CONCLUSION
Dans un article rédigé peu de temps avant sa
mort, l'historien François Furet regrettait : "
la permanence
en France d'une ignorance narcissique de
l'économie
"
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*
)
qu'il qualifiait
"
d'énigme française
". Certains articles de la
presse internationale parus au lendemain des dernières élections
législatives utilisaient même l'expression "
d'autisme
économique français
". Sévères, et sans
doute quelque peu exagérés, ces jugements n'en paraissent pas
moins en partie fondés quand on constate à quel point les
Français ont du mal à regarder en face les réalités
économiques, dès qu'elles ne correspondent pas à
l'idée qu'ils s'en font.
N'adoptons pas envers La Poste cette attitude qui conduit à affirmer des
principes en pensant qu'ils suffiront à nous protéger du monde
qui se dessine à l'horizon et en oubliant que tout a un coût.
Soyons lucides et sachons réformer l'accessoire -une conception trop
administrative de l'action- pour sauver l'essentiel : le service public postal,
la revitalisation de nos territoires en difficulté, l'efficacité
de notre économie et l'avenir tant de notre poste que des emplois des
postiers.
Ne traitons pas des problèmes du présent dans les termes d'hier.
Ouvrons le débat pour résoudre les problèmes de La Poste
dans les termes de demain.
Ayons le courage d'entreprendre la modernisation des structures et des
habitudes héritées du passé pour que les
intérêts bien compris de chacun et de tous soient
préservés. Il en va de l'intérêt du pays.
Le rapport d'information présenté, l'an dernier, au nom de votre
Commission, sur la situation de France Télécom avait vu nombre de
ses propositions traduites dans les lois de juillet 1996 relatives à la
réglementation des télécommunications et à
l'entreprise nationale France Télécom. L'une des plus importantes
de ces propositions, la transformation de France Télécom en
société anonyme et l'ouverture minoritaire de son capital au
public a été menée à bien par deux gouvernements
successifs. Elle vient de s'achever dans le succès populaire, auquel a
d'ailleurs participé son personnel, de la vente d'une partie des actions
de notre opérateur public de télécommunications.
Comment votre rapporteur ne pourrait-il pas souhaiter pour le pays que le
présent rapport contribue lui aussi à une évolution
équilibrée et prometteuse de la situation qu'il s'est
attaché à examiner ?