B. UNE MEILLEURE INTÉGRATION DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE DANS LA RÉGION DU PACIFIQUE SUD

1. Des échanges encore peu développés avec les Etats voisins

Les échanges commerciaux avec la Nouvelle-Zélande sont très déséquilibrés : les importations en provenance de ce pays représentent 7 % de l'ensemble des importations de la Polynésie française tandis que les exportations atteignent à peine 1 % des exportations du territoire sont en particulier importés des produits tels que la viande, le lait, des fruits et des légumes mais aussi des combustibles, du ciment et des matériaux en aluminium.

Le même schéma s'applique aux relations commerciales avec Australie (7 % des importations et 1,6 % des exportations).

Les touristes néo-zélandais, comme les touristes australiens, ne représentent qu'environ 4 % du total des touristes fréquentant le territoire.

L'éloignement géographique, en dépit de l'appartenance à une même région (3 900 km entre Papeete et Auckland, 5 700 km avec Sydney) contribue à expliquer par ailleurs la rareté des relations bilatérales culturelles avec ces deux pays. Cependant, le Gouvernement australien offre chaque année huit bourses d'études à des étudiants polynésiens tandis que le Gouvernement néo-zélandais en a accordé quatre en 1994.

On peut également noter la création, à la suite de l'affaire Rainbow Warrior, d'un fonds d'amitié France-Nouvelle Zélande, qui subventionne les échanges dans le domaine de la formation, notamment commerciale, entre l'université française du Pacifique et des universités néo-zélandaises.

Les relations de la Polynésie française avec les îles Cook sont en revanche étroites en raison de liens géographiques, familiaux et culturels. La station de RFO Tahiti retransmet ainsi les programmes dans ces îles. Par ailleurs, la proximité relative de l'hôpital de Papeete permet l'accueil des évacuations sanitaires urgentes et spécialisées. Un « accord général d'amitié et de coopération » a en outre été signé avec la France en 1991 et en octobre 1992, la Polynésie française a apporté un concours important à l'organisation, à Rarotonga, du festival des arts du Pacifique.

2. Une meilleure intégration de la Polynésie française dans son environnement régional

La règle de principe en matière de relations extérieures est que l'Etat exerce l'intégralité des compétences diplomatiques.

Cependant, les territoires d'outre-mer du Pacifique sont associés à la politique de la France dans cette région. Ils participent ainsi, en tant que tels, conjointement avec la France, à la Commission du Pacifique Sud. D'autre part, leurs statuts particuliers leur accordent une capacité de proposition et leur reconnaissent un droit à être associé à des négociations internationales les concernant, et même à y représenter la France. C'est ainsi que la convention Wellington sur l'interdiction des filets maillants dérivants a été négociée et signée au nom de la République en 1989.

A cet égard, le projet de réforme statutaire pour la Polynésie française conforte les attributions du président du Gouvernement en matière de négociations internationales afin de, selon l'exposé des motifs, permettre à ce territoire « de mieux prendre en charge son développement économique, social et culturel au sein de la zone du Pacifique » .

La France a par ailleurs aidé les territoires d'outre-mer, à adhérer aux organisations régionales de coopération technique, culturelle, économique et scientifique telles que le programme régional océanien pour l'environnement (PROE), le conseil du tourisme du Pacifique sud, la commission pour les sciences de la terre dans le Pacifique sud (SOPAC) ou encore la commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP).

La Polynésie française a en outre souhaité en 1994 obtenir le statut d'observateur au Forum du Pacifique sud. Cette demande n'ayant pas été satisfaite, le territoire a décidé de ne plus participer aux organisations internationales régionales.

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