2. L'intérêt du Mexique pour le bassin du Pacifique
Ce
tropisme naturel du Mexique vers ses voisins latino-américains n'est
toutefois pas exclusif. C'est surtout vers l'Europe (cf II ci-dessous) que
Mexico se tourne pour tenter de
contrebalancer l'influence
prépondérante exercée par les Etats-Unis.
Mais ces
orientations n'excluent pas non plus, dans le même temps, son
intérêt accru pour les pays du bassin du Pacifique.
La politique
d'ouverture et de rééquilibrage
conduite par
le Mexique l'incite en effet à mettre également en valeur et
à revitaliser son appartenance à la communauté du
Pacifique. L'ont notamment illustré, au cours des dernières
années, les visites du Président Salinas au Japon et en Chine
(1993) et celles du Président Zedillo successivement en Chine et en
Corée du Sud (1996), puis au Japon (1997).
Le Mexique a adhéré au
Conseil économique du bassin
Pacifique,
qui s'est réuni en mai 1991 à Guadalajara, et
à la
Conférence sur la coordination économique dans le
Pacifique.
Il est en outre membre, depuis 1993, de
l'APEC (Conseil de
coopération économique Asie-Pacifique)
dont il est, avec le
Chili, le seul membre latino-américain. Le Mexique y a acquis rapidement
un rôle de premier plan, étant notamment à l'origine de la
création, lors du sommet de Vancouver en décembre 1997, d'un
fonds de secours pour les pays asiatiques au FMI et à la Banque Mondiale.
C'est enfin dans le même esprit de diversification de ses relations
extérieures -et de ses échanges- que le Mexique souhaite
intégrer
l'ASEAN
comme " partenaire de dialogue " avec
les pays d'Asie du sud-est -comme le sont déjà, notamment,
l'Union européenne et les Etats-Unis. D'ores et déjà, le
Mexique entretient un dialogue politique soutenu avec les pays de l'ASEAN sur
la lutte contre le trafic de drogue et les questions internationales
multilatérales. Par ailleurs, si les relations commerciales du Mexique
avec l'Asie sont encore modestes (6 % du commerce extérieur mexicain,
dont la moitié pour les pays de l'ASEAN), elles ont connu une reprise
importante (+ 18 %) en 1996, en même temps que les investissements des
pays de l'ASEAN au Mexique qui font l'objet d'une attention toute
particulière de Mexico qui compte ainsi tirer bénéfice de
sa qualité de " porte d'entrée " potentielle vers
l'Amérique du Nord.
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