B. LA VOIE VERS UNE MEILLEURE INSERTION RÉGIONALE
1. L'amélioration des relations du Yémen avec ses voisins
Au-delà des conflits territoriaux, le Yémen a pu
au
cours des dernières années améliorer ses relations avec
l'ensemble de ses voisins.
Depuis la fin de la guerre du Golfe et la prise de position de Sanaa en faveur
de l'Iraq, le Yémen a réussi à rétablir avec les
États du Golfe des relations de confiance. Tous, à l'exception du
Qatar, avaient joué la carte sécessionniste en 1994.
Le Yémen entretient de bonnes relations avec Oman et le Qatar qui,
après avoir pris parti pour l'unité yéménite durant
la guerre civile, a en outre soutenu la candidature yéménite au
Conseil de coopération du Golfe.
Si les anciens flux d'aide bilatérale n'ont pas repris, les relations
sont plus confiantes avec les autres États du Golfe. Le Président
Ali Abdallah Saleh s'est rendu aux Émirats Arabes Unis en avril 2000.
Les relations diplomatiques avec le Koweït, gelées depuis 1991, ont
été rétablies en 1999.
Les États du Golfe n'ont pas tous un intérêt fort dans le
développement du Yémen. L'exploitation du gaz
yéménite peut venir concurrencer d'autres pays producteurs de la
région tandis que le port d'Aden, s'il prenait son envol, pourrait
détourner du trafic d'autres ports de la péninsule.
En ce qui concerne la Corne de l'Afrique, les relations avec Djibouti sont
bonnes, en raison notamment des liens personnels tissés entre le
Président Djiboutien Ismaël Omar Guelleh, qui s'est rendu en visite
officielle à Sanaa en janvier 2000, et le président Ali Abdallah
Saleh. Une communauté yéménite dynamique vit à
Djibouti.
La présence de la France à Djibouti est, elle, perçue de
manière extrêmement favorable par les Yéménites et
son rôle en faveur de la stabilité de la région est reconnu
et apprécié.
2. Les perspectives de coopération régionale
Le
Yémen appartient à différents ensembles
régionaux : celui du monde arabe, celui du Golfe, celui de
l'Afrique de l'Est et n'appartient paradoxalement à aucun ensemble de
coopération régionale.
Malgré ses demandes répétées, il ne fait pas partie
de la coopération Euro-Méditerranée et du programme MEDA.
Il n'appartient pas davantage à la zone de libre-échange
d'Afrique de l'Est.
Officiellement candidat depuis décembre 1996 au Conseil de
Coopération des États du Golfe (CCEAG), conseil auquel il a
vocation naturelle à appartenir, le Yémen s'est heurté
depuis au veto saoudien et à une réticence sourde d'autres pays
de la péninsule. Le traité de Djeddah rend raisonnablement
optimiste sur la possibilité d'un accord saoudien à la
candidature yéménite, sans que les perspectives de succès
de celle-ci puissent être garanties à court terme.
Ainsi, le Yémen, seul PMA du monde arabe, est paradoxalement un des
seuls à ne pas être intégré à une zone de
coopération régionale.