B. PROTÉGER LES DÉFENSEUSES DES DROITS HUMAINS EN EUROPE

L'intervention de M. Claude Kern

Monsieur le Président.

Mes chers collègues,

Je veux remercier notre collègue rapporteure pour la qualité de son rapport sur la situation des femmes qui défendent les droits de l'homme et l'égalité des genres.

Hier, nous avons salué l'attribution du premier prix Vigdís au centre Irida qui oeuvre pour des changements positifs dans la vie des femmes confrontées à la pauvreté, à l'exclusion sociale et à la violence fondée sur le genre. Aujourd'hui, nous mettons l'accent sur ce sujet. Il me semble que le symbole est très fort et qu'il s'inscrit pleinement dans la continuité des travaux menés par notre Assemblée, singulièrement sur l'impulsion de la commission sur l'égalité et la non-discrimination.

Je veux à cet instant profiter de ce débat pour appeler à nouveau les États membres qui ne l'ont pas fait à ratifier puis à promouvoir la Convention d'Istanbul, qui est un texte majeur pour lutter contre les violences faites aux femmes. Bien que des données ne soient pas toujours disponibles, des rapports indiquent que les femmes qui défendent les droits de l'homme représentent une part significative des victimes de répression. L'Organisation des Nations Unies et des organisations comme Amnesty International ou Front Line Defenders soulignent que les femmes défendant les droits et libertés sont souvent confrontées à des formes spécifiques de répression, y compris la violence basée sur le genre, les menaces de violences sexuelles et la diffamation, ou encore l'humiliation publique.

C'est l'un des mérites de ce rapport que de mettre en lumière ces formes spécifiques de répression qui sont intolérables, tout comme le sont l'ensemble des mesures de répression visant les défenseurs des droits de l'homme, qu'ils soient hommes ou femmes. Je forme le voeu que le nouveau Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe prenne en compte ce rapport pour mener une action résolue, en vue de protéger les défenseurs des droits de l'homme, femmes ou hommes, selon les modalités les plus adaptées.

Une prise de conscience est également nécessaire dans chaque État membre de notre Organisation. Le rapport évoque à cet égard deux initiatives françaises sur lesquelles je voudrais revenir : l'initiative Marianne et le prix Simone Veil. Le prix Simone Veil de la République française pour l'égalité femmes-hommes est l'un des éléments de la diplomatie féministe menée par la France afin de placer les enjeux d'égalité femmes-hommes au coeur de sa politique étrangère. Ce prix distingue une personnalité ou un collectif, sans considération de nationalité, qui oeuvre dans le monde en faveur de l'égalité femmes-hommes et de l'amélioration de la condition des femmes et des filles. Créé en 2019, il est décerné tous les ans à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Quant à l'initiative Marianne pour les défenseurs des droits de l'homme, dont la première promotion était exclusivement féminine, elle vise à soutenir l'action de ces derniers à la fois dans leur pays d'origine, à travers son volet international et par l'accueil en France, pendant six mois, à travers son volet national.

Ce sont deux dispositifs qui me paraissent pertinents, utiles, pour accompagner l'action des défenseurs des droits de l'homme et que pourraient instaurer d'autres États membres.

Je vous remercie.

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