C. UNE VOLONTÉ CLAIRE D'AVANCER, MAIS UN COMBAT À POURSUIVRE
Le CNC est mobilisé, depuis 2020, en faveur de la lutte contre les VSS dans le cinéma et l'audiovisuel. En complément d'un rappel au code du travail, le Centre a principalement recouru au levier de la conditionnalité de l'accès aux aides publiques.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, l'accès à toutes les aides du CNC a été conditionné au respect par les entreprises de production des industries d'une obligation de prévenir, mettre fin et sanctionner les violences sexistes et sexuelles. Cette condition a été étendue en janvier 2022 aux exploitants de salles de cinéma.
Afin d'assurer la mise en oeuvre effective de cette obligation, le CNC a mis en place, à l'automne 2020, une formation obligatoire de tous les responsables d'entreprises du secteur à la prévention et à la lutte contre les VSS. Le CNC avait ainsi formé 6 200 professionnels à l'été 2024.
Aujourd'hui, le chef d'entreprise (producteur, distributeur, exploitant de salles...), responsable d'assurer la santé et la sécurité des salariés, est le seul à être visé par l'obligation de formation mise en place par le CNC. Pour amplifier le mouvement, l'échelon au niveau duquel il faut maintenant agir est celui des équipes de tournage, au moment où celui-ci démarre.
La mise en oeuvre de cette formation est une nouvelle condition d'accès aux aides au cinéma du CNC : avant le tournage, les producteurs devront s'engager à la mettre en oeuvre et si cet engagement n'est pas respecté, les aides pourront être retirées par la suite. La formation et la conditionnalité des aides au respect de cette formation vont pouvoir prendre effet pour tous les tournages qui débuteront à partir du 1er décembre 2024.
Il est aujourd'hui difficile de douter de la bonne volonté exprimée à tous les niveaux dans l'ensemble de la profession sur la question des VSS. Cependant, elle ne sera pas résolue sans une prise de conscience très claire de l'ensemble des éléments qui constituent ces violences : emprise, influence, chantage plus ou moins assumé, etc...
Le cinéma n'est pas le seul lieu où les femmes subissent des violences, il est cependant le plus emblématique et se doit, à ce titre, de devenir exemplaire.