II. ACCOMPAGNER LES MUTATIONS DE L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE LOCALE

A. POURSUIVRE LE RENFORCEMENT DE L'INTERCOMMUNALITE SANS REMETTRE EN CAUSE L'IDENTITE COMMUNALE

1. La commune, cellule de base de la démocratie locale

a) Une perception claire par les élus locaux du rôle de l'intercommunalité

En souscrivant au renforcement de l'intercommunalité de projet, le Sénat a clairement marqué sa conviction que des compétences partagées pouvaient être des compétences mieux exercées.

Ce constat vaut également en matière fiscale . La mise en commun du produit de la taxe professionnelle sur un périmètre supra-communal constitue un moyen efficace pour prévenir les concurrences néfastes entre communes et éviter des distorsions de richesses fiscales entre communes voisines.

Cette " plus-value " que peut apporter l'intercommunalité à l'exercice des compétences communales est désormais bien perçue par les élus locaux.

Interrogés dans le cadre des Etats généraux organisés à Strasbourg, le 19 mars 1999, par le président Christian Poncelet, 75% des élus d'Alsace ont déclaré souscrire au renforcement de l'intégration fiscale des établissements publics de coopération intercommunale par la promotion de la taxe professionnelle unique.

Les élus locaux d'Auvergne, interrogés lors des Etats généraux qui se sont tenus le 12 mai 2000, estiment très majoritairement (66%) que l'intercommunalité est un cadre adéquat pour la mise en oeuvre de véritables politiques structurantes. 78% d'entre eux sont engagés dans des structures intercommunales.

Une majorité des élus locaux de Basse-Normandie a également marqué sont intérêt pour le rôle de l'intercommunalité comme cadre pour la mise en oeuvre de véritables projets politiques intercommunaux, lors des Etats généraux organisés à Caen, le 22 octobre 1999. Ils approuvent très massivement le transfert de certaines ressources fiscales des communes membres aux groupements et notamment la promotion de la taxe professionnelle à taux unique sur le territoire du groupement (71%).

L'approbation de la dynamique qui peut résulter de l'intercommunalité ressort clairement des réponses des élus de Vaucluse, au questionnaire qui leur a été adressé dans le cadre des Etats généraux, 71% d'entre eux se prononçant en faveur d'un renforcement de l'intégration fiscale.

b) Une réaffirmation nécessaire de la place des communes

En dépit de cette adhésion très large au renforcement de la coopération intercommunale, un nombre non négligeable d'élus locaux expriment des interrogations sur l'avenir de la commune.

40% des élus d'Auvergne voient ainsi dans l'intercommunalité un risque de disparition des communes. 30% des élus de Basse-Normandie expriment le même sentiment.

Ces craintes expliquent la très faible adhésion à l'idée de faire désigner les délégués intercommunaux au suffrage universel direct. 32% seulement des élus d'Alsace marquent leur approbation à cette éventualité. 58% des élus de Basse-Normandie y sont hostiles.

Face à ces interrogations, votre mission d'information entend affirmer que les communes doivent demeurer les cellules de base de la démocratie locale.

Niveau d'administration de proximité, elles doivent continuer à jouer un rôle essentiel dans la prise en charge d'un certain nombre de besoins relevant de la vie quotidienne de nos concitoyens .

L'identité communale
constitue une richesse qui doit être préservée dans un contexte d'ouverture des frontières et de mondialisation de l'économie, rendant d'autant plus essentiel le renforcement des repères de proximité. Le réseau d'élus locaux qui bénévolement répondent aux attentes les plus diverses de la population constitue un atout que notre pays doit conforter.

Le développement de l'intercommunalité ne doit donc pas se faire au détriment de l'identité communale.

Présentant à votre mission d'information différentes expériences étrangères, le professeur Gérard Marcou a ainsi fait valoir que les récentes évolutions en Allemagne dans le domaine de la coopération intercommunale n'avaient pas dévitalisé les communes, qui peuvent continuer à exercer des compétences auxquelles elles restent attachées.

Dans ce domaine comme dans d'autres, la subsidiarité devra donc constituer un objectif des politiques mises en oeuvre.

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