois-énergie. Deux nouveaux programmes ont été initiés en 1998 : le premier est destiné à la valorisation énergétique des déchets de la filière bois et des résidus de l'exploitation forestière, qu'un taux de TVA réduit devrait conforter au même titre que le tri sélectif des déchets ménagers ; le second vise à encourager les gestionnaires de décharges d'ordures ménagères et de stations d'épuration à se doter d'installations de combustion propres à valoriser sous forme de chaleur ou d'électricité le gaz naturel (méthane) issu de la fermentation de ces matières, sans compromettre pour autant l'utilisation des boues des stations d'épuration à des fins agricoles, là où leur composition le permet.

La dotation de l'ADEME devrait également permettre d'accélérer le programme Eole 2005, conduit par EDF en liaison avec l'Agence, et porter le potentiel du parc à 500 mégawatts à l'horizon 2005. Une nouvelle tranche de 100 mégawatts a été lancée, dont 25 seront réservés à la Corse et aux départements d'outre-mer, régions non reliées au réseau alimenté par l'énergie nucléaire et où les coûts de production d'électricité sont très élevés.

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