- Appartenance politique :
- Groupe Socialiste
- État civil :
- Né le 2 avril 1909
Décédé le 8 août 1982 - Profession :
- Avocat
- Département :
- Hérault
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Ancien sénateur de la IVe République
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Accéder à la notice de Jean PERIDIER sous le Sénat de la Communauté
Elu le 25 septembre 1949
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
PERIDIER Jean
Né le 2 avril 1909 à Montpellier (Hérault)
Décédé le 8 août 1982 à Montpellier (Hérault)
Sénateur de l'Hérault de 1949 à 1958
Issu d'une famille de viticulteurs, Jean Péridier obtient sa licence en droit à la faculté de Montpellier et devient, en 1936, avocat à la cour d'appel de Montpellier.
Militant SFIO de la première heure, il représente les familles nombreuses au conseil d'administration du Bassin des houillères des Cévennes.
Pendant la guerre, il entre dans la Résistance active, ce qui lui vaut d'être élu, au lendemain de la Libération, délégué au comité local de Libération de Montpellier. Sa vie politique commence à cette époque, pour ne s'achever qu'à sa mort. Le 23 septembre 1945, il est élu conseiller général du deuxième canton de Montpellier, fonction qu'il occupera jusqu'au 20 mars 1949.
Il est également élu, le 3 mai 1949, maire de Le Pouget (Hérault), fonction dans laquelle il sera régulièrement renouvelé.
Le 25 septembre 1949, « candidat socialiste et de défense viticole », il entre au Conseil de la République, élu sur la liste SFIO par 442 voix sur 993 lors d'une élection partielle provoquée par le décès d'Edouard Barthe, sénateur de l'Hérault depuis 1948. Membre du groupe SFIO, il siège jusqu'en 1957-58 à la commission de la justice et à la commission des boissons. Il est également membre suppléant de la commission du travail et de la sécurité sociale (1953 à 1957-58) et de celle du suffrage universel (1955-56 à 1957-58).
Le nombre de ses interventions est incalculable et, comme il l'avait annoncé, il se bat constamment pour la défense de la viticulture française et des viticulteurs. Mais il intervient également à de très nombreuses reprises sur des questions juridiques et budgétaires.
Concernant la viticulture, il pose en 1950 une question orale au ministre des affaires étrangères à propos de la signature du protocole additionnel au traité d'union douanière franco-italien de 1949, s'inquiétant du danger que représente pour la viticulture et l'agriculture la réduction des droits de douane non subordonnée à l'harmonisation préalable des conditions économiques entre les deux pays. Au ministre de l'agriculture, il demande en 1952 d'encourager les essais menés par les producteurs du Languedoc pour la culture du coton ; il lui suggère en 1954 de rétablir la commission consultative de la viticulture. En 1952, il demande au ministre des affaires économiques d'appliquer aux vins et spiritueux les facilités à l'exportation vers la zone sterling ; il lui demande également de réduire les droits et taxes sur le vin pour contrer la crise grave traversée par la viticulture française à cette époque.
Il dépose, toujours en faveur de la viticulture et de l'agriculture, plusieurs propositions de résolutions, tendant à rétablir la caisse annexe de la viticulture, à approvisionner la viticulture en sulfate de cuivre (1951), ou encore à publier le règlement d'administration publique concernant l'aide aux sinistrés viticoles (1954). Parmi les très nombreux rapports qu'il rédige au nom de la commission des boissons, on peut citer ceux concernant le degré minimum des vins de coupage, l'aide au chai de stockage pilote intercoopératif (1951), le service des alcools, l'assainissement du marché du vin (1952), la création du comité national interprofessionnel d'exportation des vins de consommation courante et des vins de qualité supérieure (1953), la protection du titre d'oenologue (1954), l'interdiction de certains vins mousseux (1955), la création du comité interprofessionnel des vins des côtes de Provence (1955-56).
Enfin, il prend souvent la parole lors des débats portant sur ce sujet, en participant notamment au budget de l'agriculture pour 1951, 1953 et 1955. En 1953, il est rapporteur pour avis de la commission des boissons sur le projet de loi portant redressement économique et financier. Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1957, il formule des observations sur la situation des viticulteurs. Il intervient encore en 1955-56 au sujet de la qualification des bouilleurs de cru et de la politique agricole du gouvernement, et en 1957-58 sur la majoration du droit de circulation sur les vins.
Egalement membre de la commission de la justice, et en raison de sa profession d'avocat, Jean Péridier est souvent amené à participer aux discussions juridiques de la Haute Assemblée. Ainsi, il est rapporteur de cette commission sur des sujets aussi variés et importants que l'acquisition de la nationalité française par le mariage, la prorogation des droits de propriété littéraire et artistique pour cause de guerre (1951), les membres des tribunaux de commerce (1953), la location-gérance des fonds de commerce (1954) ; enfin, en 1956-57, il rédige trois rapports sur le projet de loi sur la propriété littéraire et artistique. Il prend souvent la parole sur ces sujets juridiques, en 1950 à propos des conventions collectives et du règlement des conflits collectifs de travail et sur le projet de loi portant amnistie ; en 1952, en tant que rapporteur pour avis de la commission de la justice, sur le projet de loi relatif à l'allocation de vieillesse aux personnes non salariées. En 1954, il participe à la discussion de deux propositions de loi touchant à la réforme du droit de la famille : la reconnaissance des enfants naturels et la légitimation des enfants adultérins. En 1955-56, il intervient encore au sujet de la répression des infractions à la législation économique et du renouvellement des baux commerciaux. Enfin, il prend part en 1957-58 à la discussion sur l'élection des Conseillers de la République pour la représentation des Français du Maroc, de Tunisie, du Cambodge, du Laos et du Vietnam.
Par ailleurs, Jean Péridier intervient fréquemment lors des discussions budgétaires, comme pour le budget du ministère de la reconstruction pour 1951, l'ouverture de crédits au budget de l'éducation nationale (1951), le projet de loi de finances pour 1953, ou encore l'ajustement des dotations budgétaires pour l'exercice 1956.
Enfin, il participe à la discussion de deux projets de loi majeurs. En juillet 1957, lors de la discussion du projet de loi relatif aux communautés économique et atomique européennes, il prend la parole pour rappeler au groupe socialiste les raisons pour lesquelles celui-ci doit ratifier les traités : perspectives ouvertes au plein emploi, gage de paix que représente l'ouverture d'un marché commun, et surtout, perspectives d'harmonisation des charges et des salaires. Enfin, pour l'agriculture française, le marché commun représente selon lui la possibilité d'exporter en grandes quantités, notamment grâce à l'abandon des barrières douanières et des importations massives de produits étrangers à des prix de dumping.
Enfin, il prend la parole en janvier 1958 lors de la discussion des projets de loi relatifs aux institutions et aux élections en Algérie. Il demande au groupe socialiste de voter les textes du gouvernement, tels qu'ils ont été adoptés par l'Assemblée nationale, et donc de ne pas suivre les conclusions de la commission du suffrage universel sur la loi électorale, conclusions qui selon lui aboutiraient à recréer un double collège, obstacle à une « communauté franco-musulmane durable ».
Sans doute cette participation très importante aux débats parlementaires explique-t-elle que Jean Péridier soit réélu le 19 juin 1955.
Les 2 et 3 juin 1958, il vote contre les pleins pouvoirs et la réforme constitutionnelle.
Ve République
PÉRIDIER (Jean)
Né le 2 avril 1909 à Montpellier (Hérault)
Décédé le 8 août 1982 à Montpellier (Hérault)
Sénateur de l'Hérault de 1949 à 1980
Représentant l'Hérault à la Haute Assemblée depuis 1949, Jean Péridier sollicite le renouvellement de son mandat le 26 avril 1959. Il se présente en troisième position sur la liste d'Entente républicaine pour la défense permanente de la viticulture et des intérêts économiques du département, que conduit le maire de Béziers Emile Claparède. Les trois sénateurs héraultais sortants sont réélus à une large majorité des suffrages, Emile Claparède et le président du conseil général de l'Hérault, Jean Bène, dès le premier tour, Jean Péridier lors du second. Après avoir recueilli 547 voix sur 1 105 suffrages exprimés au premier tour, le maire du Pouget obtient en effet 654 voix sur 1 101 suffrages exprimés au second.
Jean Péridier se représente le 23 septembre 1962. Candidat comme en 1959 sur une liste d'union formée par les trois sénateurs sortants, il est cette fois réélu dès le premier tour de scrutin avec 796 voix sur 1 036 suffrages exprimés. Le succès de la liste de Rassemblement démocratique et de défense des intérêts économiques est net : elle enlève les trois sièges à pourvoir puisque Emile Claparède et Jean Bène sont eux aussi reconduits à l'issue du premier tour.
Le 26 septembre 1971, Jean Péridier retrouve une nouvelle fois son fauteuil sénatorial. Mais contrairement au scrutin de 1962, il n'est élu qu'à l'issue du second tour. Placé en troisième position sur la liste d'Union des républicains, il ne recueille en effet que 631 voix sur 1 274 suffrages exprimés. Lors du second tour, il est réélu avec 766 voix sur 1 253 suffrages exprimés. Ses colistiers Pierre Brousse et Charles Alliès remportent les deux autres sièges.
Au Palais du Luxembourg, Jean Péridier, vieux militant de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) constamment demeuré fidèle au Parti socialiste, siège tout naturellement au sein du groupe socialiste. D'octobre 1959 à la fin de son mandat, il est membre de la commission des affaires étrangères. Il en assure la vice-présidence de 1967 à 1978. En novembre 1968, il est élu représentant de la France à l'Assemblée du Conseil de l'Europe et à l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale. Il y siège jusqu'en 1980.
Avocat à la cour d'appel de Montpellier, bâtonnier de l'ordre des avocats de Montpellier de 1972 à 1974, il est en outre élu juré suppléant à la Haute Cour de justice en novembre 1959.
Parlementaire actif, Jean Péridier intervient très fréquemment en séance publique. Descendant d'une famille de viticulteurs, il ne cesse de défendre la viticulture française. Il exprime ainsi régulièrement son inquiétude par rapport au faible niveau des prix des vins ou à l'importation de vins étrangers. Il juge par exemple nécessaire en 1972 que soit menée une action pour protéger la viticulture française dans le cadre du Marché commun européen. Estimant qu'ils « se dressent pour défendre leur droit à la vie », il soutient aussi les manifestations des viticulteurs méridionaux en 1975. Il intervient en outre pour demander l'indemnisation des viticulteurs quand ceux-ci voient leurs vignobles sinistrés par le gel ou les orages.
Il est également l'auteur de nombreux rapports au nom de la commission des affaires étrangères. A partir de 1961, il rapporte ainsi plusieurs traités de coopération signés entre la France et des Etats africains nouvellement indépendants. Il exerce aussi les fonctions de rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères pour le budget de la coopération. Il rapporte encore divers textes relatifs à des traités internationaux, qu'il s'agisse de la ratification de la convention sur le service militaire entre la France et la Belgique en 1964 ou de celle de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires en 1969. Il est de même le rapporteur de projets de loi portant ratification d'accords internationaux relatifs à la pollution des mers, en particulier celle de la Méditerranée (1977). A la suite du naufrage du pétrolier Amoco-Cadiz sur les côtes bretonnes en 1978, il rapporte un projet de loi sur la pollution des mers par les hydrocarbures.
Le sénateur de l'Hérault prend en outre fréquemment la parole pour s'opposer à la politique extérieure conduite par les différents gouvernements de droite, de 1959 à 1980. En 1969, il condamne l'envoi de troupes françaises au Tchad. Le socialiste critique aussi bien la politique étrangère du général de Gaulle, à commencer par son refus de l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté économique européenne (1968), que celle de Valéry Giscard d'Estaing, en raison de ses « relations amicales avec les régimes les plus fascistes » (1976) et de son soutien à des dictateurs africains « discrédités » (1978).
Fervent défenseur de la construction européenne, Jean Péridier plaide en 1977 pour l'élection d'un Parlement européen au suffrage universel. En 1978, il exprime toutefois son refus de l'élargissement méridional de la Communauté européenne à la Grèce, au Portugal et à l'Espagne, craignant notamment la concurrence des fruits et des vins espagnols.
Outre les questions internationales, Jean Péridier intervient au Sénat aussi bien sur la retraite du combattant (1959) et l'extension du camp militaire du Larzac (1972) que sur la lutte contre la drogue (1978) ou la politique énergétique (1980).
Il prend part aux scrutins sur les principaux textes. Il se prononce ainsi en faveur de la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en 1960, de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967, de la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et de la loi portant réforme du divorce en 1975. Il vote en revanche contre la loi portant création et organisation des régions en 1972 et s'abstient sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973.
Après avoir siégé à la Haute assemblée durant trente et une années sans interruption, il décide de ne pas se représenter lors des élections du 28 septembre 1980. En quittant le Palais du Luxembourg, Jean Péridier se retire définitivement de la vie politique. Auparavant il avait en effet déjà abandonné ses mandats locaux : celui de maire du Pouget dès 1965 et celui de conseiller général du canton de Roujan en 1976. Peu de temps après son départ du Sénat, il publie La Commune et les artistes, ouvrage qui analyse les relations de la Commune de Paris en 1871 avec Jules Vallès, Gustave Courbet ou Jean-Baptiste Clément.
C'est à Montpellier, à l'âge de soixante-et-onze ans, que Jean Péridier s'éteint le 8 août 1982.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean PERIDIER
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