III. UNE VOIE A PRIVILEGIER : L'ACTION SUR LES DEPENSES DE L'UNION EUROPEENNE

Seule une action sur les dépenses semble de nature à permettre aux Quinze de parvenir à un accord satisfaisant et dans un délai raisonnable sur le cadre financier de l'Europe de demain.

Cette action doit d'abord porter sur le montant global des dépenses, qu'il importe de maîtriser si l'on ne veut pas que, aux yeux du citoyen, l'Europe devienne synonyme d'impôt.

Cette action doit également porter sur la distribution des moyens financiers de l'Union européenne entre les différentes rubriques et sous-rubriques du budget communautaire. Seule une meilleure répartition permettra en effet de résoudre l'épineux problème des déséquilibres budgétaires dans le respect de la logique communautaire. Mieux, cette autre répartition est aujourd'hui une nécessité pour la construction européenne et pour rapprocher le citoyen de l'Union européenne. La répartition actuelle des dépenses ne répond pas, loin de là, aux impératifs de l'intégration européenne. Elle relève davantage du saupoudrage que de la construction. Il appartient à présent aux Quinze de réinventer un budget européen, un budget qui traduise des choix clairs et cohérents avec les objectifs assignés à l'Union européenne. Il faut pour ce faire tirer les leçons du passé et ne point hésiter à remettre en cause les choix d'hier. La maîtrise des finances publiques européennes implique des coupes dans certaines dépenses qui doivent rechercher l'efficacité, dans un souci de réalisme et dans le respect du principe de subsidiarité.

La rigueur doit enfin se traduire au niveau de la gestion des crédits. L'Europe ne doit pas seulement dépenser moins ; elle doit dépenser mieux.

A. LA NECESSAIRE MAÎTRISE DES DÉPENSES DE L'UNION EUROPÉENNE

1. L'assainissement des finances publiques des Etats membres passe par une réduction des dépenses de l'Union européenne

a) Un objectif affiché : la résorption des déficits budgétaires des administrations nationales

L'obligation pour les Etats membres d'éviter les déficits publics excessifs, posée par l'article 104C du Traité instituant la Communauté européenne, prendra un aspect encore plus contraignant avec l'entrée dans la troisième phase de l'Union économique et monétaire. La Commission comme le Conseil rappellent régulièrement la nécessité d'assurer la discipline budgétaire pour relever avec succès les défis de la mondialisation et de la compétitivité ainsi que pour promouvoir l'emploi et l'insertion. Le pacte de stabilité et de croissance a précisé les contours de ce nécessaire assainissement des finances publiques nationales, les Etats membres s'engageant à " respecter l'objectif à moyen terme d'une position proche de l'équilibre ou excédentaire ".

Cet objectif affiché d'une situation budgétaire équilibrée, voire excédentaire, posé par le pacte de stabilité n'existait pas au moment de l'adoption des dernières perspectives financières. Cette nouvelle donne conduit à relativiser la portée de toute argumentation fondée sur une comparaison entre les futures perspectives financières et la programmation actuelle. En effet, un contexte différent implique des solutions différentes et impose donc une remise en cause des choix du passé.

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