III. UNE POLITIQUE D'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS GLOBALEMENT PRÉSERVÉE DANS UN CONTEXTE DE CONCURRENCE INTERNATIONALE ACCRUE
La subvention pour charges de service public versée à Campus France sera quasi-stable en 2025, atteignant 3,38 M€ contre 3,47 M€ l'année passée (- 2,5 %).
Par ailleurs, le montant des bourses de mobilité sera maintenu à son niveau de 2024, soit 70 M€, qui représentait une augmentation de 6 M€ par rapport à 2023.
Une SCSP versée à Campus France s'élevant à |
Une enveloppe consacrée aux bourses de mobilité atteignant |
La France dans le classement international en 2022 |
Quasi-stable |
Stable |
- 1 place par rapport à l'année précédente |
A. LA FRANCE DEMEURE UNE DESTINATION ATTRACTIVE POUR LES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX
La France demeure une destination prisée des étudiants internationaux. En 2023-2024, notre pays a ainsi accueilli 430 000 étudiants internationaux, dont 10 700 en apprentissage, un chiffre qui s'aligne sur l'objectif fixé dans le cadre de la stratégie « Bienvenue en France » de 500 000 étudiants accueillis d'ici 2027.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette bonne tenue des établissements français : le retour des étudiants asiatiques après la pandémie (+ 5 %, dont +6 % d'étudiants chinois et + 12 % d'étudiants indiens) la bonne performance des établissements français dans les classements internationaux (25 établissements français figurent dans le classement de Shangaï, dont Paris Saclay, 1er établissement en Europe continentale), la forte présence des écoles de commerce françaises dans le classement du Financial Times ou encore la dynamique soutenue de l'enseignement supérieur privé (environ 85 000 étudiants).
B. DANS UN CONTEXTE DE CONCURRENCE MONDIALE ACCRUE, LA FRANCE DOIT CEPENDANT CLARIFIER SES AMBITIONS ET EN TIRER TOUTES LES CONSÉQUENCES
Si la France continue d'attirer les étudiants, le rythme de croissance du nombre d'étudiants accueillis dans notre pays est inférieur au rythme de croissance mondial. Ainsi, au cours des 5 cinq dernières années, la France a connu un taux de croissance du nombre d'étudiants étrangers accueillis de 17 %, alors que la croissance mondiale du nombre d'étudiants en mobilité atteignait 27 %.
Au total, la France stagne au niveau international, se situant à la 7e position2(*) des pays d'accueil derrière l'Allemagne, désormais au 3e rang mondial, qui a considérablement renforcé son attractivité.
Le PLF 2025 prévoit bien un maintien du niveau des bourses de mobilité à son niveau de 2024, mais ces crédits ne permettront pas d'atteindre l'objectif du programme « Bienvenue en France », qui visait un doublement des bourses d'études d'ici 2027. Le respect de cet objectif aurait en effet supposé une augmentation des budgets alloués aux bourses de 8 M€ par an.
En matière de bourses d'études, la France reste loin de ses concurrents, avec 11 600 bourses versées contre 21 000 en Allemagne et 29 000 au Royaume-Uni pour le seul programme Turing.
Le manque de flexibilité dans la gestion administrative et l'absence de simplification dans l'octroi des bourses limitent l'efficacité du dispositif. Les bourses restent, de plus, peu attractives en termes de durée (5,6 mois en moyenne, soit moins d'un semestre).
Par ailleurs, notre pays doit adapter sa stratégie pour attirer des étudiants de haut niveau, en particulier face à une concurrence qui offre des conditions d'accueil et des perspectives d'emploi plus attractives, comme des durées de séjour prolongées pour les diplômés (18 mois en Allemagne et jusqu'à 3 ans au Royaume-Uni).
Les rapporteurs estiment par conséquent que la France est à la croisée des chemins et doit désormais clarifier son positionnement : soit elle entend continuer de figurer parmi les premières destinations mondiales de la mobilité universitaire et elle doit alors amplifier les efforts engagés dans le cadre de la stratégie Bienvenue en France en matière de procédures administratives, d'amélioration des conditions d'accueil, d'augmentation de l'enveloppe des bourses, soit elle se résigne à une forme de déclassement au profit de nouveaux acteurs particulièrement actifs tels que la Turquie ou encore les Émirats arabes unis.
* 2 Elle occupait la 6e position en 2021, la Russie, exclue lors du précédent classement, l'ayant réintégré cette année.