CHAPITRE III
DES STRUCTURES D'APPUI AU COMMERCE EXTERIEUR
PERFECTIBLES
Au cours de sa mission, votre rapporteur s'est en effet tout
particulièrement attaché à évaluer
l'efficacité et l'adaptation du dispositif français d'appui au
commerce extérieur à la
"demande"
effective ou potentielle
issue des entreprises françaises dans le domaine de l'exportation.
A cet égard la mission de votre rapporteur s'est avérée
aussi instructive que fructueuse, car au-delà des acteurs
français du commerce extérieur, elle a eu l'opportunité
d'effectuer sur place des comparaisons internationales. Une série
d'entretiens lui a en effet permis de rencontrer les dirigeants des organismes
de promotion des échanges extérieurs japonais, australiens et
néo-zélandais, ainsi que des responsables d'unités
allemandes et italiennes du commerce extérieur implantées
à l'étranger.
Cet examen a débouché sur deux observations essentielles
concernant le dispositif français.
La première est relative à la multiplicité des
intervenants dans le domaine de la promotion des échanges
extérieurs. La seconde porte quant à elle sur les orientations et
les effets du processus de rationalisation du réseau d'appui public.
I. LA MULTIPLICITE DES STRUCTURES : DIVERSITE CONSTRUCTIVE OU DISPERSION DOMMAGEABLE?
Le principal constat effectué par votre rapporteur, tant à l'étranger, que sur le territoire national, porte sur la multiplication des intervenants dans le domaine du soutien au commerce extérieur.
A. UNE "LISIBILITÉ" MÉDIOCRE DU DISPOSITIF
Cette difficulté se manifeste tant en France
qu'à l'étranger. Le nombre élevé des intervenants
rend en effet le réseau d'appui à l'exportation relativement
opaque pour les responsables de PME qui souhaitent s'informer avant d'aborder
pour la première fois des marchés extérieurs.
Cette relative opacité de l'ensemble du dispositif en France pour les
PME trouve dans une certaine mesure son pendant à l'étranger,
où la multiplication des représentations françaises
publiques et privées peut parfois donner un sentiment de confusion
vis-à-vis de nos partenaires commerciaux.
S'il ne s'agit pas de caricaturer une réalité où, bien
souvent, les circonstances locales -en France et à l'étranger-
conduisent les responsables des différents organismes à
entretenir une certaine concertation, voire à engager des actions
coordonnées, il n'en reste pas moins que la situation semble peu
satisfaisante.
On trouve en effet, tout d'abord, les 24 directions régionales du
commerce extérieur (DRCE) et les 165 postes d'expansion
économique (PEE) relevant de l'Etat.
Viennent ensuite les 177 chambres régionales et locales de commerce et
d'industrie qui emploient plus de 700 responsables des questions
internationales et disposent de 73 représentations à
l'étranger.
Au cours des dernières années les collectivités locales se
sont à leur tour engagées dans l'appui au développement
international des entreprises. Avec un
effort financier global
consacré à l'international estimé à un milliard de
francs, dont environ 65 % est engagé par les régions,
les
collectivités locales disposent ainsi de moyens largement
supérieurs à ceux affectés dans ce domaine par le
réseau des chambres de commerce et d'industrie et du même ordre de
grandeur que ceux que l'Etat consacre à l'appui au commerce courant.
A ces trois grands acteurs s'ajoutent enfin et notamment, les chambres
d'agriculture, dont les comités de promotion sont très actifs
à l'export, le réseau international de la SOPEXA qui dispose de
40 implantations à l'étranger, et le réseau des
conseillers du commerce extérieur en France et à
l'étranger.
Dans le contexte actuel, le renforcement de la coordination de ces multiples
intervenants apparaît nécessaire tant au regard des objectifs
qu'en ce qui concerne le bon emploi des fonds publics et privés.
Le succès de l'objectif gouvernemental de renforcement de la
présence des PME à l'export dépend en effet partiellement
de la facilité qu'auront ces dernières à accéder
aisément à l'ensemble du réseau d'appui et à
s'orienter vers le
"segment"
de ce réseau le plus adapté
à leurs besoins.
Enfin, au regard de la rareté des ressources financières
publiques et privées une meilleure coordination des actions conduira
à l'évidence à une gestion collectivement plus rationnelle
et économe des deniers publics.