B. UNE EXCELLENTE PÉNÉTRATION
Deux
indicateurs permettent de mesurer le développement des marchés
d'assurance : la densité d'assurance (primes par habitant) et la
pénétration de l'assurance (part des primes d'assurance dans le
PIB).
A la lumière de ces indicateurs, l'assurance française
connaît un niveau de développement tout à fait comparable,
voire supérieur à celui des autres grands pays de l'OCDE,
à l'exception du Japon et de la Suisse. Mais, alors qu'une
corrélation peut être établie dans ces deux pays entre la
place de l'industrie de l'assurance privée et le faible niveau de
protection sociale publique, le résultat français est d'autant
plus remarquable que le système de protection sociale national assure
à la population une relative sécurité.
C. UNE IMPORTANCE DÉCISIVE DANS LE FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE
L'encours des placements
de l'assurance
française a
doublé tous les sept ans depuis quatorze ans : il est ainsi
passé de 410 milliards de francs en 1984 à 1 231 milliards
de francs en 1990 et à
3 712 milliards de francs
en
1997
. En valeur de marché, l'encours total des placements est
estimé à 4 085 milliards de francs en 1997, soit un montant
de plus-values latentes évalué à 373 milliards de francs
contre 282 milliards en 1996. Cette évolution renforce la
solvabilité des sociétés d'assurance.
Le graphique ci-après retrace l'évolution de l'encours des
placements depuis 1993 en distinguant assurance-vie et assurance dommages.
Le flux net de placements atteint 531 milliards de francs en 1997 contre 528
l'année précédente. Il a évolué comme
suit :
Ce flux, en valeur de bilan
12(
*
)
,
se décompose de la manière suivante : 71,6 % de
placements obligataires, 16,7 % d'actions, 1,7 % de prêts,
3,6 % de titres de créances négociables et -0,8 %
d'immobilier.
En stock, la structure des placements est la suivante :
Encadrée par la réglementation prudentielle, la gestion de leurs
placements se situe au coeur des sociétés d'assurance, les actifs
qu'elles détiennent constituant la contrepartie des engagements qu'elles
ont contractés à l'égard de leurs assurés.
L'activité financière des compagnies d'assurance contribue ainsi
aux performances des contrats d'assurance, aux résultats des
sociétés d'assurance et à leur solvabilité. Par
l'importance des placements nouveaux effectués chaque année, le
secteur de l'assurance apporte une contribution décisive au financement
de l'économie.
Ainsi, fin 1996, les placements nouveaux ont représenté
32,4 % de l'investissement national. Les sociétés
d'assurance détenaient en direct 6 % de la capitalisation
boursière de l'indice SBF 250. L'encours obligataire hors titres de
créances négociables correspond à environ 46 % de la
capitalisation des obligations françaises.
Selon le Conseil national du crédit et du titre (CNCT), le flux des
financements fournis par les sociétés d'assurance (144,4
milliards de francs en 1996) est devenu très proche de celui provenant
des établissements de crédit (153,6 milliards de francs). Le taux
d'intermédiation des sociétés d'assurance est passé
de 12,7 % en 1995 à 17,8 % en 1996, notamment du fait du
succès des produits d'assurance vie qui leur a fourni d'abondantes
ressources et du désintérêt relatif pour l'investissement
immobilier qu'a suscité les placements ou les titres obligataires.
L'assurance vie joue un rôle particulièrement déterminant.
Les opérations d'assurance vie et de capitalisation, qui correspondent
à des engagements de moyen et de long terme, entraînent en effet
la constitution de provisions importantes et en croissance. Les actifs de
l'assurance vie représentent ainsi 86 % de l'encours total et
92,1 % des placements nouveaux.