3. Le remarquable effort des collectivités locales
La
contribution des conseils généraux aux budgets de fonctionnement
des collèges est passée de 3,1 milliards en 1986 à 4,6
milliards en 1990, puis à 5,3 milliards en 1992. Les régions, de
leur côté, ont dépensé 4 milliards de francs pour
les dépenses de fonctionnement des lycées en 1992 contre
2,4 milliards en 1986.
Mais c'est surtout l'immense effort financier volontairement consenti par les
collectivités locales pour rénover et améliorer les
établissements scolaires comme pour faire face à la
nécessité d'en construire de nouveaux qui frappe les esprits et
illustre le mieux le succès de la décentralisation. Les conseils
généraux ont apporté 19 milliards à ces
dépenses entre 1986 et 1990 (or, la DDEC ne couvrait que 32,7 % des
dépenses en 1986 et 23,2 % en 1990).
L'effort des régions est encore plus grand : plus de 31 milliards
de 1986 à 1990 (avec une DRES qui représentait 68 % des
dépenses en 1986 et 20 % en 1990).
1992 |
Départements
|
Régions
|
TOTAL |
Dépenses de fonctionnement |
5,3 |
3,9 |
9,2 |
Dépenses d'investissement |
7,9 |
15,2 |
23,1 |
TOTAL |
13,2 |
19,1 |
32,3 |
(en
milliards de francs)
Quand on compare les efforts des collectivités locales à ceux que
l'Etat consentait à la date des transferts et leurs réalisations
à celles qui étaient alors les siennes, il n'est pas difficile de
conclure que le rapprochement du pouvoir de décision du terrain
où elle s'applique a permis de satisfaire mieux et plus vite les besoins
à une période de forte croissance démographique. Les
investissements ont été multipliés par 5 pour les
collèges et par 12 pour les lycées.
La très forte croissance des dépenses d'investissement pour les
collèges est due au souci des élus départementaux d'offrir
aux élèves et à leurs enseignants un cadre de
qualité, mais elle s'explique aussi très simplement par
l'état de dégradation général du parc au moment du
transfert : il fallait remettre les bâtiments aux normes de
sécurité et de confort.
Les conseils régionaux se sont efforcés de développer les
capacités d'accueil des lycées, car les élèves
devenaient plus nombreux et le gouvernement se proposait de mener coûte
que coûte 80 % des élèves jusqu'au baccalauréat.
Les statistiques fournies par la direction de la programmation et du
développement du ministère de l'éducation nationale font
état, pour la dernière année connue (1998), de
27,8 milliards de francs consacrés par les départements
à l'éducation et de 29,4 milliards pour les régions.
Ces chiffres comprennent les 9,7 milliards dépensés par les
départements pour assurer le ramassage scolaire ainsi que les sommes
apportées par les départements et les régions au plan U2M.
LE
PARTAGE DU COÛT DE L'ÉDUCATION EN 1998
607
milliards de francs ont été dépensés en 1998 par la
France pour son système éducatif, soit 7,2 % du PIB et 10 300 F.
par habitant. La dépense moyenne par élève est de 37 200
F. L'Etat est le principal financeur (65 %) devant les collectivités
locales (20 %), les ménages (7 %), les entreprises (6 %), les
caisses d'allocations familiales (1,5 %) et les autres administrations (0,7 %).
Sur les 607 milliards de francs dépensés en 1998, 498,1 milliards
(soit 82 %) l'ont été pour des activités d'enseignement.
Les 18 % restants sont utilisés à l'organisation du
système d'enseignement (administration, orientation, recherche,
documentation) pour 13,3 milliards, aux cantines, internats, médecine et
transports scolaires pour 61,1 milliards de francs, à l'achat de livres,
fournitures, vêtements spécifiques pour 22,7 milliards et pour la
formation des personnels 12,1 milliards.
Il convient de noter qu'à l'intérieur des dépenses pour
les activités d'enseignement, la part des dépenses relatives au
second degré est prédominante (41,2 %) et que la part des
dépenses consacrées à l'enseignement supérieur
s'accroît sensiblement (16,5 % contre 13,6 en 1985), tandis que le
premier degré reste stable.
Parmi les collectivités locales, les communes sont le plus gros
financeur (12,5 %), car elles ont la charge des
rémunérations des personnels non enseignants du premier
degré, du fonctionnement et de l'investissement des écoles.