II. LE RENFORCEMENT DES MOYENS EN FAVEUR DE L'EMPLOI ET DE L'INSERTION SOCIALE
A. UNE AUGMENTATION SUBSTANTIELLE DES CRÉDITS DU FEDOM
Les
mesures d'aide à l'emploi demeurent la première priorité
du budget de l'outre-mer pour 2006, ce qui se traduit par la progression de
25,49 % des crédits du FEDOM, les moyens budgétaires
atteignant 505 millions d'euros (3.312,58 millions de francs).
Sur cette enveloppe, 72 millions d'euros (472,29 millions de francs)
sont affectés au financement des mesures de la loi d'orientation pour
l'outre-mer et 23,629 millions d'euros (155 millions de francs)
compensent la disparition de la créance consécutive à
l'alignement du RMI au 1
er
janvier 2002.
Au total, cette augmentation significative des crédits devrait
permettre de mettre en oeuvre près de 100.000 mesures
d'insertion.
1. Bilan du FEDOM pour 2001
Pour 2001, la dotation budgétaire ouverte en loi
de
finances sur le chapitre 44-03 pour le FEDOM, s'élevait à
402,465 millions d'euros (2.640 millions de francs). A cette dotation
initiale, se sont ajoutés 32,014 millions d'euros
(210 millions de francs) de crédits reportés de
l'année 2000, destinés à compléter le financement
du programme emplois-jeunes.
En outre, la dotation initiale a été abondée en cours de
gestion, par des crédits correspondants à la part d'insertion de
la créance de proratisation pour 2001. Ces crédits, d'un montant
de 31,264 millions d'euros (205,08 millions de francs) ont
été délégués aux agences d'insertion. Au
total, en cours de gestion, l'enveloppe du FEDOM pour 2001
s'élève à près de 465,74 millions d'euros
(3.055,05 millions de francs).
Afin de tenir compte des nouvelles mesures en faveur de l'emploi
créées par la loi d'orientation pour l'outre-mer, la nomenclature
du chapitre 44-03 du FEDOM a été modifiée pour
introduire le « projet initiative jeune », le congé
solidarité, la prime à la création d'emplois et
l'allocation de retour à l'activité. En dehors de ces nouvelles
mesures, la répartition initiale du comité directeur du FEDOM du
23 janvier 2001 a arrêté, comme en 2000,
35.000 contrats emploi-solidarité (CES), 15.000 contrats
d'insertion par l'activité (CIA), 7.500 contrats d'accès
à l'emploi (CAE), 2.800 contrats emplois-consolidés. Le
nombre de primes à la création d'emploi a augmenté pour
être fixé à 1.700.
A la fin du premier trimestre 2001, l'analyse de l'utilisation des
différentes mesures a mis en évidence une consommation soutenue
des mesures CES, CEC et CIA et un net ralentissement des CAE et des
emplois-jeunes.
Il est apparu que la mesure CAE présentait une intérêt
moindre pour les employeurs compte tenu de la mise en place, dès le
1
er
janvier 2001, des exonérations de charges
sociales prévues par la loi d'orientation pour l'outre-mer. De plus, en
ce qui concerne le programme emplois-jeunes, le ralentissement
déjà constaté au cours du précédent exercice
s'est confirmé.
Aussi, et afin de prendre en compte les demandes complémentaires
présentées par les départements, le comité
directeur du FEDOM a décidé lors de sa réunion
du 27 juin 2001, d'accentuer au cours du second semestre l'effort
réalisé en matière de lutte contre le chômage et en
faveur de l'insertion des publics les plus défavorisés au regard
de l'emploi. Il a été procédé à un
réajustement des mesures d'insertion avec l'ouverture de 5.000 CES,
4.000 CIA et 1.000 CEC supplémentaires, compensée en
partie par la suppression de 2.500 CAE et de 1.300 postes d'emplois-jeunes.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES MESURES D'INSERTION EN 2001
Mesures d'insertion |
Guadeloupe |
Guyane |
Martinique |
Réunion |
St-Pierre-et-Miquelon |
TOTAL |
CES |
4 600 |
3 085 |
3 119 |
29 040 |
156 |
40 000 |
CEC |
895 |
306 |
538 |
2 047 |
14 |
3 800 |
CIA |
4 670 |
1 330 |
4 150 |
8 850 |
|
19 000 |
CAE |
1 237 |
214 |
1 303 |
2 233 |
13 |
5 000 |
Primes * |
|
|
|
|
|
655 |
Emplois-jeunes |
458 |
170 |
540 |
925 |
7 |
2 100 |
PIJ |
1 850 |
870 |
1 750 |
5 500 |
30 |
10 000 |
Congé solidarité* |
|
|
|
|
|
1 500 |
ARA |
2 247 |
676 |
2 215 |
4 857 |
5 |
10 000 |
TOTAL |
15 957 |
6 651 |
13 615 |
53 452 |
225 |
92 055 |
(*) :
dotation globale non répartie par département.
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
2. Perspectives budgétaires pour 2002
EVOLUTION DES CRÉDITS DU FEDOM SUR 2001-2002
(en
euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution en volume |
Evolution en % |
Contrats emploi-solidarité |
96 042 881 |
104 046 454 |
+ 8 003 573 |
+ 8,33 |
Contrats emplois consolidés |
51 222 870 |
53 357 156 |
+ 2 134 286 |
+ 4,16 |
Contrats d'insertion par l'activité |
28 812 864 |
31 633 171 |
+ 2 820 307 |
+ 9,78 |
Contrats d'accès à l'emploi |
53 052 258 |
37 197 560 |
- 15 854 698 |
- 29,88 |
Primes à la création d'emploi |
3 048 980 |
5 793 062 |
+ 2 744 082 |
+ 90 |
Créance de proratisation |
7 622 451 |
31 252 049 |
+ 23 629 598 |
+ 310 |
Contrats de retour à l'emploi |
1 067 143 |
609 796 |
- 457 347 |
- 42,85 |
Etudes |
152 449 |
152 449 |
0 |
0 |
Emplois jeunes |
126 380 255 |
145 433 097 |
+ 19 052 862 |
+ 15,07 |
Projet initiative jeunes (PIJ) |
15 244 902 |
36 282 866 |
+ 21 037 964 |
+ 138 |
Congé solidarité |
6 097 961 |
15 244 902 |
+ 9 146 941 |
+ 150 |
Allocation de retour à l'activité |
13 720 412 |
25 916 333 |
+ 12 195 921 |
+ 88,88 |
CES et CEC à Mayotte (nouveau) |
- |
7 904 482 |
- |
- |
Mesures en faveur de l'emploi à Mayotte (nouveau) |
- |
10 214 084 |
- |
- |
TOTAL |
402 465 406 |
505 037 461 |
+ 102 572 055 |
+ 25,48 |
Outre la
reconduction des mesures pour l'emploi créées par la loi
d'orientation pour l'outre-mer, il a été décidé de
renforcer les CES, à travers 4.000 conventions
supplémentaires, et les emplois jeunes avec 1.000 postes
supplémentaires. En revanche, le nombre de CAE diminue fortement puisque
le dispositif est devenu moins compétitif.
Par ailleurs, il a été décidé de regrouper sur le
chapitre 44-03, l'ensemble des dispositifs « emplois »
concernant Mayotte et de créer deux articles : l'un étant
destiné à accueillir les crédits relatifs aux contrats
emplois solidarité et contrats emplois consolidés, l'autre,
consacré aux nouveaux dispositifs mis en oeuvre dans le cadre du nouveau
statut de Mayotte :
- création d'un article 89 « contrats emplois
solidarité et contrats emplois consolidés » rapatriant
les crédits inscrits jusqu'alors sur l'article 42 du
chapitre 46-94 « Action sociale, culturelle et de
coopération régionale » et inscription d'une mesure
nouvelle de 0,503 millions d'euros (3,3 millions de francs).
- création d'un article 90 « mesures en faveur de
l'emploi à Mayotte » doté de 10,214 millions
d'euros (67 millions de francs) permettant la mise en oeuvre des nouveaux
dispositifs qui vont être créés par ordonnance, en faveur
du développement des emplois.
B. BILAN DU DISPOSITIF « NOUVEAUX SERVICES EMPLOIS JEUNES »
S'agissant du financement de ce programme, il convient de rappeler que le secrétariat d'Etat à l'outre-mer ne finance, à travers le FEDOM, que les emplois-jeunes créés par les employeurs visés à l'article L. 332-4-18 du code du travail. Ainsi, le financement des emplois jeunes recrutés par les ministères de l'Education nationale et de l'Intérieur est assuré par ces derniers.
1. Bilan des emplois créés
Fin
2000, 10.323 emplois-jeunes ont été créés
dont 3.692 au cours de l'année 1998, 3.823 en 1999 et 2.808 au
cours de l'année 2000, sur une dotation globale de 3.000 nouveaux
postes.
A ces emplois-jeunes, s'ajoutent ceux pris en charge par le ministère de
l'Education nationale (4.523 aides éducateurs) ainsi que ceux
financés par le ministère de l'Intérieur
(286 adjoints de sécurité) soit au total 14.862 emplois.
Leur répartition entre les différents départements
d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon
s'inscrit comme suit :
NOMBRE DE POSTES CRÉÉS AU 31/12/00
|
FEDOM |
Education Nationale |
Intérieur |
Total Général |
Guadeloupe |
1 355 |
942 |
110 |
2 407 |
Guyane |
682 |
407 |
21 |
1 110 |
Martinique |
3 092 |
933 |
51 |
4 076 |
Réunion |
5 175 |
1 971 |
104 |
7 250 |
St-Pierre-et-Miquelon |
19 |
|
|
19 |
TOTAL |
10 323 |
4 253 |
286 |
14 862 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
Ce dispositif a connu une montée en charge rapide dans les
départements de la Martinique et de la Réunion. Dès la fin
de l'année 1998, le nombre d'emplois-jeunes créés dans les
départements d'outre-mer représentait près de 6 % du
nombre total de créations de postes (hors éducation nationale et
intérieur) alors que la part de la population de moins de 25 ans
outre-mer ne représente que 3,62 % de la population nationale de
cette tranche d'âge.
En 2000, les créations de postes d'emplois jeunes ont été
plus soutenues à la Guadeloupe et en Guyane.
2. Perspectives pour 2002
Conformément aux instructions du ministère
de
l'emploi et de la solidarité nationale de mai 2000, l'accent est
mis sur les moyens de pérenniser ces emplois en les inscrivant dans une
dynamique locale de développement économique et social.
Cette orientation est menée en association avec l'ensemble des
partenaires du programme en cours. Ainsi, au niveau local, des plates-formes
régionales de professionnalisation sont chargées de faire des
propositions concrètes sur d'éventuels
« référentiels métiers », des
procédures de validation des compétences professionnelles
acquises, ou encore des plans de formation spécifique.
Aussi, dans le cadre du plan gouvernemental « avenir des
emplois-jeunes » défini en juin 2001, différentes
mesures ont-elles été envisagées. Elles visent
principalement à orienter le programme nouveaux services-emplois-jeunes
autour de deux priorités :
- assurer l'avenir professionnel des jeunes ;
- consolider les services et emplois créés.
En outre, afin de maintenir l'action déjà réalisée
en ce domaine, il a été également décidé
d'ouvrir un nouveau contingent de 10.000 postes d'emplois-jeunes
auprès des associations et des collectivités territoriales en
2002 et une dotation de 1.000 postes a été
réservée à l'outre-mer.
Les crédits nécessaires au financement de ces 1.000 postes
ont été estimés à 5.183.267 euros (34 millions
de francs), dont le transfert du budget du ministère de l'emploi et de
la solidarité sur celui du secrétariat d'Etat à
l'outre-mer est prévu dans le cadre du projet de loi de finances pour
2002.
Enfin, il faut relever que, dans le cadre du projet d'ordonnance relative
au droit du travail et de l'emploi à Mayotte, a été
décidée la mise en place de 300 postes d'emplois-jeunes.