b) Réseau strictement postal ou partenariat avec le secteur privé
Dans certains pays, la vente de produits postaux est presque
exclusivement confiée aux postiers et la poste est propriétaire
de la grande majorité des guichets. C'est le cas de la France
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)
ou des Etats-Unis, par exemple.
Mais, un nombre croissant de pays jugent que la faible activité de
certains bureaux, en dépit d'une diversification croissante de leurs
activités, entraîne un coût exorbitant pour la
collectivité. Ils ont cherché des solutions qui permettent
à la fois de maintenir une activité commerciale dans des zones
isolées et d'y assurer un service aux consommateurs de qualité
égale, voire meilleure, et à un moindre coût. C'est dans
cet esprit que
beaucoup de nos partenaires européens procèdent
à une rationalisation de leur réseau sous le signe du partenariat
avec le secteur privé.
En effet, la transformation du réseau postal dans les pays
concernés emprunte deux voies :
- la suppression pure et simple d'un certain nombre de bureaux ;
- le plus souvent, leur transformation en points de contact postaux,
n'appartenant plus à la poste, mais relevant d'un partenariat avec le
secteur privé.
La
Grande-Bretagne
a engagé, dès 1983, un vaste
partenariat de ce type : sur 19.414 points de contact, 96 % sont
confiés à des entreprises respectant un cahier des charges. Seuls
les bureaux urbains les plus importants sont sous le contrôle direct de
Post Office Counters. Les autres points de contact sont franchisés,
qu'il s'agisse de bureaux situés dans des supermarchés, dans des
épiceries ou dans des magasins de presse. Certaines agences
franchisées, dont la rentabilité n'est pas envisageable, sont
subventionnées.
Ce franchisage a permis d'éviter la fermeture pure et simple de bureaux
de poste, ce qui contribue à maintenir la présence et le
rôle social du service postal dans les zones rurales.
La
Suède
a, quant à elle, procédé à
une stricte rationalisation de son réseau. En six ans, le nombre de
bureaux de poste y est ainsi passé de 2.200 à 1.151. Cependant,
1.809 points de contact restent, au total, à la disposition du
public (au 1er mars 1997).
Sur ce total, outre les 1.151 bureaux de poste , 403 (22 %) sont
des " agences de magasin ", situées notamment dans des
supermarchés ou des stations services, et n'appartenant donc pas
à la poste ; 157 (9 %) sont des " agences de
proximité ", qui ne font pas d'opérations financières
et se contentent d'acheminer des envois postaux ; enfin, 98 autres
guichets de service (6 %) sont situés dans des magasins, sur le
parcours des facteurs ruraux. Cette évolution s'est
déroulée dans un climat très consensuel, la qualité
du service ayant été perçue comme meilleure par les
consommateurs.
L'
Allemagne
procède, elle aussi, à la franchise d'un
certain nombre de ses bureaux. Elle prévoit l'existence, au 1er janvier
2000, de 6.000 bureaux de poste, de 6.000 agences postales
exploitées par des personnes privées, ainsi que le
développement de guichets mobiles.
Aux
Pays-Bas,
KPN a également procédé à une
réorganisation spatiale progressive de son réseau. En
l'an 2000, sur 2.300 points de contact postaux, seulement 300
devraient être gérés par la poste néerlandaise,
tandis que les 2.000 autres seraient franchisés.
Une
tendance de fond
se dessine donc en ce sens au sein des pays
occidentaux.