IV. DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES POUR LE SOUTIEN À L'INVESTISSEMENT
A. L'ENGAGEMENT DE L'ÉTAT DANS LE CADRE DU XIIÈME CONTRAT DE PLAN (2000-2006)
Au
titre du XII
e
contrat de plan, le gouvernement a souhaité que
l'outre-mer occupe une place privilégiée parmi les régions
françaises pour la répartition des crédits des nouveaux
contrats. Les investissements publics pour les sept prochaines années
devront représenter un puissant levier de développement. Les
trois objectifs principaux fixés par le Gouvernement, en
novembre 1999, sont :
- l'emploi pour faire face à un niveau de chômage
élevé ;
- le développement durable pour répondre aux besoins
d'infrastructures dans le respect des ressources naturelles et de
l'environnement ;
- la solidarité pour assurer le développement sanitaire et
social.
Pour la période 2000-2006, l'Etat consacrera 859,81 millions
d'euros (5.640 millions de francs) pour les quatre DOM, soit une
progression de 46,4 % qui est supérieure à celle des
régions métropolitaines (+30,5 %)
. Pour les deux
collectivités territoriales de Mayotte et de Saint-Pierre et Miquelon
l'Etat participera à hauteur de 291,09 millions d'euros
(1.909,45 millions de francs), ce qui représente une augmentation
de 32 % par rapport au plan précédent qui s'élevait
à 93,23 millions d'euros (611,57 millions de francs).
Les montants des tranches annuelles sont ainsi en forte augmentation par
rapport au XI
ème
plan, tant pour les DOM, que pour les
collectivités de Saint-Pierre et Miquelon et de Mayotte et les TOM, ce
qui place les régions d'outre-mer en tête pour la
répartition des crédits.
En dehors des DOM, les contrats de plan obéissent à une
programmation spécifique : 2000-2003 pour la Polynésie
Française, 2000-2004 pour la Nouvelle-Calédonie, Wallis et
Futuna, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon. En ce qui concerne la
Nouvelle-Calédonie, l'architecture des contrats en cours est maintenue,
notamment le contrat d'agglomération, qui sera également inclus
dans le dispositif contractuel.
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les crédits
inscrits correspondent aux tranches annuelles théoriques de ses
engagements contractuels.
Ainsi, s'agissant des subventions d'investissement accordées par l'Etat,
le montant des autorisations de programme est arrêté à
148,45 millions d'euros (850,63 millions de francs), en progression
de 14,7 %. Le montant des crédits de paiement s'élève
à 101,802 millions d'euros (667,789 millions de francs), soit
une hausse de +1,70 %. Les hausses les plus importantes pour les
autorisations de programme concernent la dotation de rattrapage pour Mayotte et
les actions diverses pour le développement de la
Nouvelle-Calédonie.
La mise en oeuvre effective des orientations du XII
ème
contrat de plan, au 31 décembre 2000 connaît un
démarrage lent : 19,81 millions d'euros (130 millions de
francs) ont été délégués par le
secrétariat d'Etat à l'outre-mer pour les DOM. Les mandatements
ne représentent que 14 % des engagements.
En ce qui concerne Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon, le secrétariat
d'Etat à l'outre-mer avait délégué, à la
même date, 10,5 millions d'euros (68,8 millions de francs), sur
une dotation de 93,58 millions d'euros (613,85 millions de francs) et
100 % des crédits mandatés ont été
engagés. La relative faiblesse de la consommation des crédits est
largement due à la date de signature tardive des contrats intervenue le
8 septembre 2000 pour Mayotte et le 6 décembre 2000 pour
Saint-Pierre et Miquelon.
B. LES CRÉDITS CONSACRÉS AU FONDS D'INVESTISSEMENT DES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER (FIDOM)
On
peut rappeler qu'en 2001, les crédits de la section
générale du FIDOM s'élevaient à
51,909 millions d'euros (340,8 millions de francs) en autorisations
de programme et à 38,135 millions d'euros (250,15 millions de
francs) pour les crédits de paiement.
Plus de 90 % du montant
des autorisations de programme est affecté au financement des contrats
de plan.
Les propositions de répartition des autorisations de programme, dans le
cadre des contrats de plan, ont été faites en fonction des
besoins exprimés par les préfets. Le 27 avril 2001, une
première enveloppe de crédits en autorisation de programme a
été déléguée, correspondant à
50 % des besoins estimés par les préfets. Cette enveloppe
représente la première tranche 2001 des CPER 2000-2006.
S'agissant de l'insuffisance des crédits de paiements inscrits au FIDOM
général, au regard des autorisations de paiement, le rattrapage
est en cours grâce à une progression plus rapide des
crédits de paiement.
Au 31 août 2001, 28,828 millions d'euros
(189,10 millions de francs) ont été
délégués, ce qui représente 75,6 % de la
dotation inscrite en loi de finances.
Pour assurer un meilleur suivi financier de l'exécution des contrats de
plan, la répartition des crédits délégués
opère une distinction entre les crédits relevant des
opérations hors CPER des XI
ème
et
XII
ème
CPER.
Il convient également de rappeler que le chapitre intitulé
« FIDOM décentralisé » n'est plus doté
en loi de finances initiale en autorisations de programme depuis 1997 et que
les autorisations de programme ouvertes antérieurement n'ont pas
toujours donné lieu à l'inscription des crédits de
paiement correspondants. En 1999 et en 2000, une expertise sur l'utilisation
des dotations du FIDOM décentralisé a été
diligentée par le secrétariat d'Etat au budget et le
secrétariat d'Etat à l'outre-mer, afin d'évaluer
précisément les autorisations de programme restant à
couvrir auprès des collectivités bénéficiaires.
Les lois de finances rectificatives pour 1999 et 2000 ont inscrit 15.244.
902 euros (100.000.000 francs) en crédits de paiement.
Le 12 janvier 2001, il a été notifié aux
Présidents des différentes collectivités, la somme
qui devrait leur être versée pour solder l'arriéré
de crédits de paiement en 2001 et 2002.
Des instructions ont été données aux services de l'Etat
afin que chacune de ces collectivités puisse produire
d'éventuelles pièces justificatives qui n'auraient pas
déjà été prises en compte afin d'arrêter
définitivement les sommes qui leur sont dues.
En 2000, les crédits de paiement n'ont pas fait l'objet de
délégation, mais
au 7 février 2001, compte tenu
des informations disponibles et de la situation financière des
collectivités concernées, une première répartition
de 7,470 millions d'euros (49 millions de francs) des crédits
du FIDOM départemental
a été effectuée
.
Pour 2002, l'intitulé du chapitre 68-01 est modifié et
devient « Subventions du FIDOM et dotations de Mayotte ».
Cette modification résulte de la création de deux nouveaux
articles concernant la collectivité territoriale de Mayotte :
- l'article 30 : « Fonds mahorais de
développement » qui a pour objet d'assurer, d'une part, le
financement par l'octroi de subventions, de projets publics ou privés
d'aménagement et d'équipement du territoire, et d'autre part, le
soutien au développement des entreprises ;
- l'article 40 : « Dotation de rattrapage et de premier
équipement des communes de Mayotte ». Cette dotation est
destinée à diverses opérations d'investissement pour les
communes de Mayotte (éclairage public, voirie...).
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les dotations inscrites sur
le chapitre 68-01 s'élèvent à
60,53 millions
d'euros (397,050 millions de francs) en autorisations de programme et
47,452 millions d'euros (311,265 millions de francs) en
crédits de paiement.
Le montant des crédits relatifs aux XIIème CPER représente
90,45 % de l'enveloppe avec 46,47 millions d'euros
(304,86 millions de francs).
C. LES CRÉDITS CONSACRÉS AU FONDS D'INTERVENTION POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES TERRITOIRES D'OUTRE-MER (FIDES)
Il
faut rappeler que les ressources du FIDES sont réparties en deux
sections :
- la section générale ;
- la section des territoires, retraçant les interventions de l'Etat
qui appuient les actions relevant des compétences des territoires.
En outre, depuis 1988, est individualisé, au sein du FIDES, un Fonds
d'équipement et de promotion de la Nouvelle-Calédonie (FEPNC),
dont les crédits sont inscrits au chapitre 68-93.
Dans la loi de finances pour 2000, une partie de ces crédits ont
été intégrés au chapitre 41-56 qui regroupe
les dotations globales pour la Nouvelle-Calédonie.
Le tableau ci-dessous récapitule, pour 2000 et 2001, la
répartition des crédits au sein du FIDES (section
générale).
TABLEAU RÉCAPITULATIF
TERRITOIRES |
2000 |
2001 |
||
|
en euros |
en francs |
en euros |
en francs |
Polynésie française |
14 665 595 |
96 200 000 |
20 001 311 |
131 200 000 |
Nouvelle-Calédonie-
|
355 082 732
|
232 919
000
|
39 369 532
|
258 247
202
|
Wallis et Futuna |
3 619 139 |
23 740 000 |
2 868 378 |
18 815 323 |
TAAF |
228 674 |
1 500 000 |
259 163 |
1 700 000 |
IFOI |
76 225 |
500 000 |
144 827 |
950 000 |
Administration centrale |
1 176 800 |
7 719 297 |
1 133 769 |
7 437 035 |
Total |
57 561 441 |
377 578 297 |
66 063 715 |
433 349 560 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
S'agissant du FIDES (territoires), à compter de l'exercice 2001, il est
prévu de ne plus doter cette ligne dans le projet de loi de finances.
Les derniers chiffres disponibles concernent l'année 2000.
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les crédits du
FIDES (section générale) sont reconduits à hauteur de
26,53 millions d'euros (174,03 millions de francs) en autorisations
de programmes et diminuent pour les crédits de paiement de 7,62 %
pour être fixés à 20,561 millions d'euros
(134,87 millions de francs).