B. LES PEE : UNE RATIONALISATION INSTRUCTIVE POUR LA RÉFORME DE L'ETAT
L'analyse du rôle et de la rationalisation du
réseau de la DREE à l'étranger se présente sous un
angle très différent de celui qui vient d'être
présenté pour le réseau régional de cette direction.
A cet égard, si l'importance des moyens de l'ensemble des postes
d'expansion économique (PEE) les place bien plus que celui des DRCE, au
sein des démarches de réduction des crédits
budgétaires, les PEE constituent cependant dans une certaine mesure un
laboratoire d'idées pour la réforme de l'Etat.
1. Un effort de maîtrise de la dépense à poursuivre dans le cadre d'une réflexion d'ensemble
Répartis dans 117 pays, les 165 PEE,
représentent l'essentiel du budget de la DREE et à ce titre
l'évolution des crédits qui leur sont attribués explique
largement l'évolution du budget de cette direction du ministère
de l'économie et des finances.
D'importants efforts de la maîtrise de la dépense publique ont
été réalisés par les PEE dans leur ensemble. Ces
efforts se traduisent en premier lieu par une réduction progressive des
effectifs.
Le nombre d'agents employés par le Service de l'expansion
économique (regroupant l'ensemble du personnel français
titulaire, contractuel, CSNA et du personnel recruté localement) a en
effet été de 2.473 personnes en 1986 à 2.180 en 1996,
soit une baisse de près de 12 % sur six ans.
La plus grande partie de cet effort de réduction des effectifs a
porté sur la catégorie des agents contractuels et plus
particulièrement sur la catégorie C. Cet effort explique en
grande partie la faible progression du budget de la DREE en francs constants,
correspondant à une diminution en francs courants. Depuis 1986 en effet,
où le budget avait représenté 1,237 milliard de
francs et après une apogée à 1,316 milliard de francs en
1991, les crédits de la DREE n'atteignent (hors "régulation
budgétaire") que 1,296 milliard de francs en 1996.
Le caractère significatif de ce mouvement ressort encore plus nettement
à l'examen de l'évolution relative du budget voté de la
DREE et de celui des services financiers.
Le budget de la DREE ne représente en effet plus que 2,84 % du budget
des services financiers, alors qu'il s'élevait à 3,38 % de ce
dernier en 1989.
Votre rapporteur tient ainsi à souligner les efforts accomplis et
à préciser que l'analyse des budgets des postes d'expansion
économique visités au cours de sa mission viennent très
largement conforter cette évolution d'ensemble.
Au sujet de la gestion des PEE, il convient de signaler
l'importance de
l'économie pouvant résulter d'un choix mesuré et judicieux
des locaux qui doivent être loués à l'étranger pour
l'installation des postes
.
Les loyers qui représentent en effet en moyenne près de 50 % des
charges de fonctionnement des postes, constituent la variable d'ajustement
essentielle au sein de budgets où les dépenses de personnel ne
peuvent guère être réduites davantage et où doivent
être préservés les crédits d'intervention,
essentiels pour la conduite des actions de promotion. A cet égard, votre
rapporteur a relevé au cours de sa mission l'importance de
l'économie ayant résultée pour le poste de Tokyo du
déménagement de ses locaux, puisque ses dépenses
d'immobilier ont baissé de près du tiers entre 1994 et 1996.
La préservation des moyens d'action des postes d'expansion,
c'est-à-dire des dépenses consacrées à l'action
commerciale et plus particulièrement aux opérations de promotions
sectorielles ou régionales, exige en conséquence une poursuite
mesurée de l'effort de rationalisation.
S'il paraît judicieux de conduire une démarche globale de
maîtrise ou de réduction des dépenses de loyers, il serait
en revanche inopportun, voire dommageable d'effectuer des coupes
budgétaires forfaitaires dans la mesure où elles pèseront
inévitablement sur des postes de dépenses actives et utiles.
Or, votre rapporteur considère que l'ensemble des postes ont à
peu près épuisé les
"réserves"
d'économies pouvant être effectuées sur les dépenses
de fonctionnement, hors loyers.
Votre rapporteur tient enfin à saluer le bon usage fait des
crédits consacrés à l'informatique qui ont à la
fois permis de réduire l'importance du personnel affecté
exclusivement aux tâches de secrétariat, ainsi que de favoriser
l'émergence et l'utilisation d'un réseau de communication et
d'information très performant.
LES POSTES D'EXPANSION ECONOMIQUE VISITES
Au cours de sa
mission,
votre rapporteur à eu
l'occasion d'étudier le fonctionnement et les moyens budgétaires
de cinq postes d'expansion economique, dont la dimension très variable
avait l'intérêt de présenter un "panel" assez
représentatif des différents type de postes pouvant exister au
sein du service de l'expansion économique.
|
2. Des éléments de modernité à parfaire
A l'instar des DRCE, les postes d'expansion économique
se trouvent directement au contact du monde des entreprises et de la vie des
affaires. Cette proximité du secteur marchand nécessite une
certaine adaptation de ces structures publiques que constituent les PEE.
A cet égard, votre rapporteur se félicite de certaines
orientations adoptées tant dans la gestion des postes, que dans le cadre
du redéploiement du réseau.
En ce qui concerne la gestion des postes, il convient en effet de souligner
l'intérêt que représente
l'institution d'une facturation
des principaux services rendus par les PEE aux entreprises, dont il faut
rappeler qu'elle génère plus de 25 millions de francs de
recettes.
Fondée sur une série de tarifs communs à l'ensemble des
postes, cette facturation relativement modique de certaines prestations
s'avère très positive, dans la mesure où elle fait
naître un rapport de nature commerciale entre les entreprises et les
postes.
Ainsi, les entreprises ont largement réduit un certain nombre de
demandes
"automatiques"
pour une documentation auparavant
gratuite,
permettant aux PEE de dégager des énergies pour d'autres
tâches. Les postes quant à eux obtiennent dans ce contexte une
motivation nouvelle fondée sur l'intérêt de pouvoir
conserver pour leurs dépenses de promotion commerciale, 50 % des
recettes provenant de la facturation et sur la nécessité de
fournir une prestation de qualité pour satisfaire le
"client"
.
Si
cette démarche ne constitue pas une panacée et s'il convient
d'éviter de déboucher sur une situation où les postes
deviendraient en pratique budgétairement de plus en plus
dépendants de la facturation, elle a cependant eu un effet certain dans
le sens d'une modernisation des mentalités, tant des personnels des PEE,
que des entreprises, dans le cadre de leurs relations avec les postes.
Ce progrès devra cependant être conforté par le
développement d'outils d'évaluation de l'efficacité des
actions conduites par les postes, ainsi que par des mesures de la satisfaction
des entreprises ayant bénéficié de leurs prestations.
A cet égard, l'examen des dispositifs étrangers met en
lumière une politique beaucoup plus soutenue et approfondie dans le
domaine de l'évaluation de l'efficacité du dispositif.
Le redéploiement géographique du réseau des postes
d'expansion comporte aussi des orientations intéressantes dans le cadre
de la réflexion sur la modernisation de l'Etat.
Il s'agit de la volonté de lier au remodelage important de la carte du
réseau, une recherche active du rapprochement avec les autres
réseaux publics à l'étranger. Il s'agit en particulier de
la création de nouvelles missions économiques et
financières regroupant les PEE et des agences financières dont la
formule est par exemple expérimentée au Brésil et en Inde.
Il s'agit aussi de la mise en place de postes communs entre des PEE et des
consulats. Il faut citer enfin l'installation de sections commerciales dans
plusieurs missions d'aide et de coopération en Afrique.
Cette approche pragmatique et potentiellement génératrice
"d'économies intelligentes"
reçoit une approbation pleine
et entière de votre commission des finances.
Cette action doit être prolongée au-delà des réseaux
publics par la recherche d'une concertation approfondie avec les organismes
consulaires et professionnels afin de poursuivre l'objectif d'une meilleure
répartition des tâches entre les différents réseaux
de soutien notamment au sein de l'OCDE.