LE BASTARD Edgar

avant 1889

LE BASTARD (EDGAR DENIS MARIE FRANÇOIS), sénateur de 1879 à 1888, né à Tinchebrai (Orne) le 21 janvier 1836, arrière-petit-fils du conventionnel Lemaréchal, fit ses classes au lycée de Rennes, suivit dans cette ville les cours de la faculté de droit, et y fut reçu licencié ; mais il laissa le barreau pour l'industrie, prit la direction d'un établissement de tannerie auquel il donna une extension considérable, et devint président de la chambre de commerce de Rennes. Républicain, il fut nommé, après le 4 septembre 1870, adjoint puis maire de Rennes, obtint, le 8 février 1871, sans être élu, 17,377 voix sur 109,672 votants comme candidat à l'Assemblée nationale, et entra, le 4 novembre 1877, au conseil général d'Ille-et-Vilaine, pour le canton nord-est de Rennes. Il avait, pendant la période du Seize-Mai, vivement combattu le ministère et ses candidats officiels. Lors des élections sénatoriales du 5 janvier 1879, le parti républicain le désigna comme candidat, et M. Le Bastard fut élu sénateur d'Ille-et-Vilaine par 237 voix sur 452 votants. Il se fit inscrire d'abord au groupe de la gauche républicaine, fut rapporteur (mai 1883) de la loi sur l'élection des juges consulaires, vota pour l'article 7, pour les lois Ferry sur l'enseignement, pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, pour la modification du serment judiciaire, pour la réforme du personnel de la magistrature, pour le rétablissement du divorce, puis accentua ses votes dans le sens radical, et opina plusieurs fois avec le groupe avancé de la Chambre haute. Il inclina en dernier lieu vers le parti « boulangiste » et ne se représenta pas en 1888.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)