I. LE FINANCEMENT DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER

L'effort financier consenti pour la mise en oeuvre de la loi du 12 décembre 2000 d'orientation pour l'outre-mer se poursuit et s'amplifie dans le projet de loi de finances pour 2002.

Avec 72,41 millions d'euros (474,98 millions de francs) de mesures nouvelles, les dispositifs créés par la loi d'orientation bénéficient, au total, de 121,96 millions d'euros (800 millions de francs).

MISE EN OEUVRE DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER

(millions d'euros)

Source : Secrétariat d'Etat à l'outre-mer

A. DES FINANCEMENTS ACCRUS POUR LE VOLET EMPLOI DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER

Pour 2002, 112,96 millions d'euros (740,97 millions de francs), soit une progression de 155 % vont, d'une part, pérenniser les mesures initiées en 2001 et, d'autre part, financer des mesures nouvelles. Ces crédits sont inscrits sur le Fonds pour l'emploi dans les départements d'outre-mer et à Mayotte.

Les mesures sont les suivantes :

- 10.000 « projets initiative jeunes » (PIJ) , pour un montant de 36,283 millions d'euros (238 millions de francs). Conçus comme une aide au projet professionnel, le PIJ est destiné à permettre aux jeunes de moins de 30 ans, soit de créer leur entreprise dans leur département d'outre-mer, soit de suivre une formation professionnelle hors de celui-ci ;

- 3.000 congés solidarité à 55 ans , avec en contrepartie l'embauche de 3.000 jeunes, seront financés, à hauteur de 15,24 millions d'euros (100 millions de francs) dans le cadre de conventions entre l'Etat, les partenaires sociaux, et le conseil général et/ou le conseil régional ; les modalités de la participation financière des collectivités territoriales restent à définir, ce qui freine la mise en place de cette mesure ;

- 10.000 allocations de retour à l'activité (ARA), soit une dépense de 25,91 millions d'euros (170 millions de francs) , permettront de lutter contre l'exclusion en favorisant le retour à l'emploi des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI), de l'allocation de parent isolé (API), de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), ainsi que des chômeurs de longue durée indemnisés par l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ;

- 2.200 primes à la création d'emplois seront financées, pour 5,79 millions d'euros (38 millions de francs) en faveur des entreprises diversifiant leurs débouchés commerciaux hors du département ;

- en outre, la suppression de la créance de proratisation consécutive à l'alignement du RMI au 1 er janvier 2002 sur le niveau de celui versé en métropole est compensée par une augmentation des crédits budgétaires de 23,629 millions d'euros (155 millions de francs). Cette dotation permet de maintenir les moyens de fonctionnement des agences départementales d'insertion au niveau de 2001, soit 31,25 millions d'euros (205 millions de francs).

B. LES AUTRES MESURES DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER FINANCÉES EN 2002

Hors FEDOM, plusieurs autres mesures inscrites dans la loi d'orientation pour l'outre-mer sont également financées :

- sur le chapitre 41-91, la dotation est reconduite à hauteur de 0,457 millions d'euros (3 millions de francs) pour financer la mise en place d'un office de l'eau dans chacun des DOM. Cet établissement public local est financé conjointement avec le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement et le concours des collectivités locales ;

- sur le chapitre 46-94, 3,201 millions d'euros (3 millions de francs) supplémentaires sont prévus pour renforcer les moyens de l'agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer, la dotation du fonds de promotion des échanges mis en place en 2001, les moyens des quatre fonds de coopération régionale et enfin, permettre la mise en place, dans chaque DOM, d'un fonds régional d'aménagement foncier et urbain (FRAFU), expérimenté à la Réunion, puis en Martinique.

En outre, il convient de faire le point sur les mesures inscrites dans la loi d'orientation tendant à encourager l'emploi marchand.

1. Rappel du dispositif en vigueur jusqu'au 31 décembre 2001

Le second volet de la loi n° 94-638 du 25 juillet 1994 tendant à favoriser l'emploi, l'insertion et les activités économiques dans les départements d'outre-mer et les collectivités territoriales avait pour ambition d'encourager l'emploi par l'abaissement du coût du travail dans les différents secteurs exposés à la concurrence.

Il a fonctionné de 1996 à fin 2000, le dispositif initial ayant été prorogé d'un an.

Les exonérations sectorielles de cotisations sociales ont eu pour but l'abaissement du coût du travail dans les secteurs exposés à la concurrence. Ces exonérations de cotisations patronales étaient plafonnées à un salaire équivalent au SMIC et concernaient les entreprises privées des secteurs suivants : l'agriculture et la pêche, l'industrie, l'hôtellerie-restauration, la presse et la production audiovisuelle.

Au-delà de l'abaissement du coût du travail, il s'agissait de réorienter le développement des économies des départements et de maintenir l'activité en milieu rural.

BILAN DU DISPOSITIF PERBEN

La réduction du coût du travail pour les secteurs concernés, par rapport aux entreprises de la métropole, équivalait à 23,6 % d'un salaire équivalent au SMIC, soit une aide moyenne de 1.846 francs par mois et par salarié.

L'effet global de cette réduction représentait 18 % de l'ensemble de la masse salariale des entreprises bénéficiant effectivement de ces exonérations. Cette mesure apportait donc aux entreprises une amélioration de leur compétitivité. Ce dispositif est entré en vigueur dès 1995 mais n'a été pleinement opérationnel qu'à partir de 1996.

Le coût total a progressé comme suit :

- 131,137 M€ (860,2 MF) en 1996,

- 132,951 M€ (872,1 MF) en 1997,

- 147,784 M€ (969,4 MF) en 1998,

- 161,139 M€ (1 057,0 MF) en 1999.

Cette augmentation du coût des exonérations a été accompagnée d'une augmentation des effectifs concernés par cette mesure. Ils passent en effet de 37.383 salariés en 1996 à 43.749 en 1998. Cette évolution tend toutefois à se stabiliser : à la fin de l'exercice 1999, 43.245 salariés ont été concernés par le dispositif et 4.275 entreprises ont été éligibles à l'exonération de cotisations sociales.

Source : Secrétariat d'Etat à l'outre-mer

2. Le nouveau dispositif issu de la loi d'orientation pour l'outre-mer

Comme votre rapporteur pour avis l'avait souligné l'an dernier, le dispositif mis en place à compter du 1 er janvier 2001 s'inscrit dans une philosophie radicalement différente : il devient pérenne et concerne toutes les entreprises de moins de onze salariés. Il englobe également toutes les entreprises, quelque soit leur taille, dont l'activité correspond aux secteurs exposés, identifiés dans la loi du 25 juillet 1994, auxquels s'est ajouté le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, et des énergies renouvelables. Le secteur du bâtiment est également couvert par ce dispositif mais avec un taux d'exonération de 50 % pour les entreprises de plus de onze salariés.

La base de l'exonération est relevée à 1,3 SMIC, ce qui représente 4.954,659 euros (32.500 francs) par salarié et par an.

Pour le secteur du bâtiment le taux d'exonération est de 50 % pour les entreprises de plus de onze salariés.

Enfin, un allègement supplémentaire de 1.372,041 euros (9.000 francs) par salarié est consenti aux entreprises qui appliquent la seconde loi sur la réduction du temps de travail.

Le coût brut des exonérations de charges sociales est estimé à 533,572 millions d'euros (3,5 milliards de francs), coût duquel il convient de déduire celui afférent au dispositif antérieur d'exonération (152,449 millions d'euros, 1 milliard de francs) et des allégements sur les bas salaires, soit un coût net de 304,898 millions d'euros (2 milliards de francs) qui sera pris en charge par le ministère de l'emploi et de la solidarité .

La loi d'orientation pour l'outre-mer a également prévu des mesures spécifiques d'allégement de charges sociales pour les employeurs et travailleurs indépendants et les exploitants agricoles, ainsi qu'un plan d'apurement des dettes sociales et fiscales pour toutes les entreprises qui connaissent des difficultés.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page