4. Evaluation de la compétence de l'enseignant
Si l'on entend par évaluation de la
compétence apprécier et juger l'étendue des connaissances
de l'enseignant et de ses capacités dans le cadre de l'Institution et de
la société, il n'existe pas de modèle systématique
et scientifique d'évaluation directe de cette compétence,
l'évaluation se faisant plutôt de manière indirecte, au vu
et su des résultats obtenus.
La concurrence internationale, renforcée par la signature de l'Uruguay
Round, a conduit les universités à vouloir mener une
évaluation globale des enseignants, avec la participation des
étudiants, dans le but de trouver des solutions d'amélioration.
Mais cette tentative a surtout mis en évidence le mécontentement
des étudiants vis-à-vis de leurs enseignants et a
été la source de conflits, plutôt que de solutions à
adopter ; ce type d'évaluation, n'aboutissant qu'à un jugement de
valeur (bon, moyen, mauvais), reste bien sûr peu exploitable.
La faiblesse principale du professeur coréen réside dans une
maîtrise insuffisante du français, surtout à l'oral. Cette
carence a une forte probabilité de se maintenir, dans la mesure
où l'enseignant n'a pas l'occasion d'être immergé dans la
langue-culture du pays d'accueil. De plus, le système d'enseignement,
défavorable à l'apprentissage de la langue, ne l'encourage
guère à améliorer sa pratique. Son atout principal est de
communiquer facilement avec ses étudiants et de leur expliquer
clairement les points de grammaire et de lexique.
Pour le lecteur français, son handicap tient à la
difficulté ou même l'impossibilité de communiquer avec ses
apprenants coréens, ce qui constitue un obstacle majeur à
l'efficacité de son enseignement. La plupart des lecteurs ne
possèdent pas de formation didactique, ni d'expérience
d'enseignement du français langue étrangère. Quant
à ceux qui ont la formation nécessaire, l'incompréhension
linguistique et culturelle demande, malgré tout, pour être
surmontée, beaucoup de temps et de patience. Toutefois,
l'intérêt du lecteur est d'être représentant du pays
de la langue enseignée. Il exerce, à ce titre, une certaine
séduction, voire fascination, qui est une motivation essentielle pour
les apprenants.
Il apparaît donc nécessaire de former des enseignants
coréens compétents, surtout pour dispenser des cours de langues
aux débutants et, parmi ceux-ci, aux vrais débutants du
secondaire. Le renforcement de la formation de ces professeurs est à
envisager d'autant plus sérieusement que la nouvelle politique
linguistique prévoit de leur allouer plus d'heures d'enseignement,
durant lesquelles ils devront fournir un contenu plus varié et plus
consistant. Quant aux natifs, à condition d'avoir une formation
adéquate, ils pourraient être plus utiles pour l'enseignement
à un niveau avancé.
Dans les conditions actuelles, les lycées de langues
étrangères et certaines facultés ont adopté un
enseignement conjoint, combinant l'intervention des lecteurs étrangers
et des enseignants coréens, ce qui permet de combler les faiblesses et
de mettre à profit les compétences de chacun.