EXAMEN EN COMMISSION
La commission des Affaires étrangères, de la
Défense et des Forces armées a examiné le présent
rapport au cours de sa séance du mercredi 25 mars 1998.
A l'issue de l'exposé du rapporteur, Mme Paulette Brisepierre a
rappelé la nécessité d'appuyer le Congo dans ses efforts
de reconstruction ; en effet, la situation laissée par la guerre civile
permettrait -a-t-elle estimé- une reconstruction rapide qui relancerait
à la fois l'activité économique et emploierait une
jeunesse désoeuvrée et parfois tentée par la
délinquance compte tenu du grand nombre d'armes en circulation. Elle a
relevé que M. Denis Sassou-Nguesso avait la stature d'un Chef
d'Etat qui avait besoin de former autour de lui une équipe solide et
pouvait réussir, s'il disposait des moyens nécessaires. Elle a
regretté à cet égard la résolution, adoptée
le 12 mars dernier par le Parlement européen, condamnant les
nouvelles autorités congolaises. D'après Mme Paulette
Brisepierre, l'aide européenne doit être débloquée
et il revient à la France, dans un premier temps, de prendre les mesures
nécessaires pour favoriser l'accès de nos entreprises
installées au Congo à des prêts bonifiés
indispensables à la reconstitution de leur outil de travail.
M. Jacques Habert a souligné le sentiment d'abandon
éprouvé par nos compatriotes installés au Congo. Il a
souhaité que puisse être rapidement mise en place par la France
l'aide nécessaire. Il a enfin déploré l'hostilité
manifestée par l'Union européenne à l'égard du
Congo.
M. Xavier de Villepin, président, a fait état des
réticences de l'Allemagne et du Royaume-Uni vis-à-vis des
nouvelles autorités congolaises et indiqué en particulier que le
gouvernement britannique, qui assure à l'heure actuelle la
présidence européenne, s'était opposé à
l'envoi d'un émissaire européen au Congo. Il a également
indiqué qu'il s'était entretenu avec le directeur de la Caisse
française de développement de la nécessité de
mettre en place un dispositif de soutien à nos entreprises
installées au Congo, sous la forme de prêts bonifiés, mais
que pour l'instant aucune initiative concrète n'avait été
prise dans ce sens.
Mme Paulette Brisepierre a souligné que si M. Denis Sassou-Nguesso
s'était rendu maître du pouvoir par les armes, son
prédécesseur n'avait pas témoigné d'un respect
scrupuleux des principes démocratiques.
Enfin, M. Xavier de Villepin, président, et Mme Paulette Brisepierre ont
exprimé la crainte que l'absence d'initiative vis-à-vis du Congo
ne décourage le pouvoir actuel et ne suscite par ailleurs le
mécontentement de la communauté française sur place.
La commission a alors autorisé la publication du rapport d'information
établi par MM. Xavier de Villepin, président, Guy Penne et Mme
Paulette Brisepierre.