CHAPITRE III -
LE TURKMÉNISTAN : ENTRE TRADITION ET
TRANSITION
Depuis son indépendance, le Turkménistan demeure dans la région l'Etat dont la stabilité semble la plus assurée. Par ailleurs, à la tête d'un pays, disposant de nombreux atouts, notamment sur le plan énergétique, le Président Saparmourad Niazov a entrepris une politique extérieure très active. Néanmoins, la recherche du désenclavement économique s'avère difficile pour ce pays en transition, très marqué par le poids du passé.
I. UNE POLITIQUE AMBITIEUSE
La politique ambitieuse menée par le Président Niazov repose en grande partie sur le potentiel énergétique et agricole du Turkménistan.
A. UN POTENTIEL IMPORTANT
Le sol et le sous-sol du Turkménistan constituent un atout considérable pour cet Etat d'Asie centrale. Le pays dispose d'ailleurs, à l'heure actuelle, de réserves en devises importantes que d'aucuns qualifient de véritable " trésor de guerre présidentiel " en raison de la forte personnalisation du pouvoir.
1. L'énergie des sables
a) La " manne " gazière
Le Turkménistan est la deuxième région gazière de la CEI après la Russie. Le champ de Danletabab Donmez (à l'Est du pays, à la frontière de l'Iran) constitue 50 % des réserves. Les champs de Shatlyk et Marskoye se trouvent dans la même région. Les autres champs en production sont situés dans le bassin de l'Amou Daria (Naip, Chardzhon...)
LA
PRODUCTION GAZIÈRE
(en millions de m
3
)
1985 |
1990 |
1995 |
1996 |
77,6 |
81,9 |
30,1 |
32,8 |
Source : BP
Malgré la forte chute de la production, le niveau relativement bas de la
consommation intérieure permet à cet Etat de disposer d'une
réelle capacité exportatrice.
LA CONSOMMATION DE GAZ
Consommation
|
1985 |
1990 |
1995 |
1996 |
Turkménistan |
8,6 |
9,8 |
8,0 |
8,4 |
Source : BP
Au-delà de la production actuelle du Turkménistan, la mer
Caspienne, aujourd'hui encore virtuellement inexplorée pour les
profondeurs au delà de 100 mètres, peut être
comparée au Golfe du Mexique dans les années 1950 ou
à la mer du Nord des années 1960.
Les réserves en gaz du Turkménistan sont
évaluées à environ 8.000 millions de mètres
cubes
.
LES
RÉSERVES EN GAZ
|
Rapport Gouvernement américain |
BP statistical review |
|
en millions de m3 |
Réserves prouvées |
Réserves possibles |
|
Turkménistan |
4 400 |
4 500 |
2 980 |
Source : BP
b) La richesse pétrolière
La
deuxième richesse industrielle du Turkménistan est le
pétrole.
La production d'huiles s'est moins fortement dégradée lorsqu'on
compare ce niveau à celui des autres pays de la mer Caspienne. Evoluant
autour de 150.000 barils par jours (b/j) entre 1985 et 1990, il est
descendu à 70.000 b/j en 1995, pour remonter à 111.000 b/j en
1996.
PRODUCTION D'HUILES
Production (1.000 b/j) |
1985 |
1990 |
1995 |
1996 |
|
121 |
113 |
70 |
111 |
Source : AIE-BP
Le Turkménistan a adopté, en novembre 1993, un programme
pour porter sa production de pétrole brut à environ
560.000 b/j en 2000.
La consommation étant relativement stable autour de 80.000 b/j, le bilan
pétrolier est relativement équilibré et le pays importe
seulement de petites quantités de produits raffinés.
CONSOMMATION D'HUILES
Consommation (1.000 b/j) |
1985 |
1990 |
1995 |
1996 |
|
95 |
90 |
80 |
80 |
Source : AIE/ BP
Les réserves du Turkménistan sont évaluées
à 1.500 millions de barils et les réserves possibles
à 32.000 millions de barils
.
LES
RÉSERVES EN HUILES
(en millions de barils)
Rapport Gouvernement américain |
BP Statistical review (1997) |
|
Réserves prouvées |
Réserves possibles |
Réserves prouvées |
1.500 |
32.000 |
1 000 |
Source : AIE/ BP
Les compagnies internationales jouent un rôle important dans la
stratégie du Turkménistan, mais les difficultés
rencontrées par la compagnie Bridas (production de 15.000 b/j en
1995), qui s'est vue suspendre sa licence d'exportation en novembre 1995,
incitent désormais les grandes multinationales à faire preuve de
prudence.