B. RFI
Désormais le pôle radio est constitué autour du principal instrument de l'action de l'Etat dans le domaine radiophonique extérieur : Radio France Internationale (RFI). Les participations minoritaires de la France dans Africa n° 1 (radio gabonaise) et dans Médi 1 (radio marocaine) ne sont pas rattachées à RFI malgré la volonté française. Mis à part ces deux exemples qui ne relèvent pas de l'action audiovisuelle extérieure au sens strict, RFI est bien, aujourd'hui, l'instrument quasi unique de l'action radiophonique extérieure.
RFI rencontre aujourd'hui deux problèmes majeurs. Le premier est le passage à la numérisation, qui remplace la bande son magnétique. Ainsi, il existe déjà une cellule numérique sur l'Afrique. Mais cela oblige à des reconversions d'emplois mal admises par les syndicats puisqu'un seul technicien chargé de réalisations peut dorénavant fusionner le travail de chargé de réalisations et celui de technicien.
Cette mutation n'est donc pas sans poser de problèmes de personnel dans une société qui emploie 800 personnes en CDI et 200 en CDD.
Le second souci tient à la régionalisation car on peut dire en simplifiant les choses qu'il n'existe pas « une » mais « plusieurs » RFI.
L'Afrique pose peu de problèmes en terme de diffusion. Les pays arabes ne disposent pas d'émetteurs en français mais directement en langue arabe avec les programmes spéciaux de RMC-Moyen Orient.
La solution de la régionalisation de RFI suppose une sorte de diffusion « officiellement labellisée ».
Par ailleurs, la diversité des langues est difficile à résoudre en termes diplomatiques, voire philosophiques, et aussi en raison des reconversions que sa révision entraînerait à la rédaction de RFI. Par exemple, en Afrique, doit-on privilégier la diffusion de la francophonie à une population restreinte ou peut-on admettre de procéder à de petits « décrochages » en langues vernaculaires pour étendre l'auditoire de RFI à un public populaire plus vaste ?
Doit-on continuer à diffuser des émissions en 19 langues, mal reçues sur ondes courtes, ou privilégier quelques grandes langues et une diffusion par Internet ?
Le dernier point à souligner est l'utilisation pédagogique du site Internet de RFI.
Tous ces problèmes ne se résoudront pas sans des moyens financiers adaptés à une radio dont, on peut s'en féliciter, l'audience va croissante.
Or, ces moyens financiers ne sont pas suffisants.
La gestion financière de Radio France internationale est toujours préoccupante malgré des efforts accomplis dans la gestion.
a) L'exploitation
Le chiffre d'affaires de RFI, 127,2 M€ (133 M€ y compris autres produits) a augmenté de 1,5 % entre 2002 et 2003. La subvention versée par le ministère des affaires étrangères représente 55,5 % de ce montant (70,2 M€), et la redevance 41,6 % (52,3 M€). Les recettes propres de RFI n'en représentent que moins de 3 %.
Le résultat d'exploitation consolidé présente une situation déficitaire de - 4,1 M€ en 2003, en légère amélioration par rapport à 2002 (- 6,2 M€).
Les charges d'exploitation ont progressé de 1,6 % en 2003. Les charges de personnel, qui représentent 48,8 % de l'ensemble des charges d'exploitation de RFI, sont en augmentation de 1,5 %, à 68,4 M€, ce qui traduit un effort significatif de rigueur.
b) La structure financière
La dette financière nette de RFI a atteint 2 M€ en 2003.
Les capitaux propres, qui incluent un montant de subventions d'équipement de 645 k€, sont de 9,05 M€.
La trésorerie nette s'est dégradée significativement, passant de 13,9 M€, au 31 décembre 2002, à 7,03 M€, au 31 décembre 2003. Le financement des pertes de l'entreprise par prélèvement sur son fonds de roulement est une pratique récurrente, qui a été régulièrement dénoncée par la Cour des Comptes. L'ampleur de ces pertes est néanmoins très inquiétante compte tenu de leur importance par rapport aux capitaux propres du groupe. En effet, le report à nouveau au 31 décembre 2003 était de -3,8 M€ après + 3,9 M€ en 2002 compte tenu du mauvais résultat enregistré en 2002 (- 8,8 M€).