B. L'EXPORTATION, LA PRIORITÉ ABSENTE DU CINÉMA FRANÇAIS DES 10 DERNIÈRES ANNÉES
•
Le cinéma français a concentré son action sur ses rapports
avec la télévision (rôle du BLIC) et s'est mobilisé
autour de la réglementation T.V. concernant le cinéma.
• Ceci s'est traduit par une absence de mobilisation sur l'exportation,
malgré la création d'Unifrance.
• Pourtant, la France dispose de nombreux atouts valorisables à
l'exportation :
- une production importante ;
- une création de catalogues structurés avec une identification
facile des ayants droits et des contrats déjà conclus grâce
au registre ;
- ainsi, un acheteur peut acheter facilement 500 films, ce qui répond
à un nouveau type de demande, notamment de la part des nouveaux bouquets
numériques.
C. UNE RECONNAISSANCE COMMERCIALE INTERNATIONALE DIFFICILE À ATTEINDRE POUR LE CINÉMA FRANÇAIS
•
Le cinéma français a obtenu une reconnaissance de qualité
culturelle dans les festivals internationaux et en particulier au festival de
Cannes.
- Sur la période 1960-1998, l'Italie obtient le plus grand nombre de
" Prix spécial du jury " et de " Palme d'or ", soit
un total de 14.
- La France, sur ce critère, se situe en seconde position (14), bien que
suivi de près par les Etats-Unis (13) et le Royaume-Uni (13).
Principaux prix obtenus entre 1960 et 1998
au festival de
Cannes
|
France |
Etats-Unis |
Italie |
R.U. |
Japon |
Autres pays |
Total |
Palme d'or |
6 |
11 |
8 |
6 |
3 |
12 |
46 |
Prix spécial du jury |
8 |
2 |
8 |
7 |
5 |
17 |
47 |
Total |
14 |
13 |
16 |
13 |
8 |
29 |
93 |
Source : Festival de Cannes
•
Les conséquences commerciales pour un film d'un prix à Cannes
restent limitées :
- sur la période 1987-1997, en moyenne, les films ayant reçu la
" Palme d'or " atteignent moins de 1 millions d'entrées (940
000) ;
- 9 films sur 13 atteignent moins de 1 million d'entrées en France ;
- seulement 2 films sur 13 atteignent plus de 2 millions d'entrées.
Résultat en salles des " Palme d'or "
au festival de Cannes sur la période (1987-1997)
Années |
Films |
Nombre d'entrées |
1987 |
Sous le soleil de Satan |
815 000 |
1988 |
Pelle le conquérant |
621 000 |
1989 |
Sexe, mensonge et vidéo |
1 412 000 |
1990 |
Sailor et Lula |
923 000 |
1991 |
Barton Fink |
467 000 |
1992 |
Les meilleures intentions |
89 000 |
1993 |
La leçon de piano |
2 588 000 |
1993 |
Adieu ma concubine (ex-aequo) |
652 000 |
1994 |
Pulp Fiction |
2 763 000 |
1995 |
Underground |
346 000 |
1996 |
Secrets et mensonges |
1 400 000 |
1997 |
L'anguille |
80 000 |
1997 |
Le goût de la cerise (ex-aequo) |
70 000 |
|
Total |
12 226 000 |
|
Moyenne par film |
940 462 |
Source : CNC
•
Malgré la reconnaissance de qualité obtenue dans les festivals,
il est difficile, à quelques exceptions près, pour les films
français d'arriver à convaincre les acheteurs étrangers
sur simple scénario. Hormis quelques réalisateurs ou
comédiens de stature internationale (Luc Besson, Jean Jeunet,
Gérard Depardieu, Juliette Binoche, par exemple), les professionnels
français manquent de notoriété auprès du public
étranger et de reconnaissance internationale sur le plan commercial.
• Les films français obtiennent des succès
irréguliers. Le marché du cinéma français à
l'étranger est quasiment à reconquérir film par film,
comme le souligne le rapport Wallon.