B. DES FRAGILITÉS PERCEPTIBLES
1. Le délicat problème de la " succession "
Les
chefs d'Etat kazakhstanais, ouzbèk et turkmène ont
prolongé leurs mandats par référendum jusqu'après
l'année 2000.
Si leur pouvoir personnel a permis et semble, dans un
proche avenir, garantir la stabilité politique de la région, il
pose néanmoins un problème de succession.
La constitution ouzbèke limite ainsi à deux le nombre de mandats
qu'un président peut exercer à la suite. Certes, M. Islam Karimov
a obtenu en 1995 un prolongement de son premier mandat jusqu'en l'an 2000. Rien
ne l'empêche donc d'en briguer un second. Une telle démarche
annonce-t-elle, à l'instar du Turkménistan, l'introduction d'une
présidence à vie ou la prolongation d'une période
transitoire ?
La stabilité du régime politique et de l'élite dirigeante
semble confortée par l'absence de tout alternative politique
crédible ainsi que d'une société civile structurée.
A l'inverse, l'exercice solitaire du pouvoir empêche toute autre
légitimité de naître et fragilise, à terme, ces
Etats.
2. Des entourages changeants
Cette
personnalisation du pouvoir est d'autant plus problématique en termes de
continuité politique que les entourages des différents chefs de
l'Etat sont soumis à des changements fréquents et parfois
soudains
.
Ainsi, alors que la mission sénatoriale devait rencontrer M. Akejan
Kajeguildine, Premier ministre du Kazakhstan, il lui a été
indiqué que celui-ci était dans l'impossibilité de
s'entretenir avec la délégation en raison de problèmes de
santé. Or, le 10 octobre 1997, M. Nourlan Balguimbaev,
ancien responsable du secteur pétrolier, était nommé
Premier ministre de la République du Kazakhstan.
Libre de nommer et de révoquer les membres de son Gouvernement, le Chef
de l'Etat a donc la faculté d'utiliser cette prérogative
dès qu'un membre du Gouvernement, et a fortiori le Premier Ministre,
apparaît comme un rival potentiel. La montée en puissance depuis
quelques mois de M. Kajeguildine, dont les succès en matière
de réforme économique étaient reconnus, laissait planer la
menace de sa destitution.