Appartenance politique :
Groupe des Républicains Indépendants
État civil :
Né le 10 octobre 1881
Décédé le 24 mai 1956
Profession :
Ingénieur des Ponts et Chaussées
Département :
Aveyron

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 24 mai 1956 (Décédé)

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

MAROGER (JEAN), né le 10 octobre 1881 à Nîmes (Gard).

Sénateur de l'Aveyron de 1939 à 1945.

Après de brillantes études secondaires, il entra à l'Ecole polytechnique et, à sa sortie, il devint ingénieur des ponts et chaussées.

Il se présenta aux élections sénatoriales de 1939 dans le département de l'Aveyron. Il obtint, au premier tour, 265 voix, au second 354 et au troisième 431 voix.

Au Luxembourg, il fit partie du groupe des républicains indépendants. Durant la courte période qui précéda la guerre de 1939 il déposa de nombreux rapports et un nombre respectable d'amendements sur le budget de 1940. Il fit partie des commissions des douanes, des travaux publics et des mines. Son intervention la plus brillante et la plus remarquée eut lieu le 22 février 1940, dans la discussion des interpellations sur la politique économique et le commerce extérieur. Cette même année, il fit aussi partie de la commission du commerce.

Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.

Jean Maroger était conseiller général du département de l'Aveyron et maire de Camarès. Il était également administrateur de la Compagnie Pechiney, président de la Société des phosphates tunisiens. Il avait été précédemment directeur général de la Société Pierrefitte, président de la Société des tréfileries et laminoirs du Havre, administrateur de l'Energie électrique du Rouergue et de Poliet-et-Chausson, du Comité des forges, président de la Chambre syndicale des forces hydrauliques et du Conseil supérieur des travaux publics.

Il était officier de la Légion d'honneur et titulaire de la croix de guerre 1914-1918.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

MAROGER (Jean)

Né le 10 octobre 1881 à Nîmes (Gard)

Décédé le 24 mai 1956 à Rodez (Aveyron)

Sénateur de l'Aveyron de 1939 à 1945 et de 1948 à 1956

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889 1940, Tome VII, p. 2375)

Elu au Sénat en 1939, Jean Maroger vote le 10 juillet 1940, à Vichy, les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.

Quoique très fortement marqué par le décès au combat de son fils Gilbert, ancien premier secrétaire de la conférence des avocats de la cour d'appel de Paris, il accepte à la Libération de reprendre part à la vie politique. En 1945, il est élu conseiller général du département de l'Aveyron - il sera rapporteur général du budget du département - et maire de sa commune de Camarès, dans laquelle il exploitait une propriété. Le 7 novembre 1948, il est élu au Conseil de la République, comme républicain indépendant et reprendra une carrière de parlementaire très actif, essentiellement tournée vers les questions financières d'outre-mer et européennes.

Comme le dira le président Gaston Monnerville, lors de son éloge funèbre le 29 mai 1956, il a apporté au « jeune Conseil, une expérience acquise dans l'assemblée qui l'avait précédé, et l'a aidé à maintenir des traditions nécessaires à affermissement de son autorité ».

En 1949, il est nommé membre de la commission des finances et de la commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions. Il restera membre de ces deux commissions jusqu'à la fin de son mandat. Au nom de la commission des finances, il dépose un rapport sur le projet de loi portant aménagement de la taxe locale additionnelle aux taxes sur le chiffre d'affaire. Il intervient à de très nombreuses reprises lors des débats parlementaires. Il participe essentiellement aux discussions relatives au budget, par exemple sur le projet de loi portant autorisation des dépenses d'investissement pour l'exercice 1949 ou sur celui relatif à diverses dispositions d'ordre économique et financier. Mais il intervient également sur la création d'une assemblée représentative territoriale élue en Cochinchine, sur la politique française à l'égard de l'Allemagne et en Europe, ou encore sur les majorations des pensions des anciens fonctionnaires français dans la Sarre.

En 1950, il est nommé membre de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la mise en oeuvre de la convention de coopération économique européenne et du programme de relèvement européen. Au nom de la commission des finances, il dépose sept rapports : deux concernent le budget des services civils pour 1950 (affaires étrangères). Deux autres portent sur l'autorisation de ratification par le Président de la République d'accords bilatéraux (franco-suédois et franco-belge). Enfin, deux derniers rapports concernent la garantie de l'Etat pour un emprunt de l'Alliance française et l'ouverture d'un crédit pour le fonctionnement de la délégation française auprès du conseil des suppléants du Pacte atlantique. Jean Maroger dépose également une proposition tendant à compléter le règlement du Conseil de la République (article 75) concernant le scrutin public à la tribune. La même année, il prend à nouveau part à de nombreuses discussions de projets de loi d'ordre financier, comme le projet de loi de finances pour 1950, la nouvelle répartition provisoire des crédits de l'exercice 1950, le budget de l'exercice 1950 (prêts et garanties), le développement du budget du ministère des affaires étrangères et de celui des services des affaires économiques. Mais il intervient à d'autres reprises, comme lors de la discussion du projet de loi relatif au financement de logements à Strasbourg, ou du projet de loi de réarmement.

Elu en 1951 vice-président de la commission des finances (il le restera jusqu'à son décès en 1956), Jean Maroger dépose au nom de cette commission de nombreux rapports, portant sur les mêmes sujets : budget des affaires étrangères, autorisation de ratification d'un accord franco-britannique et d'un accord franco-suédois (tendant à éviter la double imposition). Là encore, il intervient fréquemment, à propos du budget du haut commissariat de la République française en Sarre, à propos également de la construction navale, de l'élection des membres de l'Assemblée nationale, et de l'institution d'un compte spécial du Trésor.

En 1952, il prend moins part aux discussions du Conseil de la République : il intervient deux fois seulement, lors de la discussion du projet de loi portant conventions avec la Banque de France, et, en qualité de rapporteur pour avis de la commission des finances, lors de la discussion du projet de loi instituant une Communauté européenne du charbon et de l'acier.

En 1953, Jean Maroger est nommé membre de l'Assemblée du charbon et de l'acier. Il dépose une proposition de résolution exposant les principes d'une transformation du traité instituant une Communauté européenne de défense, afin d'y permettre l'entrée du Royaume-Uni, de la Norvège et du Danemark. Il dépose également plusieurs rapports au nom de la commission des finances, l'un sur le projet de loi approuvant une convention entre la France et la principauté de Monaco sur les doubles impositions, et trois autres concernant le développement des crédits du ministère des affaires étrangères pour 1954. Il intervient sur de nombreux projets de loi d'ordre financier ou budgétaire (loi de finances pour 1953, projet de loi portant redressement économique et financier), et également sur la proposition de résolution relative à la mise en oeuvre des plans de modernisation et d'équipement.

En 1954, il est nommé membre de la commission des affaires d'Indochine. Toujours au nom de la commission des finances, il dépose plusieurs rapports sur des projets de loi portant autorisation de ratification (conventions franco-norvégienne et franco-suisse) et sur le développement des crédits du ministère des affaires étrangères pour 1955 (trois rapports). Il dépose également un rapport sur le projet de loi relatif à la taxe de validation des titres néerlandais. Il intervient sur des sujets très variés cette année-là, comme le statut des autoroutes ou les appellations d'origine des fromages, mais également à plusieurs reprises sur les questions budgétaires. Il intervient également pour autoriser le gouvernement à mettre en oeuvre un programme d'équilibre financier, d'expansion économique et de progrès social.

Réélu membre du Conseil de la République le 19 juin 1955, il est nommé membre suppléant de la commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les affaires d'Indochine. Comme chaque année, il dépose un rapport sur le développement des crédits affectés aux dépenses du ministère des affaires étrangères pour 1955, et présente un avis sur des projets de lois de ratification des accords de Paris sur la cessation du régime d'occupation en Allemagne et son accession au traité de l'Atlantique Nord. Il prend part à la discussion de ces projets de loi ainsi qu'au projet de loi relatif aux dépenses des charges communes pour 1955.

En 1956, au nom de la commission des finances, il dépose un rapport sur l'autorisation de ratification de l'accord sur l'établissement d'une union européenne de paiements. Il intervient sur le projet de loi relatif au renouvellement de l'Assemblée nationale, et sur l'indemnisation des conseillers prud'hommes.

Il décède le 24 mai 1956 à l'issue d'une séance du conseil général de l'Aveyron. Gaston Monnerville mettra en valeur « la fermeté du jugement, la clarté de l'intelligence, la finesse d'esprit » de Jean Maroger.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean MAROGER

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